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1
Les végétaux des rochers du bord de mer
Le perce-pierre ou criste marine a des feuilles charnues avec une
pression interne élevée qui s’oppose à la
sortie de l’eau ; en outre, des racines
profondes lui permettent de récupérer l’eau
de pluie enfouie dans les fentes, les failles
JUILLET - SEPTEMBRE
entre les rochers.
a vie végétale doit composer avec un milieu
sévère : une roche dure, une terre peu
abondante localisée surtout dans des fentes,
un soleil brûlant, une eau douce rare, une
sécheresse estivale marquée, une humectation
par les embruns salés et des vents violents.
Les végétaux qui colonisent ces rochers sont
dits : xérophiles « amis de la sécheresse » et
héliophiles « amis du soleil ».
L
5
Le perce-pierre
D’autres espèces résistent à l’arrachement (le
plantain 6 ) en adoptant un port caractéristique en « boule » et
en développant un système de profondes racines.
Les végétaux économisent l’eau en utilisant des
moyens variés :
Le plantain à feuilles en alêne
- Les espèces annuelles (ex. le séneçon 1 ) ont un Le plantain à feuilles en alêne forme de
cycle de vie court : elles croissent, fleurissent et petits coussinets hémisphériques de 15 cm
de hauteur maximale. Ses feuilles étroites
fructifient en quelques mois ; elles subsistent en et pointues sont situées à la base d’une
été sous forme de graines.
hampe florale.
MAI - JUILLET
6
- Les espèces vivaces vivant plusieurs années
limitent l’évapotranspiration par une disposition
particulière des feuilles (la passerine 2 ),
Une brousse littorale à affinités chaudes
leur réduction (la lavande 3 ), des dispositifs
particuliers (la carotte 4 ) ou par une pression
’est une formation végétale basse formée
interne élevée (le perce-pierre 5 ).
d’espèces vivaces arbustives ou grimpantes
Le séneçon à feuilles de marguerite
(lianes) qui la rendent impénétrable. Elle
forme une ceinture plus ou moins continue en
MARS - AVRIL
arrière des rochers du bord de mer.
Ces espèces qui affectionnent les stations les plus
1
chaudes et les plus ensoleillées de la Côte d’Azur
La passerine hirsute possède des orifices de sont ici en limite occidentale.
C
sortie de l’eau (les stomates) qui sont protégés
et situés sur de petites feuilles en écailles
dont la face inférieure laineuse est appliquée
contre la tige.
OCTOBRE - MARS
2
Le pistachier lentisque est un arbrisseau
toujours vert dont les feuilles composées
ont un nombre pair de folioles. Ses fleurs
petites, mâles ou femelles, sont portées par
des pieds différents. Ses fruits sont rouges
puis noirs. La dispersion des graines est
assurée par les animaux qui consomment
ses fruits.
AVRIL - JUIN
La passerine hirsute
La lavande de mer
La lavande de mer (ou saladelle) a de petites
feuilles, serrées entre elles, disposées en
rosette appliquée sur le rocher. Ses autres
feuilles sont étroites.
JUIN - AOÛT
Cet arbrisseau reste toujours vert. Ses rameaux épineux ont
des feuilles opposées, vertes sur la face
supérieure et cotonneuses sur la face
inférieure. Ses fleurs sont petites et
blanches et ses fruits ou olives sont peu
riches en huile.
AVRIL - MAI
3
La carotte sauvage d’Espagne est une
espèce bisannuelle à feuilles charnues,
couverte de poils glanduleux qui limitent la
MAI - JUILLET
perte d’eau.
4
Le pistachier lentisque
La carotte sauvage d’Espagne
4
L’oléastre ou olivier sauvage
Le genévrier de Phénicie
Arbuste toujours vert ; aux feuilles en
écailles, il rappelle le cyprès. Ses fruits gros
et rouges apparaissent en automne de la
2eme année.
AVRIL - MAI
C’est une liane vivace à tiges quadrangulaires
munies de petits crochets. Ses feuilles sont
disposées en cercle au même niveau
autour de la tige et ses fleurs sont petites
JUIN - AOÛT
et jaunes.
Sous-arbrisseau vivace, toujours vert, grimpant, qui comporte une
tige anguleuse munie d’épines. Ses feuilles sont en forme de
coeur et ses fruits sont de petites baies
rouges consommées par les oiseaux mais
qui sont toxiques pour l’homme.
C’est aussi la nourriture préférée des petits
personnages bleus créés par Peyo : les
AOÛT - OCTOBRE
Schtroumpfs !
La garance voyageuse
Ce sont les animaux qui assurent la dispersion de ses boutures,
fragments de tige feuillée, qu’ils transportent, accrochés à leurs
poils par des aiguillons.
La salsepareille
2
Panorama
C’est enfin, semble-t-il, à la suite d’un effondrement et du
réchauffement post-würmien (Quaternaire) que la lagune du
Brusc s’est formée et que les îles de l’archipel des Embiez se sont
isolées.
Panorama topographique et géologique
- Les vieux massifs cristallins d’âge primaire en bordure de mer
comme le Massif de Sicié, l’archipel des Embiez ou la colline du
Fort de Six-Fours, sont formés de roches d’origine détritique (du lat.
détritus = débris) intensément plissées, fracturées et érodées où
dominent les phyllades (sortes de schistes), les quartzophyllades et
les quartzites plus riches en quartz et plus durs. On retrouve ces
mêmes formations dans les massifs du Mourillon et du Cap Brun
(Toulon), de la Colle Noire (Le Pradet), des Maures ou encore des îles
d’Hyères ; ce fait suggère une communauté d’origine.
