4
1
Les végétaux des rochers du bord de mer
La vie végétale doit composer avec un milieu
sévère : une roche dure, une terre peu
abondante localisée surtout dans des fentes,
un soleil brûlant, une eau douce rare, une
sécheresse estivale marquée, une humectation
par les embruns salés et des vents violents.
Les végétaux qui colonisent ces rochers sont
dits : xérophiles « amis de la sécheresse » et
héliophiles « amis du soleil ».
Les végétaux économisent l’eau en utilisant des
moyens variés :
- Les espèces annuelles (ex. le séneçon ) ont un
cycle de vie court : elles croissent, fleurissent et
fructifient en quelques mois ; elles subsistent en
été sous forme de graines.
- Les espèces vivaces vivant plusieurs années
limitent l’évapotranspiration par une disposition
particulière des feuilles (la passerine ),
leur réduction (la lavande ), des dispositifs
particuliers (la carotte ) ou par une pression
interne élevée (le perce-pierre ).
MARS - AVRIL
La passerine hirsute possède des orifices de
sortie de l’eau (les stomates) qui sont protégés
et situés sur de petites feuilles en écailles
dont la face inférieure laineuse est appliquée
contre la tige. OCTOBRE - MARS
La lavande de mer (ou saladelle) a de petites
feuilles, serrées entre elles, disposées en
rosette appliquée sur le rocher. Ses autres
feuilles sont étroites. JUIN - AOÛT
La carotte sauvage d’Espagne est une
espèce bisannuelle à feuilles charnues,
couverte de poils glanduleux qui limitent la
perte d’eau. MAI - JUILLET
Le perce-pierre ou criste marine a des feuilles charnues avec une
pression interne élevée qui s’oppose à la
sortie de l’eau ; en outre, des racines
profondes lui permettent de récupérer l’eau
de pluie enfouie dans les fentes, les failles
entre les rochers. JUILLET - SEPTEMBRE
D’autres espèces résistent à l’arrachement (le
plantain ) en adoptant un port caractéristique en « boule » et
en développant un système de profondes racines.
Le plantain à feuilles en alêne forme de
petits coussinets hémisphériques de 15 cm
de hauteur maximale. Ses feuilles étroites
et pointues sont situées à la base d’une
hampe florale. MAI - JUILLET
Une brousse littorale à affinités chaudes
C’est une formation végétale basse formée
d’espèces vivaces arbustives ou grimpantes
(lianes) qui la rendent impénétrable. Elle
forme une ceinture plus ou moins continue en
arrière des rochers du bord de mer.
Ces espèces qui affectionnent les stations les plus
chaudes et les plus ensoleillées de la Côte d’Azur
sont ici en limite occidentale.
Le pistachier lentisque est un arbrisseau
toujours vert dont les feuilles composées
ont un nombre pair de folioles. Ses fleurs
petites, mâles ou femelles, sont portées par
des pieds différents. Ses fruits sont rouges
puis noirs. La dispersion des graines est
assurée par les animaux qui consomment
ses fruits. AVRIL - JUIN
Cet arbrisseau reste toujours vert. Ses rameaux épineux ont
des feuilles opposées, vertes sur la face
supérieure et cotonneuses sur la face
inférieure. Ses fleurs sont petites et
blanches et ses fruits ou olives sont peu
riches en huile. AVRIL - MAI
6
5
4
3
2
1
La lavande de mer
La passerine hirsute
Le séneçon à feuilles de marguerite
Le perce-pierre
1
2
3
4
5
6
Le pistachier lentisque
Le plantain à feuilles en alêne
La carotte sauvage d’Espagne
L’oléastre ou olivier sauvage
Arbuste toujours vert ; aux feuilles en
écailles, il rappelle le cyprès. Ses fruits gros
et rouges apparaissent en automne de la
2eme année. AVRIL - MAI
Sous-arbrisseau vivace, toujours vert, grimpant, qui comporte une
tige anguleuse munie d’épines. Ses feuilles sont en forme de
coeur et ses fruits sont de petites baies
rouges consommées par les oiseaux mais
qui sont toxiques pour l’homme.
