H.Med Correction :Maths II (Mini-concours Ipest :2015) Partie 1 : Matrices de permutation 1. Soit 2 Sn ; et M = (mij )1 i;j n ; alors mij = i ; (j) ; de plus les colonnes de M forment une b.o.n de Rn (c’est la base canonique), donc M 2 O (n) : 2 Sn : Si on note f l’endomorphisme de Rn qui envoie ei sur e 2. Soit (i) alors M = mat (f ) : Ainsi (e1 ;::;en ) M 1M 2 1 f 1 2 z }| { = mat (f 1 ) mat (f 2 ) = mat @f 1 f 2 A = M (e1 ;::;en ) (e1 ;::;en ) (e1 ;::;en ) 0 de plus, si M = In alors f = Id c’est à dire 8i 2 [[1; n]]; e (i) 1 2 = ei c’est à dire s = Id 3. Comme P = Im ' alors P est un sous groupe de O(n) et puisque ' est injective alors P = Im ' est isomorphe à Sn : D’ou Card (P) = n!: 4. f(M )k ; k 2 N g P Partie 2 : Matrices magiques 1. Soit 2 Sn ; et M 2 P; alors M = n X i ; (j) i ; (k) 1 i;j n : Soit i 2 [[1; n]]; alors =1 k=1 car (k) prend la valeur i une unique fois. De même n P k ; (i) = 1: k=1 2. On a H est un hyperplan vectoriel de Rn et X0 2 = H alors H V ect (X0 ) = Rn : (cours) 1 3. Supposons que M = (mij ) est magique. Alors M X0 = s (M ) X0 et donc D est stable par M . de plus H = D? (pour le produit scalaire canonique de Rn ); ainsi si h 2 H alors magique z}|{ < M h; X0 >= h t M X0 = s t M < |{z} h ; X0 >= 0 | {z } |{z} t 2D? s(t M )X0 2H c’est à dire si h 2 H alors M h 2 D? = H et donc H est stable par M . Réciproquement, si M stabilise H et D alors fM X0 = X0 (somme des coe¤ de chaque ligne de M = ) de plus si h 2 H alors 0 = =) alors Or < t ; X0 >=t ht M X0 =< h;t M X0 > Mh |{z} 2H car H est stable par M M X0 2 H ? = V ect (X0 ) 8 > M X0 = X0 (somme des coe¤ de chaque ligne de M = ) > > < et > > > : t M X0 = X0 (somme des coe¤ de chaque colonne M = ) n = n X n X mij = mij = n j=1 i=1 i=1 j=1 Donc n X n X | {z } | {z } = C’est à dire M est magique. 2 4. La matrice In est magique avec s(In ) = 1. Si M; N sont magiques, ; ( M + N )X0 = = 2 R alors M X0 + N X0 s(M )X0 + s(N )X0 = ( s(M ) + s(N ))X0 (somme des coe¤ de chaque ligne) et de même t X0 ( M + N ) = = t t X0 M + X0 N s(M )t X0 + s(N )t X0 = ( s(M ) + s(N ))t X0 , En vertu de la question précédente, M + N 2 M et s( M + N ) = s(M ) + s(N ) . En…n M N X0 = M (s(N )X0 ) = s(M )s(N )X0 et de même t X0 M N = s(M )t X0 N = s(M )s(N )t X0 : 5. Voir 4) 6. Soit M 2 M inversible. L’application linéaire M ! M : A 7 ! AM est bien dé…nie et injective (car M inversible) donc c’est un isomorphisme (car M 0 0 est de dimension …nie) et comme In 2 M alors 9M 2 M tq M M = In c’est à dire M 1 0 = M 2 M: Puisque M M 1 = In alors s (M ) s (M 1 ) = s (M M 1 ) = s (In ) = 1 c’est à dire s M 7. On sait que H 1 = s (M ) 1 V ect (X0 ) = R et que M est magique ssi H et V ect (X0 ) sont 3 stables par M: On considère alors l’application : : M ! Mn 1 (R) V ect (X0 ) M 7 !