Organisation du dépistage de la dénutrition des cancers digestifs D

publicité
Dossier thématique
D ossier thématique
Organisation du dépistage
de la dénutrition des cancers digestifs
Organisation of screening for malnutrition in digestive cancer patients
쐌쎲 S. Antoun, B. Raynard*
왘 POINTS FORTS
왘 La dénutrition ne peut plus être ignorée en cancérologie
digestive. La mise en place de procédures pour la détecter
doit faire partie de la prise en charge habituelle.
왘 La surveillance du poids est l’élément de base de toute
procédure de détection et d’évaluation nutritionnelle.
왘 L’évaluation des ingesta, qu’elle soit quantitative (faite
par un diététicien) ou qualitative (réalisée par les soignants),
doit être systématique chez tout patient hospitalisé plus de
sept jours.
왘 Il est nécessaire de tenir compte des moyens disponibles
et des réalités (notamment des durées d’hospitalisation) dans
la mise en place des outils utilisés pour détecter le risque
nutritionnel.
Mots-clés : Amaigrissement – Détection de la dénutrition –
Évaluation de la dénutrition – Prise alimentaire.
Keywords: Weight loss – Nutritional screening – Nutritional
assessment – Food intake.
L
es cancers digestifs s’accompagnent souvent d’une altération du statut nutritionnel. La perte de poids peut être
présente dès le début de la prise en charge. Ainsi, dans
l’étude de Dewys et al. (1), elle est retrouvée chez 90,5, 84,7
et 85 % respectivement des malades porteurs de cancers de
l’estomac, du pancréas et du côlon. Elle est considérée comme
sévère, c’est-à-dire avec un amaigrissement supérieur à 10 %
du poids du corps, chez 16,8, 23,4 et 4,5 % respectivement des
cancers de l’estomac, du pancréas et du côlon (1). Des pourcentages similaires sont retrouvés dans d’autres études et, notamment, dans celle d’Andreyev et al. (2), qui ont analysé les dossiers
de 1 555 patients suivis pour cancers digestifs. L’amaigrissement
est retrouvé chez 68,6, 67,1, 71,6 et 34,3 % respectivement des
cancers de l’œsophage, de l’estomac, du pancréas et du côlonrectum. Ce pourcentage de patients dénutris n’a pas beaucoup
* CLAN, Institut Gustave-Roussy, service des urgences, Villejuif.
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 3-4 - mars-avril 2007
varié depuis ces premières données ; il est de 75,2 % dans des
études plus récentes chez des patients suivis pour cancers gastriques et colorectaux (3).
La dénutrition n’est pas un simple constat, une fatalité sans conséquence et sans retentissement propre. Il existe une relation étroite
entre le statut nutritionnel et la mortalité, la morbidité, et certains
paramètres de qualité de vie. En effet, les patients dénutris au
moment de leur prise en charge ont une survie (médiane de
7,6 mois) statistiquement diminuée par rapport à ceux qui ont
un poids normal (médiane de 11,9 mois) [p < 0,0001] (2). Les
résultats sont tout aussi significatifs quand on utilise des paramètres biologiques comme le taux d’albumine plasmatique. En
effet, chez des patients suivis pour des cancers colorectaux, et
pour un taux d’antigène carcino-embryonnaire (ACE) comparable
(≥ 275 ng/ml), la survie est nettement diminuée quand le taux
d’albumine sérique est < 27 g/l (39 jours) par rapport au groupe où
l’albumine sérique est supérieure à 27 g/l (279 jours) [p < 0,001]
(4). En utilisant un outil clinique de détection de la dénutrition
(Subjective Global Assessment [SGA]), chez des patients suivis
pour cancers colorectaux stade III-IV, une corrélation statistiquement significative est retrouvée entre la dénutrition, présente
chez 41 % des patients, et les paramètres de qualité de vie, évalués
par le questionnaire européen QLQ-C30 (5).
