Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos fonction des percentiles de glycémie postprandiale et de glycémie à jeun. Le Symposium “Take control ; Peaks and Valleys” risque de décès, toutes causes confondues, apparaît plus Contrôle strict des variations glycémiques élevé chez les pour une prise en charge optimale du diabète hommes dont la glycémie à 2 heures se situe dans les 20 % supérieurs de la distribution glycémique, et chez ceux dont la glycémie à jeun se situe dans les 2,5 % supérieurs de la diséunis en Autriche pour deux jours, près tribution glycémique. de 200 diabétologues venant d’une Les décès cardiovasculaires concernent les vingtaine de pays ont participé au hommes dont les chiffres de glycémie à deuxième symposium annuel organisé à l’ini2 heures et à jeun se situent dans les 2,5 % tiative des laboratoires Eli Lilly : Take control ; supérieurs de la distribution glycémique, alors Peaks and Valleys. L’objectif de cette réunion que le risque de décès par cancer apparaît plus était de définir les meilleures modalités de élevé chez les hommes dont la glycémie à jeun prise en charge des diabétiques en évitant, se situe dans les 2,5 % supérieurs de la distrigrâce aux nouvelles insulines, les pics hyperbution glycémique. Ces deux mesures appaet hypoglycémiques qui sont pour les raissent donc toutes deux corrélées au risque patients un facteur de risque de complicade mortalité. tions et altèrent leur qualité de vie. Dans l’étude prospective de Paris, les hommes ont été divisés en quatre groupes : trois groupes de diabétiques dont le diabète avait été diagnostiqué soit sur les valeurs d’une glycémie à jeun (> 7,0 mM) ou soit sur celles de la glycémie à 2 heures (> 11,0 mM), ou sur ces deux valeurs biologiques, et enfin un quatrièGlycémie à jeun et deux heures après une me groupe qui n’était pas diabétique. charge glucosée sont les deux mesures courantes pour le diagnostic du diabète. Le taux de mortalité, toutes causes confonE. Eschwège (Paris) a montré, grâce à des études dues, est trois fois supérieur chez les patients épidémiologiques, que l’hyperglycémie à 2 heures ayant une hyperglycémie à 2 heures par rapétait un marqueur diagnostique fiable et qu’il port aux non-diabétiques. Les taux masculins était lié à une mortalité prématurée. de mortalité cardiovasculaire sont deux fois et L’étude DECODE a porté sur 29 568 perdemie plus élevés chez les sujets qui ont une sonnes de dix-sept pays européens, et bien hyperglycémie à 2 heures supérieure ou égale que la population suivie soit hétérogène, elle a à 11,1 mmol/l et une hyperglycémie à jeun permis de montrer une relation positive entre supérieure ou égale à 7,0 mmol/l que chez les les décès prématurés, toutes causes confonnon-diabétiques. dues ou d’origine cardiovasculaire, et une Le taux de mortalité par cancer est quatre fois hyperglycémie à 2 heures alors que cette relasupérieur en cas d’hyperglycémie à 2 heures. tion n’est pas retrouvée avec la glycémie à jeun. Le suivi sur 23 ans montre une forte corrélaPlus homogènes en termes de population et tion positive entre les décès, toutes causes de suivi, les trois études prospectives de confondues, et l’hyperglycémie à 2 heures Whitehall (10 086 fonctionnaires hommes), suivant une courbe en J. La mortalité la de Paris (6 908 policiers) et d’Helsinki plus basse se situe pour les glycémies autour (655 policiers) ont analysé la mortalité en de 5,0 à 6,0 mM. R Hyperglycémie et mortalité Chez les 240 hommes dont le diabète a été diagnostiqué sur les valeurs de la glycémie à jeun supérieure ou égale à 7,0 mM , il n’y a pas de différence significative avec les taux de mortalité des patients précédents, excepté pour la mortalité par cancer qui a tendance à diminuer lorsque la glycémie à 2 heures augmente. La glycémie à jeun et la glycémie à 2 heures sont donc étroitement corrélées et l’hyperglycémie constitue un risque de décès prématuré. Hyperglycémie et athérome Les pics d’hyperglycémie postprandiale contribuent au développement de l’athérosclérose et sont responsables des complications tardives du diabète. L’hyperglycémie entraîne un stress oxydatif accru et il est démontré que, chez un diabétique, la quantité de lipides peroxydés après un repas est très supérieure à celle des sujets témoins. La glycémie postprandiale conditionne le taux de peroxydation lipidique, notamment celle des LDL. A. Cierello (Udine, Italie) a montré que la nitrotyrosine est un nouveau marqueur du stress oxydatif consécutif à une hyperglycémie. Son taux est élevé dans le plasma des diabétiques et il est corrélé à la glycémie et le taux de HbA1c. Par ailleurs, il existe une relation positive entre le risque de décès cardiovasculaire, l’hyperglycémie postprandiale et l’accumulation de nitrotyrosine. Cette dernière va de pair avec une apoptose accrue des myocytes et témoigne des