(M=H ;M X0 ) est un isomorphisme donc dim M = dim (Mn 1 (R) = dim (Mn 1 (R)) + dim V ect (X0 ) V ect (X0 )) 1)2 + 1: = (n 8. On a U 2 M et U 2 = nU 2 Z. Par récurrence sur n Supposons U n 2 Z. Alors il existe ; 0 : on a U 0 = In ; U; U 2 2 Z. 2 R tels que U n = In + U . Donc U n+1 = U + U 2 2 Z: Donc Z est un sous-espace vectoriel de M contenant In . Il est stable par produit car les produits des générateurs de Z sont encore dans Z. 9. Montrons que Z = Z (M) (centre de M). Soit M 2 M alors M U = s (M ) U et U M =t M t U (véri…cation facile)=t M U (U est symétrique)=s (t M ) U (t M est s(M )=s(t M ) aussi magique) = s (M ) U; ainsi M U = U M c.à.d U 2 Z (M) et comme In 2 Z (M) alors Z Z (M) : Réciproquement, Soit M 2 Z (M) ; Puisque M commute à Pi;j , on a M = Pi;j M Pi;j Or Pij M Pij est la matrice sur M laquelle on a e¤ectué les opérations Ci Li ! Cj et 0 ! Lj ,donc si on note Pij M Pij = mij et M = (mij ) on obtient alors 8 > m = m0p;q si p; q 62 fi; jg > > < p;q mi;q = m0j;q si q 62 fi; jg et mp;i = m0p;j si p 62 fi; jg > > > : mi;i = m0j;j ; mi;j = m0j;i et mj;i = m0i;j : 4 donc puisque Pij M Pij = M alors mi;i = mj;j et mi;j = mj;i donc en posant = mi;i et = mi;j on obtient )In 2 Z: M = U +( 10. L’application s : M ! R : M 7 ! s (M ) est une forme linéaire non nulle sur M donc ker s est un hyperplan de M: Comme U2 = ker s alors M = ker s V ect (U ) Partie 3 : Matrices super-magiques On note SM l’espace vectoriel des matrice super-magique (c’est un sev de M). Comme U 2 SM et V ect (U ) ker s = M alors on a bien V ect (U ) et SM \ ker s sont supplémentaire dans SM: Ainsi dim SM = dim V ect (U ) + dim (SM \ ker s) or si on note l’application linéaire : A=(aij )1 avec s7 = 0 3 P i=1 M3 (R) ! R8 0 0 0 i;j 3 7 !(s1 ;s2 ;s3 ;s1 ;s2 ;s3 ;s7 ;s8 ) aii ; s8 = a13 + a22 + a31 ; 8i 2 [[1; 3]] si : somme de la ligne i, 8j 2 [[1; 3]] sj :somme de la colonne j. Alors SM \ ker s = ker 5 de plus, 2 61 6 60 6 6 60 6 6 6 61 C = mat = 6 6 B;Bc 60 6 6 60 6 6 61 6 4 0 3 1 1 0 0 0 0 0 07 7 0 0 1 1 1 0 0 07 7 7 0 0 0 0 0 1 1 17 7 7 7 0 0 1 0 0 1 0 07 7 7 1 0 0 1 0 0 1 07 7 7 0 1 0 0 1 0 0 17 7 7 0 0 0 1 0 0 0 17 7 5 0 1 0 1 0 1 0 0 où B est la base canonique de Mn (R) et B c est la base canonique de R8 : Ainsi rg ( ) = rg (C) = 7 (vous pouvez vérifer que les 7 dernière lignes sont libres et que la première ligne s’exprime en fonction des autres.) Ainsi dim (SM \ ker s) = dim ker = dim M3 (R) rg = 2 donc dim SM = dim (SM \ ker s) + dim V ect (U ) = 3 Or on remarque que les matrices 2 1 6 6 A = 6 1 4 0 et 2 0 6 6 B = 61 4 1 1 0 1 1 0 1 0 3 1 3 7 7 17 5 1 7 7 17 5 0 sont dans SM et que les matrices (A; B; U ) sont libres (véri…cation facile) 6 Conclusion : SM =V ect (A; B; U ) Partie 4 : Matrices-bistochastiques 1. Soit M une matrice de permutation alors M = i ; (j) 1 i;j n et donc M est bisto- chastique. 2. La matrice n1 U est bistochastique et de rang 1. Il s’agit d’une matrice bistochastique non inversible car n 2: 3. Soient M; N 2 B. Alors M N est magique, à coe¢ cients positifs car ceux de M et N le sont et (M N ) = (M ) (N ) = 1. Donc M N est bistochastique. 