chez l’animal n’a jamais été décrite, mais aussi par l’obligation d’appliquer
un niveau très élevé de biosécurité lorsqu’on travaille avec le virus de la FHCC,
qui requiert un niveau de biosécurité 4 (BSL-4) dans la plupart des régions où il
n’est pas présent à l’état endémique, et un niveau BSL-3 dans plusieurs régions
à infection endémique. Beaucoup d’aspects essentiels de l’infection naturelle chez
les espèces animales sont encore méconnus. Dans ces conditions, il est difficile
de caractériser tous les cas de figure de transmission potentielle et de définir
les mesures de prévention et de prophylaxie appropriées. L’une des mesures
prophylactiques mises en œuvre consiste à administrer des acaricides au bétail et
parfois, dans certaines circonstances précises, à traiter également l’environnement.
Aucune information concluante n’est disponible sur l’utilité et l’efficacité
de ces traitements pour empêcher la circulation virale et l’infection humaine.
Le virus de la FHCC peut se propager au-delà des frontières en empruntant
plusieurs routes. L’infection est asymptomatique chez l’animal, mais les animaux
infectés transmettent le virus. Par conséquent, le virus de la FHCC risque de se
propager dans de nouvelles zones géographiques, à travers l’introduction de bétail,
d’autres espèces animales (faune sauvage, oiseaux migrateurs) ou de tiques infectés.
L’introduction d’animaux virémiques dans une zone précédemment indemne
hébergeant des vecteurs compétents peut favoriser la transmission du virus
de la FHCC et son établissement dans cette nouvelle zone. Le commerce d’animaux
infestés par des tiques infectées est également un facteur d’introduction du virus
dans de nouvelles régions. Le virus de la FHCC a la capacité de persister partout
où la tique vectrice est présente, ainsi que dans les zones où l’habitat est propice
et qui hébergent des hôtes préférentiels. L’administration de traitements acaricides
et la mise en place d’une période de quarantaine permettraient de réduire le risque
de propagation internationale du virus.
La FHCC est une zoonose majeure, aux conséquences non négligeables
pour la santé humaine et aux effets potentiellement négatifs sur le commerce
international. Malheureusement, à l’heure actuelle, l’information disponible sur
les caractéristiques de l’infection par le virus de la FHCC chez l’animal et sur les
risques de transmission humaine, ainsi que sur les interactions entre l’hôte, l’agent
pathogène et le vecteur ne permettent pas de réunir les éléments scientifiques
nécessaires à l’OIE pour élaborer des normes ou des orientations en la matière.
Une collaboration sans failles entre les organismes de santé animale et de santé
publique à tous les niveaux sera nécessaire pour améliorer la détection, la prévention
et la prophylaxie de cette maladie.
Une collaboration sans failles entre les organismes de santé animale et de
santé publique à tous les niveaux sera nécessaire pour améliorer la détection,
la prévention et la prophylaxie de cette maladie
tribune
2010 • 2 5
Références
Ergönül O. (2006). – Crimean-Congo haemorrhagic
fever. Lancet infect. Dis., 6, 203-214.
Nalca A. & Whitehouse C.A. (2007). – Crimean-Congo
hemorrhagic fever virus infection among animals. In
Crimean Congo hemorrhagic fever. A global
perspective (O. Ergonul & C.A. Whitehouse, édit.).
Springer, Dordrecht, Pays-Bas, 155-165.