Les sédiments (du lat. sedimentum = dépôts) qui leur ont
donné naissance (sables, argiles, micas, quartz...) proviennent
du démantèlement, au cours du Carbonifère et du Permien
(-345 à -230 Ma), d’un vieux massif (équivalent des PyrénéesCorse-Sardaigne) qui se trouvait au sud de la Provence actuelle
alors que la mer, dépendance de l’océan, se trouvait au nord ; ils
se sont déposés à ses pieds dans l’actuelle dépression permienne
qui va de Sanary à Fréjus-Saint-Raphaël. Ces formations constituent
le socle de la région. Les plis, les feuillets et le débit en dalles, présents
dans les phyllades, attestent que ces roches métamorphiques ou
« roches transformées » l’ont été sous l’effet de contraintes
orientées et de certaines conditions de température et de pression
engendrées par les déplacements relatifs des blocs ibérique et
européen qui constituaient la plaque européenne au cours des ères
mésozoïque (secondaire) et cénozoïque (tertiaire et quaternaire).
- Les massifs calcaires au nord, plus récents, d’âge secondaire
(Jurassique et Crétacé entre 200 Ma et -85 Ma environ), constituent
la couverture sédimentaire déposée sur le vieux socle cristallin.
C’est lors de la formation des Alpes (début de l’ère tertiaire)
qu’une écaille de ce socle a été entraînée vers le nord, en même
temps qu’une partie de la couverture sédimentaire, en une vaste
nappe de recouvrement qui s’est plissée et fracturée donnant les
vieux massifs cristallins d’âge primaire.
5
3
L a b a t t e r i e e t l e Fo r t S a i n t - P i e r r e .
L ’ I n s t i t u t o c é a n o g r a p h i q u e Pa u l R i c a r d .
Le musée, l’aquarium.
La batterie Saint-Pierre des Embiez.
Elle comprenait en 1810 une plate-forme, un parapet en terre ou
Les menaces. C’est la nécessité de protéger les biens et les
personnes contre l’arrivée de vaisseaux ennemis ou barbaresques
(les sarrasins montés sur des barques légères dès le VIII° siècle, puis
les vaisseaux turcs et maures, les navires des corsaires, comme les
fameux frères Barberousse) qui conduisit à la construction de feux de
garde ou d’alerte puis de batteries marines de défense. Les premiers
étaient situés dans des farots haut perchés sur le continent ou sur
l’île même (Tour fondue).
épaulement qui devait abriter un mortier de 12 pouces et 4 pièces
d’artillerie de 18 et 24 pouces sur trois côtés, un fourneau à réverbère
pour rougir les boulets métalliques et une guérite.
Le fort Saint-Pierre des Embiez
Il ne subsiste plus de cette batterie, située à 24 mètres au dessus
du niveau de la mer, qu’un escalier menant à la plate-forme et le
soubassement du parapet. Cet ouvrage “pour tirer vite, loin et à coup
sûr contre l’agresseur” devait assurer la défense du mouillage de la
rade du Brusc ; il faisait partie d’un ensemble de 9 batteries marines
dont celle du Cap Nègre sur le continent et des nombreux ouvrages
de défense établis sur le littoral toulonnais en 1763-1764.
Dès 1694, un corps de canonniers garde-côtes
servait une batterie d’artillerie pour assurer la
surveillance et la défense des côtes de Six-FoursLe Brusc. La construction de l’actuel fort, décidée
par une commission en 1810, ne débuta qu’en
1847-1848 ; une plaque visible au-dessus de l’entrée rappelle la
date d’achèvement des travaux, 1863. Dix bouches à feu furent
installées sous Napoléon III mais le fort fut désarmé en 1885. En
fait, il ne participa à aucune grande bataille.
Quelques dates marquantes
- 1593. Faisant suites aux menaces de débarquements sur la côte
des turcs et des pirates, Henri IV ordonne au seigneur de SainteCécile des Embiez, à qui il vient d’attribuer l’arrière-fief des Embiez,
la construction sur l’île d’une zone fortifiée de surveillance et de
défense de la rade du Brusc.
- 1694. Vauban visite la 1ère batterie Saint-Pierre des Embiez.
- 1791. Remise en état après adjonction d’une 2ème batterie dite
de « l’île des Ambiers ».
- 1793. L’armée républicaine s’empare de ces batteries lors du siège
de Toulon. C’est au cours de ce siège qu’un jeune officier d’artillerie
du nom de Napoléon Bonaparte fut remarqué !
- 1810. Réunion des 2 batteries devant une menace anglaise.
- 1816. Désarmement après la chute de l’Empire.
- 1853-1859. Nouvelle rénovation en raison d’une nouvelle
menace anglaise.
- 1877. Abandon définitif à la suite de la construction du Fort de
Six-Fours (1875-1880).
Le déclassement survint ensuite.
Il comprend 3 niveaux dont un niveau inférieur qui abritait une
citerne (1), des magasins (2) d’artillerie, à poudre, à vivres ; un
niveau moyen voûté (3) pour résister “à la bombe” et un niveau
supérieur (4) autrefois crénelé et surmonté d’une plate-forme.
Seule la citerne subsiste. Le niveau 2 a été remblayé et la porte qui
donne accès au fort se trouve aujourd’hui à l’opposé de la batterie
contrairement à ce qui était prévu sur le plan. C’est logique, car
c’est en effet d’une plage de la côte ouest ou du sud que pouvait
arriver l’assaillant, la côte nord étant abrupte.
Le fort ressemble à un château fort avec ses machicoulis (5), son
pont-levis(6) et ses douves (8).
Il était destiné à surveiller et à servir la batterie d'artillerie avec sa
plate-forme (7) et son parapet (8) pour protéger les pièces d’artillerie.
Aujourd’hui il est le siège de l’Institut Océanographique Paul Ricard.
L’armement. Le canon de calibre 18 coulé en 1675 est en bronze ;
il était servi par 10 hommes et avait une portée d’environ 1600
mètres. Il tirait des boulets métalliques pesant jusqu’à 36 livres,
capables à 400 mètres de percer une paroi de chêne de 1 mètre
d’épaisseur ; aucune coque de navire en bois ne lui résistait donc.
