Enseignants : A. Jacquemin (Mathématiques) V. Ranty (SVT) Auteurs Elèves de seconde au Lycée Jean Moulin (18200 Saint Amand-Montrond) Le peuplier noir sauvage de la forêt alluviale s’adaptera-t-il au changement climatique ? Objet et méthodologie de l’étude Le peuplier noir est une espèce naturelle qui se développe le long des berges. Sa durée de vie de plus de deux siècles le confrontera nécessairement au changement climatique. L’objet de notre étude est de montrer si certains paramètres climatiques liés à la latitude ont un rôle au niveau de l’arbre. Une étude biométrique sur la surface des feuilles de peuplier noir va nous permettre de réponde à notre questionnement. Les référents scientifiques Marc Villar, chercheur à l’INRA d’Orléans dans le domaine de la conservation des ressources génétiques, travaille depuis 10 ans sur cette espèce naturelle : Populus nigra. Il a fait des prélèvements de boutures de peupliers noirs sur 15 lieux français depuis la Corses jusqu’à l’Alsace. Puis en mai 2013, il plante l’ensemble de ces boutures d’origine variées, dans une pépinière expérimentale près de Chinon. L’étude biométrique se fait en calculant la surface de 600 feuilles issues de ces boutures. Philippe Boissel directeur de la station météo France à Bourges nous fournit les données météorologiques inhérentes aux lieux des prélèvements : les températures annuelles, le nomre de jours de gel, la pluviosité, le rayonnement global et la durée d’insolation. Résultats des élèves Les feuilles récoltées à Chinon sont scannées. Un traitement numérique (ImageJ) permet de mesurer automatiquement les surfaces des feuilles des différentes populations de Populus nigra. Des croisements des données de notre corpus, entre latitude, températures et populations de peuplier conduisent aux résultats Le graphique des surfaces des feuilles en fonction d la température des prélèvements aux différentes latitudes montre une corrélation entre ces paramètres. Un coefficient de corrélation de -0,88 nous permet d’affirmer que les feuilles des arbres situés au nord de la France sont plus grandes que celles des arbres du sud. Conclusion et prospectives Les feuilles des boutures issues de différentes latitudes puis réimplantées dans un même lieu (Chinon) conservent leur surface originelle. Les différences de taille observées ne peuvent être dues aux paramètres météorologiques mais sont intrinsèques à la plante (origine génétique). Ces résultats montrent une biodiversité intra spécifique, qui permettra à l’INRA d’implanter éventuellement l’espèce la plus adaptée au futur climat.