altérations vasculaires et myocardiques. Au cours d’un débat amical, Heffner (Texas, États-Unis ) plaidant pour une prise en charge stricte de l’hyperglycémie s’est opposé à R.S. Heine (Amsterdam, Pays-Bas), qui a rappelé que le diabète de type 2 est associé à des troubles du métabolisme lipidique et qu’au cours de la phase postprandiale il y a une élévation des lipoprotéines de faible poids moléculaire, notamment des triglycérides. Cela favorise l’athérome et la dysfonction endothéliale et augmente le risque de thrombose, car la dyslipidémie a aussi un effet prothrombogène et pro-inflammatoire. Tous deux ont été d’accord pour dire que, devant un patient qui présente une hyperglycémie, il faut évaluer le profil lipidique et le risque cardiovasculaire, 124 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 3 mai-juin 2001 Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos notamment à partir des chiffres des triglycérides (et du tour de taille). L’hyperglycémie postprandiale ne doit pas être prise en charge isolément, car si la normalisation de la glycémie reste un objectif essentiel du traitement, celle des anomalies lipidiques est indispensable pour réduire efficacement le risque cardiovasculaire associé au diabète de type 2. Restaurer la phase précoce d’insulino-sécrétion avec les analogues d’insuline à action rapide Le diabète de type 2 associe une réduction de la sensibilité à l’insuline et des altérations des cellules bêta pancréatiques entraînant des troubles de la sécrétion insulinique. L’altération de la phase précoce d’insulinosécrétion joue un rôle important dans l’hyperglycémie postprandiale. En effet, comme l’a rappelé S. Kahn (Washington, États-Unis), la sécrétion précoce d’insuline après une charge orale en glucose réduit la glycogenèse hépatique et la libération de glucose dans le sang. Le traitement du diabète de type 2 doit restaurer la phase précoce d’insulino-sécrétion pour améliorer la tolérance au glucose. Si l’insulino-résistance et les troubles de l’insulinosécrétion sont associés au cours du diabète de type 2, l’insulino-résistance précède de plusieurs années la dysfonction des cellules bêta et il convient donc de la dépister et de la traiter avant le diagnostic clinique du diabète. T. Kunt (Answeiler, Allemagne) a souligné que l’amélioration de l’hyperglycémie postprandiale est un élément important de la stratégie thérapeutique. Plutôt que la mesure de l’hémoglobine glyquée ne permettant pas de rendre compte des variations glycémiques brutales et brèves survenant après un repas, il recommande la mesure de la glycémie postprandiale, qui est un marqueur beaucoup plus sensible des altérations des cellules bêta et du risque cardiovasculaire. L’utilisation d’un analogue d’insuline d’action rapide, qui mime la phase précoce d’insulino-sécrétion pour être au plus près de la physiologie, apporte un progrès dans ce domaine. C’est le cas de l’insuline lispro (Humalog®), dont l’effet rapide sur la glycémie postprandiale a été démontré. Les analogues à action rapide auraient la capacité de métaboliser le glucose hépatique postprandial, soit en supprimant la libération hépatique, soit en augmentant la capture périphérique du glucose. Cela est en accord avec la technique du clamp montrant que l’utilisation du glucose dépend non seulement de la quantité d’insuline fixée sur le récepteur mais plus encore de la vitesse à laquelle l’insuline se présente au récepteur. Il semble donc que les analogues, injectés plusieurs fois par jour (de 1 à 5 unités) après les repas sont susceptibles de réduire ces pics hyperglycémiques en améliorant le contrôle de la glycémie. Le régime reste souple, le BMI est stable et les épisodes hypoglycémiques sont rares, préservant ainsi la qualité de vie du patient. Les effets favorables du traitement sont d’autant plus marqués qu’il est commencé précocement, dès le diagnostic du diabète, avant le développement de résistance des récepteurs à l’insuline. L’impact de l’hypoglycémie sur le cerveau L’hypoglycémie reste un problème essentiel du traitement du diabète, plus fréquent au cours du diabète de type 1. Le cerveau y est très sensible et déclenche une succession de réactions afin de se protéger contre les effets toxiques de la neuroglycopénie. B. M. Frier (Édimbourg, Écosse) a rappelé que ceux-ci surviennent à partir d’un certain seuil, qui peut varier d’un sujet à l’autre et en fonction des circonstances pour un même sujet. Les effets de l’hypoglycémie aiguë sur le cerveau sont observés grâce aux modifications EEG avec décharges épileptiformes plus spécifiques du diabète de type 1. Les modifications persistent plusieurs heures après l’hypoglycémie. Celle-ci a aussi des effets cognitifs importants : elle diminue les capacités d’attention, de mémoire, d’abstraction et ralentit les processus d’apprentissage. La perception