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La batterie Saint-Pierre des Embiez.
Elle comprenait en 1810 une plate-forme, un parapet en terre ou
épaulement qui devait abriter un mortier de 12 pouces et 4 pièces
d’artillerie de 18 et 24 pouces sur trois côtés, un fourneau à réverbère
pour rougir les boulets métalliques et une guérite.
Il ne subsiste plus de cette batterie, située à 24 mètres au dessus
du niveau de la mer, qu’un escalier menant à la plate-forme et le
soubassement du parapet. Cet ouvrage “pour tirer vite, loin et à coup
sûr contre l’agresseur” devait assurer la défense du mouillage de la
rade du Brusc ; il faisait partie d’un ensemble de 9 batteries marines
dont celle du Cap Nègre sur le continent et des nombreux ouvrages
de défense établis sur le littoral toulonnais en 1763-1764.
Quelques dates marquantes
-1593. Faisant suites aux menaces de débarquements sur la côte
des turcs et des pirates, Henri IV ordonne au seigneur de Sainte-
Cécile des Embiez, à qui il vient d’attribuer l’arrière-fief des Embiez,
la construction sur l’île d’une zone fortifiée de surveillance et de
défense de la rade du Brusc.
-1694. Vauban visite la 1ère batterie Saint-Pierre des Embiez.
-1791. Remise en état après adjonction d’une 2ème batterie dite
de « l’île des Ambiers ».
-1793. L’armée républicaine s’empare de ces batteries lors du siège
de Toulon. C’est au cours de ce siège qu’un jeune officier d’artillerie
du nom de Napoléon Bonaparte fut remarqué !
-1810. Réunion des 2 batteries devant une menace anglaise.
-1816. Désarmement après la chute de l’Empire.
-1853-1859. Nouvelle rénovation en raison d’une nouvelle
menace anglaise.
-1877. Abandon définitif à la suite de la construction du Fort de
Six-Fours (1875-1880).
Le déclassement survint ensuite.
L’armement. Le canon de calibre 18 coulé en 1675 est en bronze ;
il était servi par 10 hommes et avait une portée d’environ 1600
mètres. Il tirait des boulets métalliques pesant jusqu’à 36 livres,
capables à 400 mètres de percer une paroi de chêne de 1 mètre
d’épaisseur ; aucune coque de navire en bois ne lui résistait donc.
Les menaces. C’est la nécessité de protéger les biens et les
personnes contre l’arrivée de vaisseaux ennemis ou barbaresques
(les sarrasins montés sur des barques légères dès le VIII° siècle, puis
les vaisseaux turcs et maures, les navires des corsaires, comme les
fameux frères Barberousse) qui conduisit à la construction de feux de
garde ou d’alerte puis de batteries marines de défense. Les premiers
étaient situés dans des farots haut perchés sur le continent ou sur
l’île même (Tour fondue).
Le fort Saint-Pierre des Embiez
Dès 1694, un corps de canonniers garde-côtes
servait une batterie d’artillerie pour assurer la
surveillance et la défense des côtes de Six-Fours-
Le Brusc. La construction de l’actuel fort, décidée
par une commission en 1810, ne débuta qu’en
1847-1848 ; une plaque visible au-dessus de l’entrée rappelle la
date d’achèvement des travaux, 1863. Dix bouches à feu furent
installées sous Napoléon III mais le fort fut désarmé en 1885. En
fait, il ne participa à aucune grande bataille.
Il comprend 3 niveaux dont un niveau inférieur qui abritait une
citerne (1), des magasins (2) d’artillerie, à poudre, à vivres ; un
niveau moyen voûté (3) pour résister “à la bombe” et un niveau
supérieur (4) autrefois crénelé et surmonté d’une plate-forme.
Seule la citerne subsiste. Le niveau 2 a été remblayé et la porte qui
donne accès au fort se trouve aujourd’hui à l’opposé de la batterie
contrairement à ce qui était prévu sur le plan. C’est logique, car
c’est en effet d’une plage de la côte ouest ou du sud que pouvait
arriver l’assaillant, la côte nord étant abrupte.
Le fort ressemble à un château fort avec ses machicoulis (5), son
pont-levis(6) et ses douves (8).
Il était destiné à surveiller et à servir la batterie d'artillerie avec sa
plate-forme (7) et son parapet (8) pour protéger les pièces d’artillerie.
Aujourd’hui il est le siège de l’Institut Océanographique Paul Ricard.