Rev. sci. tech. Off. int. Epiz.
, 2006, 25 (3), 1013-1024
Étude rétrospective de la fièvre aphteuse
en Afrique de l’Ouest de 1970 à 2003
E. Couacy-Hymann (1), G.-L. Aplogan (2), O. Sangaré (3), Z. Compaoré (4),
J. Karimu (5), K.A. Awoueme (6), A. Seini (7), V. Martin (8) & J.-F. Valarcher (9)
(1) Laboratoire national d’appui au développement agricole (LANADA)/Laboratoire central
de pathologie animale de Bingerville, B.P. 206, Bingerville, Côte d’Ivoire
(2) Laboratoire vétérinaire, B.P. 23, Parakou, Bénin
(3) Laboratoire central vétérinaire, B.P. 2295, Bamako, Mali
(4) Direction générale des Services vétérinaires, B.P. 7026, Ouagadougou, Burkina-Faso
(5) Veterinary Services Department, P.O. Box M161, Accra, Ghana
(6) Direction de l’Élevage et de la Pêche, B.P. 4041, Lomé, Togo
(7) Direction de la Santé animale/ministère des Ressources animales, B.P. 12091, Niamey, Niger
(8) Service de la santé animale (AGAH), Division de la production et de la santé animales, Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie
(9) Laboratoire mondial de référence pour la fièvre aphteuse de l’Organisation mondiale de la santé animale
(OIE)/Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Institute for Animal Health,
Ash Road, Pirbright, Surrey GU 24 ONF, Royaume-Uni
Date de soumission : 18 septembre 2005
Date d’acceptation : 10 janvier 2006
Résumé
Une étude rétrospective de la fièvre aphteuse dans sept pays d’Afrique de
l’Ouest a été menée sur la période 1970-2003. Il s’agit de trois pays sahéliens,
exportateurs de bétail : Burkina-Faso, Mali, Niger et de quatre pays côtiers,
importateurs de bétail : Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo. La fièvre aphteuse est
devenue enzootique dans ces pays depuis 1990/1991. Quatre des sept sérotypes
sont régulièrement notifiés : O, A, SAT 1 et SAT 2. Dans l’ensemble des sept pays,
198 prélèvements biologiques issus de foyers identifiés ont permis de confirmer
les foyers de fièvre aphteuse avec les sérotypes suivants : O : 62 foyers ;
A : 32 foyers ; SAT 1 : 18 foyers ; SAT 2 : 86 foyers. Bien que largement sous-
estimé, ce résultat montre clairement l’importance de la fièvre aphteuse en
Afrique de l’Ouest. Sa diffusion y est essentiellement facilitée par le mode
d’élevage dominé par les mouvements perpétuels et non contrôlés des animaux.
Au contraire de l’Afrique australe, la lutte contre la fièvre aphteuse en Afrique de
l’Ouest nécessite d’emblée la mise en place d’une stratégie régionale qui
englobe tous les pays et qui prenne en compte les réalités du terrain que sont la
transhumance, le nomadisme et l’importation d’animaux vivants par les
pays côtiers.
Mots-clés
Afrique de l’Ouest – Aphthovirus – Épidémiologie – Fièvre aphteuse – Prophylaxie.
Introduction
La fièvre aphteuse est une maladie transfrontalière majeure
qui figure au premier rang des maladies à déclaration
obligatoire auprès de l’Organisation mondiale de la santé
animale (OIE) et pour laquelle l’OIE a officiellement établi
des zones ou régions au statut clairement défini.
En Afrique de l’Ouest, des cas sporadiques de fièvre
aphteuse ont été rapportés depuis des décennies dans les
différents pays. Cependant en 1990/1991, cette région a
connu une épizootie de fièvre aphteuse. Le sérotype SAT 2
(South African Territories) y a été isolé. Depuis cette
épizootie, la fièvre aphteuse y est devenue enzootique et de
nombreux foyers sont enregistrés chaque année. La
maladie entraîne une morbidité élevée et la mortalité est
observée essentiellement chez les jeunes animaux,
particulièrement les jeunes bovins. Les animaux adultes se
remettent de leur maladie en 10 à 15 jours. Lespèce
concernée est principalement l’espèce bovine même si des
cas ont été observés dans les populations ovine et porcine
(épizootie de 1990/1991 en Côte d’Ivoire [3]). Il n’a pas été
rapporté de cas de fièvre aphteuse dans l’espèce caprine.