visuelle est affectée et les contrastes de lumière sont mal perçus. Lorsque la glycémie atteint 3,0 mM, les items les plus altérés sont l’attention sélective, la rapidité de décision, la flui- dité mentale, la mémorisation à court terme et la coordination main/œil. Le retour à la normale a lieu 40 à 90 minutes après correction de la glycémie, et seulement 24 à 40 heures après un épisode sévère. L’hypoglycémie répétée a un effet délétère sur le quotient intellectuel, l’humeur et le comportement. Les patients ont une sensation de fatigue intense, sont instables et coléreux avec une grande labilité émotionnelle. Ils sont pessimistes et ont une attitude négative. La crainte de l’hypoglycémie modifie le comportement et le contrôle glycémique est une source d’anxiété pour le patient et son entourage, entraînant des troubles du sommeil et des problèmes socio-professionnels. Ceux-ci sont aggravés par l’alcool, la notion de traumatismes répétés, les apnées du sommeil. Les facteurs de risque de déficit cognitif sont les hypoglycémies sévères, récurrentes, un diabète précoce (avant 5 ans) évoluant depuis longtemps et la présence de complications. Chez l’enfant atteint de diabète de type 1, ce déficit est plus insidieux et plus sévère et entraîne parfois un déclin intellectuel. À long terme, il peut être responsable d’une épilepsie, d’accidents et de fractures, d’une hémiparésie, d’une ataxie et de divers syndromes neurologiques. Bien que le lien n’ait pas été établi de façon formelle, on note aussi plus d’accidents cardiaques aigus chez les patients atteints de diabètes de type 1 et ayant des épisodes d’hypoglycémie. Une étude très intéressante sur les effets de l’hypoglycémie sur la conduite automobile a été présentée par D. J. Cox (Virginie, ÉtatsUnis). Il a montré qu’une glycémie inférieure à 3 mM va de pair avec des troubles visuels, des tremblements et une incoordination. Grâce à un simulateur de conduite, il a pu mettre en évidence une aggravation de l’hypoglycémie et des troubles lorsque le sujet rencontre des conditions de circulation difficiles. Plus grave encore, les patients ne reconnaissent pas leurs troubles et sont incapables de s’arrêter pour compenser leur hypoglycémie et présentent des risques élevés d’accident. Les recommandations sont donc d’éviter la conduite avec une glycémie inférieure à 4,5 mM et de s’arrêter dès les premiers malaises afin de mesurer la glycémie et de stopper la conduite si la glycémie est inférieure à 4 mM. 125 Act. Méd. Int. - Métabolismes - Hormones - Nutrition, Volume V, n° 3, mai-juin 2001 Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos des congrès...Échos Le médecin doit interroger son patient diabétique de type 1 sur la conduite automobile et, en cas d’antécédents d’accidents, faire des investigations pour mettre en évidence des épisodes hypoglycémiques éventuels. Enfin il faut développer les programmes de prévention car il est démontré qu’ils diminuent les risques d’accident d’environ deux tiers. Le choix de l’insuline s’avère important pour maîtriser ces risques et les analogues de l’insu- line humaine à action rapide constituent un progrès évident, stabilisant la glycémie et améliorant les taux d’HbA1c. Le délai d’action de l’insuline lispro est rapide (15 minutes), ce qui permet de l’injecter très près du repas (15 minutes avant), son action est immédiate avec un pic sanguin 30 à 70 minutes après l’administration en sous-cutanée, afin d’étaler le pic hyperglycémique postprandial. Sa durée de vie courte (2 à 5 heures) permet de rédui- Abonnez-vous ! re les épisodes d’hypoglycémie. Le contrôle est encore amélioré lorsque l’analogue lispro est utilisé avec une pompe à insuline. En conclusion, ce colloque très international et interactif a focalisé l’attention sur les risques de l’ hyper- et de l’hypoglycémie et a situé l’intérêt des nouvelles insulines dans ce cadre. M. Faussier Abonnez-vous ! ✁ À découper ou à photocopier Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules ❏ Collectivité ................................................................................. à l’attention de .............................................................................. ❏ Particulier ou étudiant Dr, M., Mme, Mlle ........................................................................... Métabolismes-Hormones-Nutrition/Bimestriel/Tarif 2001 FRANCE / DOM-TOM / CEE ❐ 380 F collectivités ❐ 300 F particuliers ❐ 190 F étudiants* * joindre la photocopie de la carte (57,93 €) (45,73 €) (28,96 €) ÉTRANGER (autre que CEE) ❐ 500 F collectivités ❐ 420 F particuliers ❐ 310 F étudiants* (91 $) (76 $) (56 $) * joindre la photocopie de la carte Prénom .......................................................................................... ❏ libérale ❏ autre.......................... 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