MINI PROJET LICENCE ACADEMIQUE

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Université KASDI MERBAH-OUARGLA
Faculté des Sciences de la Nature et de la Vie
Département des Sciences Biologique
MINI PROJET LICENCE ACADEMIQUE
Domaine : Science de la Nature et de la Vie
Filière : Biologie
Spécialité : Microbiologie Fondamentale et Appliquée
Présenté par :

GUENDAFA Tarek

KELLI Youcef
Thème
Le biofilm bactérien dans le domaine médical
Encadré par :
Djelloul-Daouadji Soumia
Année Universitaire : 2014/2015
A cœur vaillant rien d’impossible
A conscience tranquille tout est accessible
Quand il y a la soif d’apprendre
Tout vient à point à qui sait attendre
Quand il y a le souci de réaliser un dessein
Tout devient facile pour arriver à nos fins
Malgré les obstacles qui s’opposent
En dépit des difficultés qui s’interposent
Les études sont avant tout
Notre unique et seul atout
Ils représentent la lumière de notre existence
L’étoile brillante de notre réjouissance
Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal
Nous partons livrés un combat héroïque et brutal
Espérant des lendemains épiques
Un avenir glorieux et magique
Souhaitant que le fruit de nos efforts fournis
Jour et nuit, nous mène vers le bonheur fleuri
Nous prions dieu que ce mémoire
Fera signe de gloire
Et que nous serions enchantés
Par notre travail honoré
Remerciement
On remercie dieu le tout puissant de nous avoir donné la santé
Et la volonté de terminer ce mémoire.
Tout d’abord, ce travail ne serait pas aussi riche et n’aurait pas pu avoir le jour sans l’aide
et l’encadrement de Mlle Soumia DJELLOUL-DAOUADJI, on la remercie pour la
qualité de son encadrement exceptionnel, pour sa patience, sa gentillesse et qualité humaine,
son efficacité, capacité et son activité, ses réponses e-mails éclairs sont tous exceptionnelles.
Sa disponibilité durant notre préparation de ce mémoire. Nous apprécions beaucoup votre
effort pour faire réussir ce mémoire.
Ce travail de thèse a été réalisé à laboratoire centrale de l’hôpital d’Ouargla au sein de
l’équipe de microbiologie dirigée par Mme Kourime que je remercie pour son accueil.
Un grand merci à Mr Benbrahim et pour tous ces bons moments passés ensemble que je
n’oublierais jamais. Merci à tous pour votre soutien et votre bonne humeur au quotidien. Et
aussi je désire remercier Mr Dada Moussa, et Mr Guellil AEK et aussi à nos amies Imene
et Zohra pour avoir aidé dans notre travail merci à vous.
A tout le personnel du laboratoire de Bactériologie pour leur bonne humeur, leur
professionnalisme et leur aide précieuse. Ce travail n’aurait pu aboutir sans leur soutien.
En fin à toute personne qui a participé de loin ou de près à l’élaboration de ce projet.
Dédicace
On dédie ce mémoire à …
A mes chères parents Toufik et Wahiba
Affables, honorables, aimables : vous représentez pour moi le
symbole de la bonté par excellence, la source de tendresse et
l’exemple du dévouement qui n’a pas cessé de m’encourager et
de prier pour moi.
Vos prières et vos bénédictions m’ont été d’un grand secours
pour mener à bien mes études.
Aucune dédicace ne saurait être assez éloquente pour
exprimer ce que vous méritez pour tous les sacrifices que vous n’avez
cessé de me donner depuis ma naissance, durant mon enfance
et même à l’âge adulte.
Vous avez fait plus que des parents puissent faire pour que leurs
enfants suivent le bon chemin dans leur vie et leurs études.
Je vous dédie ce travail en témoignage de mon profond
amour. Puisse Dieu, le tout puissant, vous préserver et
vous accorder santé, longue vie et bonheur.
A la mémoire de mon grand-père Youcef
Aucune dédicace ne saurait exprimer l’amour,
l’estime, le dévouement et le respect que j’ai toujours eu
pour vous.
Rien au monde ne vaut les efforts fournis jour et
nuit pour mon éducation et mon bien être.
Ce travail est le fruit de tes sacrifices que tu as
consentis pour mon éducation et ma formation.
A ma grand-mère Menna
Tes encouragements m’ont donnés la puissance de voire le plus loin possible et de rêvé toujours
plus loin, toujours plus haut et de passé toujours aux devants de mes soucis et mes problèmes.
A mes deux sœurs Sarah et Farah
Merci pour votre soutien durant toutes ces années, vos plaisanteries et vos sourires qui me donnent
l’amour tous attendue d’eux merci pour tous grandes sœurs.
A toutes la famille Guendafa et la famille Kelli
Merci pour tous vos encouragements.
A notre chère et dynamique encadreur Mlle Soumia Djelloul-Daoudji
Un remerciement particulier et sincère pour tous vos efforts
fournis. Vous avez toujours été présente.
Que ce travail soit un témoignage de ma gratitude et mon profond respect.
A mon binôme Youcef
Merci pour toutes ces expériences passées ensembles et tous ces travaux dures qu’on a fait
ensembles.
A mes très chers amis
Nesrine, Imane, Hadjer, Khadija, Abdelkader, Abdenour, Amine, Adel, Mohamed,
Taki,Omar,Mahfoud, Yakoub, Khaled, Didine, Seddik, Fouzi, et surtout Abderezzak qui m’ont
soutenue durent ce long travail merci mes amis vous êtes uniques
A mes deux Co-promotrices
Imane et Zohra merci pour ce semestre inoubliable et à nos fou-rires ensembles merci pour vos
encouragements et vos efforts au sein du laboratoire et de la fac et que dieu inchallah vous aide
dans votre soutenance je suis avec vous de tous mon cœur...
A tous mes collègues de la promo Microbiologie 2014/2015
Guendafa Tarek
Dédicace
Je dédie ce modeste travail à :
A mes parents, aucun hommage ne pourrait être à la hauteur de l’amour dont ils ne cessent de me
combler. Que dieu leur procure bonne santé et longue vie.
A mes sœurs et mes frères pour m’avoir soutenue tout au long de mes études, pour votre amour, votre
confiance et votre présence dans les moments difficiles et de déprime. J’ai pu à chaque fois me
ressourcer auprès de vous pour repartir avec les batteries chargées à bloc.
A ma belle Hadjar et toute la famille Benrostom.
A Mlle Djalloul-Douadji Soumia, d’avoir accepté d’encadrer ce travail. Un immense merci pour
ton soutien, tes précieux conseils et ta disponibilité. Tes compétences et ton investissement ont été
déterminants pour l’aboutissement de cette étude. Je tiens également à te remercier de m’avoir initié
aux joies de la Microbiologie.
A mon binôme Tarek et toute la famille GUEUNDAFA.
A Imane et Zohra pour les bons moments passés mais aussi pour vos qualités pédagogiques.
Humainement et professionnellement, vous êtes une « belle rencontre ».
A mes enseignants Mme BOUDJNAH, Mr BARADI, Mme KHALLAF, Mr BOUAL, et tous mes
professeurs pour leur dynamisme et leur soutien pendant ces trois années difficiles, mais tellement
enrichissantes.
A monsieur le pharmacien Hachemi BENOUMAR.
A mes amis Mazhor, Abdou, Rostom, Mahfoud, Omar, Ismaïl, Didine, Adnan, Taki,
Roumissa , Maroua, Nadjiba, collègues de la promotion 2011/2012, mes collègues de la
promotion microbiologie 2012/2013 et surtout groupe Anti-B, du département de la biologie,
département de l’agronomie, de la nouvelle cité 2000, et d’ailleurs.
Pour tous ces bons moments passés ensemble et ceux à venir,
Pour tous ces fous rires,
Pour toutes ces discussions interminables où le monde est à refaire,
Pour qu’ils réalisent que les biofilms… sont partout !
Recevez ce mémoire en guise de remerciement pour votre dévouement et de témoignage de tout mon
amour.
Youcef Kelli
TABLE DES
MATIERES
TABLE DES MATIERES
INDEX DES ABREVIATIONS
INDEX DES FIGURES
INDEX DES TABLEAUX
INDEX DES PHOTOS
INTRODUCTION
PARTIE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
Chapitre I : Les biofilms bactériens
1. Histoire du biofilm ………………………………………………….........
2. Définition des biofilms …………………………………………………..
3.
La structure des biofilms …………………………………………………….....
4. Les principaux constituants du biofilm …………………………………..
4.1. Les micro-organismes ………………………………………….........
4.2. La matrice …………………………………………………………...
5. Les méthodes d’étude du biofilm ………………………………………..
5.1. Mesure de la biomasse…………………………………………....….
5.1.1. Crystal Violet………………………………………………….
5.1.2. Syto9……………………………………………………...........
5.2. Mesure de la viabilité cellulaire …………………………………………..
5.2.1.
XTT (sel de tétrazolium) ……………………………………..........
5.2.2.
Résazurine ……………………………………………………
5.2.3.
FDA (Fluorescéine Diacétate) ……………………………………..
5.3. Mesure de la matrice ………………………………………………..
5.3.1. DMMB (1,9-DiMethylMethylene Blue) ……………………...
5.4. Biofilm Ring Test………………………………………………………….
6. Mode de développement d’un biofilm…………..................................................
6.1. L’adhésion des micro-organismes…………………………………..
6.2. La colonisation………………………………………………………
6.3. La dispersion………………………………………………………..
7. Les facteurs intervenant dans la formation de biofilms…………………..
7.1. Caractéristiques de la surface ……………………………………….
7.2. Caractéristiques du milieu ………………………………………….
7.3. Propriétés des cellules…………………………………………..........
8. Avantages et conséquences du mode biofilm ……………………………
9. Problèmes engendres par les biofilms………………………………...…..
9.1. Dans le domaine de l’industrie ……………………………………....
2
3
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14
9.2. Dans l’environnement………………………………………………..
14
9.3. Dans le domaine médical ……………………………………………
Chapitre II : Biofilm dans le domaine médical
15
1. Biofilms et santé publique ……………………………………………….
15
2. Infections liées à la présence de biofilm ………………………………....
16
3. Facteurs favorisant le développement d’infections dues à des biofilms…
17
3.1. Facteurs liés à la surface …………………………………………..
17
3.2. Facteurs liés à l’environnement…………………………………….
18
3.3. Facteurs liés aux cellules constituant le biofilm……………………
18
4. Biofilm et surface en milieu hospitalier ………………………………….
19
5. Pathogénie et micro-organismes impliqués ……………………………...
19
6. Résistance du Biofilm contre les agents antimicrobiens …………………
20
7. Biofilm et système immunitaire ………………………………………….
21
8. Mécanisme de résistance du biofilm …………………………………….
21
8.1. Le défaut de pénétration de l’antibiotique ………………………….
22
8.2. La croissance ralentie des bactéries…………………………………
22
8.3. La réponse des bactéries à un stress………………………………...
23
8.4. La persistance de bactéries………………………………………….
Chapitre III: Moyens de lutte contre les biofilms
24
1. La lutte contre les biofilms dans le secteur médical……………………...
24
1.1. Empêcher la formation de biofilm ………………………………….
24
1.1.1. Les dispositifs imprégnés de substances hydrophiles………...
1.1.2. Les dispositifs imprégnés d’argent ou de substances
24
antimicrobiennes……………………………………………...
25
1.1.3. Les agents chélateurs………………………………………….
25
1.1.4. L’éthanol………………………………………………….......
25
1.2. Elimination des biofilms……………………………………………
25
1.2.1. L’antibiothérapie ……………………………………………..
26
1.2.2. Cibler la matrice exopolysaccharidique ……………………..
26
1.2.3. Cibler les bactéries persistantes ……………………………...
26
1.2.4. Inhiber le quorum sensing…………………………………….
27
1.3. Axes de recherche actuels sur les biofilms …………………………
27
1.3.1. Les extraits de plantes au secours des cliniciens…………...
27
1.3.2. La lutte biologique contre les biofilms ………………………
28
1.3.3. Le retour de la phagothérapie ……………………………….
PARTIE II : TRAVAIL EXPERIMENTAL
29
1. Matériels et Méthodes ……………………………………………………
35
2. Résultats …………………………………………………………………..
36
3. Discussion …………………………………………………………………
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE I : Composition des milieux utilisés
ANNEXE II : Résultats de l'identification des micro-organismes
ANNEXE III : Photos réalisées
Index des abréviations
ADN
AL
ARN
BAP
BFI
BHI
CDC
CLSM
CV
DMMB
EDTA
EDTA
EX
FDA
IN
LAP
MEC
NIH
PAA
PH
PNN
QS
RM
RpoS
SCN
SP
Ssp
TSI
UV
VF
VP I
VP II
WAP
XTT
ICU
IUD
Acide Désoxyribonucléique
All
Acide Ribonucléique
Biofilm Associated Proteins
Indice de biofilm
Brain Heart Infusion
Center for Disease Control
Microscope confocale à balayage laser
Cristal violet
DiMethylMethylene Blue
Ethylène Diamine Tétra acétique Acide
Ethylène Diamine Tétra acétique Acide
Exemple
Fluorescéine Diacétate
Infections Nosocomiales
Loosely Attached Proteins
Matrice Extra Celulaire
National Institute of Health
l’acide peracétique
Potentiel hydrogène
polynucléaires neutrophiles
Quorum Sensing
Rouge de Méthyle
RNA Polymérase sigma S
Staphylocoque à coagulase négative
Espèce
Sous-espèce
Trois Sucres à Identifier
Ultra-Violet
Viande-Foie
Naphtol à G% (VPI)
Lessive de potasse à 40%
Wall Associated Proteins
Sel de tétrazolium
Intensive Care Unit
Intra Utérine Device
Index des figures
Figures
Figure 01 :
Figure 02 :
Index
Les biofilms dans les environnements naturels et artificiels
(Hentzer et Givskov. 2003).
