tante, que l’INR se maintient proche de 1. Il a été montré que,
chez ces patients, le temps de demi-vie du médicament était
allongé. Ces résistances ne sont dues ni à une malabsorption, ni
à un métabolisme accéléré des AVK.
D’autre part, le taux de décarboxyprothrombine (PIVKA) est bas,
ce qui prouve que la gammacarboxylation est possible. Enfin, le
taux de vitamine K oxydée est plus bas que celui des patients
témoins sensibles aux AVK. Cela suggère une absence de blo-
cage de la vitamine K réductase.
Ainsi, la résistance aux AVK pourrait s’expliquer par une affi-
nité réduite des AVK à une (ou deux) vitamine(s) K réductase
mutée(s) chez certains patients. Dans ces cas très rares, le dosage
de l’AVK dans le plasma peut être utile pour mettre en évidence
une altération de la pharmacocinétique et/ou une diminution
d’affinité aux récepteurs hépatiques.
La résistance aux AVK est une exception,
il s’agit de cas rares et isolés
Il semble que cette résistance héréditaire exceptionnelle ait une
transmission autosomique dominante. Ainsi, plusieurs cas de
résistance peuvent se retrouver dans une même famille ; cet argu-
ment peut être en faveur d’un diagnostic de résistance hérédi-
taire. La prévalence exacte de cette maladie est inconnue ; tou-
tefois, son existence doit être connue par les cliniciens qui utilisent
souvent cette drogue ; la résistance héréditaire doit être évoquée
chez un patient qui requiert de fortes doses de warfarine et qui
atteint des concentrations plasmatiques élevées de warfarine.
La conduite à tenir
●
●En cas de véritable résistance, il faut d’abord augmenter la dose
quotidienne d’AVK sous surveillance biologique stricte jusqu’à
trois comprimés par jour avant de changer de spécialité. Si le
risque thrombotique est important, instaurer ou maintenir le trai-
tement héparinique tant que le patient n’est pas dans la zone thé-
rapeutique d’INR préconisée.
●
●Si la résistance persiste au-delà de trois comprimés par jour, il
faut changer d’AVK en privilégiant les AVK à demi-vie longue.
Il faut essayer la coumadine car, apparemment, il y a moins de
résistance avec cet AVK, et on peut l’augmenter jusqu’à 30 mg/j,
voire 40 mg/j en surveillant étroitement l’INR.
■
P
OUR EN SAVOIR PLUS
...
❏Kereveur A et al. Vitamin K metabolism in a patient resistant to vitamin K
antagonists. Haemostasis 1997 ; 27 : 168-73.
❏Samama MM, Acar J. Traitements antithrombotiques. Masson 1998. Blood
2000 ; 96 : 5.
❏Diale F et al. Hereditary warfarine resistance. South Med J 1994 ; 87 (3) : 407-9.
© La Lettre du Cardiologue 2003 ; 365 : 50-2.
149
La Lettre du Pneumologue - Volume VI - no4 - juillet-août 2003
N
OUVELLES DE L
’
INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
Rhinite allergique : Kestin
®
La prévalence de l’allergie dans le monde ne
fait qu’augmenter et pourrait atteindre 50 % de
la population mondiale en 2010.
La rhinite allergique (RA) touche aujourd’hui
30 % de la population adulte en France. Cette
maladie bénigne a un fort impact sur la qualité
de vie des patients : diminution des perfor-
mances et de la productivité. C’est aussi un fac-
teur de risque important et sous-estimé pour
l’asthme. ARIA (Allergic Rhinitis and its
Impact on Asthma), dont l’objectif est de défi-
nir une stratégie de prévention de l’asthme par
une meilleure prise en charge de la RA, vient
d’en proposer une nouvelle classification selon
la durée des symptômes et leur sévérité appré-
ciée par leur impact sur la qualité de vie. ARIA
a également mis au point une prise en charge
différenciée selon la classification, véritable
outil pratique destiné au praticien.
Kestin
®
(ébastine 10 mg) est un antihistami-
nique H1 de deuxième génération, d’activité
puissante et sélective. Il est le seul anti-H1 ayant
démontré un effet-dose avec adaptation poso-
logique possible selon la sévérité de la RA.
Les laboratoires Pharmafarm ont mis en place
une étude de phase IV, réalisée de mars à juillet
2002 chez 584 ORL et pneumo-allergologues,
randomisée, comparant deux stratégies de prise
en charge d’une durée de 15 jours de la RA :
une première laissée au choix de l’investigateur
versus une prise en charge avec Kestin
®
(1 ou
2 comprimés par jour) et selon les recomman-
dations ARIA. Le critère principal d’évaluation
était l’impact sur la qualité de vie renseigné par
les patients avant et après le traitement. Les
autres critères d’évaluation étaient l’impact sur
la productivité, l’efficacité sur les symptômes
cliniques et la tolérance.
Les résultats montrent, en premier lieu, un
retour exceptionnel (90 %) des questionnaires
patients. 839 patients ont été inclus, dont 417
dans le bras Kestin
®
+ARIA. Les caractéris-
tiques des patients étaient identiques dans les
deux groupes. Les sujets étaient répartis dans
les quatre classes définies selon ARIA et la plu-
part d’entre eux étaient dans les classes sévères.
L’amélioration de la qualité de vie était plus
marquée dans le bras Kestin
®
+ARIA. L’éva-
luation des critères secondaires retrouve ce
résultat favorable sous Kestin
®
: productivité,
sommeil, symptômes cliniques, et perception
globale de l’efficacité jugée par le médecin et
le patient. Dans les deux groupes, la tolérance
a été bonne et comparable.
Les conclusions de cette étude montrent que la
prise en charge de la rhinite allergique avec
Kestin
®
(1 ou 2 comprimés par jour) et selon
les recommandations ARIA améliore davan-
tage la qualité de vie des patients que la prise
en charge habituelle sans prise en compte des
recommandations ARIA.
MP