Interview de M. Benflis à Impact 24 Question N°1 :

publicité
Interview de M. Benflis à Impact 24
Question N°1 :
La saison estivale est habituellement très calme sur le plan
politique. Cet été, la situation est cependant très tendue avec
un remaniement ministériel et des changements à la tête de
certains services de sécurité. Comment expliquez-vous cette
agitation et ces chamboulements ?
Réponse:
Dans ces moments précis, l’Etat, les institutions et la société
elle-même vivent une situation de blocage total. Il ne fait plus
aucun doute pour personne que le vide au sommet de l’Etat
est à la source de ce blocage. Bien plus grave encore des
acteurs extra- constitutionnels s’emploient à combler ce vide
sans qu’ils n’en aient ni le pouvoir ni les capacités. Dans de
telles conditions, quel sens et quels objectifs cette agitation
ou ces chamboulements, comme vous le dites, peuvent-ils
avoir ? Aucun, sinon entretenir l’illusion du mouvement dans
1
une situation d’impasse tragique ; mais cela reste une illusion
dont personne n’est dupe.
Une vague de changements d’une ampleur exceptionnelle a
affecté le corps des Walis. Mais, comme chacun le sait, les
promus comme leurs prédécesseurs sont déjà condamnés à
l’inaction par le fait d’un régime politique incapable de les
orienter, de les diriger et de donner l’impulsion politique
nécessaire à leur mission.
De même, le gouvernement a été remanié. Mais à quoi cela
peut-il servir de remanier un gouvernement qui ne gouverne
plus ; je veux dire par là un gouvernement qui ne se réunit
que deux à trois fois par an et seulement dans les cas où il ne
peut pas faire autrement.
Quant au changement dans les commandements militaires, je
n’en
retiendrai
personnellement
l’ingratitude et l’indélicatesse du geste.
2
que
l’inélégance,
Un pouvoir politique qui se respecte ne traite pas des
dirigeants de ses forces armées et de ses services de sécurité
de cette manière là.
Au total donc, beaucoup de bruit pour rien. Le pays est
toujours face à la même impasse et les changements civils et
militaires qui viennent d’être opérés n’en modifient aucune
donne. Peut être même donnent-ils à cette impasse une
tournure qui n’augure rien de bon pour le pays.
Question N°2 :
Pour l’heure, ces changements n’ont donné lieu à aucune
explication officielle. Avez-vous l’impression, comme bon
nombre d’Algériens, qu’il n’y a plus personne aux
commandes de la maison Algérie ?
Réponse :
Cette impression je l’ai, malheureusement, depuis bien plus
longtemps. Souvenez-vous. Dès le 18 avril de l’année dernière
c'est-à-dire
au
lendemain
des
dernières
élections
présidentielles, j’avais déclaré à l’occasion d’une conférence
3
de presse, où vous étiez présent, que ce n’est pas un
président de la République qui venait d’être élu mais bel et
bien une vacance du pouvoir qui était reconduite. Et j’avais
mis en garde contre les conséquences de cet acte dont je
pressentais qu’il serait calamiteux pour le pays tout entier. Il
n’y a plus personne aux commandes de la Maison Algérie
depuis longtemps. Il n’y a plus de timonier ; il n’y a plus de
boussole il n’y a plus de cap ; et il n’y a plus de carte de
navigation.
L’Algérie dérive et avec elle tout un peuple qui ne mérite pas
ce sort injuste. C’est ce que je qualifie depuis longtemps de
crise de régime, une crise qui est la résultante directe de la
vacance du pouvoir, de l’illégitimité de toutes les institutions
et du réel état de carence dans lequel elles se trouvent.
La vacance du pouvoir est en elle-même d’une exceptionnelle
gravité. Mais il y a plus grave dans cette phase critique que le
4
pays traverse ; je crains que des mains aventureuses ne se
soient emparées du pouvoir politique laissé à l’abandon par
son titulaire constitutionnel et en disposent à leur guise. La
grande menace pour l’Etat national est désormais là et nulle
part ailleurs.
Question N°3 :
Le 1er août, Abdallah Djaballah a lancé une sorte de coalition
des partis islamistes. Que pensez-vous de cette initiative ?
