extrasphinctérienne. L’échoendoscopie souple constitue l’examen
de choix pour la recherche d’adénopathies métastatiques périrec-
tales et sera complétée par un examen tomodensitométrique.
Extension à distance
La fréquence des métastases synchrones est de 10 % (2). Dans des
séries qui ont eu une prise en charge chirurgicale, le risque était
plus élevé lorsqu’il existait plus de quatre adénopathies métasta-
tiques pelviennes. Le siège des métastases est principalement le
foie, suivi par le poumon. La vascularisation du canal anal dépen-
dant à la fois du système porte et du système cave, une dissémi-
nation pulmonaire sans lésion hépatique associée est possible. Des
localisations osseuses sont également classiquement décrites.
“STAGING” ET PRONOSTIC
Au terme du bilan d’extension (examen clinique éventuellement
sous anesthésie générale, échoendoscopie anorectale, tomodensi-
tométrie abdominopelvienne et radiographie pulmonaire), la
tumeur est classée selon la classification TNM établie par l’Union
Internationale Contre le Cancer (tableau III). La taille de la tumeur
est le principal facteur déterminant le pronostic. Le taux de gué-
rison est de 80 % pour une lésion de moins de 2 cm et chute à moins
de 50 % lorsque la lésion mesure plus de 5 cm (1). En tenant compte
du stade, la survie à 5 ans varie de 100 % à 10 % : 100 % au stade 0,
80 % au stade I, 52 % au stade II, 48 % au stade III et 10 % au
stade IV (8). Le stade échographique associé à la taille de la tumeur
a également une valeur pronostique (10). Il est en effet corrélé à la
réponse au traitement par la radiothérapie. Dans une étude portant
sur 50 patients, les tumeurs classées UT1-2 de moins de 5 cm ont
régressé complètement après radiothérapie seule tandis qu’un
résidu tumoral persistait dans 36 % des cas pour les tumeurs
UT3-4 de moins de 5 cm et dans 100 % des cas lorsqu’il s’agis-
sait de tumeur UT3-4 de plus de 5 cm. L’âge, le sexe et le type his-
tologique n’ont pas d’influence sur le pronostic. Il en est de même
du SCC (squamous cell carcinoma antigen), marqueur tumoral des
carcinomes épidermoïdes, dont la sensibilité dans le cancer anal
est faible (14). Plus récemment dans une étude randomisée, il a été
démontré qu’une surexpression au niveau de la tumeur de la pro-
téine P53 était associée à un taux de survie et à un contrôle loco-
régional de la tumeur plus faibles (15). ■
Mots clés. Cancer anal – Échographie endo-anale –
Carcinome épidermoïde.
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La Lettre de l’hépato-gastroentérologue - no5 - vol. III - octobre 2000
T: TUMEUR
TX Tumeur primitive non évaluable
Tis Carcinome in situ
T0 Absence de tumeur primitive évidente
T1 2 < tumeur ≤5 cm
T2 Tumeur > 5 cm
T3 Tumeur envahissant les organes de voisinage (vagin,
urètre, vessie) quelles que soient ses dimensions
N: ADÉNOPATHIE
NX Extension ganglionnaire non évaluable
N0 Absence de métastases ganglionnaires régionales
N1 Adénopathies périrectales
N2 Adénopathies unilatérales iliaques internes
et/ou inguinales
N3 Adénopathies périrectales et inguinales
et/ou adénopathies bilatérales iliaques internes
et/ou inguinales
M: MÉTASTASE À DISTANCE
MX Métastases non évaluables
M0 Absence de métastases
M1 Présence de métastases
Tableau III. Classification TNM du cancer anal.
STADE STAGING
0Tis N0 M0
IT1 N0 M0
II T2 N0 M0
T3 N0 M0
IIIA T1 N1 M0
T2 N1 M0
T3 N1 M0
T4 N0 M0
IIIB T4 N1 M0
T1-4 N2 M0
T1-4 N3 M0
IV T1-4 N1-3 M1