6
4
L ’ î l e d u Pe t i t Ro u v e a u , a i r e d e n i d i f i c a t i o n
du Goéland leucophée.
Le juvénile de première année a un plumage
strié de brun. Il acquiert son plumage définitif
au bout de la deuxième année. Il nage
rapidement mais ne devient autonome
qu’entre la 4ème et la 6ème semaine
quand il aura appris à voler.
Le goéland adulte
Le goéland adulte est un robuste oiseau marin
appelé « gabian » en Provence. Il fréquente
les côtes du bassin méditerranéen, de
l’Afrique du nord, de l’Atlantique et du sud de
l’Europe. La tête est blanche, le dos et les ailes
gris. Le bec et les pattes jaune à orangé vif. Le
gabian niche en colonies sur les îlots rocheux et les falaises côtières.
Œufs de goéland
Tête de goéland
Pour quémander leur nourriture, les
oisillons encore au nid frappent du bec la
tache rouge qui se trouve sur la mandibule
inférieure de l’adulte ; ce dernier régurgite
alors le poisson capturé.
En mars-avril, la femelle pond 2 à 4 œufs
dans un nid grossier sur le sol. Les adultes
les couvent à tour de rôle pendant 2 à 4
semaines.
Le juvénile
Excellent voilier, il pratique un vol battu très puissant. Mais il utilise
aussi le vol plané ; il est passé maître dans
l’art d’utiliser les courants ascendants.
Excellent nageur, il plonge rarement. Il
hiverne près des sites de nidification ou
migre en Atlantique ou en Mer du Nord.
Le Poussin
Le poussin né au début du printemps est
couvert d’un duvet gris avec des taches
foncées. Le cri d’alarme lancé par un adulte
à l’approche d’un intrus provoque une
véritable léthargie du poussin qui
complètement immobile et profitant de
son homochromie, c'est-à-dire de l’harmonisation de sa couleur
avec le milieu, passe inaperçu aux yeux de l’assaillant.
Le vol du goéland
Actuellement, le goéland leucophée est en expansion dans le sud est de
la France. Cette espèce n’hésite pas à coloniser l’intérieur des terres.
5
L ’ î l e d u G r a n d R o u v e a u . L e p h a r e . L e s n a u fr a g e s .
L’île du Grand Rouveau
L’île du Rouveau a été récemment acquise par le Conservatoire du
Littoral créé en 1975 avec la mission d’acquérir des espaces naturels
et des paysages sur les rivages maritimes et lacustres de France et
d’outre-mer, afin d’assurer leur protection définitive.
Le phare. Construit en 1861, par l’ingénieur Lonclas-Camme,
sur le sommet de l’île à 49,50 mètres au dessus du niveau de la
mer, il signale outre le mouillage du Brusc, les entrées des ports de
Bandol, Sanary, La Coudoulière, des Embiez et la proximité
d'écueils très dangereux sur une route maritime fréquentée
depuis la plus haute antiquité, la route de Massalia (Marseille).
7
Ce fut par le passé un simple phare à feux dont la lanterne brulait
de l’huile végétale (1863) puis de l’huile minérale (1875), enfin
de la vapeur de pétrole (1904) avant qu’il ne soit électrifié et
automatisé (1976).
NB : le phare est classé dans l’inventaire du Patrimoine de France
le goût subtil de certains vins "Antiques" soit précisément le fait de
ce poissage appliqué aux Amphores.
L’épave des Médailles ou « Il Ghiasone »
Cette épave a été découverte en 1960 par deux plongeurs
marseillais et son étude n’a débuté qu’en 1986-1987 par une
équipe de plongeurs archéologues.
Cette épave gisait par 36 mètres de profondeur à 900 mètres
à l’ouest du Grand Rouveau. Le 19 novembre 1834, un brick napolitain
« le Jason » partît de Marseille pour Naples et fît naufrage
au cours d’une tempête qui lui brisa le gouvernail et le panneau
arrière. Il y eu 5 victimes et 8 rescapés ; la chaloupe à bord de
laquelle ils avaient pris place fut remorquée par une bombarde
sarde jusqu’au port de La Ciotat.
L’archipel des Embiez, un écueil sur la route
commerciale de Massalia.
Sa cargaison hétéroclite qui contenait des médailles, des crucifix, des
bronzes, des faïences, des porcelaines, des fioles à parfums, des
boutons en cuivre ou en nacre, de la quincaillerie, des bouteilles de vins
de Bordeaux et de Champagne apporte de précieux renseignements sur
le commerce maritime dit « de pacotille » à cette époque.
Le cap Sicié et l’archipel des Embiez ont toujours représenté
un danger pour la navigation lors des forts coups de vent. La rade
de Sanary et celle du Brusc servaient de refuge à tous les navires
marchands. C’est vraisemblablement pour cette raison que les
phocéens avaient installés un comptoir au Brusc, connu sous le
nom de Tauroentum.
On retrouve sur les fonds marins autour des Embiez, des épaves
que les sédiments ne parviennent pas à rendre muettes. Certaines
sont déjà identifiées et appartiennent au monde antique, médiéval
ou moderne.
L’épave de verre
Le gisement découvert en 1993 se situe à l'ouest de l'île des
Embiez, par 56 mètres de fond. Le bateau, d’une quinzaine
de mètres de long, transportait une cargaison essentiellement
composée de produits verriers : blocs de verre brut, vaisselles
et verre à vitre.
Elle témoigne de façon éloquente des procédés de fabrication
du verre et de son commerce, pratiqués il y a près de 1 800 ans.
