JARDINS DE DIJON 389
nait alors à 17 familles dans l'indivision. Celles-ci émirent le vœu
d'atta-
cher à ce jardin le nom de leur ancêtre commun, lié à l'histoire de
Dijon, Carrelet de Loisy. Remis en état dans un style paysager, ce petit
parc comporte actuellement un ensemble de roches, complété par un
bassin. Il est ombragé
d'une
soixantaine de feuillus et clos de murs.
L'abbaye Saint-Bénigne
Son pourpris est tout à fait organisé dès le xvne siècle. Un dessin de
dom Prinstet de 1674 donne un plan, en vue axonométrique, de parties
bien différenciées : jardin de cloître à division orthogonale, verger à
gauche de l'infirmerie, deux parterres dont l'un dessiné en fleur de lys,
jardin potager en
«
planches ».
Un autre document, malheureusement sans date, précise quelques
éléments
:
on y voit, représentés et légendes, une allée de pruniers, une
vigne en espaliers, des noyers, un cabinet de verdure2.
Le plan de Mikel reprend ces dispositions pour l'essentiel. Toute-
fois verger et potager semblent avoir gagné sur les parterres et occu-
pent tout l'espace entre les bâtiments et le rempart au nord. Il y a un
parterre décoratif devant le logis abbatial, devenu siège de l'Intendance
depuis 1701. Deux styles se côtoient : l'un est en broderies, l'autre est
fait de compartiments simples.
Un plan ultérieur de 1766 introduit un projet intéressant, dessiné
par l'architecte Saint-Père
:
l'entrée de l'abbaye est prévue par la rue du
Chapeau-Rouge et le jardin est traité à la française, avec tapis de gazon
ordonnés par des axes rectilignes créant des effets de perspectives,
scandés par des arbres isolés ou des statues, et écoinçonnés par souci
d'allégement. On ignore si ce projet fut exécuté3.
Un plan dressé en 17904 reprend les schémas plus anciens. On
retrouve des carrés de potager, les arbres en ligne et en quinconce du
verger et des parterres décoratifs de broderie.
Les procès-verbaux de vente de divers lots de l'enclos après la Révo-
lution donnent peu de précisions5. Est alors vendu
«
à Louis Accard, ton-
nelier, et Jean-Baptiste Goisset aubergiste, un petit jardin contenant un
pavillon de galandage en ruine, quelques espaliers et arbres en que-
nouille (de
9
toises) et un verger de 54 arbres fruitiers dont
6
doivent être
arrachés pour l'alignement du nouveau mur de clôture ». La maison
abbatiale avec cour, jardin, écuries, remise et pressoir est vendue à
2.
B.M., Estampes, Dijon, portefeuille Saint-Bénigne.
3.
Reproduction conservée au service du Vieux Dijon, inv. n° 373.
4.
B.M., Estampes, Dijon, portefeuille Saint-Bénigne.
5.
Q 428.