E 6197 ASSEMBLÉE NATIONALE

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E 6197
ASSEMBLÉE NATIONALE
SÉNAT
TREIZIÈME LÉGISLATURE
SESSION ORDINAIRE DE 2010-2011
Reçu à la Présidence de l’Assemblée nationale
le 20 avril 2011
Enregistré à la Présidence du Sénat
le 20 avril 2011
TEXTE SOUMIS EN APPLICATION DE
L’ARTICLE 88-4 DE LA CONSTITUTION
PAR LE GOUVERNEMENT,
À L’ASSEMBLÉE NATIONALE ET AU SÉNAT.
Proposition de décision du Conseil fournissant à titre de précaution un
soutien financier de l'UE à moyen terme à la Roumanie
COM (2011) 182 final
Bruxelles, le 14 avril 2011
(OR. en)
CONSEIL DE
L'UNION EUROPÉENNE
9061/11
Dossier interinstitutionnel:
2011/0072 (NLE)
LIMITE
ECOFIN 198
UEM 58
PROPOSITION
Origine:
En date du:
N° doc. Cion:
Objet:
Commission européenne
8 avril 2011
COM(2011) 182 final
Proposition de décision du Conseil fournissant à titre de précaution
un soutien financier de l'UE à moyen terme à la Roumanie
Les délégations trouveront ci-joint la proposition de la Commission transmise par lettre de
Monsieur Jordi AYET PUIGARNAU, Directeur, à Monsieur Pierre de BOISSIEU, Secrétaire
général du Conseil de l'Union européenne.
p.j.: COM(2011) 182 final
9061/11
mcb
DG G I
LIMITE
FR
COMMISSION EUROPÉENNE
Bruxelles, le 7.4.2011
COM(2011) 182 final
2011/0072 (NLE)
Proposition de
DÉCISION DU CONSEIL
fournissant à titre de précaution un soutien financier de l'UE à moyen terme à
la Roumanie
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EXPOSÉ DES MOTIFS
1.
INTRODUCTION
Le 6 mars 2009, dans le contexte d'une aversion au risque nettement accrue pendant la crise
économique mondiale, qui a entraîné une diminution des entrées de capitaux, des pressions
sur le taux de change et un accès de plus en plus restreint au marché des obligations,
les autorités roumaines ont demandé une assistance financière à moyen terme à l'UE et
une aide complémentaire au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.
Le 9 mars 2009, la Commission européenne (Commission) et la Présidence du Conseil ont
annoncé que l'UE était disposée à participer avec le FMI à un ensemble de mesures de
financement coordonnées en vue de soutenir la balance des paiements de la Roumanie. Elles
ont précisé que l'aide financière serait subordonnée à la mise en œuvre d'un programme de
mesures de soutien. Ce programme, envoyé sous forme de lettre d'intention à la Commission
et au FMI le 28 avril 2009, visait principalement à amortir les effets de la chute brutale
des entrées de capitaux privés et à mettre en œuvre des mesures destinées à corriger
les déséquilibres extérieur et budgétaire et à renforcer le secteur financier. Dans le contexte de
l'ensemble de mesures de financement coordonnées soutenues par ce programme, et dans
le cadre de l'initiative de coordination des banques européennes, les sociétés mères des neuf
plus grandes banques étrangères présentes en Roumanie se sont engagées à maintenir leur
exposition globale vis-à-vis de la Roumanie à un niveau élevé. Le 6 mai 2009, parallèlement à
un accord de confirmation du FMI représentant 11,4 milliards de DTS approuvé le 4 mai 2009
et à un soutien supplémentaire de la Banque mondiale, de la BEI et de la BERD jusqu'à
concurrence de 2 milliards d'EUR, le Conseil de l'Union européenne a décidé d'accorder un
concours mutuel à la Roumanie et de lui fournir une assistance financière à moyen terme de
l'UE jusqu'à concurrence de 5 milliards d'EUR1. Le 23 juin 2009, un protocole d'accord a été
conclu entre l'Union européenne et la Roumanie, précisant les mesures politiques concrètes à
mettre en œuvre durant la période de programmation et avant le versement de chacune
des cinq tranches du prêt de l'UE.
Entre octobre 2009 et février 2011, les services de la Commission ont effectué plusieurs
missions en vue d'examiner les progrès accomplis au regard des conditions liées au soutien
financier à moyen terme de l'UE. Sur la base des conclusions de ces missions, la Commission
a estimé que les conditions auxquelles sont subordonnés les versements des cinq tranches du
prêt de l'UE étaient globalement remplies. Entre le premier et le cinquième versement, quatre
addenda ont été ajoutés au protocole d'accord, reflétant les effets de l'évolution de
l'environnement économique et des mesures supplémentaires de réforme structurelle.