Plusieurs saisons de fouilles scientifiques, longues et périlleuses,
sont organisées par le DRASSM (1). Ainsi, plusieurs milliers de
pièces ont été remontées mais l’origine des verres de l’épave
reste inconnue. On considère aujourd’hui que l’essentiel du verre
brut provient de Méditerranée orientale ; la vaisselle de composition
chimique similaire aurait la même origine. Quant aux vitres, elles
sont principalement signalées en Occident, mais les textes
certifient qu’elles étaient aussi fabriquées et commercialisées
dans les provinces orientales. Le restant du mobilier de l’épave, en
particulier les amphores et les céramiques communes, ne permet
pas, pour l’instant, de retracer leur itinéraire.
(1) Le DRASSM est en charge du patrimoine sous-marin français.
Les naufrages
Les épaves antiques
Elles nous ont laissé un riche témoignage que les Archéologues
s'attachent à mieux faire connaître. Les amphores, récipients
universels du monde ancien, nous parviennent parfois dans un état
de conservation tout à fait remarquable. Elles étaient généralement
réalisées par tournage. Ainsi, la Panse qui est la partie la plus
"dodue" était réalisée sur un tour. Les autres éléments étaient
façonnées séparément, tels que le col, les anses et la pointe. Ce
dernier élément remplissait un rôle majeur, servant notamment à
la manipulation de l'objet fini. Les Amphores pouvaient contenir des
denrées de toute sorte. Le vin, l'huile, les Saumures (jus à base de
poissons) font partie des produits les plus courants.
La paroi intérieure des amphores dîtes « vinaires » est tapissée
de résine de pin chauffée. Ce qui les rendait plus étanche et
préservait les liquides transportés comme le vin. Il semblerait que
8
6
La plage de la Gabrielle
et l’herbier de posidonie.
La posidonie est une plante à fleurs marines et non une algue qui
pousse sur les fonds de sables et de graviers proches du rivage. La
posidonie ou "herbe de Poséidon" est une endémique de
Méditerranée (espèce qu’on ne trouve que dans cette mer) ; elle
forme des prairies sous-marines appelées herbiers qu'on aperçoit
facilement par beau temps grâce à la transparence des eaux.
a plage de la Gabrielle. C’est la seule plage
de l’île qui soit, en automne et au sortir
de l'hiver, recouverte de hautes banquettes
de feuilles de Posidonie.
L
Banquette de feuilles de posidonie
La posidonie
Les floraisons, qui sont rares, se font sur les secteurs les plus
chauds du littoral ; les fleurs rappellent celles d'un iris et les fruits
sont des baies appelées "olives de mer". On pourra récolter sur la
plage des rhizomes, des feuilles et de curieuses pelotes (ægagropiles*).
La posidonie est une espèce remarquable qui est protégée par la
loi et sa destruction est interdite partout sur le littoral.
Feuille
Ægagropile
Fibre
Rhizome
L’herbier de posidonie
- Les rhizomes sont recouverts de restes
fibreux et de cicatrices foliaires ; ces tiges
plus ou moins enfoncées dans le sédiment,
portent vers le bas des racines et vers le
haut des longues feuilles rubanées,
étroites, à nervures parallèles, groupées
en faisceaux de quatre à sept .
- Les feuilles sont caduques ; elles se renouvellent constamment,
surtout en automne où elles s'accumulent alors en banquettes
sur le rivage et notamment sur la plage de la Gabrielle qui est la
seule ouverte largement au vent dominant, le mistral.
- Les pelotes ou ægagropiles* proviennent des restes fibreux de la
base des feuilles qui sont roulés sur le fond par les vagues.
Gaine
Racine
9
L’herbier de posidonie, un écosystème majeur en Méditerranée
Schéma de fonctionnement de l'écosystème herbier de posidonie
Rôles de l’herbier de posidonie
Menaces sur l’herbier de posidonie.
- Il joue un rôle fondamental dans les équilibres physiques du littoral
et du linéaire côtier (stabilité des plages, réduction de l’érosion)
- Il abrite une grande diversité d’habitats et d’espèces (biodiversité)
- Il constitue une réserve génétique considérable
- Il assure le maintien et le développement de nombreuses ressources vivantes : il sert de frayères et de nurseries à de nombreuses espèces d’invertébrés et de poissons.
- Il favorise le développement du tourisme et des activités balnéaires en contribuant à la bonne qualité des eaux et à leur
transparence
Actuellement, en Provence, l'herbier est en régression dans de
nombreux secteurs à proximité des agglomérations urbaines, sous
les effets conjugués de la turbidité et de la pollution des eaux mais
aussi des aménagements littoraux et les ancres des navires
au mouillage. Au total, on évalue la diminution de la surface
de l'herbier de posidonie selon les secteurs entre 10 et 30%
depuis 1950.
Schéma d’une remontée d’ancre d’après écogestes
Fruits de Posidonie
Graine de Posidonie
10
7
Impact du vent sur la végétation.
Les anémomorphoses, monuments naturels.
e mistral, vent dominant en Provence, qui
souffle du Nord-Ouest, dessèche l’air et le
sol, augmente la transpiration des végétaux et
provoque la nécrose des jeunes pousses.
De plus sous l’action mécanique du vent, les
végétaux se déforment et se disposent les uns
par rapport aux autres de manière à lui opposer
une moindre résistance.
L
Port en boule
Pin anémomorphosé
Les arbres sont déformés,
en particulier les pins d’Alep qui
prennent un port caractéristique
« en drapeau ». Ces morphoses
végétales provoquées par
le vent prennent le nom
d’anémomorphoses.
Les arbustes prennent la forme de coussinets hémisphériques. Ce
port caractéristique « en boule » s’observe sur les côtes les plus
exposées de l’île.
Chargé d’embruns salés et quelquefois pollués (détergents,
hydrocarbures flottants), le vent provoque une dessiccation poussée
et une atteinte de la cuticule qui protège l’épiderme des végétaux.
Les jeunes pousses les plus exposées qui croissent en période
calme, meurent progressivement (1) alors que les parties en
amont plus protégées sont préservées (2).
