Les traités de jardinage et d`architecture du paysage

Les
traités de
jardinage
et
d'architecture du paysage
L'apparition
de traités spécifiques de
jardinage
et
d'architecture
se
dessine au XVlllème siècle, alors
que
se
développe
la
vogue
du
«
jardin
à
la
française ».
Retour
sur
l'origine
d'un
genre très
fécond
qui
s'est
perpétué
jusqu'à
aujourd'hui,
et
sur
l'un
de
ses
artisans majeurs, Antoine-Joseph Dezallier
d'Argenville.
L'apparition de traités spécifiques
d'art
des jardins est
clairement
liée
au
développement du jardin «à
la
française
».
Les
jardins italiens renaissants et baroques, même s'ils
ont
été
réalisés
matériellement par
des
jardiniers et
des
ingénieurs
hydrauliciens,
ont
tous été conçus par
des
architectes,
ce
qui
permet d'expliquer
le
caractère très construit du jardin «à
l'italienne»
et
la
dépendance vis-à-vis
de
l'architecture
de
la
réflexion théorique sur l'art
des
jardins dans
ce
pays.
En
France,
et
ce
dès
l'époque d'Henri
IV,
de
grands jardiniers, tels Jean
Le
Nôtre
ou Claude
Mollet,
ont
pris une large part dans
la
conception et
la
création
de
jardins, notamment de
vastes
parterres, et
ont
ainsi contribué àdonner àleur fonction et à
son
appellation une acception et une connotation plus larges
que
celles
qu'elles avaient
eues
auparavant. Mais c'est
André
Le
Nôtre
qui,
le
premier,
fut
un véritable architecte de jardins
ou architecte paysagiste, dans
le
sens
nous l'entendons
actuellement.
Sa
formation jardinière autant qu'architecturale
explique pourquoi
de
nombreux éléments d'architecture
en
Lu Théorie
et
hl pmtifJue duju,.{/itmge
pierre ou
en
marbre
des
jardins «àl'italienne »(portiques,
colonnades...)
ont
été remplacés, dans
ses
créations, par
de
l'architecture végétale.
Le
créateur de Versailles n'a
pas
rédigé
de
traité. Mais
au
début du
XVIIIe
siècle/
Antoine-Joseph
Dezallier
d'Argenville
aécrit «
La
Théorie et
la
pratique du
jardinage», qui codifiait
en
quelque sorte
les
grands principes
de
l'aménagement d'un jardin «à
la
française
».
On
peut
considérer cet ouvrage comme
le
premier véritable traité
d'art
des
jardins.
Claude
Mollet
avait déjà fait œuvre
de
précurseur
en
la
matière,
avec
son
«Théâtre
des
plans et jardinages
»,
mais cet écrit était encore largement tributaire du genre
des
traités d'agriculture.
Le
jardin paysager alui
aussi
eu
ses
théoriciens, comme Christian Cay
Lorenz
Hirschfeld, dont
la
«Theorie der Gartenkunst »
fut
publiée àpartir de 1779,
ou encore, un siècle plus tard,
Edouard
André,
avec
son
«Traité général
de
la
composition
des
parcs
et jardins
»,
(voir notre prochain numéro).
Odile
De
Bruyn
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