Réponse :
Toute formation politique est libre dans le choix de ses
projets et de ses initiatives. Celle-là comme toutes les autres
ne m’inspire aucun commentaire particulier. Je suis un
démocrate et comme tout démocrate respectueux de
l’éthique démocratique je ne me reconnais aucun droit de
porter un jugement sur le choix ou les actions politiques des
autres.
Question N°4 :
5
La guerre de leadership entre les différentes formations
politique islamistes ne risque-t-elle pas de miner les efforts
de l’opposition visant à former un front uni face au pouvoir ?
Réponse :
Croyez-moi, le centre de mes préoccupations et mes
inquiétudes les plus fortes résident dans l’impasse politique,
économique et sociale d’une gravité sans précédent à
laquelle le pays est confronté. Pour moi, tout le reste est de
l’ordre du futile et du dérisoire. Les guerres de leadership, si
tant est qu’elles existent, ne m’intéressent pas et elles
intéressent encore moins nos concitoyens. Bien plus que cela,
je ne me situe pas personnellement dans la logique de la
constitution d’un front ou d’un rapport de force. Tout au
contraire, je suis dans une logique d’union et de
rassemblement.
Et en disant cela, ce sont trois convictions qui m’animent. Ma
première conviction est que le régime politique en place a
6
suffisamment divisé pour que nous nous permettions
d’ajouter de la division à la division. Ma seconde conviction
est que je ne suis en conflit avec personne. Pour moi, il y a un
système politique qui est au bord de l’effondrement est c’est
un devoir national à assumer collectivement qui est requis de
nous pour éviter que l’Etat national ne subisse les contre coups d’un tel effondrement. Ma troisième conviction est que
la crise dans laquelle est englué notre système politique est si
grave et si déterminante pour le devenir du pays que l’heure
est à l’union et au rassemblement sans marginalisation et
sans exclusion. Nous n’avons besoin ni d’un front contre un
autre, ni d’un camp retranché contre un autre. C’est l’union
sacrée qu’il nous faut et non des positionnements sectaires,
catégoriels ou étroitement partisans.
7
Ne nous leurrons pas, c’est cela qu’il nous faudra si nous
voulons épargner à notre pays et à notre peuple les heurts et
les ruptures inutiles et imméritées.
L’entreprise de sauvetage de l’Etat national, car c’est de cela
qu’il s’agit, ne réussira qu’avec le concours de tous les
algériens sans exclusion et sans exclusive.
Question N°5 :
En sortant du cadre tracé par les acteurs de l’opposition, le
MSP d’Abderrazak Makri et FJD d’Abdallah Djaballah ne fontils pas le jeu du pouvoir ?
Réponse :
Je suis dans l’action politique pas dans le commentaire
politique surtout lorsque cela concerne d’autres partis
politiques ou d’autres regroupements de partis politiques.
Pour moi, les deux sujets auxquels vous vous référer
concernent exclusivement la CNLTD. Comme dirigeant d’un
parti ou comme coordonateur du Pôle des Forces du
8
Changement, je ne me sens pas directement concerné par les
deux initiatives en question.
Le Pôle des Forces du Changement et la CNLTD se retrouvent
au sein de l’ICSO. Comme sa dénomination l’indique cette
instance offre un espace de concertation aux forces
politiques de l’opposition. Et dès lors qu’il s’agit de
concertation, pour moi rien n’a fondamentalement changé.
Question N°6 :
Dans une tribune publiée récemment dans la presse, vous
avez dénoncé les dispositions prises par le pouvoir exécutif à
travers de la loi de Finances complémentaire. Vous estimez
que cette loi est « une réponse ineffective d’une gouvernance
défaillante » face à une situation de crise. Sur le plan
économique, quelles auraient été les mesures à mettre en
œuvre pour atténuer les effets de la crise ?
Réponse :
Cette crise est exceptionnellement grave. Elle ne ressemble
en rien aux crises que nous avons connues par le passé y
9
compris celle des années 80. Le retournement de la
conjoncture pétrolière n’est plus de nature cyclique. Nous
sommes en plein dans une mutation structurelle du marché
énergétique mondial. Cette crise est donc une crise durable.
