627
IV.
-
RÉSOLUTIONS
ADOPTÉES
DANS LA DEUXIÈME SESSION DU COMITÉ
DE
L'OFFICE INTERNATIONAL DES ÉPIZOOTIES
I. RAGE
I-
Il est
nécessaire
que les
Gouvernements exercent
simultanément
une
action sanitaire vigoureuse
et
décisive
contre
la
rage, cette action devant aboutir,
en
quelques années
seulement,
à la
disparition complète
de
cette maladie
en
Europe.
IL
D'après
les
expériences faites jusqu'ici,
la
maladie
peut être complètement éteinte
par la
sévère application
des
mesures
de
police vétérinaire, particulièrement efficaces
si
elles sont appliquées d'après
les
mêmes principes
et
avec
une
égale sévérité
sur de
vastes territoires.
Les principales directives sont
les
suivantes
:
La
destruction
de
tous
les
chiens errants
et de
tous
les
chiens
«
sans maître
» ;
2°
Le
moyen d'arriver
à ce
résultat
est
l'impôt général obli-
gatoire, avec
le
port d'une marque visible
qui
fasse connaître
à première
vue que le
chien
est en
règle.
Les
chiens
qui se-
raient dépourvus
de
cette marque seront considérés comme
n'ayant
pas de
propriétaire
et
seront abattus;
3°
Les
chiens enragés seront immédiatement abattus;
les
chiens suspects
de
rage
spécialement ceux
qui ont
mordu
des personnes
seront également abattus, après
un
examen
permettant
un
diagnostic certain;
4° Devront également être détruits,
les
chiens
qui,
sans
avoir
été
mordus,
ont été en
contact avec
des
animaux enra-
gés
ou
suspects;
5°
Dans
de
grandes villes
ou
dans
des
régions infectées,
628
l'usage de la muselière et de la laisse est à recommander
comme une mesure indispensable;
6° Les chiens qui ont mordu des personnes devront être
considérés comme indemnes dans ie cas où, après une surveil-
lance de deux semaines, ils n'auront montré aucun symptôme
justifiant la suspicion;
Les autres animaux suspects de contagion devront être
placés sous surveillance pendant au moins trois mois.
III.
La lutte contre la maladie peut être aidée par la vac-
cination préventive des chiens, mais uniquement chez ceux
qui sont sains et qui sont placés sous surveillance vétérinaire
et seulement aux conditions ci-après :
1° Les vaccinations doivent être faites avec du virus tué
ou affaibli au point de ne point produire la rage après injec-
tion sous-cutanée ou intramusculaire;
La vaccination des chiens qui ont été mordus par des
animaux enragés ou suspects, ou par des chats, est absolu-
ment interdite.
La vaccination des autres animaux sera employée après
l'infection, autant que possible dans le délai de deux semai-
nes,
dans les conditions établies par les autorités compétentes.
Les membres de la Commission sont priés d'insister près
de leurs Gouvernements pour la mise en vigueur de ces
mesures. Ils sont priés aussi d'envoyer à l'Office tous les ans,
avant le 31 mars, un compte rendu de l'état de la maladie
dans leur pays pendant l'année précédente.
*
* *
II.
FIÈVRE APHTEUSE
I. La notion de la pluralité des virus doit être tenue pour
scientifiquement établie. Il est désirable qu'un accord inter-
national intervienne pour leur désignation selon les règles
classiques de la nomenclature biologique.
II.
Aux types O et A, identifiés par Vallée et Carré ci
retrouvés par divers savants, il convient d'ajouter le type C,
isolé par Waldmann et Trautwein. Aucune distinction ne
mérite d'être établie entre ces trois virus en dehors de leur
629-
valeur immunisante, qu'il faut considérer comme strictement
monovalente.
III.
Des formes hétéroty piques de virus se rencontrent.
Il ne peut être, actuellement, formulé d'opinion ferme sur
leur signification.
IV. Dans les conditions actuelles des recherches :
La présence du virus O a été contrôlée en Allemagne, en
Angleterre, au Danemark, en France, en Hollande, en Italie,
en Suisse, en Yougoslavie; le virus O est aujourd'hui le
plus répandu des types virulents (81 sur 113 souches étudiées).
La présence du virus A a été démontrée en Allemagne, en
Angleterre, en France; cette variété est actuellement moins
répandue que la précédente (13 souches).
Le virus C a été rencontré en Allemagne, en Italie, en Suède,
en Suisse, en Yougo-Slavie (19 souches). Il n'a pu être identifié
encore en France et en Grande-Bretagne.
V. Pour assurer une bonne orientation de leur protection
sanitaire légale et de leurs tentatives d'immunisation, les
divers Etats ont avantage et effectuer un contrôle permanent
des types virulents responsables des foyers aphteux qu'ils
viennent à constater. Des informations devraient être échan-
gées sur cet objet par l'entremise de l'Office International
des Epizooties.
VI.
Il convient d'instituer, dans tous les pays, des recher-
ches systématiques ayant pour but d'étudier le caractère, la
variabilité et les mutations possibles des types virulents tout
au début des épizooties, au cours de leur évolution et à leur
déclin.
VII.