Architecture d’un biofilm bactérien sur une surface abiotique,
Pages
03
04
(Centre for Biofilm Engineering, 1996).
Figure 03 :
Principe de la mesure de la biomasse par la méthode au Crystal
07
Violet,(Filloux et Vallet, 2003).
Figure 04 :
Principe de la méthode Biofilm Test Ring,
09
(http://www.biofilmcontrol.com/procedure.html).
Figure 05 :
Cycle de développement simplifié d’un biofilm.
11
(http://www.biofilm.montana.edu), Avec accord du Montana State
University Center for Biofilm Engineering.
Figure 06 :
Chaine epidemoilogique de transmission d’agents infectieux.
19
(Vale et al., 2006).
Figure 07 :
Présentation schématique de la réponse immunitaire lors d’une
21
infection liée au biofilm. (Costerton et al., 1999).
Figure 08 :
Trois hypothèses concernant les mécanismes de résistance aux
23
antibiotiques des biofilms. (Stewart et al., 2001).
Figure 09 :
Perforation du biofilm par des bactéries (Houry et al., 2012).
28
Index des tableaux
Tableaux
Tableau 01 :
Index
Gamme de composition du biofilm matrices.
Pages
05
Tableau 02 :
Tableau 03 :
Liste non exhaustive des infections humaines impliquant le biofilm
Répartition des germes selon le Gram
16
35
Tableau 04 :
Répartition des prélèvements effectués dans le service de Réanimation
35
Tableau 05 :
Répartition des prélèvements effectués dans service Hémodialyse
36
Tableau 06 :
Annexe II
Tableau 07 :
Résultat de l'identification des 13 souches de Staphylocoques isolées à
partir des surfaces
Souche et leur indice
Tableau 08 :
Sites de prélèvements dans les services d’hémodialyse et de réanimation
Annexe II
Annexe II
Index des photos
Photos
Index
Pages
Photo 01 :
Aspect des colonies des Staphylococcus sur milieu Chapman
Annexe III
Photo 02 :
Annexe III
Photo 03 :
Aspect des colonies de Staphylococcus sur milieu gélose au
sang
Aspect des colonies de Bacillus Sp sur milieu gélose au sang
Photo 04 :
Coloration de Gram (objectif x100)
Annexe III
Photo 05 :
production de catalase par Cocci Gram positif
Annexe III
Photo 06 :
Observation du test coagulase libre
Annexe III
Annexe III
Introduction
Introduction :
Toute surface plongée dans un milieu humide non stérile se recouvre de microorganismes qui forment un biofilm. Les micro-organismes fixés synthétisent des polymères et
forment ainsi des films de quelques micromètres à quelques millimètres d'épaisseur, totalement
différents du milieu environnant et régis par une organisation interne complexe.
Au sein des biofilms, les micro-organismes développent des caractéristiques propres
qui échappent en grande partie aux méthodes d'investigation de la microbiologie traditionnelle
en solution : modifications structurales, production d'exopolymères, communication
chimique... Les biofilms sont ubiquitaires : ils colonisent les sols, les rivières, les végétaux et
les organismes vivants supérieurs. Dans de nombreux cas, ils ont des effets positifs et même
vitaux .En contrepartie, ils sont de plus en plus souvent identifiés comme la source de lourds
problèmes industriels et sociétaux : En milieu hospitalier, la colonisation de la surface des
implants, des cathéters ou des salles d'intervention est à l'origine d'environ 60 % des infections
nosocomiales (CDC, 2007).
Les surfaces inertes à l’hôpital constituent-elles des réservoirs microbiens susceptibles
de contaminer les personnes hospitalisées directement ou indirectement par l’intermédiaire des
dispositifs médicaux ou des mains du personnel ? Certainement, mais le risque est difficile à
évaluer : certains le considèrent comme négligeable, d’autres pensent que l’environnement sert
de relais dans les transmissions croisées notamment pour les bactéries à Gram positif. Ce risque
dépend du micro-organisme et de sa survie sur une surface inerte. Il n’est pas identique partout
dans l’hôpital et dépend de l’usage qui est fait des locaux. Pour l’évaluer, l’étude de la
contamination des surfaces est un préliminaire indispensable (Lemmen et al., 2004) .
C’est dans ce cadre que s’inscrit notre étude qui consiste à isoler, identifier
les
bactéries
à
partir
de
l’environnement
hospitalier
dans
les
services
de
Réanimation et Hémodialyse de l’hôpital Mohamed Boudiaf de Ouargla, de montrer
leur grande capacité d’adhérence sur des surfaces inertes également de s’assurer de
l’efficacité de la stérilisation dans les services concernés par notre étude.
1
PARTIE I
Synthèse
bibliographique
CHAPITRE I
Le biofilm
bactérien
PARTIE I
Synthèse bibliographique
I.1 Histoire du biofilm
Antonie Van Leeuwenhoek observe la présence de microorganismes (animalcules)
issus d’un échantillon de grattage de sa propre surface dentaire. Il peut être considéré
comme le découvreur des biofilms…250 ans plus tard
Heukelekian et Heller (1940) observent « l’effet de bouteille » : la fourniture d’un substrat
solide auquel des microorganismes marins peuvent s’attacher augmente leur croissance et
activité métabolique (Heukelekian et Heller, 1940).
Zobell (1943) observe que dans le milieu marin la quantité de bactéries fixée à un substrat
est largement supérieure à la quantité de bactéries libres dans la phase liquide (Zobel, 1943).
Jones (1969), travaillant sur des filtres de station de traitement des eaux, grâce à l’utilisation
de la microscopie électronique à transmission et à balayage, ajoutant le rouge de Ruthénium
(marquage des sucres) au tétroxyde d’Osmium, confirme non seulement les agrégats mono ou
polymicrobiens, mais aussi l’existence d’une matrice polyosidique (Jones et al., 1969).
Characklis (1973), démontre que des dépôts microbiens au sein de conduites d’eau de
systèmes industriels apparaissent tenaces et résistants aux désinfectants (Characklis, 1973).
Costerton (1978), sur la base de l’observation de l’ultrastructure de la plaque dentaire et de
communautés microbiennes sessiles dans les torrents de montagne, propose la théorie des
biofilms (Costerton et al., 1973).
Cette proposition, qui s’appuyait initialement sur la comparaison du nombre de bactéries
sous forme planctonique et sous forme de biofilms dans une rivière, est désormais généralement
admise par les microbiologistes.
Depuis, un nombre croissant d'études ont été consacrées aux biofilms, aussi bien dans les
domaines industriel et environnemental que dans le domaine médical. En dix ans, le nombre
de publications scientifiques annuelles consacrées aux biofilms est passé d’une dizaine en
1996 à plus de 1200 en 2006.
Plus récemment, la microscopie à balayage et les cultures ont été supplantées par d’autres
techniques comme la microscopie confocale à balayage laser et les outils du génie génétique.
Ces derniers sont par exemple applicables à l’étude des gènes impliqués dans l’adhésion et la
formation du biofilm (Donlan, 2002).
Longtemps occultés par le mythe de la culture pure, les biofilms représentent depuis
quelques années un problème majeur de par leur impact dans différents domaines comme
l’industrie et la santé .La connaissance approfondie des mécanismes de leur formation et de
leurs propriétés permet d’orienter la recherche dans la prévention et le traitement des biofilms
dans de nombreux domaines.
2
PARTIE I
Synthèse bibliographique
2. Définition des biofilms
Les biofilms sont des communautés microbiennes complexes contenant des bactéries et des
champignons. Ces micro-organismes synthétisent et sécrètent une matrice protectrice qui lie
fortement le biofilm à une surface vivante ou non (Stoodley et al., 2002).
Les biofilms sont des communautés hétérogènes dynamiques en constant changement
(Stoodley et al., 2009).
Ils peuvent se composer d’une seule espèce de bactéries ou de champignons ou, plus
fréquemment, ils peuvent être polymicrobiens, c’est-à-dire qu’ils contiennent de multiples
espèces variées (Dowd et al., 2008 ; Trengove et al., 1996).
On en retrouve sur la plupart de surfaces animales, végétales et minérales. Contrairement
aux idées reçues, les biofilms sont le mode de vie normal des bactéries (Klinger et al., 2005).
Figure 01 : Les biofilms dans les environnements naturels et artificiels.
(Hentzer et Givskov. 2003)
3. La structure des biofilms
Les biofilms ont une architecture tridimensionnelle lorsqu’ils sont matures et dans laquelle
des micro-colonies peuvent exister sous la forme de structures rappelant la forme de
champignons ou de piliers cylindriques. Un réseau de canaux s’intercale entre ces structures
pour fournir un accès aux nutriments et à l’oxygène (Costerton et al., 1999 ; Davey et
O'toole, 2000 ; Donlan, 2002).
Compte tenu de l’hétérogénéité structurale et microbiologique au sein du biofilm,
l’expression des gènes peut être très variable. Ils résultent de nombreux facteurs parmi lesquels
3
PARTIE I
Synthèse bibliographique
la limitation de diffusion dans le biofilm des nutriments et de l’oxygène, les variations de pH
et la concentration en métabolites bactériens (Stoodley et al., 2002 ; Jefferson, 2004).
Figure 02 : Architecture d’un biofilm bactérien sur une surface abiotique
(Centre for Biofilm Engineering, 1996)
4. Les principaux constituants du biofilm
Les constituants essentiels d’un biofilm sont les micro-organismes agglomérés et la
matrice qu’ils synthétisent. L’eau est leur principal composant, ce qui explique leur propriété
hydrophile. La présence de canaux et de pores permet des flux d’eau, d’ions et de nutriments
(Clutterbuck, 2007).
4.1. Les micro-organismes
Les micro-organismes représentent 2 à 15 % du matériel du biofilm. La matrice
extracellulaire représente 50 à 90% de la masse organique carbonée d’un biofilm. Le rapport
C/N d’un biofilm est cinq fois plus élevé que pour une suspension de bactéries planctoniques,
ceci étant dû à la prédominance de la matrice (Bury-Moné, 2007).
4.2. La matrice
La matrice montre une grande microhétérogénéité, dans laquelle de nombreux
microenvironnements peuvent exister. Bien que les exopolysaccharides fournissent le cadre de
la matrice, un large éventail d'activités enzymatiques peut être trouvé au sein du biofilm, dont
certains seront grandement affecter l'intégrité et la stabilité structurelle. Une grande partie de la
matrice du biofilm - peut-être jusqu'à 97% - est faite d'eau. L'eau peut être lié à l'intérieur des
capsules de cellules microbiennes ou peut exister en tant que solvant dont les propriétés
physiques telles que la viscosité sont déterminés par les solutés dissous dedans. En dehors de
l'eau et des cellules microbiennes, la matrice du biofilm est un complexe de polymères
4
PARTIE I
Synthèse bibliographique
sécrétées, absorbé éléments nutritifs et de métabolites, de produits de lyse des cellules et même
matériau particulaire et les détritus provenant de l'environnement immédiat. Ainsi, toutes les
grandes classes de macromolécule, des protéines, des polysaccharides, ADN et ARN peuvent
être présentes en plus de peptidoglycane, de lipides, de phospholipides et d'autres composants
cellulaires. La quantité de matériau cellulaire dans un biofilm peut lui-même varier
considérablement. Le tableau 1 montre gamme de composition du biofilm matrices
(Sutherland, 2001).
Tableau 01 : Gamme de composition du biofilm matrices (Sutherland, 2001)
Componet
Water
Microbial cells
Polysaccharides (homo and heteropolysaccharides)
Proteins (extracellular and resulting from lysis
DNA and RNA
Ions
% of matrix
up to 97%
2-5% (many species)
1-2% (neutral and polyanionic)
<1-2% (many, inclyding enzymes)
<1-2% (from lysed cells
(bound and free)
5. Les méthodes d’étude du biofilm
Les problèmes de Santé publique provoqués par les biofilms sont maintenant
clairement définis.
Pour
prévenir
et
lutter
contre
ces
biofilms,
une
meilleure
compréhension de leurs mécanismes de formation est nécessaire. De nombreuses méthodes
d’étude de la formation et du développement des biofilms ont été utilisées au cours des dernières
années : des méthodes d’observation
par microscopie
(microscope
à
fluorescence,
microscope confocale à balayage laser, microscope électronique à balayage) ou des méthodes
de numération des bactéries après détachement des biofilms par sonication, frottement ou
vortex des surfaces. Ces techniques permettent d’obtenir des informations détaillées mais
sont difficiles et longues à réaliser .