Les sérotypes isolés au cours de la décennie sont les
suivants : O, A, SAT 1, SAT 2. Les sérotypes SAT 1, 2, 3
sont confinés à l’Afrique et n’ont fait que de très rares
incursions au Moyen-Orient ou en Europe (14).
La peste bovine qui était jusque-là la grande menace du
cheptel bovin au sud du Sahara est à présent sous contrôle
et l’Afrique de l’Ouest et du Centre en ont été déclarées
indemnes en 2004 par l’OIE et sont sur la voie de
l’éradication complète de cette maladie en suivant les
recommandations de l’OIE. Le Bénin, le Sénégal et le Togo
ont été reconnus indemnes d’infection bovipestique en mai
2005. Aussi est-il opportun de s’intéresser à cette autre
maladie grave des animaux qu’est la fièvre aphteuse dont
les conséquences sont de plus en plus perceptibles même
au niveau du paysan. Ceci s’est aggravé par le
désengagement de l’État et la suppression des subventions
dans les programmes de prophylaxie médicale et sanitaire
dans la plupart des pays.
Nous nous proposons de mener une synthèse rétrospective
sur les foyers de fièvre aphteuse apparus dans sept pays
d’Afrique de l’Ouest : Burkina-Faso, Mali, Niger, Bénin,
Côte d’Ivoire, Ghana et Togo. Cet échantillon est composé
de trois pays sahéliens, exportateurs de bétail et de quatre
pays côtiers, importateurs de bétail. Il semble représentatif
de la région ouest-africaine tant les systèmes d’élevage et
les conditions climatiques sont comparables pour
l’ensemble des pays sahéliens, d’une part et pour les pays
de la région côtière, d’autre part. Le vaste mouvement
d’animaux et de personnes dans ces deux milieux
différents mais totalement interpénétrés a amené
l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO), suite à une requête introduite par les
sept pays, à y financer un projet commun pour le contrôle
de la fièvre aphteuse (Programme de coopération
technique n° 2916 sur la fièvre aphteuse).
Impact économique
De par sa grande contagiosité, la fièvre aphteuse est une
maladie qui entraîne des conséquences économiques
considérables. En plus des pertes dues à la mortalité des
jeunes animaux, à la baisse, voire à l’arrêt de la production
laitière, à l’arrêt de la culture attelée, elle induit
systématiquement l’interdiction du commerce d’animaux
et de leurs produits avec la région ou le pays qui en est
victime. L’apparition d’un foyer de fièvre aphteuse oblige à
prendre des mesures de lutte dont le coût est fort élevé. À
cela il convient d’ajouter le montant de la compensation
des éleveurs quand elle existe. À titre d’exemple et bien
que les systèmes de production ne soient pas comparables,
le coût de la récente épizootie de fièvre aphteuse survenue
en 2001 au Royaume-Uni a été estimé à 12,2 milliards de
dollars américains (6, 13).
Les autorités vétérinaires et les paysans accordaient peu
d’importance à la fièvre aphteuse compte tenu du type
d’élevage qui existe dans cette région. Cependant depuis
quelques années la situation a changé avec le constat d’une
mortalité élevée chez les jeunes animaux. En conséquence,
les paysans interpellent de plus en plus les autorités
vétérinaires afin qu’elles mènent une action contre cette
maladie. La fièvre aphteuse constitue, à ce jour, une
préoccupation majeure des Services vétérinaires et des
éleveurs. Pour les pays agricoles, la présence persistante de
la fièvre aphteuse pourrait constituer indirectement une
entrave à l’accès à certains marchés de leurs produits
agricoles.
Néanmoins aucune étude n’a été menée à ce jour sur
l’impact économique de la fièvre aphteuse en Afrique de
l’Ouest. Il est toutefois reconnu que la fièvre aphteuse,
étant une maladie transfrontalière redoutée, constitue l’une
des contraintes majeures dans les transactions
commerciales d’animaux et de produits animaux. En effet,
il y a interdiction formelle de toutes actions commerciales
avec les pays ou régions victimes de la fièvre aphteuse. Ce
cadre légal n’est pas respecté en Afrique de l’Ouest à cause
des mouvements incontrôlés des animaux et de la porosité
des frontières nationales. Des arrêtés d’interdiction
d’importation d’animaux vivants et produits animaux sont
pris à l’encontre de pays victimes de fièvre aphteuse
confirmée mais ces mesures restent peu efficaces parce que
peu mises en œuvre (3).