Rose des vents
Progressivement sous la violence du vent, l’arbre se couche ; son
tronc ou ses branches ne se redresseront que s’ils sont protégés.
Station Toulon période 1981-2000
Nombre de jours de vent fort annuel moyen : 118
(vitesse maximale instantanée du vent > 60 Km/heure)
Nombre de jours de vent tempétueux annuel moyen : 9 jours dont
4,5 jours en hiver (vitesse maximale instantanée du vent >100
Km/heure)
Quelques records :
Vent secteur Ouest : 148 Km/h
Vent secteur Est : 130 Km/h
Vent secteur Nord : 130 Km/h
Vent secteur Sud : 108 Km/h
11
8
Panorama sur le Château Sainte-Cécile.
C'est en 1593 que l'île des Embiez est érigée par Henri IV en
« arrière-fief » en faveur d'une famille Six-Fournaise, les Lombard,
dont les membres qui prennent le titre de seigneurs de Sainte-Cécile
des Embiez exploitent les salins.
En 1602, le château est construit sur l'emplacement d'un fortin
élevé sous François Ier, à la place, semble-t-il, d'une vigie et
à proximité de la première église bâtie par les moines de
Saint-Victor de Marseille.
En 1720, le domaine appartient à la famille Sabran qui donne son
nom au château.
Aujourd'hui des ruines du château Sainte-Cécile il ne reste plus
que le donjon en forme de tour crénelée qui domine toujours l'île ;
mais vétuste, elle ne se visite pas.
9
Panorama.
L a To u r d e l a m a r i n e .
L a s é p u l t u re d e Pa u l R i ca rd .
La nuit on pouvait communiquer par des feux avec les autres tours
dispersées sur le territoire de la commune mais également avec
les communes voisines comme par exemple La Tour romane de
Sanary.
La journée, on utilisait autant de colonnes de fumées, obtenues
avec de la paille humide, qu’il y avait de vaisseaux en approche.
C’est en 1302 que les premiers farots furent installés sur le
sommet du massif de Sicié et l’île du Grand Rouveau.
En 1530 , on construisit des tours en pierres près des farots pour
abriter les guetteurs.
Au XVII° siècle sont érigés les farots de la colline de Six-Fours et la
Tour Fondue de l’Île des Embiez (1609).
Au XIX° siècle, après la défaite de 1870, la marine française
construit le Fort de Six-Fours (entre 1875 et 1880).
L’actuelle Tour de la marine plus récente sert d’amer, c'est-à-dire
de point de repère sur la côte pour les navires en mer. »
La Tour de la marine
Sur le sommet de la Pointe de Coucoussa culmine la Tour de la
marine ; elle fut construite sur l’emplacement d’un ancien farot,
c'est à dire un « feu de garde », une tour de guet qui était chargée
de la surveillance des navires barbaresques, des vaisseaux
ennemis ou des bateaux de commerce.
D’après « Défense et fortifications des côtes et du territoire de
Six-Fours Le Brusc » in « Regards sur un terroir Six-Fours-les-Plages » Editions du
Foyer Pierre Singal. Juillet 2007.
12
PAUL RICARD, son île pour l’éternité
Lundi 10 novembre 1997. Dans le ciel, les nuages s’étirent, se
déchirent ; les rayons pâles du soleil couchant éclairent l’île des
Embiez. Le vent qui vient du large fouette les visages des
centaines de personnes venues rendre un dernier hommage à
Paul Ricard. C’est là, sur les hauteurs de l’île, à la pointe
du Coucoussa, qu’il a choisi de reposer. Face à la mer, en pleine
nature, une simple pierre blanche qui provient de son domaine
de Signes, porte son nom.
Capitaine d’industrie, bâtisseur, mécène des arts et de l’environnement,
Paul Ricard était un visionnaire et un humaniste :
«Je n'ai voulu imiter personne, j'ai travaillé pour le bonheur des
hommes et la qualité de la vie.»
10
Panorama “l’archipel des Embiez”.
Il est formé de plusieurs îles, îlots et écueils
- l'île des Embiez est en réalité constituée de deux îles, l'île de la
Tour fondue au sud-est et l'île Saint-Pierre des Embiez au nord ;
ces îles furent reliées l'une à l'autre par le comblement d'une
partie des anciennes salines. Ses côtes nord et ouest, dangereuses
et inhospitalières, sont rocheuses, abruptes, élevées, criblées
d'écueils et de petites criques ; vers le sud et l’est, la côte, basse
et sableuse, abrite les anciennes salines et la lagune du Brusc.
- l’île du Grand Gaou est la promenade favorite des amoureux
d'une nature pas trop artificialisée encore. Cette île est séparée
de l’île des Embiez par une passe, le Grand Pas du Coq (1) qui
alimente en eaux fraîches et pures la lagune du Brusc.
- l'île du Petit Gaou, reliée artificiellement au continent par un
pont qui enjambe la passe du Petit pas du Coq (2) est ornée
d'une reproduction d’une statue du sculpteur Maillol.
- l'île du Grand Rouveau et son phare à l'ouest,
- l'île de Petit Rouveau,
- enfin les îlots de La Cauvelle et des Mayons (au sud du Grand
Rouveau) et de nombreux écueils.
13
11
Cistaie évoluée ou maquis bas ?
Un taillis de chênes verts.
Des espèces arbustives de la cistaie.
La cistaie, au printemps, une formation somptueuse.
Le filaire à feuilles larges a des fleurs,
petites, à pétales jaunes verdâtres, en
grappes à l'aisselle des feuilles. Le fruit est
AVRIL - MAI
une baie de couleur noire.
C’est une formation végétale basse d’arbrisseaux et de
sous-arbrisseaux vivaces où les cistes sont dominants au dessus
d’une pelouse à brachypode et à quelques annuelles.