C’est pourquoi des modèles d’étude in vitro en microplaques ont été développés. Ces tests
ont l’avantage d’être relativement rapides et peu coûteux. Ils permettent de réaliser de
nombreux tests simultanément, notamment pour tester l’effet de plusieurs facteurs
influençant la formation de biofilm, comparer la capacité de formation de biofilm de souches
sauvages et de souches mutantes, ou encore tester la sensibilité des bactéries au sein du biofilm
aux agents antimicrobiens. Après 24 à 48h de culture, un biofilm peut se former au fond de la
microplaque. Des étapes de lavage éliminent les bactéries n’ayant pas adhérées, puis on
peut observer et quantifier la formation de biofilm grâce à l’ajout d’un composé coloré
5
PARTIE I
ou
Synthèse bibliographique
fluorescent. La détection du biofilm formé repose sur la mesure de la biomasse
(quantification de la matrice et des bactéries vivantes ou non), de la viabilité (quantification des
bactéries vivantes) ou de la matrice (quantification des composants spécifiques de la matrice)
(Peeters et al, 2008).
Dans ces méthodes basées sur la coloration des biofilms, plusieurs étapes ne sont
pas bien standardisées, notamment les étapes de lavage qui sont très opérateur-dépendantes et
peuvent influencer le résultat final. Ainsi, une autre méthode en microplaque appelée Ring
Test® a été développée plus récemment (Chavant et al., 2007).
5.1 Mesure de la biomasse
5.1.1 Crystal Violet
La méthode de quantification de la formation de biofilm utilisant le Crystal Violet (CV) a
été décrite la première fois par Christensen et al. en 1985 (Christensen et al., 1985).
Puis modifiée pour augmenter sa précision et permettre la quantification de la
biomasse totale par résolubilisation du colorant (Extremina et al., 2011). Le CV est un
colorant basique qui se lie aux molécules de surface chargées négativement et aux
polysaccharides de la matrice extracellulaire. Les bactéries vivantes, les bactéries mortes et
la matrice exopolysaccharidique sont donc colorées par le CV. Cependant, de nombreux
facteurs physiques, chimiques et biologiques peuvent influencer cette fixation. Chaque puits de
la microplaque est inoculé avec une suspension bactérienne. Après incubation
de la
microplaque, des étapes de lavage, de mise en contact avec le CV, de nouvelles étapes
de lavage et de redissolution du colorant sont nécessaire pour mettre en évidence la
formation de biofilm par une coloration violette (Figure 03). La densité optique, mesurée par
spectrophotométrie à 560 nm dans un lecteur de microplaque, est proportionnelle à la quantité
de biomasse dans le puits de la microplaque (Filloux et Vallet, 2003).
6
PARTIE I
Synthèse bibliographique
Figure 03 : Principe de la mesure de la biomasse par la méthode au Crystal
Violet (Filloux et Vallet, 2003)
5.1.2 Syto9
Le Syto9 est un colorant vert fluorescent qui diffuse passivement à travers les
membranes cellulaires et se lie à l’ADN présent à la fois chez les bactéries vivantes et chez les
bactéries mortes, ainsi qu’à la matrice extracellulaire. Il permet une quantification de la
biomasse du biofilm (Peeters et al., 2008).
Le Syto9 a été utilisé pour la détection et la numération des bactéries au microscope
confocal à balayage laser (CLSM) et pour les tests de quantification des biomasses des
biofilms bactériens et fongiques (Honra et et al., 2005).
5.2 Mesure de la viabilité cellulaire
Il peut être intéressant de différencier les bactéries vivantes des bactéries mortes,
notamment lorsque l’on teste l’effet d’agents antimicrobiens sur les bactéries au sein du
biofilm. Des techniques de quantification basées sur l’activité métabolique des bactéries
vivantes ont été développées.
5.2.1 XTT (sel de tétrazolium)
Le XTT est un composé jaune pouvant être réduit par les bactéries métaboliquement
actives en formasan, un colorant orange. Le formasan est soluble dans l’eau et peut être
directement quantifié par spectrophotométrie. Le test au XTT a été largement utilisé pour
la quantification de cellules viables dans les cultures de bactéries planctoniques. Il a aussi
été développé pour l’étude de la formation de biofilm chez des souches de Candida sp, et a
montré son intérêt dans l’étude de la formation de biofilm chez d’autres espèces fongiques
et bactériennes (Jin et al., 2004; Peeters et al., 2008; Pierce et al., 2008). Certaines
limites à l’utilisation de ce réactif ont été décrites. Par exemple, la modification des états
7
PARTIE I
Synthèse bibliographique
métaboliques des bactéries au cours des différentes étapes de formation des biofilms
peuvent entrainer des fluctuations dans leurs capacités à métaboliser le colorant (Pierce et al.,
2008). De plus, des variabilités inter et intra-espèces ont été reportées (Honra et al., 2005).
5.2.2 Résazurine
La résazurine est un colorant non toxique de couleur bleue qui peut être réduit par
les bactéries métaboliquement actives en résorufine, un composé rose fluorescent. La quantité
de résorufine, mesurée par fluorimétrie, est directement proportionnelle au nombre de bactéries
viables présentes dans le milieu. La résazurine a souvent été employée pour l’évaluation
de la viabilité des bactéries planctoniques. Plus récemment, elle a été utilisée avec succès
pour la quantification de la formation de biofilm en microplaque et pour évaluer l’efficacité
d’agents antimicrobiens dans la lutte contre les biofilms chez différentes souches
bactériennes et fongiques (Jiang et al., 2011; Peeters et al., 2008; Pettit et al., 2005;
Punithavathy et al., 2012).
5.2.3 FDA (Fluorescéine Diacétate)
Le FDA est un composé non fluorescent hydrolysable en un composé jaune, absorbant à
490 nm et très fluorescent, par des estérases intra et extracellulaires non spécifiques produites
par les bactéries et les champignons viables. Une étude a montré la supériorité du test au
FDA pour la quantification des biofilms par rapport aux tests utilisant le XTT et le Syto9
(Honraet et al., 2005).
Les estérases responsables du clivage du FDA forment un groupe d’enzymes dont l’activité
semble plus stable malgré les changements phénotypiques.
5.3 Mesure de la matrice
5.3.1 DMMB (1,9-DiMethylMethylene Blue)
La matrice extracellulaire est un élément essentiel à la formation et au maintien d’un
biofilm mature. Le DMMB forme un complexe insoluble en présence des polysaccharides
sulfatés de la matrice du biofilm. Le taux de colorant libéré après ajout d’une solution de
décomplexassions est mesuré par un spectrophotomètre : la densité optique est
proportionnelle au taux de polysaccharides sulfatés présents dans la matrice. Le test au
DMMB a été initialement développé pour la détection d’aminoglycanes, puis a été optimisé
pour permettre la quantification des biofilms à S. aureus (Tote et al., 2008). Il a montré une
bonne répétabilité pour différentes espèces bactériennes (Peeters et al., 2008).
8
PARTIE I
Synthèse bibliographique
5.4 Biofilm Ring Test
La technique Ring Test est basée sur l’immobilisation de billes magnétiques par la
formation de biofilm au fond d’une microplaque. Les billes magnétiques sont rajoutées dans
chaque puits contenant le milieu de culture et la microplaque est mise à incuber.
Après ajout de liquide de contraste, une première lecture est réalisée. La microplaque est ensuite
placée sur un support magnétique constitué de 96 aimants centrés sur chaque puits. Après
contact magnétique, les billes libres vont se placer au fond du puits formant un spot rouge,
tandis que celles bloquées par un biofilm vont rester en place (Figure 04). Une seconde lecture
est faite.
Les images de chaque puits avant et après magnétisation sont analysées par un
logiciel Biofilm Control qui donne un indice de biofilm (BFI) allant de 0 à 30 : un BFI
bas correspond à une faible mobilité des billes magnétiques et donc à une formation de biofilm
(Chavantet al., 2007). La technique Ring Test n’a été validée qu’avec le milieu de culture BHI
(Brain Heart Infusion) filtré dans des microplaques en polystyrène. Par rapport aux méthodes
basées sur la coloration des biofilms, cette technique ne présente pas d’étape de lavage ni
d’étape de coloration, ce qui limite les variations de résultats liées à l’opérateur et simplifie la
technique. De plus, le Ring Test® permettrait de détecter plus précocement la formation de
biofilm, dès l’étape d’adhérence des bactéries à la surface de la microplaque (Chavant et al.,
2007 ; Nagant et al., 2010).
Figure 04 : Principe de la méthode Biofilm Ring Test
(http://www.biofilmcontrol.com/procedure.html)
9
PARTIE I
Synthèse bibliographique
6. Mode de développement d’un biofilm :
Les bactéries semblent initier la formation d’un biofilm en réponse à une pression
environnementale, telle que le manque d’oxygène et de nutriments ou la présence d’un
traitement. Les biofilms peuvent se développer sur une grande variété de surfaces, incluant les
tissus vivants, les dispositifs médicaux, les canalisations des systèmes d’eau potable ou
industriels, ou sur tout autre support retrouvé dans le sol ou dans les milieux aquatiques, selon
le modèle développemental (Beloin et al., 2008). Les étapes de formation du biofilm sont :
6.1 L’adhésion des micro-organismes
Attachement à une surface de bactéries planctoniques au moyen de divers facteurs
d’adhérence, par mouvement brownien, par sédimentation ou par mobilité active (présence de
flagelles). L’attachement peut avoir lieu en quelques minutes, elles s’y attachent de manière
réversible par des interactions non spécifiques, électrostatiques et électrodynamiques.
Cette étape est influencée par des conditions environnementales impliquant le pH,
l’osmolarité du milieu, la température, la concentration en oxygène et en nutriments et
l’hydrodynamique du fluide. La fixation à la surface solide devient irréversible en raison
de la production d’exopolysaccharides par les bactéries et surtout grâce à des structures
d’adhérence variables selon les espèces bactériennes (Beloin et al., 2008).
6.2 La colonisation
Formation locale de microcolonies par multiplication bactérienne et colonisation de la
surface. Début de la synthèse de la matrice extracellulaire qui consiste en polysaccharides,
protéines et ADN. Cette étape a lieu en quelques heures, consécutivement à l’adhésion.
Formation de macro-colonies et développement de la structure tridimensionnelle,
possiblement complexe, du biofilm (ex : piliers, canaux). permettant l’acheminement
d’oxygène et de nutriments nécessaires à la croissance des micro-organismes, ainsi que
l’élimination des déchets (Filloux et Vallet, 2003 ; Tenke et al., 2006).
La production et la sécrétion d’enzymes ou de toxines provoque la dégradation des tissus
environnants de l’hôte et permet ainsi la libération de nutriments (Jacobsen et al., 2008).
Les contacts rapprochés entre les micro-organismes favorisent le transfert horizontal de
matériel génétique. Ce phénomène pourrait notamment faciliter la propagation des gènes de
résistance aux antibiotiques (Trautner et Darouiche, 2004a).
6.3 La dispersion
Biofilm établi, avec possibilité de mouvement par expansion locale (multiplication,
swarming), dispersion mécanique ou programmée. Selon les conditions environnementales et
les bactéries impliquées, le détachement de bactéries peut aussi être une stratégie active,
10
PARTIE I
Synthèse bibliographique
initiée par les bactéries elles-mêmes, leur permettant de coloniser de nouvelles surfaces
et de survivre lorsque l’espace et les nutriments deviennent limités. Les bactéries peuvent
se détacher seules ou par petits ou gros amas selon les mécanismes impliqués (Kaplan,
2010).
le biofilm ne peut être composé que de quelques couches de cellules, ou atteindre
plusieurs (millimètres/centimètres) d’épaisseur, Comme pour les autres étapes, le détachement
de bactéries est un processus complexe qui implique des signaux environnementaux et une
communication entre les bactéries. (Nadell et al ., 2009).
Figure 05 : Cycle de développement simplifié d’un biofilm.
(http://www.biofilm.montana.edu), avec accord du Montana State University Center
for Biofilm Engineering.
7. Les facteurs intervenant dans la formation de biofilms
La formation d’un biofilm est un phénomène complexe, sous l’influence de nombreux
facteurs : caractéristiques du substrat sur lequel les bactéries vont se fixer, forces s’exerçant
dans le milieu aqueux (hydrodynamique du fluide), caractéristiques du milieu et propriétés de
la surface des cellules (Donlan, 2002).
7.1 Caractéristiques de la surface
N’importe quel matériau en contact avec un fluide contenant des bactéries est un
support potentiel pour la formation d’un biofilm. La rugosité, Plus une surface est rugueuse,
plus la colonisation de cette surface par des microcolonies est importante (Characklis,
1990).
