
Correspondances en Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition -  Vol. XVIII - n° 3 - mars 2014
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Échos des congrès
© DA
Les temps forts de la SFE 2013
Anne Barlier*, **
* AP-HM, conception 
hospital, molecular biology 
laboratory, Aix-Marseille 
Université CNRS, CRN2M, 
UMR7286, Marseille.
** Vice-présidente du 
comité scientifi que du 
Congrès “SFE 2013”.
Le Congrès annuel de la Société française d’endocrinologie est un rendez-vous 
incontournable de l’endocrinologie clinique et moléculaire. Ce congrès a réuni, 
du 2 au 5 octobre 2013, à Paris 1 483 inscrits et a donné lieu à 722 abstracts. Le 
prochain congrès se déroulera à Lyon du 5 au 8 novembre 2014 : nous vous y 
espérons nombreux. 
tissus où le gène est soumis à empreinte. Ces anomalies 
sont retrouvées dans les pseudo hypoparathyroïdies de 
type Ia ou Ib. Plus récemment, l’équipe d’Agnès Lingart 
a mis en évidence un nouveau mécanisme d’inacti-
vation de la voie AMPc, chez des patients porteurs 
d’une résistance hormonale multiple (TSH, PTH, GHRH, 
gonadotropines, etc.) et d’une acrodysostose (1). Ainsi, 
une mutation tronquante de la sous-unité régulatrice 
R1A de la PKA a été identifi ée. Par une altération de la 
liaison à l’AMPc, cette mutation rend la PKA incapable 
de répondre à son second messager. 
La voie de transduction dépendant de l’AMPc peut être 
ainsi touchée à plusieurs niveaux, par des anomalies 
génétiques ou épigénétiques, aboutissant au fi nal soit 
à une activité constitutive de la voie et ainsi à un pro-
cessus prolifératif et d’hypersécrétion hormonale, soit à 
l’inverse, à savoir un blocage, entraînant un syndrome 
de résistance hormonale.  
Krishna Chatterjee, de l’université de Cambridge, a 
illustré dans sa conférence plénière la diff érence phé-
notypique de la résistance aux hormones thyroïdiennes 
(RTH) selon qu’elle implique un défaut du récepteur aux 
hormones thyroïdiennes TRβ ou TRα. Ces récepteurs 
nucléaires sont codés par 2 gènes diff érents, THRB et 
THRA, et ont une expression tissulaire spécifi que, mais 
leur rôle respectif restait jusqu’à présent imprécis chez 
l’homme. 
Pendant longtemps, seule la RTH secondaire à des muta-
tions inactivatrices de TRβ était connue, caractérisée 
par une élévation des taux plasmatiques des hormones 
thyroïdiennes libres T3 et T4, une TSH non freinée et 
des manifestations cliniques (tachycardie, goitre, etc.) 
très variables dans leur présentation et leur intensité, 
voire absentes. 
La RTH secondaire à une mutation de TRα a été rap-
portée pour la première fois en 2012 par l’équipe de 
L
ors de la soirée de gala, dans la magnifi que salle 
de réception de l’Hôtel de Ville de Paris, la passa-
tion de fonctions, entre le comité organisateur 
parisien représenté par le Pr Philippe Chanson et le 
comité organisateur lyonnais représenté par le Pr Michel 
Pugeat, a été magistrale. Et c’est par un “shoot” dans 
un ballon rattrapé avec adresse par Michel Pugeat que 
Philippe Chanson a transmis ses fonctions… 
Dans ce programme scientifi que du Congrès “SFE 2013”, 
orchestré par le Pr Patrice Rodien, je retiendrai en par-
ticulier 3 points, illustrant avec pertinence le fait que 
l’endocrinologie est “la médecine de la transduction du 
signal hormonal”, du récepteur jusqu’au noyau, chargée 
de réparer les court-circuits ou les surchauff es de ces 
circuits transductionnels, complexes, fi nement régulés, 
permettant une sécrétion hormonale ajustée à l’orga-
nisme et aux événements intercurrents.
Au cours de sa conférence plénière, le Pr Agnès Linglart, 
du CHU du Kremlin-Bicêtre, s’est intéressée à la voie 
mettant en jeu l’AMP cyclique (AMPc) intracellulaire. 
Après liaison de l’hormone à son récepteur, la sous-
unité α des protéines G hétérotrimériques induit la 
production d’AMPc, qui active la protéine kinase (PKA). 
Ainsi, l’activation constitutionnelle de cette voie par 
mutation activatrice de Gs-α (oncogène gsp) ou par 
mutation inactivatrice de la sous-unité régulatrice de la 
PKA (R1A) est à l’origine d’un processus oncogénique 
concernant en particulier les glandes endocrines et 
retrouvé dans le syndrome de Carney ou les adénomes 
hypophysaires. À l’inverse, une production défi ciente 
d’AMPc est retrouvée dans les résistances hormonales 
(TSH, PTH, PTHrp, etc.) et implique un défaut du récep-
teur ou de la sous-unité Gs-α à laquelle il est couplé. 
Les défauts de Gs-α peuvent être secondaires soit à des 
mutations inactivatrices soit à des pertes de l’empreinte 
du gène à l’origine d’une perte d’expression dans les