Et face à cette crise destinée à durer l’économie nationale est
d’une vulnérabilité et d’une fragilité extrêmes. Nous sortons
d’une décennie d’opulence financière sans équivalent sans
que les déséquilibres et les dysfonctionnements de notre
économie n’aient été redressés d’un iota. Et le plus tragique
dans toute l’histoire est que nous ne sortons de cette
décennie de profusion financière que pour rentrer de
nouveau, dans l’austérité et la rigueur tout simplement parce
que nos gouvernants ont été incapables d’organiser la relève
d’une économie rentière par une économie créatrice de
richesse ; je veux dire par là une économie digne de ce nom :
performante, compétitive et productive.
10
Le régime politique en place a eu tout le temps et tous les
moyens pour rénover et moderniser notre économie mais il
ne l’a pas fait et de ce point de vue son échec est des plus
patents. Le moins que l’on puisse constater, donc, est qu’il
est le moins indiqué pour nous rassurer quant à sa capacité
de gérer au mieux la période de grave pénurie financière qui
s’annonce.
J’ajoute à cela qu’avec une vacance du pouvoir, un état de
carence gouvernementale, des institutions en quasi-cessation
d’activité et une administration publique immobilisée, notre
pays est loin d’être dans les meilleures conditions pour faire
face à la crise actuelle qui sera rude et douloureuse.
Je relève enfin que ce n’est pas un régime politique sans
légitimité et, donc, sans crédibilité qui pourra mobiliser nos
concitoyens et les convaincre de consentir les sacrifices que
nécessitera la riposte à cette crise.
11
La prise en charge nationale de cette crise n’est pas purement
économique et comptable. Elle est essentiellement politique.
La faillite économique du pays
que ne cacheront pas
longtemps le Fonds de Régularisation des Recettes et les
réserves de change est d’abord une faillite politique.
Le régime politique en place est à bout de souffle. Il est sans
ressort et sans imagination. Il n’a plus ni confiance en soi ni
sûreté du jugement. Il n’a plus pour souci que celui de
reculer-autant que faire se peut- l’heure de sa fin. Tous les
défis politiques, économiques et sociaux que le pays doit
impérativement relever au plus tôt sont liés à cette
problématique décisive pour le pays. En conséquence, la
nécessaire décantation sera politique. Et elle a un nom : c’est
le changement, c’est le renouveau et c’est le redressement
national.
12
Question N°7 :
La LFC 2015 comporte un mécanisme d’amnistie fiscale. Par la
voix du ministre des Finances, le gouvernement a
officiellement invité les individus activant dans l’informel à
déposer leur argent dans le circuit bancaire en contrepartie
d’une taxe forfaitaire d’à peine 7%. Selon vous, pourquoi
cette mesure a-t-elle été imposée en catimini ?
Réponse :
L’amnistie fiscale n’est pas le tabou des tabous. Elle n’est pas
un péché suprême. Tous les pays du monde y ont
périodiquement recours pour apurer leurs contentieux
fiscaux ou pour puiser des sources additionnelles de
financement de leurs activités économiques.
Le problème donc n’est pas dans le principe lui-même mais
dans ses modalités d’application. Les pays qui ont recours à
l’amnistie fiscale et bien avant d’y procéder posent les
questions suivantes et y répondent dans la transparence la
plus totale: Qui est éligible à l’amnistie fiscale ? Une
identification précise des catégories des bénéficiaires est
13
alors effectuée et annoncée. Dans quelles conditions
s’effectuera l’amnistie fiscale ? Des critères sont adoptés et
rendus publics. Quelle sera la destination du produit financier
de l’amnistie fiscale ? Les domaines d’investissement vers
lesquels sera orienté le produit financier de l’amnistie fiscale
sont précisés. Quel sera le montant des pénalités ? Ce
montant oscille généralement entre 20% et 30%, contre
seulement 7% dans le cas de notre pays.
Rien de tout cela n’a été fait chez nous. L’amnistie fiscale a
été retenue sans débat et a été introduite subrepticement
dans la loi de finance complémentaire adoptée sous forme
d’ordonnance présidentielle qui privera même le parlement
de l’ouverture d’un débat sur ce sujet particulièrement
sensible.