Au plan financier pour l’éleveur, il y a une perte de revenus
due à la dépréciation de la valeur marchande (pouvant
atteindre 50 %) des animaux et de leurs produits, la perte
des veaux et l’affaiblissement des animaux de trait. Pour la
communauté villageoise, l’on enregistre une baisse de
fréquentation des marchés à bétail, les troupeaux atteints
ne sont pas acceptés aux points d’eau ou aux pâturages.
Épidémiologie de la fièvre
aphteuse en Afrique de l’Ouest
Tous les animaux des espèces bovine, ovine, caprine et
porcine, ainsi que les ruminants et les suidés sauvages sont
sensibles aux virus aphteux alors que les camélidés sont
peu réceptifs (1).
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La source de virus provient essentiellement des animaux en
incubation ou cliniquement malades par les secrétions et
excrétions, la viande et produits dérivés si le pH
est compris entre 6,0 et 9,0, les porteurs sains tels que les
animaux convalescents. Lanimal en incubation excrète
le virus peu avant l’apparition des premiers symptômes et
jusqu’après la guérison clinique. Cependant il est rapporté
que le virus peut persister pendant 30 mois dans
l’oropharynx des bovins (base du test de Probang), plus
longtemps encore chez le buffle, environ neuf mois chez
les petits ruminants mais pas chez les porcins (4). Le buffle
africain (Syncerus caffer) est le principal hôte des sérotypes
SAT en Afrique australe et en Afrique de l’Est où il joue un
rôle important dans le maintien et la transmission du virus
dans les populations animales sensibles (2, 5, 14). Par
contre son rôle, en Afrique occidentale, n’est pas encore
élucidé et semble peu probable (12). Il en serait de même
du rôle attribué aux petits ruminants domestiques.
Le virus de la fièvre aphteuse est un virus assez résistant
dans le milieu extérieur mais est sensible au pH alcalin ou
acide et à la dessication. Cependant, l’infection se fait
essentiellement par la voie oro-nasale et la transmission
d’un animal malade à un animal sain se fait par contact
direct ou indirect par l’intermédiaire de gouttelettes
émises, de vecteurs vivants (personnes travaillant dans les
élevages contaminés), et de vecteurs inanimés tels que
véhicules et outils de travail. En Afrique de l’Ouest, la
transmission par contact direct est probablement la voie
majeure de contamination, même si le rôle des autres voies
ne peut pas être exclu.
Quatre des sept sérotypes du virus aphteux circulent
régulièrement en Afrique de l’Ouest (11, 14) mais avec une
distribution et une fréquence qui diffèrent selon le
sérotype. Ainsi 403 prélèvements biologiques ont
été collectés sur la période 1970-2003. Ils proviennent,
pour l’essentiel, de foyers identifiés dans les troupeaux de
bovins de tous âges et analysés, pour la plupart des cas, au
Laboratoire mondial de référence de la FAO/OIE pour la
fièvre aphteuse (Institute for Animal Health) à Pirbright,
Royaume-Uni ou au Laboratoire régional de la FAO pour
l’Afrique sub-saharienne (Botswana). Ces prélèvements ont
été effectués principalement sur les foyers de fièvre
aphteuse apparus sur ladite période par les laboratoires
et/ou par les agents de terrain des Services vétérinaires.
L analyse de ces prélèvements biologiques a permis
d’obtenir des résultats exploitables sur 198 d’entre
eux (dont 125 prélèvements issus de foyers rapportés à
partir de 1990) et qui se répartissent comme indiqué ci-
après pour l’ensemble des sept pays concernés :
type O : 62 prélèvements ; type A : 32 prélèvements ;
type C : 0 prélèvement ; type SAT 1 : 18 prélèvements ;
type SAT 2 : 86 prélèvements ; type SAT 3 : 0 prélèvement
(Tableau I).
