deux doses en association avec la gemcitabine et le cisplatine
contre la gemcitabine et le cisplatine seuls ;
✓une autre étude (INTACT 2) de phase III randomisée en double
aveugle compare avec une planification à trois bras l’Iressa®à
deux doses en association avec le paclitaxel et le carboplatine
contre le paclitaxel et le carboplatine seuls ;
✓un essai de phase III compare l’Iressa®avec des soins d’accom-
pagnement aux soins d’accompagnements seuls ;
✓l’essai TRIAL 0053, étude pilote chez des patients naïfs de
chimiothérapie à quatre bras, compare deux doses d’Iressa®en
association soit avec de la navelbine et du cisplatine, soit avec
de la navelbine seule.
●Les essais dans d’autres localisations tumorales. Dans le
cancer du côlon métastatique, l’Iressa®a été testé en mono-
thérapie ou en association avec la capécitabine et l’irinotécan,
ou avec la capécitabine et la mitomycine, ou avec la capécita-
bine et l’oxaliplatine ou avec l’irinotécan seul, ou encore la
capécitabine seule (Dorlilgshaw O et al., ASCO 2003, abstract
1494). Quatorze patients ont été inclus. Chez la moitié d’entre
eux, on a noté un rash acnéiforme. Les autres toxicités sont
variables selon l’association reçue. Parmi les 10 patients éva-
luables, 2 ont eu une maladie stable sous Iressa®, capécitabine
et irinotécan. L’expression de l’EGFR était positive chez l’un
de ces deux patients et négative chez l’autre. Chez ces patients
lourdement prétraités, le taux de réponse a été globalement très
faible.
Dans les carcinomes ORL en rechute ou métastatiques, l’Iressa®
a été évalué à la dose de 500 mg/j (Cohen EEW et al. Phase II
trial of ZD 1839 in recurrent or metastatic squamous cell carci-
noma of the head and neck. JCO 2003 ; 21, 10 : 1980-7). Cin-
quante-deux patients ont été inclus. Ils recevaient de l’Iressa®
jusqu’à progression ou toxicité inacceptable. Quarante-sept
d’entre eux ont pu être évalués. Une réponse complète, quatre
réponses partielles et vingt stabilisations ont été observées. La
durée médiane de survie a été de 11,4 mois. La toxicité est habi-
tuelle (rash acnéiforme, onycholyse, diarrhée, cellulite et hyper-
calcémie). Dans cette étude, le délai jusqu’à progression a été for-
tement associé au performance status et à l’apparition d’une
toxicité cutanée.
Dans le glioblastome en rechute, un essai de phase I/II a évalué
l’efficacité de l’Iressa®à la dose de 500 mg/j (Rich JN et al.
Phase I/II of the epidermal growth factor receptor small mole-
cule inhibitor ZD1839 [gefitinib] in patients with first relapse
glioblastoma. Neuro Oncology 2003 ; 5, 4 : 356). Cinquante-sept
patients ont été inclus et 52 ont pu être évalués. Vingt-deux sta-
bilisations ont été observées, ainsi que 29 progressions. La toxi-
cité est habituelle (rash cutané et diarrhée). Les données de sur-
vie ne sont pas disponibles.
Enfin, l’Iressa®a été étudié dans d’autres cancers. Dans les
études présentées à l’ASCO en 2003, on peut mentionner le
cancer du sein, de l’ovaire, du col de l’utérus, de la prostate ou
du rein.
EFFETS ANTIANGIOGÉNIQUES DES INHIBITEURS
DES RÉCEPTEURS AU VEGF
(VASCULAR ENDOTHELIAL
GROWTH FACTOR)
Bevacizumab (Avastin, rhumabVEGF)
L’Avastin est un anticorps qui reconnaît trois isoformes du VEGF
(121, 165 et 189) avec une haute affinité. Sa demi-vie est de
17 jours. Ses principaux effets indésirables sont l’hypertension
artérielle (présente dans 11 à 28 % des cas), les hémorragies (6 %
des cas) et les thromboses ou embolies (présentes dans 13 à 26 %
des cas). Il est actuellement étudié dans des essais de phase III
dans le carcinome pulmonaire non à petites cellules métastatique
en première ligne, dans le cancer du sein métastatique en première
ligne et, en deuxième ligne, dans le cancer du côlon métastatique.
Ces essais se poursuivent.
Dans le cancer du rein métastatique, on a observé que la muta-
tion du gène VHL, suppresseur de tumeur, est responsable d’une
surexpression du VEGF. Un essai de phase II randomisé à trois
bras a donc été conduit : un bras placebo, un bras Avastin faible
dose (3 mg/kg) et un bras Avastin forte dose (10 mg/kg) (Yang
JC et al. A randomized trial of bevacizumab, an anti-vascular
endothelial growth factor antibody, for metastatic renal cancer.
N Engl J Med 2003 ; 349, 5 ; 427-34). L’essai a été arrêté lors
d’une analyse intermédiaire, après que 40 patients aient été inclus
dans le groupe placebo, 37 dans le groupe faible dose et 39 dans
le groupe forte dose. Il existait une différence en survie sans pro-
gression entre le groupe forte dose et le groupe placebo
(p < 0,001). On atteignait la limite de la significativité entre le
groupe placebo et le groupe faible dose (p = 0,053). Aucune dif-
férence entre le groupe faible dose et le groupe forte dose n’a été
montrée. Enfin, il faut noter qu’aucune différence n’était obser-
vée en survie globale quelles que soient les comparaisons effec-
tuées, vraisemblablement en raison du faible nombre d’événe-
ments réalisés. Les réponses observées sont modestes : quatre
réponses partielles dans le groupe forte dose, aucune ailleurs
(taux de réponse : 10 %).
Dans le cancer du côlon métastatique, un essai de phase II ran-
domisé avec un bras 5 fluoro-uracile, leucovorine et Avastin
faible dose (5 mg/kg), un bras avec 5 fluoro-uracile, leucovorine
et Avastin forte dose (10 mg/kg) et un bras 5 fluoro-uracile et leu-
covorine seuls a été publié (Kabbinavar F et al. Phase II ran-
domized trial comparing bevacizumab plus fluorouracil
[FU]/leucovorin [LV] with FU/LV alone in patients with meta-
static colorectal cancer. JCO 2003 ; 21, 1 : 60-5). Trente-cinq
patients ont été inclus dans le bras Avastin faible dose, 33 dans
le bras forte dose et 36 dans le bras sans Avastin. Les résultats
sont résumés dans le tableau III.
On ne constate aucune différence entre le bras Avastin forte dose
et le bras sans Avastin.
Il faut remarquer que chez 2 des 22 patients ayant progressé dans
le bras sans Avastin et ayant ensuite bénéficié d’un traitement par
Avastin par crossover, des réponses partielles ont été notées.
NOUVELLES MOLÉCULES
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La Lettre du Cancérologue - Volume XII - no6 - novembre-décembre 2003