
Protocole 4
1. Introduction
Une gastro-entérite est une infection inflammatoire caractérisée par l’émission brutale et fréquente de
selles liquides et abondantes (diarrhée). La diarrhée s’accompagne souvent de vomissements et de
poussées de fièvre, mais les symptômes varient en fonction des individus. Une étude menée aux Pays-
Bas de 1996 à 1999 [1] auprès de patients consultant un médecin généraliste pour une gastro-entérite,
définie comme « trois ou plus selles molles en 24 heures, ou bien diarrhée accompagnée de deux autres
symptômes gastro-intestinaux, ou encore vomissements accompagnés de deux autres symptômes
gastro-intestinaux », a montré que les patients présentaient presque tous des selles molles (98%), et
qu’une très faible partie d’entre eux présentaient uniquement des vomissements (1,4%).
Parmi les étiologies possibles des gastro-entérites aiguës (GEA), on retrouve des bactéries, des
parasites et des virus. La place relative de chacun de ces agents pathogènes varie selon l’âge des
patients, la période de l’année ou encore la région du globe. En période hivernale, les virus représentent
une part importante des étiologies de GEA, alors que les épidémies estivales sont causées
principalement par des bactéries. Une étude menée durant toute l’année 2007 en Autriche avec des
médecins Sentinelles [2] a mis en évidence deux pics annuels de GEA : un pic hivernal principal causé
par une infection virale (norovirus), et un pic estival résultant d’infections bactériennes dues
majoritairement à des Salmonelles.
Dès les années 1940, les virus ont été évoqués comme une cause importante de diarrhée aiguë (DA),
bien que l’étiologie restait inconnue chez de nombreux cas [3]. Mais il faudra attendre les années 1970
pour que soient identifiés au moyen de la microscopie électronique un virus comme cause de DA, le
virus de Norwalk (Norwalk-like virus) découvert dans la ville de Norwalk (Ohio, USA) en 1972 [4], le
rotavirus à Melbourne en 1973 [5] puis l'astrovirus [6] et l'adénovirus [7] en 1975. Puis de nombreux
autres virus ont été proposés comme agents responsables d'épisodes de DA : coronavirus [8],
picobirnavirus [9-11], pestivirus [12] et torovirus [13].
En France, une étude sur la diversité virologique a été menée avec les médecins Sentinelles, durant la
période hivernale 1997-1998 [14]. Elle a permis de retrouver au moins un virus chez près de 40% des
161 patients. Parmi les patients souffrant d’une DA, 19% étaient infectés par un calicivirus humain
(Norwalk-like virus ou Sapporo-like virus), 17% par un rotavirus A (aucun rotavirus C), 4% par un
astrovirus et 2,5% par un adénovirus 40/41. Des études menées en Allemagne [15] ou aux Pays-Bas
[1], sur de longues périodes (et non seulement sur une période hivernale), ont permis de détecter un
virus chez environ 15 et 18%, respectivement, des patients atteints d’une DA.
Les calicivirus sont de petits virus à ARN simple brin, non enveloppés, qui doivent leur nom aux
dépressions régulières en forme de calice observées sur leur surface, en microscopie électronique. Cette
famille de virus est extrêmement diversifiée et responsable de pathologies très variées chez l’animal.
Chez l’homme, ils sont à l’origine de GEA de gravité modérée. Ils sont classés sur la base de critères
génétiques en 5 genres : Norovirus, Sapovirus, Lagovirus, Vesivirus et Nabovirus. Un sixième genre
a été proposé, le genre Recovirus, après sa découverte chez un jeunemacaque vivant en captivité au
Centre Nationale de Recherche sur les Primates à Tulane (Nouvelle-Orléans) [16]. Les genres