Le ciste à feuilles de sauge a de grandes
fleurs blanches de 4 à 5 cm de diamètre,
éphémères et toujours renouvelées, des
feuilles vert pâle non visqueuses, pétiolées, à
MAI - JUIN
nervures saillantes en réseau.
Le ciste à feuilles de sauge
Le ciste de Montpellier
AVRIL - JUIN
Le calicotome épineux ou Argeiras aux
fleurs jaunes est un genêt très épineux,
adapté à la sécheresse estivale ; en effet en
été, ses feuilles noircissent en séchant puis
tombent. Les fruits sont des gousses à deux
AVRIL - JUIN
ailes latérales.
Le ciste blanc "messugo blanco" ou ciste
cotonneux qu'on rencontre plus rarement
sur l'île, a de grandes fleurs roses ! Il doit
son nom au fait qu'il possède des feuilles
MAI - JUIN
recouvertes d'un duvet blanc.
Le romarin officinal
Le romarin officinal a des fleurs bleu pâle à
deux lèvres. Arbrisseau aromatique dont les
jeunes rameaux gris clair sont à section carrée ;
les feuilles glanduleuses, persistantes, à bords
enroulés, sont étroites, vertes dessus et blanches
TOUTE L’ANNÉE
cotonneuses dessous.
Le calicotome épineux
La lavande des Maures
AVRIL - JUIN
L’asperge à tiges blanches est une liane aux rameaux ou cladodes
transformés en minuscules pointes qui ressemblent à des feuilles
aiguës. Les feuilles sont transformées en
épines. Les fleurs blanches, de sexe différent
sont groupées sur 2 sortes de pieds ; le fruit est
une baie rouge puis noire. Les jeunes pousses
de l’asperge sauvage sans épines sont
AOUT - OCTOBRE
consommées au printemps.
es espèces arbustives du maquis. Le maquis est
une formation végétale plus ou moins élevée,
caractéristique du midi méditerranéen ; il est constitué
principalement d’arbustes adaptés à la sécheresse et
de nombreuses lianes.
D
Le filaire à feuilles étroites est un arbuste
dont les feuilles vertes, sans pétiole, sont
persistantes et opposées ; elles ont une
bordure mince et transparente.
AVRIL - JUIN
La lavande des Maures ou lavande à toupet
est un sous-arbrisseau très aromatique, à
épi carré surmonté d'un toupet de grandes
bractées violettes. Les fleurs sont petites, à
deux lèvres ; les feuilles étroites, gris vert,
sont recouvertes de poils soyeux blancs.
Le ciste blanc
Le pistachier lentisque
Le pistachier lentisque est un arbrisseau
toujours vert dont les feuilles composées
ont un nombre pair de folioles. Ses fleurs
petites, mâles ou femelles, sont portées par
des pieds différents. Ses fruits sont rouges
puis noirs. La dispersion des graines est
assurée par les animaux qui consomment ses fruits.
Le ciste de Montpellier a des feuilles
collantes, longues, plus étroites que dans
l'espèce précédente, visqueuses, sans
pétiole, à bords enroulés sous la face
inférieure. Les fleurs sont blanches, petites
de 2 à 3 cm seulement.
MAI - JUIN
Le filaire à feuilles larges
L’asperge à tiges blanches
Le chèvrefeuille à feuilles lisses
Le chèvrefeuille à feuilles lisses a des tiges
ligneuses portant des feuilles persistantes,
opposées, soudées par deux par leur base.
Les fleurs roses ou jaunes en tube, à deux
lèvres sont odorantes ; les fruits sont des
baies orangées situées à la base de deux
MAI - JUIN
bractées embrassantes.
Le filaire à feuilles étroites
14
Le chêne vert, yeuse ou éouve, est un arbuste qui peut atteindre
ici 3 à 4 mètres de hauteur; il est reconnaissable
à ses feuilles alternes, persistantes, blanches
en dessous, vertes luisantes dessus, à limbe
de forme variable et parfois épineux. Le fruit
est un gland à cupule portant des écailles
MAI - JUILLET
peu saillantes.
Le brachypode rameux
Le brachypode rameux est une herbe vivace
à tiges rampantes très ramifiées dont les
feuilles enroulées sur deux rangs sont terminées
en pointe. Les fleurs sont groupées en épillets peu
nombreux, courts, presque sessiles, à l'extrémité
des tiges. La pollinisation est assurée par le vent.
MAI - JUILLET
Le chêne vert
Le nerprun alaterne ou alaterne est un
arbrisseau à feuilles alternes persistantes à
limbe luisant sur la face supérieure, denté,
bordé d'un liseré jaunâtre transparent. Les
fleurs sont petites et jaunes ; le fruit est une
drupe rouge puis noire.
MARS - AVRIL
Un taillis de chênes verts
Relique de l'ancienne forêt qui recouvrait l'île ?
Sur la pointe du Grand Gaou et au-dessus de la plage des sirènes
qui se trouve au pied de la Tour de la marine subsistent de rares
taillis de chênes verts, peut-être des vestiges d'une forêt séculaire
que le pâturage et l’incendie auraient détruite ?
Le nerprun alaterne
Le petit houx ou fragon forme des touffes
vert foncé; les tiges cylindriques portent
des rameaux épineux, aplatis ressemblant
à des feuilles, terminés en pointe et portant
des fleurs puis des fruits (baies rouges).
SEPTEMBRE - AVRIL
Le petit houx
12
L a Po i n te d u G ra n d G a o u .
Pe u p l e m e n t s m a r i n s r o c h e u x .
Pourtant sur un même substrat (rocheux et siliceux ici), les espèces
marines sont inféodées à des milieux très différents ; dans chacun
de ces milieux les conditions de vie (ou écologiques) sont sensiblement
constantes entre 2 niveaux critiques.
