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Hortis, Multiplication végétative - Le bouturage de rameau feuillé- ©Educagri éditions, 2006.
Le bouturage de
rameau feuillé
Introduction
Quest-ce que le bouturage ?
Bouturer, c’est détacher un fragment d’une plante,
puis provoquer son enracinement. C’est donc faire
naître des racines sur un morceau de végétal non
relié au pied d’origine.
Cette technique est très employée en horticulture
pour la production de plants d’ornement.
On peut bouturer toutes les parties d’une plante,
mais en pratique seuls quelques organes sont cou-
ramment utilisés.
Les grands types de boutures
En général, les boutures se présentent sous la
forme d’une tige munie de feuilles : ce sont les
boutures de rameaux feuillés.
Il est possible d’effectuer des boutures de racines
pour quelques espèces ayant un système racinaire
proche de la surface du sol, comme le framboisier.
Des plantes vertes, comme le Peperomia ou le
bégonia d’appartement se bouturent à partir de
feuilles entières ou découpées.
Dans de rares cas, on peut prélever un bourgeon
muni d’une portion de tige : il s’agit d’une bouture
d’œil, parfois pratiquée chez l’hortensia.
Dans le domaine de la culture in vitro, les différents
procés constituent autant de techniques de
microbouturage : cultures d’apex, de méristèmes
ou de tiges issues de bourgeons.
Le bouturage de rameau défeuillé
P r i n c i p e
Le bouturage de rameau feuillé est couramment
utilisé par les entreprises spécialisées dans la pro-
duction d’arbustes, de conifères et de plantes viva-
ces. Les producteurs de plantes vertes et fleuries
pratiquent aussi cette technique.
La bouture de rameau feuillé est constituée d’un
morceau de tige pourvu d’une ou plusieurs feuilles.
Sur rameau de laurier, on prélève plusieurs boutu-
res en sectionnant plusieurs fois la tige : on obtient
ainsi une bouture d’extrémité, dite « de tête », et
des boutures de portions de rameau.
Pour les espèces cultivées sous serre, comme les
plantes vertes et les géraniums, la période de bou-
turage est indépendante de la saison. On réalise
des boutures herbacées, dont la tige est tendre.
En revanche, les boutures des espèces de pépi-
nière se réalisent à différentes périodes, en fonc-
tion de leur stade physiologique :
- En mai-juin, on exécute les boutures herbacées
ou semi-herbacées d’arbustes à feuilles caduques ;
la tige est plus rigide car plus riche en lignine.
- À partir du mois d’août, on peut procéder au bou-
turage semi-ligneux des conifères et des arbustes
persistants ; les boutures possèdent une base de
couleur brune typique d’un bon aoûtement, avec
beaucoup de bois.
Le prélèvement
Il faut prélever les boutures sur des végétaux sains
et vigoureux, et représentatifs de la variété à multi-
plier. Ces pieds mères sont cultivés soit sous abri,
en conteneur ou en pleine terre, soit à l’extérieur.
On coupe les rameaux sur des plants juvéniles car
la réussite du bouturage sera d’autant meilleure
que le pied d’origine sera jeune.
On veille à ne pas laisser dessécher les tiges feuil-
lées en les plaçant en sacs plastiques maintenus
dans un endroit frais, voire en chambre froide.
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Hortis, Multiplication végétative - Le bouturage de rameau feuillé- ©Educagri éditions, 2006.
La coupe
La taille des boutures se pratique dans une salle où
l’on peut travailler à l’abri des intempéries.
Pour le laurier, le rameau est pris en main, puis
l’outil coupe à environ 3 mm sous un bourgeon ;
c’est au niveau des nœuds que les racines appa-
raissent en priorité.
On taille ensuite au sommet de la bouture, dont la
longueur est variable selon les végétaux. Pour le
laurier, on prélève 10 à 15 cm de tige, ce qui repré-
sente 4 à 5 entre-nœuds.
On procède à l’habillage du rameau en ne conser-
vant que deux ou trois feuilles au sommet et en
supprimant à ras de la tige celles situées à la base.
Afin de réduire l’encombrement et l’évaporation
d’eau par le feuillage, on réduit de moitié la surface
foliaire. La bouture est prête ; elle rejoint les autres
pour former une botte solidarisée par un élastique.
La confection des boutures est adaptée à l’espèce :
Chez le thuya, par exemple, un seul coup de
sécateur permet de tailler la bouture à la bonne
hauteur tout en procédant à l’habillage.
– Avec le plant de romarin, on soustrait manuelle-
ment les jeunes feuilles de la tige.
Dans certains cas, comme chez le géranium, les
opérations sont très réduites puisqu’on ne taille
pas toujours sous un nœud et qu’on conserve les
feuilles sur la base du rameau.
D’autres interventions sont parfois cessaires,
comme la suppression des épines chez certains
arbustes, le Pyracantha par exemple. D’autre part, la
présence de fleurs ou de fruits nuit à l’enracinement :
il faut les retirer.
Après exécution des boutures, il est souvent néces-
saire de les tremper dans un gulateur de
croissance qui permet d’améliorer ou d’accélérer
l’enracinement : il suffit de plonger leur base dans
le produit en poudre ou liquide.
La plantation
On place ensuite les boutures dans des contenants
ou supports variés : plantation en planches, en
caissettes horticoles, en caisses plastiques, en pla-
ques alvéolées ou directement en godets de culture.
Les professionnels de l’horticulture emploient sou-
vent les plaques alvéolées : on prépare le support
qui recevra les boutures, en choisissant des maté-
riaux prêts à l’emploi ou en mélangeant plusieurs
constituants, tels que la tourbe, le sable, la perlite
ou la pouzzolane.
On plante les boutures, puis une étiquette est
placée sur la plaque. La plaque reçoit ensuite un
arrosage léger et, pour éviter le flétrissement des
boutures, on la place sous une serre :
soit sous plastique, et c’est la technique de
l’étouffée ;
soit sous mist-system ou fog-system, qui dispen-
sent un brouillard dans l’atmosphère.
La reprise
Le racinage des boutures varie selon les esces.
Durant toute la phase de reprise, il faut nettoyer la
culture de toute feuille che ou malade et ôter les
boutures en mauvais état. On arrose selon les
besoins et on effectue d’éventuels traitements
phytosanitaires contre les maladies cryptogamiques.
Un des premiers signes visibles de la reprise est la
formation d’un cal de cicatrisation à la base de la
coupe. Apparaissent ensuite les premières racines.
Lorsque la jeune plante en possède suffisamment,
il devient nécessaire de sortir la bouture de son
alvéole pour l’empoter dans un godet ou un conte-
neur, afin qu’elle se développe.
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