Je conclurai sur ce sujet précis en observant que le contexte
politique général est bien mal choisi pour une amnistie
14
fiscale. D’abord parce qu’une telle décision venant d’un
régime politique connu pour son clientélisme est vouée à être
entachée d’une suspicion légitime ; ensuite parce que de par
le flou et l’opacité qui l’entourent, cette décision s’apparente
plus à une opération de blanchiment qu’à une amnistie
fiscale classique ; enfin parce que l’impasse politique actuelle
et le malaise ambiant dans la société sont plus incitatifs à la
fuite des capitaux qu’à leur réinsertion dans l’économie
formelle.
Question N°8 :
Le pouvoir exécutif a annulée l’article 87bis du code du
Travail, disposition imposée par le FMI durant les années 90.
Le pouvoir n’a-t-il pas trop tardé à supprimer cette mesure,
sachant que l’Algérie entre de nouveau dans une période de
crise ?
Réponse :
Malheureusement le problème n’est plus là. Que le
gouvernement ait maintenu en vigueur l’article 87 bis ou qu’il
15
ait décidé sa suppression, cela ne change pas grand-chose
quant à l’état de grave dégradation de nos finances
publiques.
Que représente le coût de l’abrogation de l’article 87 bis face
à un déficit abyssal de 2600 milliards de dinars ? Ce qu’il faut
incriminer en cette affaire ce n’est pas tant la demande
légitime de revalorisation des revenus les plus bas qu’une
mauvaise gouvernance qui a lâché la bride à la dépense
publique et qui a laissé se creuser les déficits dans un seul
but : l’achat de la paix sociale. Gardons nous de faire de
l’abrogation de l’article 87 bis le bouc émissaire de la crise
actuelle. Le mal qui a rongé et qui ronge toujours l’économie
nationale est autrement plus profond. Durant quatre
mandats présidentiels tout a été fait pour que l’économie
serve d’instrument aux mains d’un pourvoir personnel
clanique et clientéliste. Dans le sillage d’un pouvoir de cette
16
nature, la corruption, la prédation et les déperditions ont
sévi. Et c’est aux humbles citoyens qu’il reviendra
inévitablement de payer le prix de ces manquements et de
ces errements.
Question N°9 :
Une polémique a récemment éclaté suite à une
recommandation de l’utilisation de la daridja- l’arabe
dialectal- à l’école. Cette mesure est inscrite dans un nouveau
projet de réforme du système éducatif. Quelle est votre
position sur ce sujet ?
Réponse :
Le système éducatif est un grand sujet de société. Et nulle
société ne peut se permettre de se diviser sur un sujet aussi
sensible. Un sujet comme celui là, requiert plus que tout au
mieux un consensuel national où, à défaut, un accord
national le plus large possible. Nul ne conteste que le système
éducatif nécessite des réformes profondes. Dans la vie, tout
système a besoin de réformes qui le régénèrent sinon il est
destiné à la dégénérescence et à la sclérose. Je vous le dis en
17
toute clarté : pour moi l’éducation nationale relève d’un
problème systémique qui exige un traitement systémique.
Gardons nous bien d’observer un problème systémique du
bout de la lorgnette qui permettrait à certains d’applaudir ce
qu’ils viennent de voir et à d’autres de dénoncer ce qu’ils
n’aimeraient pas voir. Cette manière de voir et de faire
équivaudrait a du saupoudrage et à du replâtrage. La réforme
de notre système éducatif devra être globale, cohérente,
équilibrée et acceptable pour la société.
Dans
mon
programme
pour
la
dernière
élection
présidentielle, j’ai développé dans ses détails ma vision de la
réforme de notre système éducatif. Le programme de Talaiou
El Houriyet a repris à son compte cette vision. J’invite ceux
que cela intéresse à consulter ces deux documents pour
connaître cette vision.
