La très grande taille du marché intérieur américain constitue,
elle aussi, un avantage. La demande intérieure assure aux
États-Unis une certaine autarcie, permettant au pays de
continuer sur sa lancée même si la demande provenant des
marchés étrangers faiblit.
Toutefois, ces facteurs positifs sont contrebalancés par la
possibilité d’un fléchissement des bénéfices des entreprises
canadiennes si le prix du pétrole est poussé à la baisse
pendant une période prolongée. Le secteur de l’énergie
compte pour à peu près 20 % de la valeur de l’indice
composé S&P/TSX et exerce ainsi une influence majeure sur
les bénéfices des entreprises.
La Réserve fédérale américaine reste optimiste
quant à la croissance économique
Le livre beige de la Fed est publié huit fois par année et trace
un portrait empirique de l’économie américaine. Il montre que
celle-ci a, dans l’ensemble, pris du mieux à la fin octobre et
en novembre. Le marché de l’emploi, les dépenses de
consommation, l’investissement des sociétés, le secteur
manufacturier et la construction ont tous progressé. En outre,
le secteur du commerce de détail envisageait avec optimisme
l’arrivée de la période de magasinage des fêtes.
Les résultats du marché de l’emploi ont été particulièrement
remarquables. En novembre, la nouvelle selon laquelle le
secteur privé a créé environ186 000 emplois mensuellement
pendant 57 mois consécutifs a encouragé les investisseurs.
Pour le mois, le taux de chômage était de 5,8 % aux États-
Unis et de 6,6 % au Canada.
Revue des marchés au quatrième trimestre – le prix
du pétrole a chuté de presque 50 %
Le prix du pétrole a dégringolé de plus de 45 % depuis la mi-
juin. Au début, les actions canadiennes ont été plus durement
touchées que les actions mondiales. Mais en décembre, les
marchés mondiaux ont emboîté le pas, alors que les
perspectives d’une croissance plus lente, particulièrement
dans la zone euro et en Chine, commençaient à aigrir
l’humeur des investisseurs.
Cela dit, la chute du prix du pétrole n’est pas une bonne
nouvelle pour les économies qui reposent sur cette ressource.
Les monnaies liées au pétrole, telles que le rouble russe, le
naira nigérian, la couronne norvégienne et le dollar canadien,
se sont toutes affaiblies.
Au début du quatrième trimestre, le huard valait 0,89 $ US, un
creux de six mois. Ce taux de change est en partie attribuable
à l’appréciation du dollar américain, causée par une ruée des
investisseurs vers cette monnaie en raison de la vigueur
persistante des données économiques. Il n’en reste pas
moins que c’est le recul du prix du pétrole qui a été le principal
responsable de la faiblesse du dollar canadien. Le huard
valait 0,86 $ US à la fin décembre.
La chute du prix du pétrole a aussi pesé sur le marché
boursier canadien. Le West Texas Intermediate, pétrole brut
de référence américain, se négociait au-delà de 105 $ US
le baril au début de juin. Il s’était replié à environ 94 $ US
au début du quatrième trimestre, et il a terminé l’année à
53 $ US. L’indice composé S&P/TSX avait quant à lui
enregistré un recul de 1,5 % à la clôture du quatrième
trimestre. Toutefois, les actions canadiennes (rendement
total) ont progressé de 10,6 % depuis le début de l’année.
L’indice obligataire universel FTSE TMX Canada a clos le
trimestre en hausse de 2,7 %. Sur le marché obligataire, c’est
dans le segment des obligations de société que nous trouvons
les meilleures occasions.
Les avantages de la baisse du prix du pétrole
La volatilité à court terme des marchés liée à la chute des prix
pétroliers déconcerte les investisseurs, mais il y a plusieurs
facteurs positifs à prendre en compte. Par exemple, cette
volatilité n’est peut-être qu’une réaction excessive. Bien que
les investissements et les mises en chantier vont sans doute
pâtir, la plupart des projets pétroliers sont des entreprises à
long terme, et la volatilité des prix à court terme ne signifie
pas une mise au rencart généralisée des nouveaux projets.
La faiblesse du prix du pétrole peut aussi être perçue comme
une baisse d’impôt pour les consommateurs et ainsi être
susceptible de stimuler les dépenses. Il n’est pas
déraisonnable de s’attendre à ce que cet effet de richesse ait
une certaine incidence sur la croissance économique. Selon
des données publiées par le Fonds monétaire international,
une baisse de 10 % du prix du pétrole ferait monter d’environ
0,2 % le PIB mondial.
Normalement, le recul du prix du pétrole dynamise le PIB
en transférant des ressources des producteurs vers les
consommateurs. Le consommateur américain joue toujours
un rôle décisif pour ce qui concerne les perspectives
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L’économie canadienne en bref Plus récent mois
Variation en %
par rapport au mois précédent sur un an
PIB réel Octobre 0,3 2,3
Taux de chômage* Novembre 6,6 6,9
Mises en chantier (milliers)* Novembre 195,6 194,9
Ventes de véhicules automobiles Octobre -7,5 7,4
Ventes au détail Octobre 0,0 4,9
Balance commerciale (M$)* Octobre 0,1 -0,4
Indice des prix à la consommation Novembre -0,4 2,0
* Les valeurs indiquées sont pour la plus récente période et pour la même période un an auparavant.
Sources : Statistique Canada, Société canadienne d’hypothèques et de logement,
www.tradingeconomics.com.