11
PARTIE I
Synthèse bibliographique
Les surfaces rugueuses sont colonisées de façon préférentielle car les forces répulsives
sont moindres et la surface de fixation est augmentée, grâce à la présence d’aspérités
(Donlan, 2002). Les micro-organismes se fixent plus facilement à des surfaces hydrophobes
et non polarisées comme le Téflon ou d’autres matières plastiques, que sur des matériaux
hydrophiles comme le verre ou les métaux. La présence de polymères sur un matériau modifie
les propriétés physico-chimiques de sa surface, et a une influence directe sur l’attachement de
bactéries à cette dernière. En effet, la présence préalable sur un biomatériau d’un film
protéique comme le sang, les larmes, l’urine, la salive, le liquide interstitiel et les sécrétions
respiratoires influence l’attachement de bactéries à sa surface, et favorise la formation de
biofilms (Mittelman, 1996).
La nature de ces films protéiques est différente selon les milieux. Prenons l’exemple des
bactéries formant le biofilm de la plaque dentaire. Elles se fixent sur un film protéique, présent
à la surface de l’émail dentaire et composé d’albumine, de lysozymes, de glycoprotéines,
de phosphoprotéines et de lipides (Donlan, 2002). La présence de films protéiques sur des
implants médicaux en contact direct avec un fluide favorisent la formation de biofilms. Par
exemple, les cathéters veineux centraux, en contact direct avec le sang, sont recouverts de
plaquettes, de plasma et de protéines: albumine, fibrinogène, fibronectine, laminine (Goller,
2008).
7.2 Caractéristiques du milieu
La formation et la dispersion d’un biofilm nécessitent des équipements enzymatiques
précis et des entités structurales particulières, dont l’activation dépend de facteurs
environnementaux clefs. On peut citer les facteurs suivants : température, pH, concentration
en oxygène, concentration en fer, osmolarité, présence d’ions spécifiques, sources de carbone.
(Goller, 2008, Martinez, 2007).
7.3 Propriétés des cellules
La plupart des bactéries sont chargées négativement et présentent à leur surface des
zones hydrophobes. Plusieurs éléments structuraux des bactéries interviennent dans leur
attachement à une surface : flagelles, fimbriae (Donlan, 2002). Les protéines de surface
BAP (Biofilm Associated Proteins) ou LAP (Loosely Attached Proteins) ou WAP (Wall
Associated Proteins) (Duez, 2012).
Des bonnes conditions nutritives sont nécessaires aux étapes de formation du biofilm,
alors que les phases de développement tardif sont possibles dans des conditions nutritives
moins bonnes. Ainsi, le type de biofilm dépend des conditions nutritives, ce qui suggère une
facilité de remodelage des biofilms (Clutterbuck, 2007).
12
PARTIE I
Synthèse bibliographique
8. Avantages et conséquences du mode biofilm
Le mode de vie sous forme de biofilm protège les micro-organismes qui le constituent
et leur confère de nombreux avantages : coopération dans certains systèmes cataboliques,
synergies entre micro-organismes, expressions phénotypiques de facteurs de résistance lors de
situations de stress (Costerton et al., 1999 ; Tomlin et al., 2005 ; Jouenne, 2008).
En adoptant un mode de vie sessile, les microorganismes améliorent considérablement la
capture et la concentration de nutriments vitaux tels que le carbone, l’azote et le phosphate par
la matrice de polymère (Sutherland, 2001 ; Sutherland, 2001 ; Jefferson, 2004).
La croissance bactérienne en biofilm permet l’acquisition d’avantages métaboliques
par l’action synergique des différentes espèces bactériennes. L’organisation structurée en
communauté des biofilms permet l’optimisation des mécanismes de capture des nutriments
et ainsi la réalisation d’économies énergétiques et de réserves (Sutherland, 2001 ; Branda
et al., 2005).
De plus, des canaux peuvent traverser tout le biofilm formant un système circulatoire
primitif, comme c’est le cas chez Pseudomonas aeruginosa. Ils permettent un échange
de nutriments et de métabolites avec la phase aqueuse augmentant leur disponibilité et
l’évacuation de métabolites toxiques (Costerton et al., 1995).Par ailleurs, l’organisation
architecturale complexe des biofilms permet aux micro-organismes de coopérer pour
dégrader certains nutriments complexes (Tomlin et al., 2005).
Les biofilms peuvent être d’une grande utilité, notamment en matière d’épuration
et de bioremédiation. Cependant, les biofilms peuvent aussi être source de problèmes tant dans
le domaine médical que dans l’industrie ou même l’environnement.
9. Problèmes engendres par les biofilms
9.1 Dans le domaine de l’industrie
Les biofilms sont la source de nombreux problèmes dans l’industrie agroalimentaire, en termes d’hygiène alimentaire et d’altération des qualités organoleptiques
des produits alimentaires. Ils sont présents dans tous les secteurs : laiteries, brasseries,
meuneries, sucreries, salaisonneries, etc. Les installations fabriquant des produits humides
sont exposées à la formation de biofilms car tout équipement non stérilisé est porteur de
microorganismes (Jeyasekaran et al., 2000). Ces biofilms représentent un risque pour la santé
humaine, comme l’a montré l’épidémie survenue dans le nord de la France à l’hiver 2003. Plus
récemment, une épidémie de gastroentérite et de syndrome hémolytique et urémique s’est
déclarée en Europe au printemps 2011. Elle apparaissait liée à la présence de la souche
Escherichia coli O104:H4 sur des graines germées.
13
PARTIE I
Synthèse bibliographique
9.2 Dans l’environnement
Les biofilms sont à l’origine d’un certain nombre de dégradations (bâtiments, corrosion
pouvant mener à la perforation de la coque des bateaux, altération de machines par corrosion
localisée) et ont par conséquent un impact économique important. De plus, des problèmes de
corrosions sont associés aux salissures lorsqu’elles abritent en particulier, ex : des bactéries
sulfato-réductrices proliférant en des milieux anaérobies et dont la respiration induit la
formation de sulfures par réduction de l’ion sulfate (Guezennec et al., 1992).
9.3 Dans le domaine médical
En médecine, les biofilms ont une importance particulière car ils sont impliqués
dans un large éventail d’infections chez l’homme. Environ 65 % des infections sont dues
à des biofilms dans les pays dits développés. Les biofilms sont aussi impliqués dans 60 %
des infections nosocomiales et dans toutes les infections prothétiques (Costerton et al., 1995).
De plus, près de 80 % des infections bactériennes chroniques sont associées à la présence
de biofilms (Hall-Stoodley et al., 2004). En effet, en se maintenant attachées aux dents, les
bactéries évitent les conditions acides rencontrées dans l’estomac (Gibbons et van Houte,
1975).
Les biofilms dentaires deviennent de réels problèmes lorsque l’équilibre entre les
différentes espèces est rompu. Ces biofilms détruisent progressivement la dent, c’est la carie
(Loesche, 1986). Des biofilms ont ainsi pu être observés sur des pansements, du matériel
de suture, dans des tubes de drainage, des seringues, des cathéters, des pacemakers, des
prothèses dans les supports de stockage des lentilles de contact ou sur les verres de
contact eux-mêmes, dans les systèmes de distribution d’eau et sur les murs des hôpitaux
(Jouenne, 2008). Les bactéries les plus fréquemment rencontrées font partie de la flore
commensale de l’organisme et sont organisées en biofilms (Costerton et al., 1999).
14
CHAPITRE II
Le biofilm dans
le domaine
médical
PARTIE I
Synthèse bibliographique
II.1 Biofilms et santé publique
Les infections liées au biofilm sont devenues un vrai problème de santé publique
de par leur fréquence, leur diagnostic difficile et surtout la résistance aux antibiotiques des
bactéries impliquées. Elles sont, de plus, associées à une morbi-mortalité élevée, le biofilm est
relevant dans un nombre important de situations de colonisation. ils sont
à l’origine
d’infections chroniques et d’infections contractées en milieu hospitalier, le plus souvent
en rapport avec le port de prothèses médicales, on parle donc d’infections nosocomiales.
Les biofilms posent de sérieux problèmes, comme nous le verrons avec des exemples (Duez,
2012).
2. Infections liées à la présence de biofilm
Le « Center for Disease Control » (CDC) estime que 65% des infections nosocomiales
(IN) seraient liées au biofilm, pour le « United States National Institute of Health » (NIH), 80%
des infections chroniques seraient causées par des bactéries constituant un biofilm (Rhoads, et
al., 2008 ; Rhoads, 2007). Les biofilms sont responsables d’infections présentant des
caractéristiques communes à savoir une apparition retardée des symptômes (délai lié au
développement du biofilm), un caractère chronique et une tendance à la récidive
(Costerton et al., 1999).
Un large spectre d’espèces bactériennes peut être à l’origine de ces infections. Ces
bactéries peuvent être pathogènes ou opportunistes (Stoodley et al., 2009).
15
PARTIE I
Synthèse bibliographique
Tableau 02 : Liste non exhaustive des infections humaines impliquant le biofilm
(Costerton et al., 1999)
Infection or disease
Dental caries
Periodontitis
Otitis media
Musculoskeletal infections
Necrotizing fasciitis
Biliary tract infection
Osteomyelitis
Bacterial prostatitis
Native valve endocarditis
Cystic fibrosis pneumonia
Meloidosis
Nosocomial infection :
Icu pneumonia
Sutures
Exit sites
Arteriovenous shunts
Schleral buckles
Contact lens
Uninary catheter cystitis
Peritoneal dialyses (capd) peritonitis
Iuds
Endotracheal tubes
Hickman catheters
Central venous catheters
Mechanical heart valves
Vascular grafts
Biliary stent blockage
Orthopedic devices
Penile prostheses
COMMON BIOFILM BACTERIAL SPECIES
Acidogenic Gram-positif Cocci(e.g,Streptococcus)
Gram-negative anaerobic oral bacteria
Nontypable strains of Haemophilus influenzae
Gram-positive Cocci (e.g, Staphylococcus)
Group A streptococci
Enteric bacteria (e.g,Escherichia coli)
Various bacterial and fungal species—often mixed
E.coli and other Gram-negative bacteria
Viridans group streptococci
P.aeruginosa and Burkholderia cepacia
Pseudomonas pseudomallei
Gram-negative rods
Staphylococcus epidermidis and S.aureus
S.epidermidis and S.aureus
S.epidermidis and S.aureus
Gram-positive Cocci
P.aeruginosa and Gram-positive cocci
E.coli and other Gram-negative rods
A variety of bacteria and fungi
Actinomyces israelii and many others
A variety of bacteria fungi
S.epidermidis and C.albicans
S.epidermidis and others
S.epidermidis and S.aureus
Gram-positive cocci
A variety of enteric bacteria and fungi
S.epidermidis and S.aureus
S.epidermidis and S.aureus
3. Facteurs favorisant le développement d’infections dues à des biofilms
La formation d’un biofilm est un phénomène complexe, sous l’influence de nombreux
facteurs : caractéristiques du substrat sur lequel les bactéries vont se fixer, forces s’exerçant
dans le milieu aqueux (hydrodynamique du fluide), caractéristiques du milieu et propriétés de
la surface des cellules (Donlan, 2002).
16
PARTIE I
Synthèse bibliographique
3.1 Facteurs liés à la surface
N’importe quel matériau en contact avec un fluide contenant des bactéries est un
support potentiel pour la formation d’un biofilm. La rugosité, Plus une surface est rugueuse,
plus la colonisation de cette surface par des microcolonies est importante (Characklis,
1990). Les surfaces rugueuses sont colonisées de façon préférentielle car les forces répulsives
sont moindres et la surface de fixation est augmentée, grâce à la présence d’aspérités
(Donlan, 2002).
Les micro-organismes se fixent plus facilement à des surfaces hydrophobes et non
polarisées comme le Téflon ou d’autres matières plastiques, que sur des matériaux hydrophiles
comme le verre ou les métaux. La présence de polymères sur un matériau modifie les propriétés
physico-chimiques de sa surface, et a une influence directe sur l’attachement de bactéries à cette
dernière. En effet, la présence préalable sur un biomatériau d’un film protéique comme
le sang, les larmes, l’urine, la salive, le liquide interstitiel et les sécrétions respiratoires
influence l’attachement de bactéries à sa surface, et favorise la formation de biofilms
(Mittelman, 1996).
La nature de ces films protéiques est différente selon les milieux. Prenons l’exemple des
bactéries formant le biofilm de la plaque dentaire. Elles se fixent sur un film protéique, présent
à la surface de l’émail dentaire et composé d’albumine, de lysosymes, de glycoprotéines,
de phosphoprotéines et de lipides (Donlan, 2002).
La présence de films protéiques sur des implants médicaux en contact direct avec un
fluide favorisent la formation de biofilms. Par exemple, les cathéters veineux centraux, en
contact direct avec le sang, sont recouverts de plaquettes, de plasma et de protéines:
albumine, fibrinogène, fibronectine, laminine (Goller, 2008)
3.2 Facteurs liés à l’environnement
La formation et la dispersion d’un biofilm nécessitent des équipements enzymatiques
précis et des entités structurales particulières, dont l’activation dépend de facteurs
environnementaux clefs. On peut citer les facteurs suivants : température, Ph, concentration
en oxygène, concentration en fer, osmolarité, présence d’ions spécifiques, sources de carbone
(Goller, 2008 ; O’Toole, 2000 ; Donlan, 2002 ; Martinez, 2007 ; Fletcher, 1988).
