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A
AILLEURS
N
De Lille à Boston, un voyage
dans le monde de l’exosome…
Salomon Manier (Medical Oncology, Dana-Farber Cancer Institute, Harvard Medical
School, Boston)
Les exosomes sont de petites vésicules, mesurant 50 à 100 nm, sécrétées par la
plupart des types cellulaires et notamment les cellules tumorales. Ces vésicules
sont formées au cours de la voie d’endocytose au sein de corps multivésiculaires
qui, fusionnant avec la membrane plasmique, permettent leur relargage extra­
cellulaire. Il est désormais connu que les exosomes participent à la communication
intercellulaire en transférant différents types d’informations, principalement
par le biais de miARN et de protéines.
Ailleurs
À
T
el l’exosome − je l’ai compris plus tard −, j’ai moimême été relargué en janvier 2012, cette fois
non pas pour transmettre de l’information, mais
plutôt pour en emmagasiner, lors d’un master 2, mené
sur 2 ans, au milieu de mon internat en hématologie
réalisé à Lille. Ma cellule réceptrice fut le laboratoire
du Dr Irene Ghobrial au Dana-Farber Cancer Institute,
partie de la Harvard Medical School, à Boston. Irene
Ghobrial est d’origine égyptienne et, après avoir terminé un internat de médecine interne au Caire, elle est
arrivée aux États-Unis pour entreprendre un fellowship
en hématologie à la Mayo Clinic avant d’obtenir un
poste d’hématologiste au Dana-Farber Cancer Institute.
Parallèlement à son activité clinique, elle y créa un
laboratoire de recherche sur le myélome multiple et
la maladie de Waldenström. Le Dr Xavier Leleu, hématologiste lillois, a quant à lui réalisé sa thèse de sciences
au Dana-Farber Cancer Institute de 2004 à 2007, et c’est
alors qu’il travailla avec Irene Ghobrial et participa ainsi
à la création du laboratoire. Entretenant tous 2, dès
lors, une étroite collaboration, la jonction était faite
pour moi. Il ne restait plus que le montage pratique.
Ce master 2 se fera sur 2 ans et sera financé grâce à
une bourse de l’Association pour la recherche sur le
cancer (ARC) la première année et par Irene Ghobrial la
seconde. Deux thématiques principales ont été déve-
loppées dans le laboratoire : l’une, translationnelle,
concerne l’étude de nouvelles molécules, et l’autre, plus
fondamentale, s’intéresse à l’interaction de la cellule
tumorale avec son microenvironnement, le micro­
environnement médullaire, dont on sait qu’il joue un
rôle important dans la progression tumorale au cours
du myélome. Il est en effet bien connu que de nombreux changements surviennent au sein de la moelle
osseuse chez les sujets atteints de myélome multiple,
tant sur le plan du phénotype des cellules stromales,
que de la sécrétion de cytokines et de chémokines ou
encore en termes de néo-angiogenèse. L’ensemble de
ces phénomènes permet la progression tumorale. Il a
également été montré que le microenvironnement
médullaire dit “naïf” n’est que peu adapté à la cellule
tumorale. Qui plus est, des modifications de ce même
microenvironnement ont été constatées, préalablement
à l’arrivée des premières cellules tumorales.
Existe-t-il dans le myélome un messager intercellulaire ayant pour rôle de préparer de nouvelles niches
médullaires, à distance, avant l’arrivée de plasmocytes
tumoraux ? Autrement dit, les exosomes sécrétés par
les plasmocytes tumoraux jouent-ils un rôle dans la
préparation de la “niche prémétastatique” et donc dans
la progression tumorale ? Voici l’un de nos questionnements actuels…
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L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.
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Correspondances en Onco-Hématologie
Correspondances en- Vol.
Onco-Hématologie
VII - n° 4 - octobre-novembre-décembre
- Vol. VIII - n° 3 - Mai-juin 2013
2012
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