2 Groupe ad hoc de l’OIE sur la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC)/Février 2010
Le Groupe ad hoc a étudié brièvement les données WAHIS/WAHID sur la FHCC. Aucune notification
immédiate n’a été transmise à l’OIE, la FHCC ayant été ajoutée à la liste des maladies de l’OIE en 2006.
Cependant, six pays ont signalé la présence confirmée ou suspecte de FHCC chez des animaux dans leur
rapport semestriel au cours de la période 2005-2009. En l’absence de directive sur la surveillance et les
mesures de diagnostic, l’interprétation de ces rapports est difficile. Dans certains pays, des cas humains
ont été signalés mais n’ont pas été accompagnés d’une description de la situation zoosanitaire. En outre,
le Groupe a constaté que la littérature mentionnait des recherches et des études d’investigation sur le
terrain décrivant des cas d’infection chez les animaux ou les tiques, survenues dans d’autres pays, qui
n’avaient pas été rapportés officiellement.
Le Groupe a passé en revu plusieurs exemples de ces études.
Turquie
Une étude a été menée en 2005 dans des régions où des cas humains avaient été signalés. 74 % des
400 bovins étaient infestés par des tiques dont l’espèce prédominante était Hyalomma marginatum ; 79 %
des 250 bovins testés par ELISA (au moyen d’un test disponible dans le commerce réalisé par l’Institut
vétérinaire central du Ministère de l’agriculture) présentaient des résultats positifs pour l’IgG de la FHCC.
Lors d’études ultérieures, des tiques ont été prélevées, à différents endroits, sur les animaux d’élevage, les
animaux sauvages et dans l’environnement. Puis, les animaux et les tiques ont été testés afin de confirmer
ou non la présence du virus de la FHCC. Des taux élevés d’infestation par les tiques ont été observés. Les
animaux (bovins, sangliers, lièvres et perdrix) et les tiques Hyalomma (y compris les lots d’œufs)
prélevées sur ces animaux et dans l’environnement étaient positifs pour la FHCC après RT-PCR. Ceci
vient confirmer le rôle essentiel des animaux sauvages dans la circulation du virus.
Les scientifiques ont pu utiliser les informations recueillies sur l’habitat, au cours d’études précédentes,
par télédétection (NDVI) et dans le cadre de la surveillance des tiques. La représentation cartographique
par SIG de la répartition des tiques et des cas humains de la maladie a permis de trouver une forte
corrélation entre la fragmentation de l’habitat et l’incidence de la maladie.
Districts fédéraux méridionaux de Russie
Des études menées en Russie sont parvenues aux mêmes résultats et, de surcroît, ont mis en avant le rôle
éventuel des corbeaux freux dans la circulation du virus.
b) Animaux infectés/santé publique
Le risque présenté par les animaux pour la santé publique peut être divisé en deux catégories : risque
d’exposition à des tiques infectées présentes sur les animaux ; et risque d’exposition à du sang ou des
tissus contagieux. La majorité des cas humains sont associés à des antécédents de morsure par des tiques.
Cependant, les animaux virémiques sont également considérés comme un risque car ils peuvent
transmettre le virus par le sang aux employés des abattoirs et à toute personne abattant des animaux
infectés. Les cas humains ont été associés à l’abattage d’animaux d’élevage infectés, notamment
d’autruches.
Lors de l’abattage ou au cours d’activités d’élevage (par ex., tonte des moutons ou traite), il peut être
difficile de distinguer entre une exposition aux tiques et une exposition au sang en ce qui concerne le
mode de transmission pour chaque cas humain.
c) Produits d’origine animale
Il existe peu d’informations sur la présence du virus de la FHCC dans le lait et les produits laitiers.
D’autres études sont donc nécessaires afin de décrire le risque potentiel pour l’homme.
Il semblerait que le muscle ne soit pas un site de réplication du virus. Même si le virus était présent dans
les muscles ou d’autres tissus d’animaux infectés, une fois l’acidification post-abattage effectuée, la
viande ne devrait pas être contagieuse, si l’on s’appuie sur la nature très instable du virus de la FHCC.
Aucune donnée spécifique n’est disponible sur la répartition du virus de la FHCC dans les tissus animaux
ou sa survie dans les tissus/produits d’origine animale et la voie de transmission orale. Le Groupe a
discuté de la disponibilité éventuelle d’informations concernant des virus similaires qui pourraient être
extrapolées pour la FHCC, mais il n’en a identifié aucune.