Des bonnes conditions nutritives sont nécessaires aux étapes de formation du biofilm,
alors que les phases de développement tardif sont possibles dans des conditions nutritives moins
bonnes. Ainsi, le type de biofilm dépend des conditions nutritives, ce qui suggère une facilité
de remodelage des biofilms (Clutterbuck, 2007).
17
PARTIE I
Synthèse bibliographique
3.3 Facteurs liés aux cellules constituant le biofilm
La plupart des bactéries sont chargées négativement et présentent à leur surface des
zones hydrophobes. Plusieurs éléments structuraux des bactéries interviennent dans leur
attachement à une surface : flagelles, fimbriae (Donlan, 2002). Les protéines de surface BAP
(Biofilm Associated Proteins) ou LAP (Loosely Attached Proteins) ou WAP (Wall Associated
Proteins) (Duez, 2012).
4. Biofilm et surfaces en milieu hospitalier
Les surfaces inertes à l’hôpital constituent-elles des réservoirs microbiens susceptibles
de contaminer les personnes hospitalisées directement ou indirectement par l’intermédiaire des
dispositifs médicaux ou des mains du personnel (Talon, 1999 ; Lemmen et al., 2001).
La biocontamination des surfaces participe probablement à la survenue de certaines
infections nosocomiales (Hota, 2004). Ce risque dépend du micro-organisme et de sa survie
sur une surface inerte, il n’est pas identique partout dans l’hôpital et dépend de l’usage qui est
fait des locaux (Dettenkofer et al., 2004). Ce mode de transmission, même s’il est difficile à
mettre en évidence
est vraisemblablement une voie de contamination pour les espèces qui
résistent à la dessiccation comme les staphylocoques, les entérocoques ou Acinetobacter
baumannii (Kramer et al., 2006).
Les surfaces sont contaminées soit par contact, soit par sédimentation des microorganismes présents dans l'air. La répartition de cette contamination des surfaces se fait le plus
souvent de manière hétérogène. L'adhérence des bactéries est possible selon l'état de la surface.
Cette adhérence peut s'accompagner de la création d'un biofilm (Carpentier et Cerfo, 1993).
Du fait de conditions de croissance défavorables, certaines bactéries peuvent se miniaturiser
(bactéries naines) (Montfort et Baleux, 1999).
Et sont alors difficiles à mettre en évidence dans les prélèvements (bactéries viables et
non cultivables). D’autres bactéries peuvent prendre une forme sporulée Clostridium difficile
(Fekety, 1981). La chaîne épidémiologique de transmission d'agents infectieux est caractérisée
par un réservoir émetteur et un réservoir récepteur reliés par un mode de transmission (Pelmont,
1993)
18
PARTIE I
Synthèse bibliographique
Figure 06 : Chaine épidémiologique de transmission d’agents infectieux.
(Vale et al., 2006).
5. Pathogénie et micro-organismes impliques
L'environnement hospitalier (l'air, l'eau et aux surfaces sols, murs, mobilier,
équipement, est colonisé par de nombreux micro-organismes qui constituent parfois de
véritables niches écologiques. Ces différents types de micro-organismes peuvent appartenir
aussi bien aux espèces opportunistes (peu ou pas pathogènes) qu’aux espèces strictement
pathogènes.
La flore saprophyte est composée de Bacillus, Micrococcus, Staphylococcus non
aureus, Pseudomonas et divers bacilles à Gram négatif, levures et champignons contaminants.
La flore commensale est composée de germes d'origine humaine comme par exemple
Enterococcus, les entérobactéries ou encore Staphylococcus aureus. Certains germes
pathogènes peuvent aussi contaminer l'environnement à partir d'un réservoir humain comme les
salmonelles, Clostridium difficile, etc.
De plus, l'hôpital est un réservoir de germes ayant acquis un caractère propre à l'hôpital,
en particulier de résistance aux antibiotiques : Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline,
entérobactéries sécrétrices de bétalactamase à spectre élargi, Enteroccocus résistant à la
vancomycine ou encore Pseudomonas aeruginosa résistant à la ceftazidime. L'environnement
immédiat des patients porteurs est en général fortement contaminé par ces micro-organismes
(Boycej et al., 1995 ; Grattard et Pozzetto,1999).
6. Résistance du Biofilm contre les agents antimicrobiens
Pour prévenir les infections nosocomiales et assurer l’hygiène des surfaces en milieu
hospitalier, l’utilisation de traitements nettoyant/désinfectant efficaces est essentielle. Si
l’élimination des cellules à l’état planctonique semble satisfaisante, elle est moindre et
non normalisée dans le cas des cellules sous forme de biofilm. Ces différences d’efficacité
19
PARTIE I
Synthèse bibliographique
peuvent s’expliquer entre autres par les méthodes utilisées pour évaluer l’effet antibactérien
des détergents/désinfectants et des désinfectants. En effet, dans beaucoup de cas les essais
antibactériens sont réalisés sur des bactéries en suspension ou des bactéries déposées et
séchées sur des supports et non sur un véritable biofilm. Or, dans les écosystèmes naturels,
les bactéries se retrouvent la plupart du temps sous forme de biofilm. Sous cet état
physiologique les bactéries présentent des modifications des propriétés de surface, de
morphologie, de potentiel de biosynthèse dont la production importante d’exopolysaccharides
(glycocalix) qui jouent un rôle protecteur contre les substances antibactériennes contenues
dans les produits chimiques et rendent donc leur action plus difficile ( Chihib et al., 2012).
7. Biofilm et système immunitaire
La capacité des bactéries sessiles à résister à la réponse immunitaire de l’hôte favorise
le développement d’infections persistantes. (Hall-Stoodley et al., 2009). Même chez les
individus immunocompétents, les infections liées au biofilm sont rarement résolues par
les mécanismes de défense de l’hôte. (Costerton et al., 1999). Les mécanismes de résistance
aux défenses immunitaires sont mal connus et incluraient (Leid ,2009) :
-Une pénétration limitée des cellules phagocytaires au sein des biofilms et la diffusion médiocre
de leurs molécules bactéricides, bien que certaines études aient prouvé que les polynucléaires
neutrophiles (PNN) soient capables de pénétrer dans cette structure (Leid et al.,2002)
- Le blocage de l’accès des anticorps aux bactéries du biofilm ; ces germes peuvent via des
déterminants antigéniques stimuler la synthèse d’anticorps spécifiques mais ces derniers sont
incapables d’accéder à leur cible.
- Le rôle du QS dans la mise en place d’un programme de résistance aux phagocytes et à leurs
effecteurs bactéricides.
- L’inhibition des propriétés bactéricides des effecteurs des PNN par des molécules concentrées
dans la MEC du biofilm.
- La diminution de la capacité de phagocytose des cellules de l’immunité recrutées par les
composants du biofilm. De même, la réponse phagocytaire étant dépendante de la taille, de la
composition et de la densité des particules in situ, elle peut être inhibée en présence de débris
prothétiques (polyéthylène, ciment…) et de production importante de cobalt (cas des prothèses
avec une interface métal-métal) (Bernard, 2006).On parle de « frustrated phagocytosis »
(Costerton et al., 1999).
20
PARTIE I
Synthèse bibliographique
- Un « Switch génétique » permettant d’augmenter la résistance bactérienne.
- Les cellules phagocytaires libèrent des enzymes ayant peu d’effet sur le biofilm ;
cependant, ces enzymes associées aux complexes immuns formés par les anticorps sont
responsables de lésions tissulaires et de la libération de bactéries sous forme planctonique
assurant la dissémination de l’infection vers un tissu voisin ou à distance. Ce phénomène,
s’il persiste, peut aboutir au descellement de l’implant (KHOURY et al., 1992).
Figure 07 : Présentation schématique de la réponse immunitaire lors d’une
infection liée au biofilm. (Costerton et al., 1999).
8. Mécanisme de résistance du biofilm
Les bactéries vivant au sein du biofilm sont moins sensibles aux antibiotiques et
désinfectants que leurs homologues planctoniques (Bridier et al., 2011 ; Simoes, 2011). Les
concentrations d’antibiotiques nécessaires pour inhiber les bactéries au sein d’un biofilm
peuvent être 10 à 1000 fois plus élevées que celles utilisées pour inhiber les mêmes
bactéries à l’état planctonique (Simoes, 2011). Ainsi, le traitement antibiotique est
généralement efficace contre les bactéries planctoniques libérées du biofilm mais ne permet
pas l’élimination complète du biofilm. Ce phénomène est un élément clé de la persistance
des infections chroniques liées aux biofilms, créant un sérieux problème de Santé publique.
Plusieurs mécanismes sont impliqués :
8.1 Le défaut de pénétration de l’antibiotique
Le premier mécanisme de résistance est lié au défaut de pénétration des agents
antimicrobiens dans les profondeurs du biofilm. Les multiples couches de cellules et les
exopolysaccharides constituent une structure complexe et compacte que les antibiotiques et
désinfectants ont du mal à traverser (Bridier et al., 2011). Dans le cas des petites molécules,
21
PARTIE I
Synthèse bibliographique
cette barrière permet uniquement de ralentir le passage (Lewis, 2001). Pour les molécules
chargées positivement comme les aminosides, la diffusion pourrait être limitée par leur
liaison aux exopolysaccharides de la matrice qui sont chargés négativement (Fux et al.,
2005; Lewis, 2001). De plus, le retard de pénétration des molécules peut aussi favoriser
l’activité inhibitrice des enzymes produites par les bactéries comme les β-lactamases (Fux
et al., 2005; Lewis, 2001). Une diminution significative de la pénétration de β-lactamines,
des glycopeptides et des aminosides a été rapportée mais de tels résultats n’ont pas été toujours
retrouvés ; certains antibiotiques comme les fluoroquinolones, les tétracyclines, la fosfomycine
ou la rifampicine semblent parfois bien pénétrer dans les biofilms (Del Pozo et Patel,
2007; Rodriguez et al., 2007; Singh et al., 2010; Stewart, 2002; Tenke et al., 2006; Zheng
et Stewart, 2002). Ainsi, d’autres mécanismes de résistance doivent intervenir.
8.2 La croissance ralentie des bactéries
Il existe un gradient de sensibilité aux antibiotiques de haut en bas du biofilm
(Fux et al., 2005). En effet, les bactéries au sein du biofilm ont un métabolisme hétérogène :
celles en surface ont un meilleur accès à l’oxygène et aux nutriments, elles synthétisent
plus de protéines et ont une croissance plus active que les bactéries situées en profondeur du
biofilm (Bridier et al., 2011). Ces dernières ont un métabolisme ralenti et un taux de croissance
faible ou nul, elles sont dites en dormance. Or, les antibiotiques sont plus efficaces sur les
bactéries en division. De plus, le manque d’oxygène en profondeur du biofilm réduit
l’activité antimicrobienne des aminosides (Del Pozo et Patel, 2007).
8.3 La réponse des bactéries à un stress
Dans un biofilm, les bactéries subissent des adaptations phénotypiques pouvant mener
à une augmentation de la résistance aux agents antimicrobiens. Ces modifications résultent de
l’expression de gènes spécifiques en réponse aux conditions environnementales. Par exemple,
les bactéries au sein d’un biofilm peuvent augmenter leur capacité d’expression de leur
β-lactamase chromosomique suite à une exposition prolongée aux β-lactamines (Del Pozo et
Patel, 2007). Un autre exemple concerne les entérobactéries synthétisant un facteur sigma
RpoS, sous la dépendance du régulon RpoS, en réponse à différents stress. Ce facteur a un rôle
régulateur clé dans la survie bactérienne et dans la résistance généralisée à différents
stress. Les biofilms à E.coli ayant une délétion du gène RpoS ont une densité plus faible
(Adams et McLean, 1999; Collet et al., 2008).
Les modifications phénotypiques peuvent aussi toucher les cibles habituelles des
bactéries planctoniques, comme la paroi bactérienne, diminuant ainsi l’efficacité des
antibiotiques (Tenke et al., 2006).
22
PARTIE I
Synthèse bibliographique
Par ailleurs, l’induction de l’expression de gènes codant pour les pompes d’efflux,
systèmes permettant aux bactéries d’éliminer des molécules toxiques, pourrait être un autre
mécanisme expliquant la résistance aux agents antimicrobiens mais leur impact n’a pas encore
été clairement défini (Bridier et al., 2011).
8.4 La persistance de bactéries
Une dose croissante d’antibiotique entraine une décroissance initiale du nombre de
bactéries vivantes dans un biofilm, jusqu’à un seuil au-delà duquel l’augmentation des
doses n’augmente plus le nombre de bactéries tuées, car une population de bactéries persiste
quelle que soit la dose administrée (Lewis, 2001). Ce taux de bactéries persistantes serait
plus important dans les biofilms que chez les bactéries planctoniques (Stewart, 2002),
notamment en profondeur du biofilm (Del Pozo et Patel, 2007).
