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Technique
Lutte intégrée contre les puces :
combiner les molécules et les moyens
Combiner les moyens de lutte contre les puces permet de rompre
le cycle infernal des ré-infestations.
E
viter les infestations de puces chez les
carnivores domestiques est essentiel à
double titre. D’abord pour prévenir les
troubles dermatologiques liés à la présence
des parasites (allant du seul prurit au développement d’une dermatite allergique). Mais
aussi en prévention des maladies transmises
par la puce (Dipylidium caninum).
Traiter toute l’année
La lutte s’appuie en premier lieu sur le
traitement régulier de l’animal, avec un antiparasitaire d’action rapide et durable. Mais
pour être efficace, ce traitement ne doit pas
se limiter aux seuls mois d’été. En effet, les
infestations directes, de chien à chien, restent exceptionnelles, car elles nécessitent
un contact étroit et prolongé. Au contraire,
le chien s’infeste à partir de son environnement, où la puce effectue 95 % de son
cycle de développement. Après l’éclosion
des œufs et des mues larvaires, la nymphe
termine son évolution dans un cocon. Cette
forme de résistance de l’insecte peut persister six mois à un an dans le milieu extérieur.
Elle achève son développement lorsque les
conditions climatiques sont favorables, dès
que la température atteint ou dépasse 15°C.
Autant dire que le cycle est continu dans les
habitations, et qu’il reprend dès les premiers rayons de soleil du printemps dans les
jardins et les lieux de promenade.
du réservoir de contamination, assainit
progressivement les lieux de vie des
animaux.
L’association d’un IGR est particulièrement
intéressante lorsque l’insecticide est en fin de
rémanence, car le nombre de puces mourant
en plus de 24 - 48 heures peut augmenter.
Même si leur proportion reste inférieure à
5 %, ces puces ont l’opportunité de déposer
leurs œufs avant d’être éliminées.
Si nécessaire, lorsque l’habitat du chien
est particulièrement infesté, un traitement
ponctuel direct des locaux permet de
réduire plus rapidement la pression
parasitaire. La démarche consiste d’abord à
Dr Marielle Servonnet
Responsable technique animaux
de compagnie
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passer quotidiennement l’aspirateur. Elle
peut se compléter par l’application d’un
traitement insecticide de l’environnement,
afin d’éliminer la population de puces
présentes, y compris les formes immatures.
Malgré leur intérêt, ces produits ne
permettent
pas
de
supprimer
avec
certitude la totalité des sites d’éclosion de
l’habitat, car certains espaces et recoins
ne sont pas atteints (sous les meubles,
la voiture, la niche, etc.). Le traitement
régulier du chien par un insecticide couplé
à un IGR – la lutte intégrée – demeure
le moyen de prévention le plus pérenne
contre les puces et leurs conséquences.
Maîtriser l’environnement
La présence et la persistance des stades
immatures du parasite dans le milieu extérieur expliquent aussi que le traitement
de l’animal avec un insecticide actif contre
les puces adultes ne suffit pas à supprimer les ré-infestations. En complément,
l’application d’un régulateur de croissance
des insectes (IGR) empêche la puce de se
reproduire. L’IGR réduit la ponte des œufs
et inhibe le développement des larves
dans l’habitat. Son usage évite le maintien
Le cycle de développement de la puce.
Associer les effets adulticide, ovicide et larvicide
L
es insecticides adulticides provoquent la mort des puces adultes en 24 à 48 heures. Le fipronil
agit sur les canaux chlore des cellules nerveuses, entraînant une activité incontrôlée du système
nerveux central des arthropodes (insectes, acariens), puis leur mort.
En complément, le régulateur de croissance, le (S)-méthoprène, cible la descendance des puces, par
une double action ovicide et larvicide. Analogue de l’hormone juvénile des insectes, la molécule pénètre
la paroi des œufs de puces puis inhibe leur éclosion ou l’évolution des larves. Elle peut aussi agir sur les
ovaires des puces adultes après avoir pénétré au travers de la cuticule. Le cycle de développement du
parasite est définitivement interrompu.
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vetomecum n° 325 - février 2012