La relation intéressante en cancérologie, bien qu’insuffisamment
étudiée, est celle qui existe entre la dénutrition et la toxicité
de la chimiothérapie. Quelques études ont réussi à la mettre
en évidence. En effet, Andreyev et al., chez des patients suivis
pour cancers digestifs, ont retrouvé une toxicité palmoplantaire (p < 0,0001) ainsi qu’une toxicité de la muqueuse buccale
(p < 0,0001) plus importantes chez les patients dénutris que chez
les non dénutris (2). Dans un tout autre domaine, qui est celui de
la chirurgie digestive néoplasique, l’impact de la dénutrition n’est
plus à démontrer. En effet, différentes études ont montré la relation entre la dénutrition constatée en préopératoire de chirurgie
digestive majeure et la morbidité postopératoire (6, 7).
La dénutrition, quel que soit l’outil de détection utilisé, est donc
fréquemment observée en pathologie cancéreuse digestive. Sa
présence est corrélée à une mortalité et à une morbidité plus
importantes, à certains paramètres de qualité de vie, à la toxicité de
la chimiothérapie ainsi qu’aux complications postopératoires. Son
existence ne peut plus être ignorée et sa détection doit faire partie
de la “stratégie” de la prise en charge de ce type de cancer. L’outil
qui s’impose d’une manière évidente est le suivi du poids. Cette
“pierre angulaire” de la détection de la dénutrition en cancérologie
mérite quelques nuances et quelques commentaires.
49
Dossier thématique
D ossier thématique
INTÉRÊT DE METTRE EN PLACE DES MESURES
DE DÉTECTION
Les moyens actuels étant limités, on peut se poser la question
de l’intérêt de mettre en place une stratégie de détection de la
dénutrition. Une prise en charge nutritionnelle systématique des
patients hospitalisés peut être une alternative, surtout si celle-ci
ne nécessite pas de procédures invasives. On peut adopter, par
exemple, une politique de prescription systématique de compléments nutritionnels oraux (CNO). Cette hypothèse n’est pas si
“farfelue” que cela. En effet, les compléments nutritionnels oraux
enrichis en immunonutriments ont obtenu l’autorisation de mise
sur le marché depuis peu et leur prescription est recommandée
pour tout patient quel que soit son statut nutritionnel en
préopératoire de chirurgie digestive carcinologique majeure.
Aucune détection ou sélection préalable des patients n’est nécessaire. Cette attitude n’est pas à généraliser, car, dans ce cadre
précis du préopératoire, elle n’a pu être recommandée qu’après
l’établissement de preuves formelles de l’efficacité d’une telle
attitude, et surtout de son innocuité (8). En chirurgie oncologique,
il est admis depuis longtemps que la prescription systématique
d’une nutrition parentérale chez des patients peu ou modérément
dénutris augmente la morbidité postopératoire. Ce qui est moins
bien connu est que cela est également vrai pour l’utilisation de
produits qui paraissent anodins. En effet, dans une étude randomisée comparant l’utilisation systématique de CNO par rapport
à un apport hydrique chez des patients hospitalisés modérément
dénutris, la prescription de CNO est liée à une augmentation
de la durée moyenne de séjour par rapport au groupe contrôle.
Les durées moyennes de séjour (DMS) sont respectivement de
14,2 ± 24,9 jours contre 11,4 ± 16,4 jours (9). Donc, sauf rares
exceptions, où l’utilisation systématique de produits nutritionnels
a prouvé son efficacité, il est important de mettre en place une
stratégie et des outils de détection de la dénutrition.
LA DÉTECTION DE LA DÉNUTRITION CONDUIT
À SA PRISE EN CHARGE
Différentes notions et terminologies sont importantes à préciser
pour ne pas confondre les situations entre elles. La détection de
la dénutrition est une notion différente de la détection du risque
nutritionnel et de l’évaluation nutritionnelle (10). Le risque
nutritionnel fait intervenir une notion “dynamique”, évolutive
dans le temps, et qui inclut la notion d’analyse de différents paramètres dont certains sont nutritionnels, d’autres liés à la situation
tumorale, aux thérapeutiques spécifiques anticancéreuses, ou bien
encore aux comorbidités… Le risque nutritionnel sous-entend
un lien entre des paramètres de nutrition (poids, ingesta, apports
énergétiques, etc.) et le devenir du patient (mortalité, morbidité,
qualité de vie, etc.). Une intervention ou une non-intervention
nutritionnelle auront des conséquences sur le pronostic du malade.
