
134 | La Lettre du Neurologue • Vol. XVIII - no 4 - avril 2014
Prise en charge nutritionnelle dans la SLA : actualités etperspectives
MISE AU POINT
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Références
bibliographiques
texture (homogène, gazeuse, plus dense comme le
potage ou le yaourt à boire, lubrifier les aliments
secs, granuleux ou qui s’émiettent avec les sauces,
etc.) et les saveurs (sucré, salé, amer, etc.). La
poudre épaississante et l’eau gélifiée industrielle
sont recommandées.
Enrichissement et fractionnement
L’appétence d’une recette diminue souvent lorsque
l’on hache ou mixe sa préparation et les quantités
consommées sont, de ce fait, moindres. Même en
l’absence d’un hypermétabolisme où l’enrichis-
sement en calories et en protéines est indispensable,
il est recommandé d’enrichir toute préparation de
texture modifi ée (hachée, moulinée, etc.). Lorsque
les apports spontanés per os restent insuffi sants,
les compléments nutritionnels oraux sont utilisés.
Ils sont intégrés dans les préparations culinaires,
consommés au cours des repas ou pris individuel-
lement en complément du repas et en collation.
Au-delà de 45 minutes, la durée du repas constitue
un risque accru de fausses routes et de perte
d’appétit. Le fractionnement des repas (collations
hypercaloriques et hyperprotéinées) et des plats
favorise la prise alimentaire.
Nutrition artifi cielle
Sans spécifi cité à la SLA, un mode de nutrition artifi -
cielle peut être proposé au patient. Toutefois, l’effet
positif de la gastrostomie sur la qualité de vie et
sur la survie n’a pas été démontré par des études
contrôlées.
➤La nutrition entérale
Lorsque le tube digestif est fonctionnel, la nutrition
entérale reste toujours prioritaire à la nutrition
parentérale. La sonde nasogastrique (SNG) − dont
la tolérance est reconnue pour être mauvaise
au-delà de 2 mois − est habituellement indiquée
pour une courte durée (3 à 4 semaines), en
attendant la gastrostomie. Dans notre pratique, une
meilleure tolérance sur de plus longues périodes
est observée avec des sondes pédiatriques de petit
calibre, dont la fixation sur le visage permet une
certaine amplitude de mouvement. La gastrostomie
reste la méthode de choix avec la voie percutanée
endoscopique (GPE) ou radiologique (GPR). La GPR,
qui a l’avantage de ne pas nécessiter une anesthésie
générale, est recommandée pour les patients SLA
présentant un risque de décompensation respira-
toire et/ou bulbaire avec un rétrécissement laryngé
entravant le passage par les voies aérodigestives
de l’endoscope. Le bouton de gastrostomie, qui
apporte un certain nombre d’avantages pratiques
et physiques, semble mieux accepté par les patients
et les soignants et pourrait permettre une pose
plus précoce. Outre les bonnes pratiques usuelles,
avec notamment les contraintes organisationnelles
(nombre important d’intervenants à domicile) et
la gastroparésie fréquente, le débit moyen est de
180 ml/h (max. 300 ml/h) et le volume total peut
être limité. Dans la pratique, les formules hyper-
caloriques et hyperprotéinées sont préférées avec
éventuellement 1 ou 2 boissons hyperprotéinées
et hypercaloriques, administrées à la seringue, par
bolus de 100 à 200 ml, avant ou entre les poches
de produits de nutrition entérale. En l’absence de
recommandations spécifiques pour ces patients,
il est raisonnable de prévenir le syndrome de
renutrition inapproprié (perturbations métabo-
liques lors de la renutrition) [15] dans un contexte
de dénutrition sévère et de sous-alimentation
chroniques voire de jeûne prolongé.
➤La nutrition parentérale
Lorsque la pose de gastrostomie ou de la SNG est
contre-indiquée ou refusée par le patient, la nutrition
parentérale constitue parfois une alternative dont
les risques ne sont pas spécifi ques à la SLA.
Confort digestif
Le fractionnement des repas et une répartition
des macronutriments (glucides, lipides, protéines)
peuvent améliorer la gastroparésie fréquemment
rencontrée. L’atteinte des muscles responsables
du péristaltisme peut occasionner un ralentis-
sement du transit intestinal voire une constipation.
Un enrichissement en fibres alimentaires et une
hydratation suffisante peuvent être envisagés
selon la tolérance du patient. Toutefois, si l’aug-
mentation du volume des selles qui en résulte
est plus inconfortable, il convient de réduire les
aliments riches en fibres et notamment les fruits
et légumes. En cas de gaz et de ballonnements,
l’utilisation du charbon végétal (sous la forme de
poudres, de gélules, de comprimés ou de granules)
à distance des prises de médicaments peut être
conseillée. Dans la pratique, le contrôle quanti-
tatif et qualitatif (pourcentage de fibres solubles
versus insolubles) de la teneur en fibres des poches
de produits de nutrition, ne semble pas anodin
pour la tolérance digestive. Toutefois, il est difficile
d’établir une règle face aux tolérances variables
de chaque patient.