50
PSA
40
30
20
Taux de PSA (ng/ml)
10
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Années
0
ETO + CPM
VIN + EMP
DOC + EMP
Décapeptyl
ETO + CPM : étoposide + cyclophosphamide ; VIN + EMP : vinorelbine + phosphate d'estramustine ; DOC + EMP : docétaxel + phosphate d'estramustine.
DOC + EMP DOC + EMP DOC + EMP
Figure. Évolution du PSA en fonc-
tion des traitements (graphique
tracé par le patient).
172 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XVIII - n° 3 - mars 2009
En raison d’une nouvelle progression symptomatique ganglionnaire
sus- et sous-diaphragmatique et osseuse, le traitement par docé-
taxel était repris une quatrième fois, toujours avec du phosphate
d’estramustine, pendant 5 jours, permettant ainsi une nouvelle
réponse biologique avec un taux de PSA baissant de 39 ng/ml à
18 ng/ml après 8 cycles.
La fi gure (tracée par le patient) qui montre l’évolution du PSA
en fonction des différents traitements illustre bien les réponses
thérapeutiques aux chimiothérapies intermittentes.
Le patient était toujours en vie en octobre 2008.
Discussion
L’aspect génétique des cancers de la prostate est complexe et
multifactoriel (1). De nombreuses altérations géniques ont été
décrites. Le gène HPC1 codant pour la protéine RNase-L (un
médiateur de l’action de l’interféron jouant un rôle dans l’in-
fl ammation) avait été identifi é à partir des études de linkage.
Plus récemment, d’autres loci ont été impliqués comme facteurs
de susceptibilité (2), et J.T. Dong a publié récemment une revue
générale des mutations prévalentes (3). Dans une étude anglaise
portant sur 263 hommes dont le cancer de la prostate avait été
diagnostiqué avant 55 ans, seuls 2,3 % (IC95 : 0,8-5) présentaient
une mutation de BRCA2 (4).
BRCA2 est un gène suppresseur de tumeur impliqué dans la répa-
ration de l’ADN, dont les mutations confèrent une susceptibilité
augmentée de développer un cancer du sein, de l’ovaire, de la pros-
tate mais aussi de l’utérus et du haut appareil urinaire. Il existe une
grande diversité de mutations BRCA2 (432 mutations délétères).
Si les mutations de BRCA2 sont associées à une augmentation
du risque de cancer de la prostate, on ne sait pas si elles sont
impliquées dans la progression de la maladie et la réponse théra-
peutique. À côté de son rôle dans les mécanismes de réparation
de l’ADN, de nombreuses données suggèrent que BRCA2 joue un
rôle suppresseur de la croissance cellulaire (5).
Dans les cancers de l’ovaire, les patientes porteuses de mutations
de BRCA1 ou BRCA2 ont, à stade égal, un pronostic meilleur. Ceci
est peut-être lié à une évolutivité clinique particulière ou à une
sensibilité thérapeutique différente aux dérivés du platine et au
paclitaxel (6).
En cas de mutation de BRCA2, le cancer de la prostate survient
à un âge plus précoce (7) et présente des caractéristiques plus
agressives, avec en règle général un score de Gleason élevé.
▸ Une équipe islandaise (8) a relevé dans une étude portant sur
30 patients, appariés chacun à deux patients témoins non mutés,
que les porteurs de la mutation BRCA2 999 del 5 présentaient un
âge moins élevé (69 ans versus 74 ans), un stade plus avancé au
diagnostic (79,3 % de stade III-IV versus 38,6 %), une tumeur de
grade plus élevé (84 % de grade 3-4 versus 52,7 %) et une médiane
de survie plus courte (2,1 ans versus 12,4 ans). Le risque de décès
spécifi que était plus élevé chez les patients mutés.
▸ Dans deux études récentes, il a aussi été retrouvé un pronostic
plus péjoratif en cas de BRCA2 muté (9, 10), en particulier dans
l’étude IMPACT (Identifi cation of Men with genetic predisposition to
ProstAte Cancer and its clinical Treatment collaborators) conduite
au Royaume-Uni.
Des réponses itératives à des chimiothérapies intermittentes
ont été rapportées avec un traitement à base de docétaxel dans
plusieurs études (11, 12), en particulier dans l’étude rétrospective
française RETAX (13).
À la suite de cette observation, il pourrait être important de
confi rmer une chimio-sensibilité particulière des cancers de la
prostate avec mutation de BRCA2, pour permettre une meilleure
prise en charge dans le futur. ■
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2. Zheng SL, Jielin S, Wiklund F et al. Cumulative association of fi ve genetic variants with
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collagen type I promotes prostate cancer cell proliferation. J Biol Chem 2005;280(23):
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8. Tryggvadottir L, Vidarsdottir L, Thorgeirsson T et al. Prostate cancer progression and
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9. Narod SA, Neuhausen S, Vichodez G et al. Rapid progression of prostate cancer in men
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10. Mitra A, Fischer c, Foster CS et al. Prostate cancer in male BRCA1 and BRCA2 mutation
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blinded, randomized comparison of high-dose calcitriol plus docetaxel with placebo plus
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Références bibliographiques