La Tectonique des plaques,
histoire d'un modèle.
Au début du XXème siècle, les scientifiques considèrent que les continents occupent
une position fixe à la surface de la Terre. Dans les années 1910, cette conception « fixiste »
est remise en cause.
I/ La théorie de la dérive des continents
En 1912, Alfred Wegener émet l’hypothèse d’une mobilité horizontale des continents.
Il se fonde sur plusieurs observations :
-le répartition bimodale des altitudes à la surface de la Terre suggère un contraste
océans-continents : les continents seraient faits d'un matériaux léger (le « SIAL ») et le
fond des océans d'un matériau dense (le « SIMA », sur lequel flotterait le « SIAL »)
-le tracé des côtes de l'Afrique et de l'Amérique du sud est complémentaire.
-la similarité sur ces deux continents de fossiles et de vestiges d'une calotte glaciaire
âgés de plus de 200 millions d'années.
Ces arguments conduisent A. Wegener à proposer que des continents aujourd'hui
séparés par des océans étaient jadis regroupés en un supercontinent qui s'est fracturé,
individualisant des blocs continentaux ayant dérivé jusqu'à leur position actuelle : c'est la
théorie de la dérive des continents.
Cette théorie est très débattue. Vers 1930, elle finit par être rejetée car Wegener ne
propose pas le mécanisme capable d’expliquer le déplacement horizontal des continents alors
que, comme l’ont montré les études sismiques, la quasi-totalité de la Terre est à l’état solide.
II/ Le contraste océans-continents
Dès 1909, il est établit que l’enveloppe la plus superficielle de la Terre, qualifié de
croûte, repose sur le manteau, constitué de péridotites. La croûte est la partie supérieure du
manteau formant la lithosphère.
Au début des années 1950, de nouvelles méthodes d'exploration des océans voient le
jour Parmi elles, la sismique réfraction permet de connaître la vitesse de propagation des
ondes sismiques dans les roches de la croûte océanique et de faire ainsi des hypothèses sur la
nature des roches traversée par les ondes. Ces données sismiques suggèrent que la croûte
océanique est constituée essentiellement de basaltes et de gabbros, deux roches
magmatiques peu présentes dans la croûte continentale. Cette dernière est composée d’une
grande diversité de roches, dont le granite.
Il existe deux lithosphères distinctes : la lithosphère océanique et la lithosphère
continentale. Le contraste géologique entre les océans et les continents invoqué par Wegener
se trouve ainsi confirmé.