7.1. G ´
EN ´
ERALIT ´
ES
•Un corps pur ne se trouve sous trois phases 3que dans des conditions de pression et de temp´era-
ture bien d´etermin´ees d´ependant de chaque corps. On utilise cette propri´et´e pour fixer l’´echelle
internationale des temp´eratures : le Kelvin est d´efini en attribuant 273,16 K `a la temp´erature du
point triple de l’eau pure.
La variance vd’un syst`eme peut se calculer en utilisant la r`egle de Gibbs 4. Dans la pratique, ce
nombre est g´en´eralement faible (v≤2) en thermodynamique physique. Des exemples de syst`emes
de variance sup´erieure `a trois sont fr´equents en chimie.
7.1.5 Les diff´erents diagrammes
Un diagramme de phase permet de relier de mani`ere univoque un jeu de param`etres thermodyna-
miques `a l’´etat d’´equilibre. Les variables utilis´ees doivent pour se faire ˆetre thermodynamiquement
ind´ependantes. C’est par exemple le cas des variables pet T.
Le diagramme (p,T)
L’allure g´en´erale du diagramme (p,T) d’un corps pur est donn´ee sur la figure 7.7. On y distingue :
•trois courbes issues d’un mˆeme point Tappel´e point triple qui correspondent `a l’´equilibre mono-
variant du corps pur sous deux phases et traduisent la relation p= Π (T) entre pet T. Le fait
que la pente de la courbe de fusion soit toujours tr`es raide signifie que la temp´erature de fusion
d´epend assez peu de la pression
•trois domaines qui correspondent `a l’´equilibre divariant du corps pur sous une seule phase (solide
pour (S), liquide pour (L) et vapeur pour (V))
•alors que la courbe solide - liquide est illimit´ee dans le domaine des hautes pressions (sauf s’il
existe plusieurs vari´et´es allotropiques - voir §8.4), la courbe liquide - vapeur se termine au point
critique C
Les trois phases cœxistent au point triple. De plus, les valeurs de la pression pTet de la temp´erature
TTen ce point sont fix´ees (la variance d’un corps pur est nulle au point triple) et ne d´ependent que
du corps. La table 7.1 recence les valeurs de pTet TTpour quelques corps purs.
Une transformation de phase, telle que celles d´ecrites sur la figure 7.7, est isotherme et isobare. A
nombre de moles ou masse fix´e, un point situ´e dans un domaine monophas´e d´ecrit un ´etat unique
du corps pur, caract´eris´e par (p,v=V/m,T) car l’´equation d’´etat donne de mani`ere non ambig¨
ue
le volume massique vsi l’on connaˆıt la pression et la temp´erature. Par contre, un point situ´e sur
une des trois courbes d’´equilibre d’´equation p= Π (T) repr´esente en g´en´eral une infinit´e d’´etats du
corps pur. Ces ´etats ont en commun leur pression et leur temp´erature, mais leur volume massique
peut prendre une infinit´e de valeurs suivant celle du titre du m´elange.
3. Par exemple solide-liquide-vapeur bien que ce ne soit pas toujours le cas (§8.4).
4. On peut montrer (voir par exemple [23, page 134]) que pour des transformations du 1er ordre (§7.4.2), la
variance vse met sous la forme :
v=c+ 2 −φ
o`u cest le nombre de constituants ind´ependants et φle nombre de phases. Par exemple :
•pour un m´elange de deux gaz, on a c= 2 et φ= 1 d’o`u v= 3
•pour un gaz d’un corps pur, on a c= 1 et φ= 1 d’o`u v= 2
•pour un corps pur en ´equilibre sous deux phases, on a c= 1 et φ= 2 d’o`u v= 1
•pour un corps pur en ´equilibre sous trois phases, on a c= 1 et φ= 3 d’o`u v= 0
Si des r´eactions chimiques peuvent avoir lieu dans le syst`eme, la variance s’´ecrira :
v=c+ 2 −φ−r
o`u rest le nombre de r´eactions chimiques, qui r´eduit d’autant le nombre de param`etres ind´ependants.
Thermodynamique classique, P. Puzo 137