Figure 08 : Trois hypothèses concernant les mécanismes de résistance aux antibiotiques
des biofilms.
(Stewart et al., 2001).
23
CHAPITRE III
Moyens de lutte
contre les biofilms
PARTIE I
Synthèse bibliographique
III.1 La lutte contre les biofilms dans le secteur médical
Le biofilm pose de graves problèmes de santé publique et un impact économique
important. Il est nécessaire de développer des moyens de lutte efficaces. La lutte contre le
biofilm se définit selon deux axes principaux : empêcher sa formation puis, lorsqu’il est présent,
l’éliminer.
1.1 Empêcher la formation de biofilm
Quelques principes fondamentaux sont indispensables à la prévention des infections
sur matériel liées aux biofilms et empêcher sa formation sur les surfaces . Il faut limiter
l’utilisation des dispositifs médicaux au strict nécessaire, les garder en place le moins
longtemps possible, les poser dans des conditions strictes d’hygiène, cependant ces règles
ne sont pas suffisantes et de nombreuses recherches sont consacrées à la lutte contre la
formation des biofilms. Les idées principales sont les suivantes :
1.1.1 Les dispositifs imprégnés de substances hydrophiles
L’adhérence bactérienne dépend fortement des propriétés physicochimiques des
matériaux constituants les dispositifs médicaux implantés, notamment leur hydrophobicité et
les charges présentes à leur surface. Les dispositifs médicaux constitués de polymères
hydrophiles à leur surface permettent de limiter l’adhérence des bactéries (Francolini et
Donelli, 2010).
1.1.2 Les dispositifs imprégnés d’argent ou de substances antimicrobiennes
L’argent limiterait l’attachement et la croissance des bactéries (Zhang et al.,
2011).
Des analyses ont montré que ces systèmes seraient efficaces pour prévenir les
bactériuries lors des sondages de courte durée. Le nitrofurane aurait les même propriétés
(Muzzi-Bjornson et Macera, 2011; Trautner et Darouiche, 2004b). L’argent a également
montré son efficacité dans la prévention de la formation de biofilm pour les dispositifs
intravasculaires mis en place moins de 10 jours (Donlan et Costerton, 2002).
Des sondes urinaires recouvertes d’antiseptique ont également été testées : la
formation de biofilm serait moins importante sur des sondes urinaires recouvertes de
Gendine, un antiseptique constitué de violet de gentiane et de chlorhexidine, que sur des sondes
urinaires en hydrogel imprégnées d’argent et sur des sondes urinaires non recouvertes
d’agent antimicrobien (Hachem et al., 2009).
Les cathéters intravasculaires imprégnés de chlorhexidine et d’argent mis en place
pendant moins de 14 jours ont montré une réduction du risque d’infection d’environ 40 %, mais
des cas de réaction anaphylactique ont été retrouvés avec ce type de cathéter (Trautner
et Darouiche, 2004).
24
PARTIE I
Synthèse bibliographique
1.1.3 Les agents chélateurs
Certains cations métalliques comme le calcium, le magnésium ou le fer peuvent
être impliqués dans le développement et le maintien de la structure de la matrice du biofilm.
Les agents chélateurs déstabiliseraient la structure du biofilm. De plus, certains agents
chélateurs comme l’EDTA (Ethylène Diamine Tétra acétique Acide) ou le citrate de
sodium possèdent également une activité antimicrobienne. Des études ont été menées avec
la lactoferrine, un agent chélateur du fer, dans le cadre des infections urinaires sur sonde mais
de tels dispositifs n’ont pas encore été développés (Donlan, 2011).
1.1.4 L’éthanol
Pour les cathéters intravasculaires, l’utilisation de « verrou antimicrobien » à base
d’éthanol permettrait de limiter les infections liées à ces cathéters. La combinaison de 4 % de
citrate de sodium et de 30 % d’éthanol préviendrait la formation de biofilm par des
souches cliniques de E. coli pendant 72 heures (Donlan,2011).
1.2 Elimination des biofilms
Une fois le biofilm formé, il est très difficile de l’éliminer. Dans le cadre des infections
associées à un dispositif invasif, la réussite du traitement est très souvent conditionnée
par l’ablation du dispositif. Cependant, l’antibiothérapie à long terme est nécessaire lorsque
le dispositif ne peut être retiré. Des alternatives sont en cours de recherche.
1.2.1 L’antibiothérapie
Les biofilms sont caractérisés par une résistance aux antibiotiques élevée. Les
antibiotiques sont surtout efficaces pour ralentir la progression de la formation de biofilm en
éliminant les bactéries planctoniques libérées et en limitant l’activité métabolique des bactéries
en surface (Tenke et al., 2006). Les molécules qui pénètrent bien dans le biofilm telles
que les fluoroquinolones et la rifampicine sont plus efficaces (Donlan, 2011).
Une étude a également montré que l’association amoxicilline-acide clavulanique
pénètre bien dans le biofilm (50 % de la concentration initiale après 1 heure d’incubation, 60 à
70 % après 6 heures), de même que la fosfomycine et la ciprofloxacine mais plus lentement. Le
cotrimoxazole a en revanche une pénétration beaucoup plus réduite (Rodriguez-Martinez et
al. 2007).
D’autre part, les antibiotiques qui inhibent la synthèse de la paroi bactérienne, comme
les glycopeptides, sont peu efficaces sur l’élimination des biofilms car de nombreuses
bactéries ont un taux de croissance ralentie. Les macrolides ont montré leur efficacité
dans la réduction des exopolysaccharides du biofilm : ils favorisent alors la pénétration
des autres antibiotiques (Donlan, 2011). De nouvelles molécules comme le ceftobiprole, une
25
PARTIE I
Synthèse bibliographique
céphalosporine de 4ème génération, sont à l’étude (Simoes, 2011). Cependant, l’antibiothérapie
reste trop peu souvent efficace et ne doit pas remplacer le retrait du dispositif lorsque cela est
possible (Donlan, 2011).
1.2.2 Cibler la matrice exopolysaccharidique :
La matrice exopolysaccharidique est essentielle pour la survie du biofilm.
Les
substances capables de dépolymériser, dissoudre ou d’empêcher la synthèse de cette
matrice
vont permettre l’exposition des micro-organismes du biofilm aux agents
antimicrobiens (Del Pozo et Patel, 2007). En règle générale, la matrice est composée de
polysaccharides et de protéines associés à des lipides et des acides nucléiques, mais cette
composition est variable, qualitativement et quantitativement, en fonction des souches et des
conditions de croissance. Par exemple, la cellulose est un composant crucial dans la matrice
extracellulaire de E. coli, et le poly-N-acétylglucosamine est le composant majoritaire des
biofilms à Staphyloques. En fonction de la composition des biofilms, différentes enzymes
sont utilisables comme les protéases, cellulases, polysaccharide dépolymérases, alginate
lyases, dispersin B ou DNAse (Bridier et al., 2011). Les biofilms étant souvent constitués
de plusieurs espèces, des formulations contenant plusieurs enzymes semblent fondamentales
pour une stratégie de contrôle efficace (Simoes, 2011). Certains bactériophages peuvent aussi
produire des enzymes comme la polysaccharide dépolymérase qui peuvent dégrader la
matrice des biofilms (Donlan, 2011).
1.2.3 Cibler les bactéries persistantes
Le développement de substances capables de détruire la population bactérienne
persistante en profondeur du biofilm pourrait être une nouvelle approche thérapeutique. Les
gènes responsables de ce phénotype persistant pourraient également servir de cible. Ces
inhibiteurs de bactéries persistantes seraient combinés à un traitement antimicrobien
conventionnel pour tenter d’éradiquer les biofilms (Del Pozo et Patel, 2007).
1.2.4 Inhiber le quorum sensing
Pour de nombreuses espèces, le quorum sensing joue un rôle significatif dans la
persistance du biofilm. L’utilisation de molécules interférant avec les voies de signalisation du
quorum sensing perturberait l’architecture du biofilm et ainsi l’établissement du processus
infectieux. Les furanones sont des inhibiteurs potentiels du quorum sensing chez les
bacilles à Gram négatifs (Francolini et Donelli, 2010). Une étude a testé l’effet
d’inhibiteurs du quorum sensing sur des biofilms à P. aeruginosa et S. aureus formés in vivo
et in vitro. Associé à un traitement antibiotique, ces inhibiteurs pourraient améliorer la
sensibilité des bactéries au sein des biofilms à cet antibiotique (Brackman et al., 2011).
26
PARTIE I
Synthèse bibliographique
1.3 Axes de recherche actuels sur les biofilms
Plusieurs recherches portent sur la mise au point de procédés physiques: champs
électriques ou magnétiques pulsés, UV, laser, ultrasons, lumière pulsée, ionisation, plasmas
non thermiques…. ou chimiques: emploi de désinfectants comme l’eau oxygénée, l’eau de
javel, le chlorure de benzalkonium, l’acide peracétique (PAA), mais ces traitements
entraînent aussi l’apparition de résistance chez certains microorganismes s’ils ne sont pas
appliquées pendant des temps bien plus longs que pour éliminer des cellules planctoniques. Une
conclusion s’impose : un seul de ces moyens arrive rarement à bout du problème.
Un traitement antibiotique, là aussi, un seul antibiotique arrive rarement à bout d’un
biofilm. L’action combinée de deux antibiotiques est souvent nécessaire pour éradiquer un
biofilm en raison des différences de métabolisme entre les sous-populations bactériennes,
différences générées par la position des bactéries dans l’épaisseur du biofilm.
1.3.1 Les extraits de plantes au secours des cliniciens
De nombreuses molécules d’origine végétale (contenues en particulier dans les
huiles essentielles) permettent un contrôle du développement bactérien en biofilm. C’est
le cas avec :
- l’extrait d’ail
- le carvacrol, un terpène naturel extrait du thym et de l’origan
- le casbane diterpène du Croton nepetaefolius
- la thymoquinone de la graine de Nigella sativa
- Des huiles essentielles (eucalyptus, théier...)
- L’α-terpinéol,
- Des dérivés naphtalènes
Employées en synergie avec des antibiotiques, ces molécules augmentent l’efficacité de
ces derniers comme cela a été montré in vitro sur des biofilms de Pseudomonas aeruginosa
traités à la tobramycine.
1.3.2 La lutte biologique contre les biofilms
Certaines bactéries flagellées péritriches (du genre Bacillus par ex.) sont à même de
creuser la matrice d’un biofilm, facilitant ainsi l’accès de molécules antibiotiques à la base du
biofilm ou d’enzymes dégradant la paroi bactérienne (par ex : la lysostaphine, une
endopeptidase spécifique de la paroi de S. aureus).
Des cellules nageuses de Bacillus (B.licheniformis, B.subtilis, B.thuringiensis) sont
capables de former des pores dans un biofilm de S.aureus, E.faecalis, Yersinia enterolitica,
27
PARTIE I
Synthèse bibliographique
P.aeruginosa ou Listeria monocutogenes. L’infiltration de ces bactéries à la base du
biofilm sensibilise les cellules aux antimicrobiens et aux enzymes lytiques. (A.Houry et
al.2012)
Figure 09 : Perforation du biofilm par des bactéries (Houry et al., 2012)
1.3.3. Le retour de la phagothérapie
Dans les années 1920-1930 plusieurs microbiologistes se sont intéressés au pouvoir
lytique des bactériophages (virus se répliquant en grand nombre dans une bactérie qui finit par
lyser) pour soigner des épidémies. L’apparition des antibiotiques dans les années 40 a supplanté
l’utilisation de phages sauf à l’Est du rideau de Fer. En effet, contrairement aux phages dont la
spécificité est assez étroite, les antibiotiques, du moins dans un premier temps, permettaient de
traiter des espèces bactériennes de genres très différents. L’émergence de nombreuses
résistances aux antibiotiques remet à l’honneur la phagothérapie et en particulier les
caudovirus (photo ci-dessus) pour lutter ou compléter d’autres modes d’action contre les
biofilms.
Un bactériophage adopte soit un cycle de vie lysogénique (s’intégrant dans le
chromosome de la bactérie hôte et étant répliqué en même temps que ce dernier) soit un cycle
lytique au cours duquel de très nombreuses particules de virions seront formées, encapsidées et
libérées de la cellule hôte dont la paroi sera détruite. La lysogénie du phage ne présente pas
d’intérêt pour la thérapie et constitue même un risque de transmission de marqueurs acquis dans
des bactéries résistantes aux antibiotiques. Tout comme il est intéressant de combiner des
moyens physiques ou chimiques avec des antibiotiques pour venir à bout d’un biofilm
installé, la combinaison d’un phage et d’un antibiotique permet à ce dernier d’atteindre
sa cible. En effet, de nombreux phages codent pour des glycanases qui s’attaquent à la matrice
polysaccharidique, réduisent son épaisseur et permet la progression à la fois du phage et de
l’antibiotique vers l’intérieur du biofilm (Duez, 2012)
28
PARTIE II
Travail
Expérimental
PARTIE II
Travail Expérimental
1. Matériel
1.1 Souches bactériennes
La totalité des 25 souches, objet de notre travail, a été isolée entre le 15 mars et 30
avril et à partir des différents services du CHU de Mohamed Boudiaf-Ouargla « Réanimation
et Hémodialyse ».
