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Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (X), n° 1, janvier/février 2006
Kisspeptine 54:
effet in vivo chez l’homme
La kisspeptine 54, ou métastine,
est un des ligands endogènes du
récepteur orphelin couplé aux
protéines G, le GPR 54. Une
mutation ponctuelle de ce récep-
teur a été rendue responsable
d’une nouvelle forme d’hypogo-
nadisme hypogonadotrope (1).
Nombre d’études animales ont
montré que le système kisspepti-
dergique représentait un rouage
essentiel de la fonctionnalité de
l’axe gonadotrope. Une étape
supplémentaire a été franchie
par W.S. Dhillo et al. (2), qui ont
évalué les caractéristiques phar-
macocinétiques et pharmaco-
dynamiques de la kisspeptine 54
administrée in vivo chez l’homme
sain. Le peptide utilisé, obtenu
par synthèse, a une séquence
identique à celle de la kisspep-
tine 54 humaine. Aux fins d’uti-
lisation chez l’homme, ce pep-
tide a été évalué en termes
toxicologique, d’absence d’effet
pyrogène, de conservation de la
bioactivité. Chez la souris, l’in-
jection de ce peptide est suivie
d’une multiplication par trois des
taux de LH plasmatique 20 mi-
nutes plus tard. Des doses de
kisspeptine 54 comprises entre
0,125 et 40 pmol/kg/mn ont été
administrées en perfusion intravei-
neuse chez un groupe d’hommes
sains. Cette procédure a permis
d’obtenir une concentration de
kisspeptine plasmatique en pla-
teau et de retrouver un effet-dose
sur la sécrétion de LH. La dose
de 4 pmol/kg/mn de kisspep-
tine 54 permet d’obtenir une sti-
mulation maximale de la sécré-
tion gonadotrope. C’est donc
cette posologie qui a été utilisée
pour évaluer les effets pharmaco-
dynamiques du peptide sur les
sécrétions gonadotropes et gona-
diques. Dénuée d’effets secon-
daires gênants, l’administration
intraveineuse de kisspeptine 54
à la posologie choisie permet
d’obtenir un taux plasmatique de
300 pmol/l. L’inflation du taux
de kisspeptine 54 est rapidement
suivie d’un pic de LH et, consé-
cutivement, d’une élévation de
la testostéronémie. La sécrétion
de FSH est moins puissamment
stimulée et le taux d’inhibine B
plasmatique reste inchangé pen-
dant la période d’observation.
Les conclusions tirées de cette
étude sont les suivantes : les taux
plasmatiques de base de kisspep-
tine 54 ne sont pas déterminables
chez l’homme avec le dosage
radio-immunologique utilisé. Le
seuil est inférieur à 2 pmol/l.
Cela suggère que, en dehors
de la grossesse où les taux plas-
matiques du peptide sont multi-
pliés par 7 000, sa production
serait essentiellement localisée
à l’hypothalamus endocrine.
L’administration aiguë de kiss-
peptine 54 à la posologie de
4 pmol/kg/mn induit une éléva-
tion préférentielle des taux de
LH et de testostérone chez
l’homme sain. Outre son intérêt
physiologique, cette étude per-
met d’envisager l’utilisation du
peptide, ou de son fragment actif
le plus court, d’agonistes ou
d’antagonistes comme des outils
d’exploration fonctionnelle endo-
crinienne ou comme de futures
approches thérapeutiques chez
l’homme.
J.M. Kuhn,
service d’endocrinologie
et maladies métaboliques,
CHU de Rouen.
Support moléculaire
à l’hétérogénéité
phénotypique du syndrome
de Klinefelter
La fréquence du syndrome de
Klinefelter est d’environ 1,5 sur
1 000 naissances masculines. Si
le phénotype comprend cons-
tamment une hypotrophie testi-
culaire et un hypogonadisme pri-
maire plus ou moins profond, le
reste du tableau clinique apparaît
très variable d’un individu à
l’autre. En effet, le tableau clas-
sique associant grande taille,
macroskélie, morphotype gynoïde,
gynécomastie et déficit mental
modéré n’intéresse qu’une mino-
rité de patients. Les signes les
plus constants sont la gynéco-
mastie bilatérale et le morpho-
type gynoïde, qui s’observent
une fois sur deux. Diverses
hypothèses ont été avancées
pour expliquer la diversité de
l’expression phénotypique de
cette pathologie au dénomina-
teur caryotypique commun. La
formule 47 XXY est en effet
observée chez 8 patients sur 10,
les autres étant porteurs de chro-
mosomes sexuels supplémen-
taires ou s’inscrivant dans le
cadre d’une mosaïque. Le mosaï-
cisme est d’ailleurs une des
hypothèses proposées pour expli-
quer l’hétérogénéité interindi-
viduelle du tableau clinique. Une
éventuelle empreinte géno-
mique, une distorsion de l’inac-
tivation de l’X ou une anomalie
au niveau du récepteur androgé-
nique constituent autant d’expli-
cations plausibles, éventuelle-
ment intriquées. Dans le but de
faire la part entre ces différentes
possibilités, Zinn et al. ont étudié
35 patients atteints de syndrome
de Klinefelter. Les données
auxologiques, cliniques, hormo-
nales et génétiques ont été
rassemblées dans cette étude. La
réalisation d’un caryotype, l’étude
1.
De Roux N. et al. Proc Nat Acad Sci USA
2003; 100:10972-6.
2.
Dhillo WS et al. J Clin Endocrinol Metab
2005;90:6609-15.
Brèves…
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