saient un régula- tion de la cancérogenèse colique, mais teur de l’activité

Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume IV, n°4, août 2000
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es deuxièmes Entretiens de nutri-
tion de l’Institut Pasteur ont connu
un franc succès.
La première journée a été consacrée, en
cette année de publication des nouveaux
“apports conseillés pour la population fran-
çaise”, au thème : “Des apports nutrition-
nels conseillés (ANC) aux conseils alimen-
taires.
Geneviève Potier de Courcy a présenté
fort élégamment les nouveaux futurs ANC
de la vitamine B9 à partir des données étu-
diées sur la cohorte SUVIMAX, et en utili-
sant notamment l’homocystéinémie
comme critère déterminant un apport opti-
mal. Ainsi les nouveaux ANC seront, chez
l’adulte, de 330 µg/jour pour les hommes,
de 300 µg/jour pour les femmes et de
400 µg/jour chez les femmes enceintes.
Inès Biroulez-Aragon, spécialiste recon-
nue de la vitamine C, a apporté la démons-
tration, sur la base d’études utilisant des
courbes de saturation de la concentration
plasmatique, que les nouveaux ANC
devraient être accrus et atteindre
110 mg/jour chez l’adulte.
Jean-Michel Lecerf a montré qu’il y avait
des arguments pour que les apports réels en
vitamine E atteignent les ANC établis jus-
qu’ici, mais pas d’argument épidémiolo-
gique ou expérimental, actuellement, pour
que ceux-ci soient rehaussés au-delà : l’ap-
port optimal reste donc de 12 mg/jour.
Véronique Azais-Braesco a montré que
les modes d’action des dérivés de la vita-
mine A, comme l’acide rétinoïque, en fai-
saient un régula-
teur de l’activité
cellulaire, agis-
sant sur les
récepteurs nu-
cléaires. Elle assimi-
le donc une molécule
apparentée à une hormone.
Nicole Darmon a montré, par une métho-
dologie de simulation statistique, qu’il
n’était pas possible de concilier tous les
ANC sans réviser profondément les habi-
tudes alimentaires, notamment en valori-
sant les produits végétaux au détriment des
aliments sources de protéines animales.
Dans une seconde partie ont été abordés le
rôle et la place des microconstituants non
nutritifs.
Joseph Vercauteren a montré que les
polyphénols étaient sans doute au cœur du
système nutritionnel de défense vis-à-vis
des espèces radicalaires oxygénées.
Pascal Grolier et P. Borel ont montré que
le rôle des caroténoïdes était important,
mais que leur place était encore imparfaite-
ment établie dans la prévention des mala-
dies dégénératives.
Raymond Trevoux a dressé un vaste pano-
rama des très nombreux points d’impact
des phytoestrogènes dans les processus de
cancérogenèse, mais a également insisté
sur les nombreuses interrogations et incer-
titudes à leur égard.
Il est revenu à Christian Remesy de resi-
tuer les micronutriments dans l’équilibre
alimentaire global, notamment à partir de
la densité nutritionnelle avec, en corollaire,
l’intérêt des fruits et légumes dans l’équi-
libre acidobasique et dans la prévention de
l’ostéoporose.
La deuxième journée avait pour thème :
“Le pain, aliment santé, aliment du futur”.
Walter Lopex a montré que les fibres ali-
mentaires avaient un rôle dans la fermenta-
tion symbiotique colique et dans la préven-
tion de la cancérogenèse colique, mais
aussi un rôle favorable dans l’absorption
des minéraux, contrairement aux idées
reçues.
Bénédicte Borgies et Nathalie Frisicale
ont rapporté les premiers résultats d’une
enquête alimentaire chez les étudiants du
Nord, avec une consommation moyenne
dramatiquement basse de 89 g/jour, et chez
les plus gros consommateurs de pain des
apports énergétiques plus élevés, une acti-
vité physique plus grande et un indice de
masse corporelle identique.
Nelly Levert a rapporté les résultats d’une
étude, action menée avec l’entreprise
Sodexho et l’Institut Pasteur de Lille
auprès d’enfants de maternelle et du pri-
maire en restauration scolaire, montrant
qu’une modification de l’offre quantitative
et/ou qualitative (goût, forme) du pain
entraînait une multiplication par 2,5 de la
consommation de pain.
Jean-Michel Lecerf a démontré, à travers
des données expérimentales, cliniques et
épidémiologiques, que la consommation de
glucides ne pouvait être accusée de “faire
grossir”.
Jeannine Louis-Sylvestre travers plu-
sieurs études, a montré que la consomma-
tion de pain au petit-déjeuner était associée
à une meilleure vigilance, à un retard de la
sensation de faim, à une plus grande varié-
té alimentaire et à un apport énergétique
moindre le midi.