1.2 Milieux de culture
1.2.1 Milieux de culture liquides
 Bouillon cœur cervelle (BHIB) (Merck)
 Bouillon nutritif (BN) (Fluka)
1.2.2 Milieux de culture solides
 Gélose Chapman (Merck)
 Gélose nutritive (Fluka)
 Mueller Hinton
(Fluka)
 Gélose au sang
1.3 Tests biochimiques
 Eau oxygénée à 10 volumes ;
 Milieu de Citrate de Simmons ;
 Milieu Clark et Lobs ;
 Milieu TSI ;
 Milieu King A et King B;
 Milieu Mannitol mobilité ;
 Bouillon Cœur-cervelle
1.4 Réactifs
-Eau physiologique stérile ;
-Violet de Gentiane ;
-Lugol ;
-Alcool 90° ;
-Fuchsine ;
-Réactif de Kovac ;
-Urée-Indole ;
-Eau distillée ;
-Rouge de méthyl ;
-VP I, VP II ;
-Huile de paraffine ;
29
PARTIE II
Travail Expérimental
-Eau physiologique stérile.
2. Méthode
2. 1 Origine de prélèvement
Notre stage s’est déroulé, en période discontinues, du 15 mars 2015 au 30 avril 2015, les
prélèvements ont été effectués à l’hôpital, au niveau des deux services :

Service hémodialyse : il comprend :
Nombre de salle 06 :
-bureau du médecin chef
-les vestiaires
-la salle d’attente des patients
-la salle d’épuration d’eau
-Deux salles de dialyse :
-Une salle d’urgence avec un seul lit
-Une grande salle mixte comprenant 6 lits
- Grand hall qui porte 8 lits
Nombre de lits 15

Service de réanimation : il comprend
Nombre de salle 07 :
-la cuisine
-les vestiaires séparés hommes-femmes
-bureau du médecin chef
-sanitaires hommes et femmes
-bureau de chef de service
-bureau de secrétariat
-les chambres des patients :
-Huit Chambres :
-six chambres individuelles (total 6 lits)
-deux grandes chambres dont chacune comprennent 3 lits.
Nombre de lits 12
30
PARTIE II
Travail Expérimental
2.2 Prélèvements
Les prélèvements de surfaces telles que (appareils et objets, sol, mur …) sont
effectués à l’aide d’un écouvillon stérile humidifié à l’eau distillée stérile et on a fait passer
l’écouvillon en stries parallèles rapprochées, en faisant tourner légèrement l’écouvillon
mouillé. On répète l’échantillonnage de la même zone par des stries perpendiculaires aux
premières. Sans oublié de noter nos échantillons. Celui-ci est acheminé rapidement (moins
de 2 heures) au laboratoire dans son étui de protection stérile pour être déchargé
successivement sur la surface des milieux utilisés dans notre étude.
2.3 Isolement et purification
A proximité du bec bunsen, on utilise la méthode de l’écouvillonnage c’est-à-dire
ensemencé avec l’écouvillon directement dans les trois milieux (Chapman, Gélose au sang,
Hektoen). Ensuite incubé les boites à 37° pendant 24H à 48H. Afin de confirmer la pureté
des souches, nous avons effectué des repiquages successifs en alternant milieu liquide et
milieu gélosé sélectif.
2.4 Identification
L’identification comporte une série d’étape, se succédant le plus souvent dans un
ordre déterminé ; les souches isolées ont été identifiées par des techniques microbiologiques
standards. Les résultats obtenus au cours de chaque étape permettent l’orientation des
démarches ultérieures.
3 Test d’identification :
a) Réalisation de la coloration de Gram :
1-Mettre une goutte d’eau distillée sur une lame, puis choisir et prendre une colonie bien
isolée dans la boite pétrie et l’étalée sur la lame .
2-Fixation par la chaleur : la lame est passée sur le bec bunsen jusqu’au séchage de l’eau
distillée.
Pour l’identification des germes, la coloration des Gram est l’étape clé dans notre
travail, cette étape de l’examen directe est essentiel pour apprécier la présence et a
morphologie des germes et permet de classer les bactéries en deux grandes catégories :
-Les bactéries « Gram positif » : qui gardent leur coloration violette après décoloration par
l’alcool.
31
PARTIE II
Travail Expérimental
-Les bactéries « Gram négatif » : qui décolorées par alcool, sont teintées par la fuchsine et
apparaissent roses.
b) Identification par galerie biochimique classique :
Cette méthode comporte une série d’étapes, se succédant le plus souvent dans un ordre
déterminé : les résultats obtenus au cours de chaque étape permettent l’orientation des
démarches ultérieures.
-Caractères culturaux sur les milieux d’isolement usuels.
-Etude de la respiration.
Recherche du type respiratoire :
-On utilise le milieu gélose viande-foie qu’on régénère pendant 30 minutes au bain Marie.
-Après refroidissement à 40°C, on ensemence les tubes par piqûre centrale à l’aide d’une
-pipette Pasteur et l’on remonte par des stries circulaires :
-Une croissance sur toute la hauteur du tube les bactéries aéro-anaérobies
-Une croissance en haut du tube pour les bactéries aérobies strictes.
Recherche de la catalase :
La catalase (Ferro porphyrine de poids moléculaire élevé) à la propriété de
décomposer l’eau oxygénée avec dégagement d’oxygène. C’est l’action directe de l’enzyme
qui est mise en évidence dans la masse bactérienne.
On prend une goutte d’eau oxygénée (H2O2) à 10 volumes qu’on dépose sur une lame
avec une colonie bien distincte de culture jeune de 24H, le dégagement immédiat de bulles
d’oxygène exprime la présence d’une catalase.
H2O2
H2O + ½ O2
Recherche de l’oxydase :
Le test d’oxydase est l’étape clé dans cette identification et cela afin de différencier
deux grands groupes de bactéries : les Entérobactéries et les Pseudomonas.
L’oxydase des autochromes assure la fixation de l’oxygène moléculaire sur les
cytochromes réduits, ainsi :
-Si le test est positif, il y’a apparition d’une coloration violette au niveau du disque qui est
due à la formation d’indophénol. Ce résultat nous oriente vers la famille des
Pseudomonadaceae.
-Si le test est négatif, cela nous oriente vers les entérobactéries.
32
PARTIE II
Travail Expérimental
Recherche de la Coagulase :
-Coagulase libre
C’est une protéine qui prouve qu’il y a coagulation du plasma humain, elle n’est
sécrétée que par les staphylocoques pathogènes (S.aureus), La détection de cette coagulase
s’effectue en ajoutant dans un tube à hémolyse 0,5 ml de plasma humain et 0,5 ml d’une
culture de staphylocoques de 24h, le mélange est incubé à 37° pendant 4 à 24h. Un test positif
se traduit par la formation d’n coagulum.
-Coagulation liée
C’est une coagulase insoluble appelée clumping factorielle se lie au fibrinogène, elle
est mise en évidence sur lame par contact de la souche avec des hématies de mouton. Un
résultat positif se manifeste par l’apparition d’une agglutination 5 à 20 secondes plus tard.
La production de pigments :
Inoculer un tube de milieu King A et un autre de King B en faisant un strie médiane
à la surface de la gélose avec une culture prise dans un bouillon ou d’une gélose, puis incuber
à 30°C pendant 1 à 4 jours.
-Le milieu King A
Permet de mettre en évidence la pyocyanine produite par le Pseudomonas aeruginosa
(qui colore le milieu de culture en bleu et vert).
-Le milieu King B
Permet de mettre en évidence le pyoverdine produite par le bacille pyocyanique et
autres Pseudomonas (qui colorent le milieu de culture en vert fluorescent).
Test du citrate de Simmons :
L’utilisation du citrate comme seule source de carbone est mise en évidence par la
réalisation d’n ensemencement en surface sur le milieu citrate de Simmons.
Après incubation pendent 1 à 5 jours, une réaction positive se traduit par une alcalinisation
du milieu en le faisant virer au bleu.
Test mannitol mobilité :
Le test permet de tester d’une part la dégradation du mannitol et d’autre part la
mobilité de la souche. Le milieu mannitol-mobilité contient le rouge de phénol comme
indicateur coloré de pH, l’ensemencement est réalisé par piqûre centrale.
La dégradation du mannitol se traduit par une acidification du milieu qui fait virer
l’indicateur de pH au jaune, ce changement de couleur permet également de localiser les
bactéries dans le tube et de ce fait évaluer indirectement leur pouvoir d’envahissement et par
conséquent leur mobilité.
33
PARTIE II
Travail Expérimental
Recherche des produits de fermentation du glucose :
Le milieu utilisé est le milieu Clarke et Lobs, on ensemence 5 ml de ce milieu avec le
germe à étudier. Incuber à 37°C pendant 24h puis additionner les réactifs de Vosages
Proskauer.
-Si la souche étudiée produit de l’acétone, la présence de ce métabolisme se manifeste par
l’apparition d’une coloration rose en surface, pouvant diffuser dans le milieu.
Test des trois sucres à identifier : (Milieu TSI)
On réalise un ensemencement par stries sur la pente et par piqûre centrale dans le
culot. Le milieu permet de tester avec ou sans production de gaz, l’utilisation du glucose,
saccharose et lactose par le virage du rouge de phénol au jaune et la production d’H2S par la
souche qui se traduit par un dépôt noire de fer, la lecture se fait au bout de 24h d’incubation
à 37°C.
Recherche de la production d’indole :
Ajouter quelques gouttes du réactif de Kovacs, après 24h, à une suspension dense en
milieu urée-indole. La présence d’indole révèle la dégradation du tryptophane se traduisant
par l’apparition d’un anneau rouge en surface.
Recherche de l’uréase et du tryptophane désaminase :
A partir d’une culture pure, on ensemence une colonie sur le milieu urée-indole, puis
on incube à 37°C pendant 18h.
La présence de l’uréase se traduit par une alcalinisation du milieu d’où une coloration
rose-rouge. La désamination du tryptophane se manifeste par une coloration brune après
l’adjonction de perchlorure de fer.
34
PARTIE II
Travail Expérimental
Résultats et discussion
1. Résultat :
On a réalisé 16 Prélèvements, 9 dans le service d’hémodialyse, 7 dans le service de
réanimation : sol, lavabo, appareil de dialyse
Tableau 03 : Répartition des germes selon le Gram.
Souche
Gram +
Gram Totale
Nombre des souches
13/25
12/25
25
Pourcentage
52%
48%
100%
Gram + 13/25
48%
Gram - 12/25
52%
Figure 10 : Répartition des germes selon le Gram
On signale la prédominance des bactéries à Gram positif avec un taux des (52%)
par rapport aux bactéries Gram positif (48%).
Tableau 04 : Répartition des prélèvements effectués dans le service de Réanimation
Lit
Nombre
Nombre des
Pourcentage %
de
souches
Gram(-) Gram (+)
souches Gram(-) Gram(+)
04
01
03
12.5% 37.5%
Chariot
02
00
02
00.00% 25%
Tablier
Total
02
08
01
02
01
06
12.5%
25%
Nature de
prélèvement
Surface
Site de prélèvement
35
12.5%
75%
PARTIE II
Travail Expérimental
Tableau 05 : Répartition des prélèvements effectués dans le service d’hémodialyse
Nature de
prélèvement
Surface
Site de prélèvement
Nombre
Nombre des
des
souches
souches Gram(-) Gram(+)
Mur
Armoire
Lavabo
Chariot
Appareil
Total
02
05
03
05
02
17
01
02
02
02
02
09
01
03
01
03
00
08
Pourcentage %
Gram(-) Gram (+)
5.88%
11.76%
11.76%
11.76%
11.76%
52.92%
5.88%
17.64%
5.88%
17.64%
00.00%
47.04%
2. Discussions
Du 15 mars 2015 au 30 avril 2015, un total de 16 prélèvements a été effectué dans les
services : d’hémodialyse et de réanimation, à l’hôpital Mohamed Boudiaf-Ouargla et cela
en période d’aménagement, touchant différentes surfaces : sol, mur, lavabo, armoire,
chariot, appareil de dialyse, lit et blouse afin d’avoir une appréciation générale de l’écologie
hospitalière propre à chaque service concernée par notre étude
Les résultats de l’isolement place les Staphylocoques en tête des germes qui
colonisent l’environnement hospitalier plus précisément les SCN. A la différence de
S.aureus, S.epidermidis peut adhérer à des polymères inertes sans interaction intermédiaire
avec des molécules de l’hôte (Maira-Litran et al., 2002) ce qui peut expliquer la
prédominance. Mettre vos résultats Une molécule de polysaccharide capsulaire, appelé
polysaccharide adhésine, semble influer sur l’attachement à la surface nue. Lorsque la
surface est recouverte d’une couche de protéines, S.epidermidis interagit avec lui grâce à
des molécules de surface différentes (Vuong et al., 2000).
À la lecture de nos résultats nous constatons que les bacilles à Gram positif (Bacillus sp)
sont présents dans la majorité des prélèvements et par conséquent leur présence pourrait
constituer un marqueur d’efficacité de la technique pour mettre en évidence les bactéries à
partir des surfaces.
