Ilsse battent pour l'égalité
1
70
ans après le droit de vote et 40 ans après le droit
à'
l'IVG, M.-H. Fabre
et R. Courteau ne ménagent pas leurs efforts pour faire évoluer les lois.
L'INDÉPENDANT
DIMANCHE
24 MAI2015
U
ncombat de lon-
,
,gue haleine! Sept
décennies après
l'accès des fem-
mes au droit de vote et à l'éli-
gibilité, la députée Marie-Hé-
lène Fabre et le sénateurRo-
land Courteau, deux fervents
défenseurs de la cause fémi-
nine, reviennent sur les gran-
des dates qui ont marqué cet-
te évolution et évoquent les
dossiers sur lesquels ils tra-
vaillent actuellement (lire
ci-dessous) pour tendre enco-
re davantage vers
«l'égalité
parfaite»
dont parlait déjà
Stendhal.
«Cet anniversaire doit nous
permettre de mesurer le che-
min parcouru et le chemin
qui nous reste à parcourir ,
pour faire avancer la cause
desfemmes»,
résume Roland
Courteau. Et quel chemin
parcouru! En effet, conune
le rappelle Marie-Hélène Fa-
bre, en 1793,Olympede Gou-
ges écrivait déjà:
«La Fem-
me a le droit de monter sur
l'échafaud; elledoit avoir éga-
lement celui de monter à la
Tribune». «On
Va
attendre
150 ans pour que lesfemmes
obtiennent le droit de vote et
d'éligibilité ... »
Et 55 ans de
plus pour obtenir la parité en
politique. Si les dernières
élections départementales
en sont d'ailleurs un bel'
exemple, avec les binômes
fenune-honunes, il n'en de- '
, meure pas moins qu'il n'y a
pas autant de présidentes
que de présidents au sein des
conseils' départementaux ...
Les deux élus ont notam-
ment révolutionné la lutte
contre les violences faites
aux fenunes.
«Jusqu'à la loi
de 2006,
expliquent-ils,
il n'y
avait rien dans la Constitu-
Roland Courteau et Marie-Hélène Fabre ..
tion pour protéger les victi-
mes, prévenir [esviolences et
sanctionner les auteurs
».
Une loi sur laquelleils ont tra-
vaillépendant un an et qui en
a amené une seconde. En
2010,une autre loi a, en effet,
été votée mettant en place
un plan de prévention et de
sensibilisation dans les éco-
les et sanctionnant les violen-
ces psychologiques. Sans
oublier la création du "3919",
Photo Ph. L.
du boîtier électronique, des
stages de responsabilisation
et de la formation de toute la
chaine d'intervention ...
Égalité professionnelle, en-
trepreunariale, salariale:
pour Marie-Hélène Fabre,
«les cadres sont posés, ilfaut
aussi que lesfemmes s'en em-
parent et qu'eUes aient la vo-
lonté de porter ces avan-
cées».
«
Il faut lutter contre les stéréotypes dès le plus jeune âge»,
«L'eamisston de la femme
à
l'égalité
parfaite serait la marque la plus sûre
de la civilisation; elle dqublerait les forces
intelle~tuelles du genre humain et ses
chances de bonheur»,
écrivait Stendhal
en1817 dans
Rome, Naples et Florence.
C(
Si on veut atteindre cette égalité parfaite
dont rêvait Stendhal, il faut s'attaquer aux
stéréotypes qui fourmillent partout
»;
estime le sénateur Courteau. Ainsi, dans
"le cadre de la déléqation.aux droits des,
femmes du Sénat, dont il est le président,
. l'élu a planché sur les stéréotypes
sexistes dans les manuels scolaires mais
aussi dans l'univers des jouets et
notamment dans leurs représentations
(publicité, rayonnage dans les magasins).
Ftançais, histoire, philosophie ou encore
mathématiques, arts et sciences,
«on constate une permanence dans la
reproduction des stéréotypes {le genres et
des préjugés tant dans les outils que dans
les méthodes pédagogiques
»,
Exemple:
, peu de femmes apparaissent dans les
manuels scolaires, et quand elles y sont:
C(
l'écrivaine Elsa Triolet n'est Citée que
comme la muse d'Aragon, l'aviatrice
Louise de Coligny-Châtillon comme
l'amante d'Apollinaire ...
»,
note-t-il.
C(
L'univers féminin est centré sur le
'maternage, ,le ménage ou les ((plations
sociales alors que' l'univers masculin est
centré sur le technique, le scientifique ou
le dépassement de soi".
Des stéréotypes
que l'on retrouve dans
C(
la représentation
faite des jouets qui est penicuüèremen:
genrée
»,
avec super-héros et pompiers
d'un côté et cuisinières et princesses de,
l'autre ... Pour l'élu, il ne fait aucun doute;
l'égalité des'sexes et donc des chances
passent inévitablement par la
déconstruction de ces stéréotypes.
J.P.
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