En milieu marin on observe un étagement vertical dans la répartition
des êtres vivants ; on distingue en allant du continent vers la mer :
Répartition des êtres vivants
La répartition des êtres vivants est déterminée par les interactions
de facteurs physiques (lumière, température, vent, agitation de
l’eau, nature du substrat), chimiques (eau, salinité, polluants, substrat)
et biotiques (actions de l’homme et des animaux).
Petite saladelle
Frange littorale émergée
Patelle
Étage supra littoral
15
Balai de mer
Étage infra littoral
16
Posidonie
Etage infra littoral
Basses eaux
Niveau supérieur
d'humectation
Etage supra littoral
Hautes eaux
Etage médio littoral
Frange littorale
émergée
Végétation littorale
Oursin livide
"Ortie" de mer
Littorine
Grapse
marbré
Troque
en forme
de toupie
Rissoelle
verruqueuse
Perce-pierre
Passerine hirsute
Brousse chaude
Taillis de chênes verts
Petite Saladelle
Plantain
à feuilles en alêne
Algues vertes
Algues
Padine
des milieux "queue de paon"
obscurs
"Balai de mer"
Patelle rugueuse
Ligie d'Italie
"Spaghetti de mer"
Chthamale étoilé
La vie marine sur les rochers éclairés en mode relativement calme
17
Climat méditerranéen avec influences maritimes
Sur les stations les plus chaudes et les plus
ensoleillées (ici en limite occidentale)
Passage entre milieu continental et le milieu
marin avec influence des embruns
Conditions de vie sévères : manque
d’eau douce, embruns salés, sècheresse,
forte luminosité, vents violents
Influence prépondérante de la mer :
fortes variations de salinité, de température,
dessiccation poussée
Alternance d’émersions et d’immersions
(zone de balancement des vagues et marées)
Taillis
Brousse littorale chaude
: animaux.
: algues. En rose
En vert
: Plantes à fleurs. En jaune
Variations progressives de lumière, de
température en fonction de la
profondeur ; milieu plus clément
Etage infralittoral toujours immergé
Etage médiolittoral mouillé par
les vagues à basses eaux et
immergé par hautes eaux
Etage supralittoral mouillé par les
embruns et les vagues déferlantes
Zone halophile
Zone de transition
Milieu de vie
Zonation
- Chthamale étoilé (9), Patelle rugueuse (10),
- Rissoelle verruqueuse (11), « Spaghetti de mer » ou Némalion en
forme de ver (12), Moule, Troque « en forme de toupie »
(13), Grapse marbré (14), Patelle « bleue », Actinie rouge,
- algues vertes : Entéromorphe « en forme d’intestin » (15),
Ulve ou « laitue de mer » (16), Cladophore (17),
- Céramium cilié, Rivularia « petite bulle »,
- Algues des milieux éclairés : Padine « queue de paon » (18),
« balai de mer » ou Stypocaulon (19), Cystoseire comprimée,
Liagore visqueux, Janie rouge, Coralline de Méditerranée,
Dictyote dichotome, Laurencie obtuse, Amphiroa rigide
- Algues des milieux obscurs (20) : Asparagopsis « armée »,
Udotée, Halimède, Peyssonnélie, « Fougère de mer », « Ortie de
mer » ou anémone de mer (21),
- Algues rouges encroûtantes et oursins (22) : Lithophyllum,
Oursin violet, Oursin noir
- Rochers ensablés : Posidonie (23), Cérithe commune,
Columbelle rustique, Holothuries, Etoiles de mer, Pagure ou
« Bernard l’ermite »
Chênes verts et Pins d’alep (1)
Olivier sauvage et Pistachier lentisque,
Genévrier de Phénicie, Salsepareille (2)
Passerine hirsute (3), Plantain à feuilles en alêne (4),
Camphorine de Montpellier,
Perce pierre (5), Petite saladelle (6), Euphorbe
petit pin, Cinéraire maritime, Alysson maritime,
Lotier faux cytise, Mésembryanthème
Littorine à aspect de nérite (7), Ligie d’Italie (8),
Fucélie maritime, Chthamale « déprimé »,
Espèces
13
Le vignoble, la vigne et le vin
La vigne
Le vin en Provence
Le vignoble des Embiez
Sur l’île des Embiez,
l’implantation de la
vigne apparaît sous
Henri IV. Toutefois la
véritable exploitation
du vignoble remonte
à 1902 et s’interrompt
avec la dernière Guerre.
Dès 1958, l’exploitation est remise en état par Paul Ricard, nouveau
propriétaire de l’île.
Aujourd’hui, seul domaine de Six-Fours-les-Plages, le vignoble
couvre une dizaine d’hectares bien exposés au soleil. Chaque
année, le personnel de l’île participe aux vendanges qui s’étalent
de mi-août à fin septembre.
De la récolte à la mise en bouteille, la vinification est réalisée sur
l’île. Elle donne un vin de pays qui se décline en trois couleurs : le
rosé, vin de plaisir aux arômes fruités (cépages Cinsault, Grenache
et Cabernet sauvignon) avec une appellation « Côtes de Provence
rosé » ; le blanc, vin aromatique aux notes d'agrumes (cépages
Ugni et Sauvignon blanc) ; le rouge, vin intense à la belle robe
rubis (mono cépage Merlot). La production annuelle représente
environ 350 hectolitres que l’on peut déguster à la cave ou dans
les restaurants de l’île. On est loin du temps où le vin était contenu
dans des barils de six hectolitres, transportés par bateau jusqu’au
Brusc.
L’histoire du vin en Provence remonte à l’Antiquité. A partir du IIe
siècle avant J.-C., les Romains s’installent sur les terres ligures
colonisées quatre siècles plus tôt par les Phocéens. Ils développent
la culture de la vigne et organisent la Provincia Romana : la
Provence.
Comme les Grecs, les Romains étaient des amateurs de vin.
