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Hortis, Multiplication végétative - Le bouturage de rameau feuillé- ©Educagri éditions, 2006.
•La coupe
La taille des boutures se pratique dans une salle où
l’on peut travailler à l’abri des intempéries.
Pour le laurier, le rameau est pris en main, puis
l’outil coupe à environ 3 mm sous un bourgeon ;
c’est au niveau des nœuds que les racines appa-
raissent en priorité.
On taille ensuite au sommet de la bouture, dont la
longueur est variable selon les végétaux. Pour le
laurier, on prélève 10 à 15 cm de tige, ce qui repré-
sente 4 à 5 entre-nœuds.
On procède à l’habillage du rameau en ne conser-
vant que deux ou trois feuilles au sommet et en
supprimant à ras de la tige celles situées à la base.
Afin de réduire l’encombrement et l’évaporation
d’eau par le feuillage, on réduit de moitié la surface
foliaire. La bouture est prête ; elle rejoint les autres
pour former une botte solidarisée par un élastique.
La confection des boutures est adaptée à l’espèce :
–Chez le thuya, par exemple, un seul coup de
sécateur permet de tailler la bouture à la bonne
hauteur tout en procédant à l’habillage.
– Avec le plant de romarin, on soustrait manuelle-
ment les jeunes feuilles de la tige.
–Dans certains cas, comme chez le géranium, les
opérations sont très réduites puisqu’on ne taille
pas toujours sous un nœud et qu’on conserve les
feuilles sur la base du rameau.
D’autres interventions sont parfois nécessaires,
comme la suppression des épines chez certains
arbustes, le Pyracantha par exemple. D’autre part, la
présence de fleurs ou de fruits nuit à l’enracinement :
il faut les retirer.
Après exécution des boutures, il est souvent néces-
saire de les tremper dans un régulateur de
croissance qui permet d’améliorer ou d’accélérer
l’enracinement : il suffit de plonger leur base dans
le produit en poudre ou liquide.
•La plantation
On place ensuite les boutures dans des contenants
ou supports variés : plantation en planches, en
caissettes horticoles, en caisses plastiques, en pla-
ques alvéolées ou directement en godets de culture.
Les professionnels de l’horticulture emploient sou-
vent les plaques alvéolées : on prépare le support
qui recevra les boutures, en choisissant des maté-
riaux prêts à l’emploi ou en mélangeant plusieurs
constituants, tels que la tourbe, le sable, la perlite
ou la pouzzolane.
On plante les boutures, puis une étiquette est
placée sur la plaque. La plaque reçoit ensuite un
arrosage léger et, pour éviter le flétrissement des
boutures, on la place sous une serre :
–soit sous plastique, et c’est la technique de
l’étouffée ;
–soit sous mist-system ou fog-system, qui dispen-
sent un brouillard dans l’atmosphère.
•La reprise
Le racinage des boutures varie selon les espèces.
Durant toute la phase de reprise, il faut nettoyer la
culture de toute feuille sèche ou malade et ôter les
boutures en mauvais état. On arrose selon les
besoins et on effectue d’éventuels traitements
phytosanitaires contre les maladies cryptogamiques.
Un des premiers signes visibles de la reprise est la
formation d’un cal de cicatrisation à la base de la
coupe. Apparaissent ensuite les premières racines.
Lorsque la jeune plante en possède suffisamment,
il devient nécessaire de sortir la bouture de son
alvéole pour l’empoter dans un godet ou un conte-
neur, afin qu’elle se développe.