4. Puisque B M alors V ect (B) V ect (M) = M (car M est un ev). Réciproque- ment, soit M = (mij ) 2 M; on pose = minfmij g donc N = M + (1 est magique avec tous ses coe¢ cients A= )U 1 et 1 N s (N ) est bistochastique, d’ou M = N +( = s (N ) 1) U A |{z} bistochastique Partie 5 :Points extrémaux de B + n( 1) 1 U n |{z} 2 V ect (B) bistocastique 1. (a) L’ensemble P n’est pas convexe : In et M(12) = P1;2 2 P mais : 1 1 In + P1;2 2 2 2 3 1=2 1=2 0 6 7 6 7 = 61=2 1=2 0 7 62 P: 4 5 0 0 In 2 7 (b) L’ensemble B est convexe : si M; N 2 B et 2 [0; 1], alors (1 )M + N est à coe¢ cients positifs, est magique et s((1 )M + N ) = (1 )s(M ) + s(N ) = 1 + =1 (c) L’ensemble M est convexe car c’est un espace vectoriel. (d) GLn (R) n’est pas convexe car In et In 2 GLn (R) mais 12 In + 12 ( In ) = 0 2 = GLn (R) 2. On a 0 2 1 1 1B B B 1 2 1 4@ 1 1 2 1 C C C A 0 1 0 0 1B B B 0 2@ 0 0 1 B 1B = B 0 4@ 0 = 1 0 0 1 0 1 0 0 0 1 1 C C 1B 1B B B C C + + B 1 0 0 C B 0 C 4@ 4@ A A 1 0 1 0 0 0 1 1 0 0 1 0 1 C 1B C 1B B B C C 0 C+ B 1 0 0 C+ B 0 A 4@ A 4@ 1 0 0 1 0 1 1 1 In + M(123) + M(321) 2 4 4 1 1 = In + (M(12) + M(23) + M(31) ) : 4 4 = 0 0 1 0 1 C C 0 0 1 C A 1 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1 C 1B C B C C 0 1 C+ B 0 1 0 C A 4@ A 1 0 1 0 0 3. Soit M = (mi;j ) 2 P. On suppose qu’il existe A = (ai;j ); B = (bi;j ) 2 B et 2]0; 1[ telles que M = (1 Si mi;j = 0 alors (1 et )A + B: )ai;j + bi;j = 0: Puisque ai;j ; bi;j sont positifs, et que 1 sont strictement positifs, on a ai;j = bi;j = 0 = mij : Si mi;j = 1; (1 )ai;j + bi;j = 1. Mais en sommant sur le premier indice, on a n X ak;j = 1 = ai;j k=1 8 car tous les ak;j sont nuls sauf ai;j : De même pour bi;j . Donc A = B = M: 4. Remarquons qu’un slalom de A est un slalom de Pi;j A et APi;j et réciproquement. (a) Par récurrence forte sur n: Si n = 2, 2 3 a b 5; A=4 c d alors les deux slaloms sont ad et bc ( = (12) ou = Id ). Ainsi ad = bc = 0 ainsi, si a = 0 alors la première ligne de A (si b = 0) est nulle ou la première colonne de A est nulle (si c = 0). De même si d = 0. Donc on a une colonne ou une ligne nulle. Supposons la propriété vraie pour tout entier k 2 [[1; n]]: Soit A 2 Mn+1 (R) dont tous les slaloms sont nuls. Si la dernière colonne de A est nulle, on prend I = [[1; n + 1]] et J = n + 1 alors AI;J :la dernière colonne de A qui est nulle et on a card(I) + card (J) = n + 2. Sinon, quitte à permuter les lignes, on peut supposer que an+1;n+1 6= 0 (remarque initiale). On écrit 0 A=@ A0 C L an+1;n+1 1 A où C est une matrice colonne, L une matrice ligne et A0 2 Mn (R) . Alors tous les slaloms de A0 sont nuls, car ils correspondent aux slaloms de A contenant an+1;n+1 ; i:e. aux permutations s 2 Sn+1 telles que s(n + 1) = n + 1: Par hypothèse de récurrence, il existe I; J [[1; n]] tels que A0I;J = 0 et r = Card I; s = Card J véri…ent r + s = n + 1. Ainsi Quitte à permuter les lignes et les colonnes de A, on peut supposer 0 A=@ B 0Mr;s (R) C 1 A 9 nombre de lignes de B z }| n+1 où B 2 Ms (R) et C 2 Mr (R) . (car { r nombre de colonnes de B z}|{ s = ): Mais si B et C admettaient un slalom non nul, alors A en admettrait un aussi s Q (en e¤et, dans ce cas il existe 1 une permutation de [[1; s]]= b 1 (i);i = 0 i=1 (un slalom de B) et il existe 2 une permutation