C’est aussi la nourriture préférée des petits
personnages bleus créés par Peyo : les
Schtroumpfs ! AOÛT - OCTOBRE
C’est une liane vivace à tiges quadrangulaires
munies de petits crochets. Ses feuilles sont
disposées en cercle au même niveau
autour de la tige et ses fleurs sont petites
et jaunes. JUIN - AOÛT
Ce sont les animaux qui assurent la dispersion de ses boutures,
fragments de tige feuillée, qu’ils transportent, accrochés à leurs
poils par des aiguillons.
La salsepareille
La garance voyageuse
Panorama topographique et géologique
- Les vieux massifs cristallins d’âge primaire en bordure de mer
comme le Massif de Sicié, l’archipel des Embiez ou la colline du
Fort de Six-Fours, sont formés de roches d’origine détritique (du lat.
détritus = débris) intensément plissées, fracturées et érodées où
dominent les phyllades (sortes de schistes), les quartzophyllades et
les quartzites plus riches en quartz et plus durs. On retrouve ces
mêmes formations dans les massifs du Mourillon et du Cap Brun
(Toulon), de la Colle Noire (Le Pradet), des Maures ou encore des îles
d’Hyères ; ce fait suggère une communauté d’origine.
Les sédiments (du lat. sedimentum = dépôts) qui leur ont
donné naissance (sables, argiles, micas, quartz...) proviennent
du démantèlement, au cours du Carbonifère et du Permien
(-345 à -230 Ma), d’un vieux massif (équivalent des Pyrénées-
Corse-Sardaigne) qui se trouvait au sud de la Provence actuelle
alors que la mer, dépendance de l’océan, se trouvait au nord ; ils
se sont déposés à ses pieds dans l’actuelle dépression permienne
qui va de Sanary à Fréjus-Saint-Raphaël. Ces formations constituent
le socle de la région. Les plis, les feuillets et le débit en dalles, présents
dans les phyllades, attestent que ces roches métamorphiques ou
« roches transformées » l’ont été sous l’effet de contraintes
orientées et de certaines conditions de température et de pression
engendrées par les déplacements relatifs des blocs ibérique et
européen qui constituaient la plaque européenne au cours des ères
mésozoïque (secondaire) et cénozoïque (tertiaire et quaternaire).
- Les massifs calcaires au nord, plus récents, d’âge secondaire
(Jurassique et Crétacé entre 200 Ma et -85 Ma environ), constituent
la couverture sédimentaire déposée sur le vieux socle cristallin.
C’est lors de la formation des Alpes (début de l’ère tertiaire)
qu’une écaille de ce socle a été entraînée vers le nord, en même
temps qu’une partie de la couverture sédimentaire, en une vaste
nappe de recouvrement qui s’est plissée et fracturée donnant les
vieux massifs cristallins d’âge primaire.
C’est enfin, semble-t-il, à la suite d’un effondrement et du
réchauffement post-würmien (Quaternaire) que la lagune du
Brusc s’est formée et que les îles de l’archipel des Embiez se sont
isolées.
Le genévrier de Phénicie
2
Panorama
5
6
La batterie Saint-Pierre des Embiez.
Elle comprenait en 1810 une plate-forme, un parapet en terre ou
épaulement qui devait abriter un mortier de 12 pouces et 4 pièces
d’artillerie de 18 et 24 pouces sur trois côtés, un fourneau à réverbère
pour rougir les boulets métalliques et une guérite.
Il ne subsiste plus de cette batterie, située à 24 mètres au dessus
du niveau de la mer, qu’un escalier menant à la plate-forme et le
soubassement du parapet. Cet ouvrage “pour tirer vite, loin et à coup
sûr contre l’agresseur” devait assurer la défense du mouillage de la
rade du Brusc ; il faisait partie d’un ensemble de 9 batteries marines
dont celle du Cap Nègre sur le continent et des nombreux ouvrages
de défense établis sur le littoral toulonnais en 1763-1764.