En effet, ces bactéries omniprésentes dans notre environnement semblent être peu
accessibles au bionettoyage, probablement par leur capacité à sporuler, et seront donc quasi
constamment retrouvées dans l’environnement.
La mise en évidence des Staphylocoques issues des flores cutanées humaines constitue par
leur présence un bon reflet de l’activité humaine dans les locaux.
36
PARTIE II
Travail Expérimental
Notre étude montre l’importance d’effectuer des prélèvements bactériologiques, ils
ont un
intérêt pédagogique indéniable pour faire prendre conscience de la contamination
bactérienne ou fongique des surfaces. Ils permettent de rechercher un réservoir microbien à
l’origine de cas groupés d’infection ou d’épidémie, même s’il est souvent difficile de
conclure quant au rôle de l’environnement dans la genèse de l’infection. Enfin, les
prélèvements microbiens des surfaces peuvent permettre d’évaluer l’impact de nouvelles
mesures de nettoyage, de désinfection ou d’hygiène des mains par exemple (CDC, 2003)
37
CONCLUSION
Conclusion
Ce travail nous a permis de montrer que sur un totale de 16 prélèvements effectués
dans les services de réanimation et d’hémodialyse du CHU de Ouargla, 13 étaient positifs.
Ces résultats nous permettent d’évaluer et d’approcher la définition de critère de
qualité d’un service de soins. La surveillance de la qualité d’hygiène et d’asepsie de
l’environnement hospitalier reste un objectif prioritaire des services à grand risque afin de
croitre la crédibilité de la structure hospitalière et de diminuer les infections nosocomiales.
Après analyse bactériologiques des différents prélèvements réalisés, 13 souches de
Staphylocoques ont été isolées, suivi de Nessiria sp et des bacilles Gram +.
Il est nécessaire de poursuivre les recherches pour élucider la nature et la physiologie
des microbes sur les surfaces de l'hôpital, en particulier la prévalence et la composition des
biofilms qui informera sur de nouvelles approches pour le nettoyage et la désinfection de
l'hôpital, y compris les surfaces nouvelles qui réduisent la fixation microbienne et améliorent
le détachement microbien, et les méthodes pour augmenter l'activité des biocides contre les
microbes attachés aux surfaces tels que les bactériophages et des peptides antimicrobiens.
Une observation rigoureuse des règles d’hygiène et d’aseptise, le facteur décisif est le
personnel de l’hôpital, l’infection n’est pas maîtrisée par de folle dépenses ni par un liquide
magique ; mais elle peut l’être par les personnes qui mettent en œuvres une méthode,
impliquant connaissance, habilitée application, patience, effort et attention opiniâtre aux
détails de l’hygiène hospitalière.
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ANNEXES
ANNEXE I
Composition des milieux utilisés
Sérum physiologique
Chlorure de Sodium
Eau distillée qsp
9g
1000 ml
Milieu de croissance et d’isolement :
Bouillon nutritif : en g/l (Glossaire des milieux ,2002)
Peptone
Extrait de bœuf
Eau distillée
5,0g
3,0g
1.0l
pH : 6.8
Gélose Chapman : en g/l (glossaire des milieux ; 2002)
Peptone
Extrait de viande
Mannitol
NaCI
Agar
Rouge de phénol
11
1
10
75
15
0,025
pH : 7.4
Gélose au sang : et à l’azide de sodium
(Marchal,1982)
Poly peptone
Extrait de viande de bœuf
Chlorure de sodium
Azide de sodium
Gélose
10
3
5
0,2
15
pH : 7.2
Gélose Mc Conkey : (en g/L)
(Marchal, Bourdon, Richard, 1982)
Peptone caséine
Peptone de viande
Lactose
Sels biliaires
NaCl
Rouge neutre
Cristal violet
Agar
pH : 7.1
17
3
10
1,5
5
0,03
0,001
13,5
ANNEXE I
Milieux urée — indole : (diagnostics pasteur, 1987)
Le milieu est utilisé pour l'identification de l'activité uréasique.
Tryptophane
Phosphate mono potassique
Phosphate dipotassique
Chlorure de sodium
Urée
Alcool à 5%
Rouge de phénol
Eau distillée qsp
3g
1g
1g
5g
20g
10ml
2,5ml
1000ml
Le milieu est commercialisé par l'institut Pasteur d'Alger.
Gélose viande - foie en (g/I) : (Marchal, 1982)
Base viande — foie
Glucose
Agar
pH: 7.4-7.6
Milieu de King A :
30
2
6
(Marchal, 1982)
Peptone de gélatine
20
Glycérol
10
Sulfate de potassium anhydre
10
Chlorure de magnésium anhydre
1,4
Gélose (Agar)
15
pH: 7.2
Milieu de King B :
(Marchal, 1982)
Proteose peptone n°3 Polypeptone (BBL) 20
Glycerol
10
Phosphate bi potassique anhydre
1.5
Sulfate de magnésium (7 H20)
1.5
Gélose (Agar)
15
pH : 7.2
Gélose au citrate de simmons en (g/I) : (Glossaire des milieux, 2002)
Chlorure de sodium
5,0g
Sulfate de magnésium (Mg S04, 7 H2O) 0,2g
Phosphate d'ammonium (NH4, H2PO4) 1,0g
Phosphate dipotassique (K2, HPO4)
1,0g
Citrate de Sodium (Na3C6 H5 07, 2H20) 2,0g
Bleu de bromothymol
0,8g
Gélose
15,0g
Eau distillée
1,0lg
pH : 6,8 ±0,2
ANNEXE I
Milieu mannitol - mobilité en (g/I) : (Marchal, 1982)
Peptone trypsique de viande
Agar
Mannitol
KNO3
Gouge de phénol à 1%
20g
4g
2g
1g
4ml
pH : 7,6 - 7,8
Bouillon de Môller en (g/I) : (Marchal, 1982)
Peptone papsique de viande
Extrait de viande
Bromocresol pourpre
Ronge de crésol
Glucose
Pyridoxal
pH : 6
5
5
0,01
0,005
0,5
0,005
Milieu de Clark et lubs :
Peptone trypsique ou polypeptone
Glucose
Phosphate bi potassique
pH : 7
5à7
5
5
Gélose glucose - lactose - saccharose — H2S: (Marchal, 1982)
Ou gélose aux trois sucres et au fer, ou TSI
Extrait de viande de bœuf
Extrait de levure
Peptone
Chlorure de sodium
Citrate terrique
Thiosulfate de sodium
Lactose
Glucose
Saccharose
Rouge de phénol
Agar
pH : 7.4
3g
3g
20g
5g
0.3g
0.3g
10g
1g
10g
0.05g
12g
Gélose nutritive (en g/1) (glossaire des milieux 2002)
Peptone
5.0 g
Extrait de bœuf
3.0 g
Gélose
15.0 g
Eau distillée
1.0 l
pH : 6,8 ±0,2
ANNEXE II
Résultats de l'identification des micro-organismes dans le service de Réanimation et
Hémodialyse CHU d’Ouargla :
Tableau 06 : Résultat de l'identification des 13 souches de Staphylococcus isolées à partir
des surfaces
Souche
Tests
Coagulase
Réanimation
S1
-
S2
-
S3
-
S4
-
Hémodialyse
S5
-
S6
-
S7
-
libre
S8
S9
S10
-
-
-
Catalase
Fermentation
du
mannitol
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
+
-
+
+
+
+
-
+
+
+
Tableau 07 : Souche et leur indice
Souches
Indice de la souche
S1
Armoire Hémo Rp4
S2
Chariot Hémo Rp5 G
S3
Chariot Hémo Rp5 P
S4
Mur Hémo
S5
Chariot Réa G
S6
Chariot Réa P
S7
Lit 03 Réa
S8
Lit 03 Réa Rp2
S9
Tablier Réa Rp4
S10
Lit 05 Réa
ANNEXE II
Tableau 08 : sites de prélèvements dans les services d’hémodialyse et de réanimation
Hémodialyse
service
site de prélèvement
résultat de la
culture
nombre des
souches
Lavabo
culture
polymicrobienne
3
Armoire
culture
polymicrobienne
5
Chariot
culture
polymicrobienne
5
Appareil de dialyse
culture
polymicrobienne
culture stérile
2
culture
polymicrobienne
2
Mur
Mur
culture stérile
culture
polymicrobienne
/
2
Plateau
culture
polymicrobienne
3
+
Champignon
Radiographie
culture
polymicrobienne
Lavabo
Lit n°03
culture stérile
culture
polymicrobienne
culture
polymicrobienne
culture
polymicrobienne
3
+
Champignon
/
2
Sol avant le
nettoyage
Sol après le
nettoyage
Réanimation
Tablier
Chariot
/
2
5
+
Champignon
Lit n°05
culture
polymicrobienne
2
Sol
Culture
polymicrobienne
2
+
Champignon
ANNEXE III
Photos réalisées
Photo 01 : Aspect des colonies des Staphylococcus sur milieu Chapman.
Photo 02 : Aspect des colonies de Staphylococcus sur milieu gélose au sang.
ANNEXE III
Photo 03 : Aspect des colonies de Bacillus Sp sur milieu gélose au sang
ANNEXE III
Photo 04 : Coloration de Gram (objectif x100)
Photo 05 : production de catalase par Cocci Gram positif
Photo 06 : Observation du test coagulase libr
Résumé :
Pendant longtemps les bactéries ont été étudiées sous forme planctonique en culture liquide en
tant que cellules libres, alors que paradoxalement dans la nature la majorité d’entre elles se trouvent
sous forme du biofilm. Les biofilms sont retrouvés dans l’environnement hospitalier et colonisant le
matériel médical, les surfaces humides, sèches au niveau des matelas, du sol des blouses …...
La lutte contre cette forme de vie est difficile, car les bactéries organisées de cette façon
résistent aux antibiotiques et aux antiseptiques classiques. Une des clefs de cette redoutable
caractéristique tient aux systèmes de communication utilisés par les micro- organismes des biofilms.
Les bactériologistes mettent peu à peu au jour les mécanismes moléculaires de ces biofilms, et
comprennent comment, de l'organisation elle-même, naît la résistance des micro-organismes. Avec
ces mécanismes élucidés, ils pourront concevoir des substances, à usage thérapeutique ou industriel,
qui interféreront avec les signaux de transmission et limiteront les dégâts dus à ces biofilms.
Mots clé : biofilm, agent infectieux, environnement hospitalier, surface, contamination, désinfection.
:‫ملخص‬
‫ يف حني أن املفارقة يف طبيعة الغالبية مهنم يف‬،‫لفرتة طويةل اكنت دراسة البكترياي يف شلك العوالق يف وسط زراعي سائل كخالاي احلرة‬
... ‫ املزئر‬،‫ والرتبة‬،‫ والسطح اجلافة يف الفراش‬،‫ والرطب‬،‫ مت العثور عىل الغش ية احليوية يف بيئة املستشفى وتس تعمر املعدات الطبية‬.‫شلك بيوفيمل‬
.‫ لن البكترياي اليت نظمت يف هذه الطريقة يه مقاومة للمضادات احليوية واملطهرات التقليدية‬،‫ماكحفة هذا الشلك من أشاكل احلياة صعب‬
‫ علامء املكروبيولوجيا يقومون‬.‫ومن السامت الرئيس ية لهذا هائل حتمل أنظمة االتصاالت اليت تس تخدهما الاكئنات احلية ادلقيقة من الغش ية احليوية‬
‫ وبفضل هذه الآليات‬.‫ تودل مقاومة الاكئنات ادلقيقة‬،‫ وفهم كيف من تنظميها اذلايت‬،‫تدرجييا ابلكشف عن الآليات اجلزيئية لهذه الغش ية احليوية‬
‫ ميكهنا أن تطور موادا لالس تخدام العاليج أو الصناعي اليت من شناها أن تتدالل م ارسال اشارات واحلد من الرضار النامجة عن مثل هذه‬،‫املوحضة‬
.‫الغش ية احليوية‬
‫ التطهري‬،‫ وتلوث السطح‬،‫ بيئة املستشفى‬،‫ وكيل املعدية‬،‫ بيوفيمل‬:‫اللكمة املفتاحية‬
Abstract:
For a long time the bacteria were studied in planktonic form in liquid culture as free cells,
while paradoxically in nature the majority of them are in the form of biofilm. Biofilms are found in
the hospital environment and colonizing medical equipment, wet, dry surfaces at the mattress, soil,
gowns...
The fight against this form of life is difficult because the bacteria organized in this way are
resistant to antibiotics and conventional antiseptics. A key feature of this formidable holds the
communications systems used by microorganisms of biofilms.
Bacteriologists are gradually uncover the molecular mechanisms of these biofilms, and
understand how the organization itself, born the resistance of microorganisms. These mechanisms
elucidated, they can develop substances for therapeutic or industrial use that will interfere with the
transmission of signals and limit the damage from such biofilms.
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Keyword : biofilm, infectious agent, hospital environment,
surface contamination, disinfection.
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