Le statut nutritionnel peut être normal au moment de l’évaluation,
mais nécessiter une prise en charge nutritionnelle. Différentes
situations en cancérologie digestive sont à risque nutritionnel,
50
sans que le patient soit considéré comme dénutri : situation de
grêle court après chirurgie carcinologique majeure (il ne faut pas
attendre l’installation de la dénutrition pour mettre en place une
nutrition parentérale), association radiochimiothérapie dans le
cadre du traitement d’un cancer gastrique (la diminution des
apports alimentaires est inéluctable).
ÉLÉMENTS D’ÉVALUATION
DU RISQUE NUTRITIONNEL
Les paramètres d’évaluation du risque ont donc pour objectif de
mettre en évidence un déficit énergétique et protéique ou, mieux
encore, une situation susceptible d’entraîner un tel déficit avec un
retentissement sur le pronostic du patient. Toute stratégie d’évaluation de la situation doit prendre en compte quatre éléments (11) :
왘 le statut nutritionnel actuel : il peut être analysé par des
paramètres anthropométriques cliniques ou biologiques, ou bien
encore intégrer des paramètres biologiques inflammatoires ;
왘 une notion d’évolution dans le temps : vitesse d’amaigrissement, caractère récent de la perte de poids ;
왘 le niveau d’apport énergétique : la dénutrition ne peut que
s’aggraver si la prise de nutriments par voie orale est inférieure
aux besoins du patient. Il est donc important d’avoir une évaluation du niveau d’apport spontané énergétique et protéique ;
왘 le rôle de la pathologie sous-jacente : la persistance
d’un facteur protéolytique (tumeur en évolution, pathologie
infectieuse, certaines chimiothérapies, corticothérapie, etc.)
va aggraver le déficit protéique. Il faut identifier ces facteurs
surajoutés ainsi que les situations cliniques pouvant bénéficier
d’une prise en charge nutritionnelle.
Les trois premiers paramètres doivent faire partie de tout outil
de détection ; le quatrième entre plus dans le cadre de l’analyse
et de l’évaluation nutritionnelle et il est plus directement lié à
la notion de traitement et de devenir du patient.
OUTILS DE DÉTECTION DU RISQUE NUTRITIONNEL
ET DE LA DÉNUTRITION
Différents outils et algorithmes sont utilisés et recommandés par
les sociétés savantes. Une analyse récente précise que 70 tests
et outils (10) seraient actuellement disponibles. Certains sont
purement cliniques, d’autres biologiques ; certains comportent
un seul paramètre, d’autres, plus complexes, incluent la combinaison de différents items cliniques et biologiques :
왘 Les paramètres cliniques : poids, taille, perte de poids (la
dénutrition est considérée comme sévère si l’amaigrissement
est > 10 % en 6 mois ou > 5 % en un mois), indice de masse
corporelle (un IMC < 18,5 classe le sujet dans la catégorie des
malades dénutris), épaisseur cutanée tricipitale, circonférence
musculaire brachiale, SGA ou le PG-SGA (score dérivé du
premier plus spécialement utilisé en cancérologie)…
왘 Les paramètres biologiques : taux plasmatiques d’albumine,
de transthyrétine (pré-albumine). Il faut inclure dans la réflexion
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 3-4 - mars-avril 2007
les protéines témoins de la réaction inflammatoire (protéine
C réactive, orsomucoïde).
왘 Les scores complexes : Nutritional Risk Index (NRI = 1,519 x
albuminémie en g/l + 0,417 [poids actuel/poids usuel x 100])
préconisé par le Programme national nutrition et santé (PNNS)
et qui tient compte de la variation du poids et du taux d’albumine
(figure), PINI (Prognostic Inflammatory Nutritional Index),
qui tient compte du rapport entre les protéines de structure et
celles de l’inflammation.