18
La réforme globale dont notre système éducatif a besoin est
de plusieurs ordres. J’en soulignerai ceux qui me semblent les
plus essentiels : le perfectionnement de la formation de
l’encadrement humain, la réévaluation des programmes
d’enseignement,
la
modernisation
des
méthodes
pédagogiques, l’acclimatation au nouveau monde numérique
et l’enseignement des langues d’ouverture sur le monde.
Si nous souhaitons atteindre tous ces objectifs dans la
sérénité et en n’étant guidés que par l’intérêt de nos enfants
et de la société, il est nécessaire que soient satisfaits les trois
impératifs suivants : que la réforme de notre système
éducatif soit soustraite à toutes instrumentalisations
idéologiques ou politiques ; que l’école soit d’abord le lieu de
formation des citoyens de demain et que la performance de
notre système éducatif passe par sa modernisation pour, qu’à
l’égal des autres nations, l’Algérie dispose de la ressource
19
humaine qualifiée, innovante et créatrice dont aura besoin
son progrès économique et social.
Question N°10 :
Talaiou El Houriyet, le parti politique que vous présidez,
commence à prendre vie sur le plan organique. Quels sont les
valeurs et les principes que vous mettez en avant pour gérer
une formation dont les cadres et les milieux proviennent de
tendances politiques différentes ?
Réponse :
Cette base militante et son encadrement politique ne se
rassemblent pas pour la première fois. Une grande partie de
leur composante humaine était déjà à mes côtés dès 2004
puis elle s’est élargie en 2014. C’est donc un compagnonnage
bien ancien qui rassemble les militantes et les militants de
Talaiou El Houriyet. Ce compagnonnage s’est bâti sur un
projet politique essentiellement fédérateur et rénovateur. Le
rassemblement par l’inclusion et la rénovation par la
20
modernisation sont donc les maître-mots de ce projet
politique qui convainc et qui attire.
Croyez-moi Talaiou El Houriyet ne sont pas ma création
personnelle. Leur venue au monde répond à une demande et
à une volonté citoyennes. Je peux orienter, stimuler,
organiser et créer des synergies là où elles sont nécessaires
dans le parti. Quant aux principes et aux valeurs, les
militantes et les militants les portaient déjà en eux-mêmes.
En conséquence, Talaiou El Houriyet sont venues seulement
mettre à leur disposition un cadre politique d’expression et
de promotion de ces principes et de ces valeurs en lesquels ils
croient et qu’ils défendent depuis bien longtemps.
De quoi ces principes et ces valeurs procèdent-ils ?
En
quelques mots, ils procèdent d’une volonté d’aider à la
modernisation de notre système politique, à la substitution
d’un modèle économique productif, compétitif et performant
21
au modèle rentier et dilapidateur de richesses
qui sévit
toujours et à l’émergence d’une société des droits, des
responsabilités et des libertés dynamique, innovante, ouverte
et tolérante.
Question N°11 :
Le ministère de l’Intérieur dispose jusqu’à la mi-septembre
pour statuer sur le dossier d’agrément du parti que vous
dirigez. Quelles seront vos priorités une fois que Talaiou El
Houriyet sera agréé ?
Réponse :
Je vous prie de croire que nous n’improvisons rien ; que nous
ne nous disons jamais « à chaque jour suffit sa peine » ; et
que nous n’attendons pas que les évènements surviennent
pour nous préparer à y répondre. Tout ce que nous
entreprenons est calculé, mûri et préparé longtemps à
l’avance. Dès le printemps 2014, mes compagnons et moimême avons préparé une feuille de route politique à court et
moyen termes ; nous en avons débattu et nous l’avons
22
adopté ; cette feuille de route est régulièrement mise à
l’exécution comme nous l’avons conçue.
Elle contient déjà des mesures que nous prendrons et les
actions que nous mènerons dès l’agrément du parti
prononcé. Ces mesures et ces actions seront soumises à
l’examen du Bureau Politique du parti car elles nécessitent
son aval. C’est pour cette seule raison que je ne peux vous en
dire plus pour le moment. Non pas par culte du secret, loin de
là, mais seulement parce que le Bureau Politique aura son
mot à dire et qu’il nous faut attendre que ce mot soit dit
avant de rendre publics nos prochains pas politiques.
23
Téléchargement