Quelques dates marquantes
-1593. Faisant suites aux menaces de débarquements sur la côte
des turcs et des pirates, Henri IV ordonne au seigneur de Sainte-
Cécile des Embiez, à qui il vient d’attribuer l’arrière-fief des Embiez,
la construction sur l’île d’une zone fortifiée de surveillance et de
défense de la rade du Brusc.
-1694. Vauban visite la 1ère batterie Saint-Pierre des Embiez.
-1791. Remise en état après adjonction d’une 2ème batterie dite
de « l’île des Ambiers ».
-1793. L’armée républicaine s’empare de ces batteries lors du siège
de Toulon. C’est au cours de ce siège qu’un jeune officier d’artillerie
du nom de Napoléon Bonaparte fut remarqué !
-1810. Réunion des 2 batteries devant une menace anglaise.
-1816. Désarmement après la chute de l’Empire.
-1853-1859. Nouvelle rénovation en raison d’une nouvelle
menace anglaise.
-1877. Abandon définitif à la suite de la construction du Fort de
Six-Fours (1875-1880).
Le déclassement survint ensuite.
L’armement. Le canon de calibre 18 coulé en 1675 est en bronze ;
il était servi par 10 hommes et avait une portée d’environ 1600
mètres. Il tirait des boulets métalliques pesant jusqu’à 36 livres,
capables à 400 mètres de percer une paroi de chêne de 1 mètre
d’épaisseur ; aucune coque de navire en bois ne lui résistait donc.
Les menaces. C’est la nécessité de protéger les biens et les
personnes contre l’arrivée de vaisseaux ennemis ou barbaresques
(les sarrasins montés sur des barques légères dès le VIII° siècle, puis
les vaisseaux turcs et maures, les navires des corsaires, comme les
fameux frères Barberousse) qui conduisit à la construction de feux de
garde ou d’alerte puis de batteries marines de défense. Les premiers
étaient situés dans des farots haut perchés sur le continent ou sur
l’île même (Tour fondue).
Le fort Saint-Pierre des Embiez
Dès 1694, un corps de canonniers garde-côtes
servait une batterie d’artillerie pour assurer la
surveillance et la défense des côtes de Six-Fours-
Le Brusc. La construction de l’actuel fort, décidée
par une commission en 1810, ne débuta qu’en
1847-1848 ; une plaque visible au-dessus de l’entrée rappelle la
date d’achèvement des travaux, 1863. Dix bouches à feu furent
installées sous Napoléon III mais le fort fut désarmé en 1885. En
fait, il ne participa à aucune grande bataille.
Il comprend 3 niveaux dont un niveau inférieur qui abritait une
citerne (1), des magasins (2) d’artillerie, à poudre, à vivres ; un
niveau moyen voûté (3) pour résister “à la bombe” et un niveau
supérieur (4) autrefois crénelé et surmonté d’une plate-forme.
Seule la citerne subsiste. Le niveau 2 a été remblayé et la porte qui
donne accès au fort se trouve aujourd’hui à l’opposé de la batterie
contrairement à ce qui était prévu sur le plan. C’est logique, car
c’est en effet d’une plage de la côte ouest ou du sud que pouvait
arriver l’assaillant, la côte nord étant abrupte.
Le fort ressemble à un château fort avec ses machicoulis (5), son
pont-levis(6) et ses douves (8).
Il était destiné à surveiller et à servir la batterie d'artillerie avec sa
plate-forme (7) et son parapet (8) pour protéger les pièces d’artillerie.
Aujourd’hui il est le siège de l’Institut Océanographique Paul Ricard.
3
La batterie et le Fort Saint-Pierre.
L’Institut océanographique Paul Ricard.
Le musée, l’aquarium.
1 / 20 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !