Recherche de Mémoire
Analyse des impacts des politiques de la Banque mondiale
dans la lutte contre la pauvreté au Burkina Faso
Par
Rimguesyan Wilfried Ouédraogo
(7550483)
Travail soumis à
Raphaël Canet
Et
Tida Goudiaby
Université d’Ottawa
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Table des matières
I. Introduction ............................................................................................................................. 3
1. Contexte de la recherche ...................................................................................................... 5
2. Question de recherche ........................................................................................................ 12
3. Définitions conceptuelles ................................................................................................... 14
4. Apport de la recherche ....................................................................................................... 15
II. Cadre théorique .................................................................................................................. 16
III. Méthodologie ..................................................................................................................... 22
IV. Analyse des politiques éducatives ..................................................................................... 24
1. Les politiques éducatives de la Banque mondiale au Burkina Faso .................................. 24
2. Résultats de l’analyse documentaire du domaine éducatif ................................................ 30
3. Discussion .......................................................................................................................... 36
V. Analyse des politiques agricoles............................................................................................ 39
1. Les politiques agricoles de la Banque mondiale au Burkina Faso..................................... 39
2. Résultats de l’analyse documentaire du domaine agricole ................................................ 45
3. Discussion .......................................................................................................................... 50
VI. Conclusion ......................................................................................................................... 53
VII. Annexe ............................................................................................................................... 57
VIII. Bibliographie .................................................................................................................. 62
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I. Introduction
La lutte contre la pauvreté et son indissociable lien avec le développement international a fait
son apparition au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans le discours fondateur d’Harry
S. Truman (I. Hillenkamp, J. M. Servet, 2012). Le développement devait permettre de changer
les rapports internationaux afin de venir en aide aux pays dits « pauvres ». C’est ainsi que
plusieurs institutions internationales ont fait de la lutte contre la pauvreté leur principale priorité,
notamment la Banque mondiale qui «rêve d’un monde sans pauvreté» (Banque mondiale, 2015).
C’est aussi l’objectif majeur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD)
(PNUD, 2015).
En Afrique, la Banque mondiale soutient des modèles de développement qui couvrent à la fois
les secteurs privé et public (Banque mondiale, 2015). Toutefois, les pays africains, et plus
précisément les pays d’Afrique Sub-saharienne, sont ceux qui ont montré des résultats
économiques déplorables dans la période 1980-1990. Malgré les récents progrès, les niveaux de
vie demeurent bas et la pauvreté est endémique. Les indicateurs en matière d’éducation et de
santé sont faibles, le manque d’emplois est élevé pour une population croissante, et les
économies sont dépendantes des aléas climatiques (Banque mondiale, 2015).
Notre recherche portera sur les politiques de lutte contre la pauvreté en Afrique sub-saharienne et
plus particulièrement au Burkina Faso. Les questions d’éducation et d’agriculture seront au cœur
de notre analyse, car nous les considérons comme des moteurs fondamentaux du changement
social pavant la route vers un réel développement.
D’une part, parce que l’éducation est un droit fondamental pour tous reconnu internationalement,
et qu’elle œuvre au respect des libertés pour les hommes ainsi qu’à la prospérité des États
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(Watkins, 1999). Dès 1966, l’ONU soulignait qu’en « tant que droit qui concourt à
l’autonomisation de l’individu, l’éducation est le principal outil qui permet aux adultes et aux
enfants économiquement et socialement marginalisés de sortir de pauvreté et de se procurer le
moyen de participer pleinement à la vie de leur communauté » (ONU, 1966).
D’autre part, l’agriculture, principalement l’agriculture vivrière, est également perçue comme un
moyen efficace pour réduire la pauvreté, car elle permet à de nombreux paysans d’assurer leur
sécurité alimentaire. Actuellement, environ 1, 2 milliards de personnes, soit un cinquième de la
population mondiale vit toujours dans des conditions d’extrême pauvreté. « Près de 800 millions
de personnes souffrent de sous-alimentation chronique. L’accès à une alimentation nutritive et
suffisante est un droit fondamental que d’aucuns tiennent pour acquis, mais il demeure un rêve
hors de portée pour tous ceux qui doivent faire face à des pénuries alimentaires au quotidien »
(FIDA, 2002).
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1. Contexte de la recherche
Le Burkina Faso est un pays enclavé d’Afrique de l’Ouest. Il partage ses frontières avec la
Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Mali, le Niger et le Bénin. Bien que le Burkina Faso ne
bénéficie pas de débouché sur la mer, il reste néanmoins un carrefour d’échange dans la sous-
région et un pays de transit entre les pays sahéliens et côtiers (Dembélé, 2010).
Selon le quatrième Recensement général de la population et de l’habitat de 2006, la population
résidente du Burkina Faso comptait un peu plus de 14 millions d’habitants. En 2010, cette
population était estimée à près de 16 millions, avec une densité d’environ 50 habitants au km2
(INSD, 2011). Ainsi, le premier constat important à noter concernant la démographie du pays est
son fort taux d’accroissement intercensitaire, 3,1 % entre 1996 et 2006 (INSD, 2012). Pour
nombre d’analystes, cette croissance soutenue représente une vulnérabilité pour le pays, car elle
« minimise l’impact des initiatives (notamment dans l’éducation et la santé) pour la réduction de
la pauvreté et le développement humain » (INSD, 2012, p.2). En 2006, les moins de 15 ans
représentaient presque 50 % de la population et le pays affichait une espérance de vie de 56,7 ans
(INSD, 2011).
L’indice du Développement humain du Burkina Faso est passé de 0,230 en 1980 à 0,388 en 2013
ce qui fait tout de même du Burkina Faso un pays à développement humain faible. Le taux de la
population vivant dans la pauvresur le territoire national est de 65 % et le PIB par habitant est
passé de 593 $ en 2010 à 684 $ en 2013 (WorldBank, 2015). La part des dépenses en éducation
par rapport au PIB total est de 3.43 %, et celle de la santé est de 6.51 % (PNUD, 2015). En
comparants les données du Burkina Faso avec celles du Mali, pays voisin, nous constatons que la
pauvreté est un phénomène qui touche la région occidentale de l’Afrique. En effet, l’indice du
développement humain du Mali est passé de 0, 233 en 1980 à 0,419 en 2015 (PNUD, 2015). Le
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