La notion de la pluralité des virus aphteux ne suffit
point, à elle seule, à expliquer tous les faits de récidive de
l'infection naturelle. Sous certaines conditions qui restent à
préciser, les réinoculations successives par un même virus,
loin d'aboutir à un état d'hyperimmunité, conduisent l'orga-
nisme au retour vers sa sensibilité initiale au même type de
virus. Le contrôle recommandé au paragraphe précédent de
nos conclusions permettra d'apprécier, dans l'avenir, le rôle
de cette particularité dans la genèse des récidives de l'in-
fection.
630
VIII.
Toutes tentatives
de vaccination
active, d'hémothé-
rapie
ou de
sérothérapie
et, en un mot,
tous
essais
spécifiques
relatifs
à la
prévention
de la
fièvre aphteuse devront tenir
compte, désormais, soit dans leur conception, soit
dans
leurs
applications,
de la
notion
de la
pluralité
des
virus aphteux.
*
*
*
L'expérience
des
dernières années nous
a
donné
la
preuve
convaincante qu'on peut donner
aux
animaux
qui
sont sus-
ceptibles
de
contracter
la
fièvre aphteuse
une
immunité pas-
sive
par
l'injection d'une quantité suffisante
de
sérum poly-
valent hyperimmunisant,
qui
donne, pendant neuf
à dix
jours,
une protection contre
une
infection accidentelle.
On possède donc, dans
ce
sérum,
un
moyen puissant pour
la
lutte contre cette maladie.
Non
seulement
on est en
état
de
localiser
un
foyer, mais
on
petit restreindre
au
minimum
la
dispersion
du
virus
le
long
des
chemins
que
suivent
les
trans-
ports
de
bétail
et on
peut supprimer
à peu
près complètement
tout danger,
si l'on a
recours
en
même temps
à des
mesures
de police sanitaire efficaces.
L'injection
du
sérum
aux
animaux déjà infectés n'enrayant
pas,
dans tous
les cas,
l'évolution
des
lésions,
il
faut prévoir
des mesures telles
que les sujets contaminés ne soient pas
admis
au
traitement.
Le transport
ne
pourra avoir lieu
que
dans
des
wagons
plombés,
d'abord
nettoyés
à
fond,
puis désinfectés avec
une
solution à 5 p. 100 d'anhydride,
sulfureux.
Il
sera interdit
de
compléter
le
chargement
avec d'autres animaux
qui
n'ont
pas
été
traités
de la
même manière
et
d'une
autre
provenance.
S'il
est
nécessaire,
pour une
expédition
par mer, de
trans-
border
les
animaux,
le
transport doit être réglé
de
telle sorte
qu'ils soient
chargés
directement des
wagons dans
le
bateau,
sans passer
par une
étable.
Les
endroits
réservés aux
ani-
maux,
sur le
bateau, doivent être nettoyés
et
désinfectés
de la
même manière
que les
wagons.
Si le
bateau mouille dans
d'autres
ports, dans
un
pays
règne
la
fièvre aphteuse,
et
surtout
si l'on y
charge
du
bétail,
il est
nécessaire, chaque
fois qu'un chargement
a
lieu, d'injecter
à
nouveau
les ani-
631
maux avec
une
dose
du
sérum
le
dixième jour après l'injec-
tion précédente.
L'injection avec
du
sérum polyvalent contre
la
fièvre aph-
teuse doit avoir lieu vingt-quatre heures
au
plus avant
te
départ, avec
une
dose
de 40
centimètres cubes
par 100
kilo-
grammes
de
poids
vif et
avec
une
dose minima
de :
200
c. c.
pour
un
bovidé
de 2 ans au
plus;
150
1 à 2 ans;
100
— — — 6 à 12
mois;
50
c. c.
pour
un
bovidé plus jeune
que 6
mois;
40
porc;
20
porcelet.
Les mesures citées plus haut doivent être exécutées
par les
soins
et
sous
le
contrôle
des
inspecteurs
des
Services vétéri-
naires
de
l'Etat.
Il y a
lieu
:
1°
De
compléter dans tous
les
Etats
la
législation
et de
l'adapter
aux
progrès
de la
science
et de la
pratique;
2°
De
donner,
en
particulier,
la
plus grande attention
à une
déclaration obligatoire, immédiate
des
nouveaux
cas; à la
sta-
tistique
des
épizooties;
à une
organisation rationnelle
du
Ser-
vice Vétérinaire officiel.
Ce service devra être placé sous
la
direction
d'un
chef tech-
nique vétérinaire responsable relevant directement
du
Minis-
tre d'Etat qualifié;
L'application,
de
façon uniforme,
des
propositions for-
mulées
aux
chiffres
1 et 2
pourrait faciliter
une
réglemen-
tation ultérieure
du
trafic international
des
animaux
et des
produits animaux. Dans
le
même
but, une
réorganisation
et
un aménagement convenable
des
gares-frontières
est infini-
ment désirable;
Observer strictement, dans chaque pays,
les
mesures
de
police
des
épizooties
et
recommander, pour
les
animaux ayant
subi
la
fièvre aphteuse,
la
marque ainsi
qu'un
séquestre
ap-
proprié;
On ne
connait, actuellement, aucune méthode prophy-
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