Ces résultats montrent l’absence des sérotypes C et SAT 3
en Afrique de l’Ouest. Ils indiquent également que dans
une proportion élevée de prélèvements (50,1 %, soit
205 sur 403), aucun virus n’a pu être isolé. Ceci peut
s’expliquer par la collecte d’aphtes trop anciens, par
l’utilisation de milieu de transport inadéquat, par la
réalisation défectueuse de prélèvements, etc. Ces données
ne sont pas toutefois exhaustives et représentatives de la
réelle situation épidémiologique, car il existe une sous-
déclaration des foyers aphteux et les foyers identifiés ne
font pas toujours l’objet d’une confirmation au laboratoire.
Ces prélèvements ont été réalisés à l’occasion de foyers de
fièvre aphteuse mais aucune investigation plus approfondie
que le sérotypage n’a été effectuée.
S’appuyant sur les notifications faites à l’OIE, il ressort que
989 foyers de fièvre aphteuse ont été déclarés sur la
période 2000-2004 par les sept pays concernés
(Tableau II). Le nombre élevé de déclarations à l’OIE
pourrait s’expliquer par l’activité des réseaux de
surveillance épidémiologique mis en place dans les
différents pays dans le cadre du Programme panafricain
pour le contrôle des épizooties (PACE) visant l’éradication
de la peste bovine. Cependant, les sérotypes indiqués dans
les rapports faits par ces pays ouest-africains à l’OIE
(Handistatus II) de 2000 à 2004 n’ont pas pu être
confirmés par les laboratoires nationaux et internationaux
cités ci-dessus, ni par le laboratoire pour la fièvre aphteuse
de l’Onderstepoort Veterinary Institute (Afrique du Sud)
ou le Botswana Veterinary Institute, à l’exception de
prélèvements reçus du Ghana en 2004 au Laboratoire
central de pathologie animale de Bingerville (Côte d’Ivoire)
où le sérotype SAT 2 a été identifié par sérologie. L’origine
de ces résultats de sérotypage reste donc inexpliquée.
La maladie sévit en toutes saisons mais l’on remarque
cependant des périodes de forte recrudescence : en saison
sèche et froide (de décembre à février), où les lieux de
rassemblement tels que les points d’eau constituent un
facteur favorisant, et en saison des pluies (de juin/juillet à
septembre).
Des études moléculaires réalisées sur le gène 1D de la
protéine structurale VP1 ont révélé la circulation de
topotypes O, SAT 1 et SAT 2 spécifiques à la région ouest-
africaine (10, 11, 12, 14). À l’intérieur de cette région, il
peut y avoir des variations génétiques entre les épizooties
qui surviennent dans le temps. Cette spécificité des
topotypes est importante pour déterminer l’origine des
foyers aphteux à l’échelle du continent africain. Par contre,
à l’intérieur de l’Afrique de l’Ouest, il est plus important de
considérer l’année d’isolement du virus, donc d’apparition
des foyers, que sa localisation géographique parce que
cette région constitue un vaste territoire avec des
mouvements perpétuels d’animaux et de personnes
facilitant ainsi la diffusion des souches virales à l’intérieur
du même pays et d’un pays à un autre. Cela démontre
également que la fièvre aphteuse en Afrique de l’Ouest est
une véritable maladie transfrontalière.
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Tableau I
Sérotypes de virus de la fièvre aphteuse isolés ou identifiés dans les sept pays ouest-africains, de 1970 à 2003
Pays Année de prélèvement Nombre de prélèvements Sérotypes VND
O A C SAT 1 SAT 2 SAT 3
Bénin 1991 4 4
2003 2 1*
Burkina Faso 1990 5 5
1992 4 3 1
1994 20 1 19
1996 31 31 0
1998 9 9
1999 5 5
2002 3 1 2
Côte d’Ivoire 1971 7 6 1
1974 16 8 8
1975 9 7 2
1976 5 5
1990 8 5 3
1991 39 39
1995 19 1 1 17
1996 16 1 15
1999 28 5 23
Ghana 1970 2 2
1971 6 6 0
1972 6 2 4
1973 23 5 12 4 2
1974 15 2 6 7
1977 20 20
1990 3 1 2
1991 12 3 9
1993 9 7 2
1994 4 1 3
1996 4 3 1
2002 8 8
Mali 1991 7 6 1
1997 2 1 1
1999 3 1 1 1 0
Niger 1971 1 1 0
1973 6 2 3 1
1976 6 6 0
1988 3 3 0
1990 2 2
2001 30 9 21
Togo 1990 2 2 0
Total 403 62 32 0 18 86 0 205
* sérotypage effectué au Laboraboire de Parakou (Bénin) par sérologie par E. Couacy-Hymann
SAT : South African Territories
VND : virus non déterminé
Sources
: Laboratoire mondial de référence pour la fièvre aphteuse de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) / Organisation mondiale de la santé animale à
Pirbright (Royaume-Uni), 2004 ; Laboratoire régional de la FAO pour l’Afrique sub-saharienne (Botswana)
Les résultats obtenus dans les sept pays mentionnés pour
la période 1970-2003 sont probablement extrapolables à
l’ensemble de la région ouest-africaine eu égard aux
systèmes et conditions d’élevage dominés par le
déplacement incessant des animaux d’une région à une
autre à la recherche d’eau, de pâturage et de marchés pour
la commercialisation du bétail.