왘 La bio-impédancemétrie (BIA) ainsi que l’absorption biphotonique (DEXA), qui permettent une mesure de la composition
corporelle, ne sont pas encore utilisées de manière courante en
pratique clinique.
왘 Chaque pays et chaque société savante a développé son score
et son algorithme pour détecter le risque nutritionnel et organiser la prise en charge. Si les acronymes sont différents (MNA,
NRS 2002, MUST, INA, MST, SNAQ, etc.), ils ont pratiquement
tous repris en partie ou dans leur totalité les quatre items précédemment cités, à savoir : le statut actuel, la vitesse d’apparition
des troubles, le niveau énergétique des ingesta, la pathologie
sous-jacente (tableau I) [12].
MISE EN PLACE D’UNE STRATÉGIE
POUR LA DÉTECTION
On est forcé d’admettre que le problème nutritionnel est peu
pris en compte par les soignants. En effet, différentes études
ont montré l’absence de procédures et de démarches systémaIMC ≤ 18,5 et/ou
Δ Poids (-) : 2 % en1 semaine
5 % en 1 mois
10 % en 6 mois
Niveau 1
24 premières
heures
STOP
NON
pesée 1 x/sem.
Personnels concernés :
• aides-soignants
• infirmières
• diététiciens
• médecins
OUI
NRI : index de Buzby (1,519 x albuminémie g/l
+ 0,417 (poids actuel/poids usuel x 100)
Niveau 2
48 premières
heures
> 97,5
83,5 à 97,5
dénutrition modérée
< 83,5
dénutrition sévère
Dossier thématique
D ossier thématique
tiques de détection de la dénutrition. Une enquête effectuée dans
trois centres hospitaliers et portant sur 750 patients a montré
que le statut nutritionnel de seulement 59 % des patients a été
évalué à leur admission. Parmi les patients hospitalisés, 21 %
ont été jugés à risque de dénutrition, et seuls 47 % d’entre eux
ont bénéficié d’une stratégie de prise en charge comportant
pour 39 % et 33 % des patients à risque, respectivement, une
surveillance du poids et une évaluation des ingesta. Cette prise
en charge non exhaustive, qui n’a pris en compte qu’une partie
des patients, est liée à l’absence de consignes et de procédures
spécifiques et non au manque de connaissances scientifiques
des soignants (13).
Il est donc important d’établir une véritable stratégie de
détection et un algorithme de prise en charge. Celui préconisé par le PNNS (figure) peut servir de base de réflexion
à une version adaptée à la pathologie cancéreuse digestive
ainsi qu’aux moyens disponibles. L’inconvénient réside dans
le temps nécessaire au déclenchement d’une action thérapeutique quand celle-ci s’avère nécessaire. L’étude de Robinson
et al. aborde cette question (14). En effet, l’objectif de cette
étude était d’évaluer deux modes de détection de la dénutrition à l’admission des patients. La première se basait sur
un algorithme décisionnel à partir d’un questionnaire infirmier (40 questions dont 7 se rapportant à la nutrition), suivi,
quand la réponse à l’une des questions était positive, par une
évaluation diététique. Cette attitude a été comparée au dosage
biologique fait dans les 48 heures de l’albumine (ALB) et de la
préalbumine (PAB), avec respectivement, comme valeur seuil
de dénutrition, 40 g/l et 200 mg/l. La PAB a été disponible
pour 87 % des patients dans les 48 premières heures, alors que
l’algorithme n’a pu évaluer, dans les mêmes délais, que 57 %
de la population. Le pourcentage de patients classés dénutris
était similaire, que ce soit par le dosage de la PAB (51 %) ou en
utilisant l’algorithme (58 %). Il a fallu plus de temps (1,2 jour)
pour classer les patients par l’algorithme que par la biologie.
Par la méthode classique de l’algorithme, il a fallu trois jours
pour identifier les patients dénutris, cinq jours pour instaurer
une nutrition assistée (19 % des patients) et sept jours pour
obtenir des apports supérieurs à 75 % des besoins. Cela est à
mettre en parallèle avec des durées de séjour de plus en plus
courtes dans les établissements hospitaliers. Dans cette étude,
la médiane de séjour était de huit jours.