Mouette Barboff a exposé la place du pain
dans nos sociétés et notre civilisation d’un
point de vue ethnologique et historique.
Raymond Calvel a montré comment la
technologie influençait le goût du pain et le
goût pour le pain.
Dominique Bonnie et François Lenglet
ont respectivement abordé le défi de la qua-
lité du pain et celui du marketing pour le
pain.
Jean-Michel Lecerf,
Institut Pasteur, Lille.
Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos
Deuxièmes Entretiens de nutrition
de l’Institut Pasteur
Lil le, 14-15 juin 2000
L
Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume IV, n°4, août 2000
La famille des neuro
La famille des neuro-
-
peptides impliqués dans
peptides impliqués dans
la régulation de l’axe
la régulation de l’axe
somatotrope s’agrandit
somatotrope s’agrandit
La production de l’hormone de croissance
(GH) par les cellules somatotropes de l’an-
téhypophyse est régulée par deux neuropep-
tides hypothalamiques : la somatostatine,
qui exerce un effet inhibiteur sur la sécré-
tion de GH, et la growth hormone-releasing
hormone (GHRH), qui stimule la synthèse
et la sécrétion de GH. Un dossier
“Hormone de croissance” est paru très
récemment dans les colonnes de
Métabolismes-Hormones-Nutrition (MHN
1999 ; III, 5-6 : 145-63). Cependant, une
nouvelle étape vient d’être franchie dans la
compréhension des mécanismes de régula-
tion de la fonction somatotrope. En effet,
une équipe japonaise vient de publier, dans
la revue Nature,la caractérisation d’un nou-
veau peptide impliqué dans le contrôle de la
sécrétion de GH et baptisé la ghréline (1).
On suspectait déjà, depuis une vingtaine
d’années, que des peptides de synthèse,
appelés GH-releasing peptides (GHRPs),
tels que le GHRP-6, stimulaient la produc-
tion de GH via un récepteur distinct de celui
de la GHRH. Le clonage moléculaire de ce
récepteur, appelé GHS-R, pour growth hor-
mone secretagogue receptor,est venu
confirmer cette hypothèse (2),alors que le
ligand endogène du GHS-R restait encore à
identifier. C’est désormais chose faite.
La ghréline, un peptide de 28 acides aminés,
a été initialement purifiée à partir d’extraits
d’estomac de rat, puis l’ADNc codant le
peptide a été caractérisé chez le rat, ainsi
que chez l’homme (1). La séquence de la
ghréline de rat ne diffère que par deux
acides aminés d’avec celle de la ghréline
humaine. De façon tout à fait surprenante,
l’addition d’un groupement octanoyl sur
une sérine en position 3 est indispensable à
l’activité biologique du peptide. Cette modi-
fication post-traductionnelle originale fait
de la ghréline le premier exemple de peptide
acylé connu à ce jour.
La ghréline peut être considérée comme un
authentique facteur hypothalamique hypo-
physiotrope. En effet, elle est localisée dans
le noyau arqué de l’hypothalamus, dont les
neurones projettent vers l’éminence média-
ne. De plus, des études in vitro montrent
que la ghréline stimule de façon dose-
dépendante la sécrétion de GH par les cel-
lules antéhypophysaires de rat en culture
primaire. Enfin, l’administration i.v., chez
le rat, de ghréline s’accompagne d’une
importante augmentation des concentra-
tions plasmatiques de GH, sans aucune
modification des concentrations des autres
hormones hypophysaires.
Il est à noter que la ghréline est produite en
grande quantité par certaines cellules de
l’estomac, et que le récepteur GHS-R est
présent dans le cœur, le pancréas et le tissu
adipeux. Ces données suggèrent que le pep-
tide pourrait également réguler la sécrétion
de GH par un mécanisme de type endocrine.
La signification physiologique de la pré-
sence du récepteur GHS-R dans différents
tissus périphériques reste à élucider.
Références
1. Kojima M, Hosoda H, Date Y et al. Ghrelin is
a growth-hormone-releasing acylated peptide
from stomach. Nature 1999 ; 402 : 656-60.
2. Howard AD, Feighner SD, Cully DF et al. A
receptor in pituitary and hypothalamus that
functions in growth hormone release. Science
1996 ; 273 : 974-7.
Vincent Contesse
Institut fédératif de recherches multidisciplinaires
sur les peptides (IFRMP 23),
Laboratoire de neuroendocrinologie cellulaire
et moléculaire, INSERM U413, UA CNRS,
université de Rouen.
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