Analyse de la situation
de la fièvre aphteuse
en Afrique de l’Ouest
Identification des zones à risque
Les zones à risque sont les zones à forte concentration
d’animaux : points d’eau, zones de pâturage, gros marchés
à bétail, régions à forte densité d’animaux. Elles se
repartissent à l’intérieur des pays comme suit :
Côte d’Ivoire : régions Centre et Nord,
– Mali : régions de Sikasso, Bamako, Ségou, Mopti,
Asango et la frontière Mali-Niger-Burkina-Faso,
Burkina-Faso : tout le pays,
Niger : frontière avec le Nigéria, le Mali, le Tchad, zone
de la cure salée,
Bénin : régions du Borgou, Atacora et Zou,
– Togo : régions maritime, des plateaux, des savanes
(frontière avec le Burkina-Faso),
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Ghana : régions de Bawku, Techiman, Tamalé, Ashiama.
La Figure 1 indique ces zones à risque de fièvre aphteuse
dans les Pays Membres.
Causes de la diffusion de la fièvre aphteuse
Mouvements d’animaux
Les mouvements perpétuels et incontrôlés des animaux
(transhumance, commerce, nomadisme) constituent la
cause essentielle de la diffusion des foyers de fièvre
aphteuse aussi bien à l’intérieur d’un pays que d’un pays à
un autre. À cela, il est nécessaire d’ajouter l’inefficacité des
postes frontière de surveillance, l’absence de quarantaine,
l’importation d’animaux vivants par les pays côtiers et la
notion de maladie « mineure » partagée par les autorités
vétérinaires et les paysans.
Deux types de mouvements d’animaux sont à distinguer.
Les mouvements dus aux animaux de commerce
Dans cette région, les mouvements s’effectuent à pied, par
voie routière ou par la voie ferrée.
Les transactions commerciales se passent à l’intérieur du
même pays et d’un pays à un autre, mais surtout des pays
sahéliens (Mali, Burkina-Faso, Niger) vers les pays côtiers
(Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo) qui demeurent les
marchés potentiels (Fig. 2). D’autre part, des échanges
commerciaux d’animaux vivants existent aussi entre le Mali
et l’Algérie et entre le Niger et la Libye et ce, à travers le
désert du Sahara.
Tableau II
Foyers de fièvre aphteuse déclarés à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) de 2000 à 2004 et sérotypes impliqués
Pays Année
2000 2001 2002 2003 2004
Bénin 23 (O) 34 (?) 22 (?) 91 21
(O, A, SAT 1, SAT 2, SAT 3) (O, A, SAT 1, SAT 2)
Burkina-Faso 71 (?) 12 61 (O) 15 (?) 53 (?)
Côte d’Ivoire 3 (?) ? (SAT 1) Non Non 3 (?)
Ghana 18 (?) 2 (?) 12 (O) 4 (O) 17 (O)
Mali Non 18 (O, A, C, SAT 2) 3 (?) 1 (?) 3 (?)
Niger 84 (?) 22 (O) 60 (?) 70 99
(O, SAT 1, SAT 2) (O, SAT 1, SAT 2)
Togo 9 (?) ? (SAT 2) 39 (?) 45 (SAT 2) 84 (O, SAT 2)
Sous-total 208 88 197 226 270
Total général 989 foyers
? : nombre de foyers/sérotypes non connus
Non : absence de données
SAT : South African Territories
Source
: OIE, Handistatus II
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