PROPOSITIONS D’ORGANISATIONS PRATIQUES
STOP
poids 1 x/semaine + ingesta
Niveau 3
Facteurs aggravants
Intervention diététique
– ingesta insuffisants
– terrain
– pathologies agressives
– durée d'hospitalisation
Suppléments ± NA
Évaluation ingesta
Mobiliser le patient
Pesée hebdomadaire
Discussion NA
Intervention de l’équipe
de nutrition :
PH et diététicien
NA dans le respect
de l’éthique
Figure. Stratégie de dépistage de la dénutrition chez l’adulte
hospitalisé.
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 3-4 - mars-avril 2007
La détection de la dénutrition est liée à la prise en charge nutritionnelle. Dans certaines situations, l’assistance nutritionnelle
(AN) a prouvé son efficacité : la détection du risque nutritionnel
est donc un impératif incontournable. C’est le cas, par exemple,
des chirurgies digestives majeures. Dans d’autres situations
thérapeutiques (radiothérapie et chimiothérapie), l’efficacité
de l’AN est discutable et les décisions thérapeutiques sont du
domaine du cas par cas et du ressort du spécialiste. Dans ces
situations, la détection de la dénutrition, bien qu’importante, ne
51
Dossier thématique
D ossier thématique
CONCLUSION
présente pas les mêmes exigences de recueil. Les propositions
d’organisation présentées dans le tableau II sont données à titre
d’exemple et n’ont pas une valeur de recommandation. Elles
tiennent compte des remarques développées dans les chapitres
précédents.
Les outils de détection de la dénutrition en cancérologie digestive
et leur mise en place doivent tenir compte de certains paramètres. Quelques-uns sont liés au malade (statut nutritionnel,
Tableau I. Quelques outils de détection du risque nutritionnel.
Outil utilisé
Nombre d’items
Paramètres étudiés
쐌
쐌
Patient Generated Subjective Global Assessment (PG-SGA)
17
쐌
쐌
쐌
쐌
쐌
Mini Nutritional Assessment (MNA)
18
쐌
쐌
쐌
Malnutrition Screening Tool (MST)
3
Malnutrition Universal Screening Tool (MUST)
3
쐌
쐌
쐌
쐌
쐌
쐌
Nutritional Risk Assessment (NRS)
8
쐌
쐌
쐌
쐌
Complété par
Validé en cancérologie
patient et médecin
oui
évolution du poids
ingesta
activité physique
état émotionnel
mesures anthropométriques
médecin
non
évolution du poids
évaluation de l’appétit
patient
oui
évolution du poids
type de pathologie
médecin
non
évolution du poids
ingesta
activité physique
besoins énergétiques
données biologiques
état cutané
médecin
non
évolution du poids
ingesta
symptômes digestifs
activité physique
besoins énergétiques
Tableau II. Propositions d’organisation de la détection de la dénutrition en fonction du contexte thérapeutique.
Contexte thérapeutique
Condition du recueil
Paramètre recueilli
Intérêt de l’AN prouvé
Chirurgie digestive majeure
Pas de dénutrition
Consultation
쐌 chirurgie ou
쐌 anesthésie ou
쐌 gastroentérologie
Aucun : concerne tous les patients
Oui(a)
Chirurgie majeure
Dénutrition préopératoire
Consultation
쐌 chirurgie ou
쐌 anesthésie ou
쐌 gastroentérologie
Perte de poids > 10 % et/ou
Albumine < 30 g/l (1)
Oui(b)
Chirurgie majeure
Dénutrition postopératoire
Deux fois par semaine
Ingesta < 60 % des besoins (2, 3)
Oui(c)
Perte de poids > 10 % et/ou
Albumine < 30 g/dl (1)
Si le patient est hospitalisé :
ingesta < 60 % des besoins par un diététicien
Non(d)
Traitement médical :
Rythmicité variable
쐌 chimiothérapie
쐌 avant chaque cure de chimiothérapie
쐌 radiothérapie
쐌 avant chaque consultation pour bilan d’évaluation
쐌 association radio- et chimiothérapie
쐌 en tout cas au moins une fois par mois
AN : assistance nutritionnelle
(a) immunonutrition orale préopératoire. (b) nutrition entérale ou parentérale (seulement si le tube digestif n’est pas fonctionnel) préopératoire. (c) immunonutrition orale ou entérale postopératoire ou nutrition parentérale (seulement si le tube digestif n’est pas fonctionnel). (d) nécessité d’évaluer les indications de l’AN par un spécialiste, traitement au cas par cas.