Les vestiges découverts dans le Var montrent l’existence d’une
pratique élaborée de la vinification. Pour conserver le vin, on
l’assaisonnait avec différentes épices et sels, de la résine et même
de l'eau de mer.
Après la chute de l'Empire romain, il faudra attendre le haut
Moyen-Âge pour voir la vigne se développer à nouveau
en Provence, sous l'influence cette fois des grands ordres
monastiques comme l’abbaye de Saint-Victor à Marseille.
La canne de Provence
Les vignes sont entourées de hautes haies de cannes ou canniers
qui les protègent du vent desséchant.
La canne est une plante herbacée caractéristique de la région
méditerranéenne. Elle ressemble à un bambou mais n’en a pas
la consistance. Sa hauteur atteint d’un à six mètres selon les
variétés. En hiver, elle prend une parure à l'aspect desséché, et ses
chaumes n’ont ni la résistance ni la silhouette de ceux du
bambou.
Le bruissement du feuillage soumis au vent rappelle que la canne
de Provence est mondialement connue.
Quand vous entendez une clarinette, un
saxophone ou tout autre instrument à
vent, il y a de fortes chances que son anche
provienne d’une roselière d’Hyères ou
d’Ollioules.
Depuis, la culture et la tradition viticoles ont fait du chemin.
Toutefois, historiquement, la Provence demeure l’un des premiers
vignobles de France.
18
La canne d'hiver
La canne de printemps
14
La lagune du Brusc
La lagune du Brusc
Le plus beau récif - barrière de Posidonies de la côte
méditerranéenne française. Les Posidonies ou "herbes de
Formation d"un récif barrière" d'après
Ch.F. Boudouresque & A. Meinez
Poséidon" possèdent des tiges ou rhizomes susceptibles de croître
dans le plan vertical, ce qui leur permet d'échapper à un ensevelissement total par les particules piégées par les frondes.
Ce phénomène conduit à un lent exhaussement du fond.
Ainsi s'édifie progressivement une formation que les pêcheurs
appellent "matte" qui comprend une partie supérieure faite
de Posidonies vivantes et une partie inférieure faite d'un
enchevêtrement de rhizomes dont la partie basale meurt
asphyxiée par le sédiment.
C'est ainsi que progressivement l'herbier se rapproche de la
surface et finit par émerger : il se forme alors un récif-frangeant.
Peu à peu ce dernier joue le rôle de brise-lames et de piège à
sédiment ; c'est alors un récif-barrière de Posidonie qui isole en
arrière un lagon ou lagune.
Ici, la circulation de l'eau indispensable au maintien d'un
équilibre dynamique fragile, entre la pleine mer et la lagune, se
fait par l'intermédiaire de 3 passes : le Grand Pas du Coq (entre
l'île des Embiez et l'île du Grand Gaou), le Petit Pas du Coq (entre
le Grand Gaou et le Petit Gaou) et enfin par l'isthme du Gaou, au
sud (entre le Petit Gaou et le continent).
Légende
1- Récif-frangeant 2- Récif-barrière 3- Lagune
La lagune du Brusc
19
Importance de la lagune du Brusc.
- La lagune est une zone de ponte et un refuge pour les juvéniles
de nombreuses espèces de poissons et d’invertébrés (crustacés,
mollusques notamment).
- La lagune est une halte pour de nombreux oiseaux entre la
Camargue et les salins d'Hyères, au cours de leur migration ou
de leurs déplacements hivernaux : pour les chevaliers gambette,
aigrettes, hérons, canards, mouettes rieuses, sternes.
- La lagune est une zone de production primaire très importante
pour l’élaboration de matières organiques qui sont à l'origine de
nombreuses chaînes alimentaires.
- La lagune est une zone naturelle d’un intérêt éducatif, culturel et
social.
La lagune du Brusc, une zone d’intérêt
communautaire.
Pour la soustraire aux agressions humaines, elle est inscrite à
l'inventaire des sites d’importance communautaire comme une
des zones de haute valeur écologique qui doivent être protégées
par le Réseau de la Communauté Européenne Natura 2000, dont
le but est de préserver la biodiversité des espèces et des habitats
tout en valorisant ces territoires. Ce territoire de 507 hectares
comprend : l’herbier de posidonie et le récif barrière, la lagune du
Brusc et son herbier à cymodocées et zostères ainsi que les côtes
rocheuses de l’archipel des Embiez.
Les espèces remarquables de la lagune
La zostère naine, plante à fleurs très menacée.
Juin-Août
Le mérou brun fait l’objet d’un moratoire le
protégeant contre la chasse sous-marine et
la pêche à l’hameçon.
Le mérou brun
Caulerpa taxifolia
La posidonie
La caulerpe à feuilles d’if est une algue
redoutablement envahissante qui menace
les écosystèmes locaux. Sa récolte est
interdite.
La posidonie est une espèce endémique de
Méditerranée dont la destruction est interdite.
SEPTEMBRE JUIN. Floraison rare
La zostère naine
La grande nacre ou pinne noble est une
espèce endémique de la Méditerranée.
C’est le plus grand bivalve au monde avec
le bénitier des régions tropicales. Ce
coquillage peut atteindre plus de 80 cm
de long.
La cymodocée
La cymodocée est une plante à fleurs qui
constitue une vaste prairie dans la lagune
en arrière du récif-barrière. AVRIL-SEPTEMBRE
Grande nacre
Conclusion
Nous espérons que la découverte de cette île* modelée par la mer, le soleil, le vent et la main
de l’Homme vous aura fait sentir la richesse et la fragilité d’une nature qu’il faut protéger et
préserver pour les générations futures.
*Un troisième circuit découverte sera proposé l’an prochain sur les côtes sud et est de l’île des Embiez.
20
Crédits photos : Emulsion, Amelie Vuillon
www.les-embiez.com
www.institut-paul-ricard.org
Papier Recyclé
Auteurs : Manuel Gonzalès, Alain Riva et Patrick Longueville
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