de [[1; r]]= r Q c 2 (i);i = 0 i=1 (un slalom de C, avec C = (ci;j )1 i;j r = (ai;j )s+1 i;j n+1 i.e 8 (i; j) 2 [[1; r]]2 ; ci;j = as+i;s+j ) , ainsi comme r+s = n+1 on peut alors dé…nir une permutation de [[1; n + 1]] de la façon suivante 8i 2 [[1; s]]; (i) = 1 (i) 8i 2 [[s + 1; |n {z + 1}]]; (i) = r+s et on a alors n+1 Y a (i);i = i=1 s Y a (i);i i=1 = s Y = = = i=1 s Y i=1 s Y a | s) + s | {z } 2[[1;r]] {z 2[[s+1;n+1]] } (i);i i=s+1 b 1 (i);i i=1 s Y n+1 Y 2 (i b b b 1 (i);i 1 (i);i 1 (i);i |i=1 {z 6=0 n+1 Y a i=s+1 r Y j=1 r Y j=1 r Y s)+s;i 2 (i a 2 (j)+s;j+s c 2 (j);j c 2 (j);j }|j=1 {z 6=0 (changement d’indice j = i s) 6= 0 } Absurde car les slaloms de A sont nuls par hypothèse. Par symétrie, on suppose que B n’a que des slaloms nuls. D’après l’hypothèse de récurrence, il existe I 0 ; J 0 2 [[1; s]] tels que BI 0 ;J 0 = 0 et card I 0 + card J 0 =s+1 10 Quitte à encore permuter les lignes et les colonnes, on peut supposer que 2 3 B=4 0Mr0 ;s0 (R) 0 avec r = card I 0 0 5 0 et s = card J ainsi 3 2 6 6 A = 60M 0 0 (R) 4 r ;s 0Mr;s0 (R) 0Mr;s s 0 (R) C 7 7 7 5 Ainsi, A contient un bloc de zéros de taille 0 0 r + r s et 0 r +r +s 0 0 = r+ r +s 0 = r+s+1 = n+2 (b) Soit A 2 B. Par l’absurde, supposons que tous ses slaloms sont nuls. Alors en permutant les lignes et les colonnes de A, on tombe sur une matrice A0 de la forme 0 0 A =@ B 0Mr;s (R) C 1 A;r + s = n + 1 qui est encore dans B (car Pi;j 2 B et B est stable par produit). Donc la somme des coe¢ cients de chaque colonne de B vaut 1, ainsi que la somme des coe¢ cents de chaque ligne de C. D’où la somme des coe¢ cients de A0 est donc supérieure ou égale à r |{z} + somme des col onnes de B matrice bistochastique de taille n, X s |{z} = n + 1. Or pour une somme des lignes de C ai;j = n 1 i;j n 11 , contradiction. 5. (a) Puisque 8 > 8j[[1; n]]; a (j);j 2 [0; 1] > > < et > > > : =1 alors 8j 2 [[1; n]]; a (j);j =1 , mais 8j[[1; n]]; n X ai;j = 1 (somme de chaque colonne) i=1 1 n X z }| { ai;j = 1 =) a (j);j + i=1 i6= (j) n X =) ai;j = 0 et ai;j 0 i=1 i6= (j) d’ou 8 > a = 0 si i 6= (j) > > < i;j et > > > : a (j);j = 1 donc A est une matrice de permutation. (b) On suppose Or, N = A sont < 1. On a 2]0; 1[ car 0 et 6= 0, sinon le slalom serait nul. M est à coe¢ cients positifs par dé…nition de (les coe¤ de M ou 0), magique en tant que combinaison linéaire de matrices magiques, et s(N ) = s (A) s (M ) = 1 > 0: d’ou B= 1 1 N 2 B: 12 de plus, les coe¢ cients de A nuls donnent des coe¢ cients nuls dans B et si =a (j0 );j0 alors le terme d’indice ( (j0 ) ; j0 ) est nul dans B mais pas A car 6= 0: 6. On a déjà vu que les matrices de permutations sont des points extrémaux. Montrons la contraposée de la réciproque. Si A 2 B n’est pas une matrice de permutation, alors il existe un slalom non nul associé à une permutation notations précédentes, on a (Q.4-b). Avec les 6= 1 (sinon A 2 P). Donc A = M + (1 2]0; 1[ et M ; B 2 B. En…n M 6= B car sinon, A = M + (1 )B avec )M = M 2 P. Ainsi, A n’est pas extrémale. On a démontré le théorème de Birkho¤. 13