(1) la prescription de l’albumine nécessite un temps supplémentaire qui est celui de la récupération des résultats avant d’initier la prise en charge. (2) l’évolution du poids et les paramètres biologiques sont dépendants de l’hydratation
postopératoire et ne sont pas de bons outils dans cette situation. (3) l’évaluation des ingesta sera quantitative si, dans l’établissement, le nombre de diététiciens est suffisant ; sinon, une appréciation qualitative par les soignants est
suffisante : plateau-repas entièrement, à moitié ou pas du tout consommé.
52
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 3-4 - mars-avril 2007
D ossier thématique
®
MétéoSpasmyl
o
mb u
rs
35 %
é
Re
Rompre le cercle
de la douleur digestive
.
éc . oc
S
S
vitesse d’installation de la dénutrition, quantification des ingesta),
d’autres à des considérations économiques. Certains outils sont
incontournables (profil évolutif du poids), d’autres sont pratiques dans certaines situations (taux sériques d’albumine), ou
bien sont recommandés par le PNNS (NRI). L’évaluation des
ingesta, qu’elle soit quantitative (entreprise par un diététicien)
ou qualitative (réalisée par les soignants), apporte un renseignement intéressant sur le risque d’aggravation de la dénutrition
et doit faire partie des données analysées. Le choix des outils
ainsi que l’organisation de leur utilisation dépendent aussi de
paramètres non nutritionnels. Il est important de tenir compte
du contexte pathologique, du traitement spécifique en cours, de
l’efficacité attendue de l’AN, mais aussi de données non médicales
dépendantes, pour la plupart, des moyens alloués à la nutrition.
Le risque des algorithmes et des prises de décision “à tiroir”
réside dans le temps nécessaire à leur application. Cela peut
être un frein à leur utilisation, étant donné les courtes durées
moyennes actuelles d’hospitalisation.
■
Au cœur
des
symptômes
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Dewys WD, Begg C, Lavin PT et al. Prognostic effect of weight loss prior to
chemotherapy in cancer patients. Am J Med 1980;69:491-7.
have a worse outcome when undergoing chemotherapy for gastrointestinal malignancies? Eur J Cancer 1998;34:503-9.
3. Persson CR, Johansson BBK, Sjöden PO, Glimelius BLG. A randomized study
of nutritional support in patients with colorectal and gastric cancer. Nutr Cancer
2002;42:48-58.
4. Dixon MR, Haukoos JS, Udani SM et al. Carcinoembryonic antigen and
albumin predict survival in patients with advanced colon and rectal cancer.
Arch Surg 2003;138:962-6.
5. Gupta D, Lis CG, Granick J et al. Malnutrition was associated with poor
quality of life in colorectal cancer: a retrospective analysis. J Clin Epidemiol
2006;59:704-9.
6. Kudsk KA, Tolley EA, DeWitt RC et al. Preoperative albumin and surgical site
identify surgical risk for major postoperative complications. JPEN 2003;27:1-9.
7. Bozetti F, Braga M, Gianotti L et al. Postoperative enteral versus parenteral
nutrition in malnourished patients with gastrointestinal cancer: a randomized
multicenter trial. Lancet 2001;358:1487-92.
8. Gianotti L, Braga M, Nespoli L, Radaelli G, Beneduce A, DiCarlo V. A randomized controlled trial of perioperative oral supplementation with a specialized
diet in patients with gastrointestinal cancer. Gastroenterology 2002;122:1763-70.
9. Vlaming S, Biehler A, Hennessey EM et al. Should the food intake of patients
admitted to acute hospital services be routinely supplemented? A randomized
placebo controlled trial. Clin Nutr 2001;20:517-26.
10. Elia M, Zellipour L, Stratton RJ. To screen or not to screen for adult malnutrition? Clin Nutr 2005;24:867-84.
11. Kondrup J, Allison SP, Elia M et al. ESPEN guidelines for nutrition screening
2002. Clin Nutr 2003;22:415-21.
12. Humann MB, Cunningham RS. Importance of nutritional screening in
treatment of cancer-related weight loss. Lancet Oncol 2005;6:334-43.
13. Kondrup J, Johansen N, Plum LM et al. Incidence of nutritional risk and
causes of inadequate nutritional care in hospitals. Clin Nutr 2002;21:461-8.
14. Robinson MK, Trujillo EB, Mogensen KM et al. Improving nutritional
screening of hospitalized patients: the role of prealbumin. JPEN 2003;27:389-95.
DENOMINATION : METEOSPASMYL®, capsule molle. COMPOSITION QUALITATIVE
ET QUANTITATIVE : ALVERINE CITRATE : 60 mg, SIMETICONE : 300 mg pour une
capsule molle. Composition de la capsule molle : gélatine, glycérol, dioxyde
de titane. FORME PHARMACEUTIQUE : capsule molle. DONNEES CLINIQUES :
Indications thérapeutiques : Traitement symptomatique des
manifestations fonctionnelles intestinales, notamment avec météorisme.
Posologie et mode d’administration : RESERVE A L’ADULTE.
1 capsule molle 2 à 3 fois par jour au début des repas. Contre-indications :
Antécédent de réaction allergique ou d’intolérance à l’alvérine ou à l’un
des excipients. Grossesse et allaitement : GROSSESSE : Il n’y a pas de données
fiables de tératogenèse chez l’animal. En clinique, aucun effet malformatif ou fœtotoxique
particulier n’est apparu à ce jour.Toutefois, le suivi de grossesses exposées à l’alvérine
est insuffisant pour exclure tout risque. En conséquence, par mesure de précaution,
il est préférable de ne pas utiliser l’alvérine pendant la grossesse. ALLAITEMENT :
En raison de l’absence de données sur le passage de ce médicament dans le lait
maternel, l’utilisation de celui-ci est à éviter pendant l’allaitement. Effets
indésirables : Dus à la présence d’alvérine : - rares cas d’urticaire, avec
parfois œdème laryngé, choc, - rares cas d’atteinte hépatique régressive
à l’arrêt du traitement. PROPRIETES PHARMACOLOGIQUES :
ANTISPASMODIQUE MUSCULOTROPE/ANTIFLATULENT (A : appareil
digestif et métabolisme). L’alvérine est un antispasmodique musculotrope
de type papavérinique non atropinique. La siméticone est une substance
physiologiquement inerte et qui n’a donc pas d’activité pharmacologique.
Elle agit en modifiant la tension superficielle des bulles
de gaz provoquant ainsi leur coalescence. DONNEES
PHARMACEUTIQUES : Durée de conservation : 3 ans.
Nature et contenance du récipient : Plaquette
thermoformée en PVC/aluminium de 10 capsules
molles. PRESENTATION ET NUMERO D’IDENTIFICATION
ADMINISTRATIVE : 332 540.6 : 20 capsules molles. A.M.M.
validée en 1990, révisée en 2004. PRIX : 3,62 €. Coût
du traitement journalier : 0,36 à 0,54 €. Remb. Séc. Soc.
à 35 %. Agréé aux collectivités. DATE D’APPROBATION/ REVISION : Octobre 2004.
TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE : Laboratoires MAYOLY
SPINDLER - 6, Avenue de l’Europe - B.P. 51 - 78401 CHATOU CEDEX. Information
médicale : Tél. : 01 34 80 55 55.
Terre Neuve - 600 169 - 03/2007.
2. Andreyev HJN, Norman AR, Oates J et al. Why do patients with weight loss
Laboratoires MAYOLY SPINDLER
Téléchargement