Le 17 février 2011, après des discussions avec les services de la Commission et du FMI
durant une mission à Bucarest entre le 25 janvier et le 8 février 2011, les autorités roumaines
ont demandé une assistance financière à moyen terme de l'UE à titre de précaution jusqu'à
1
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Décision 2009/458/CE du Conseil du 6 mai 2009 accordant un concours mutuel à la Roumanie
(JO L 1150 du 13.6.2009) et décision 2009/459/CE du Conseil du 6 mai 2009 fournissant un soutien
financier communautaire à moyen terme à la Roumanie (JO L 150 du 13.6.2011, p. 8).
Le 16 février 2010, le Conseil a modifié cette décision pour prendre en compte l'incidence sur les
objectifs du programme de la récession plus marquée que prévu (2010/183/UE) (JO L 83 du 30.3.2010,
p. 19).
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concurrence de 1,4 milliard d'EUR afin de continuer à soutenir le programme de réforme
économique du gouvernement. Tout comme la précédente, cette nouvelle assistance serait
apportée conjointement à un accord de confirmation du FMI représentant 3,09 milliards de
DTS que la Roumanie devrait également considérer comme une mesure de précaution, et à
des prêts de la Banque mondiale. Ainsi, le concours accordé conjointement à titre de
précaution permettrait de traiter de façon appropriée les menaces graves qui pèsent encore sur
la balance des paiements de la Roumanie et les risques liés qui planent sur la stabilité
économique et financière de la Roumanie et de ses principaux partenaires commerciaux dans
l'UE.
2.
ÉVOLUTION ET PERSPECTIVES MACROECONOMIQUES
Après un recul du PIB de 7,1 % en 2009 puis de nouveau de 1,3 % en 2010, les signes positifs
d'amélioration de la confiance et de reprise de l'activité se multiplient. Les sondages les plus
récents confirment l'amélioration de la confiance dans l'économie. La production industrielle a
augmenté de 5,5 % en 2010. De la même manière, les nouvelles commandes ont progressé
d'environ 25 % en moyenne en glissement annuel durant le deuxième semestre 2010.
Les exportations ont continué à afficher une croissance solide (27,3 % en 2010 en termes de
RON). Dans le secteur de la construction, l'activité a enregistré une forte reprise en décembre
2010, tandis que le commerce de détail subit encore les effets de l'augmentation de la TVA et
de la diminution des salaires dans le secteur public. La hausse contenue des salaires (le salaire
moyen mensuel net a progressé de 1,3 % en glissement annuel en décembre) reflète des
améliorations sur le marché du travail et soutiendra la consommation. Le chômage officiel
a continué à baisser en janvier 2011, mais le taux de chômage devrait augmenter durant
le premier semestre, compte tenu de l'incidence des nouvelles obligations d'enregistrement
des chômeurs.
L'économie devrait se redresser en 2011, et le PIB réel devrait croître de 1,5 % selon
les prévisions. Après un net recul en 2009 et 2010, l'investissement des entreprises devrait
rebondir sous l'effet de la croissance de la demande extérieure et du fait que les taux
d'utilisation des capacités de production sont proches des records historiques de 2008.
Des exportations soutenues et la multiplication des commandes dans l'industrie devraient
rassurer les entreprises et les inciter à investir même si les différentiels de risque demeurent
quelque peu élevés. La construction résidentielle restera sans doute limitée dans la mesure où
l'activité demeure faible dans le secteur du crédit tandis que les prix du logement devraient se
stabiliser davantage. Après avoir diminué considérablement en 2009 et 2010,
la consommation des ménages devrait remonter lentement cette année, sous l'effet d'un
ajustement à la hausse des rémunérations dans le secteur public (+15 %, après une diminution
de 25 % en juillet 2010) ainsi que dans l'industrie, où l'on observe une forte relance de
l'activité. Le maintien de l'austérité budgétaire, le ratio élevé du service de la dette aux
recettes et la progression limitée du crédit aux ménages en raison d'un pourcentage élevé de
prêts non rentables dans le secteur bancaire de détail freinent la relance. Pour 2012, on prévoit
une croissance d'environ 4 % de l'économie réelle. La croissance devrait se généraliser
progressivement, et la demande intérieure joue un rôle moteur dans la relance de l'économie.
Les dépenses de consommation privée devraient progresser plus rapidement grâce à
l'amélioration du budget des ménages, sous l'effet notamment de nouvelles hausses des
salaires et de la création d'emplois.
L'inflation a atteint un niveau record de 8 % en décembre 2010 (en glissement annuel), en
raison d'augmentations significatives de la fiscalité indirecte. C'est nettement plus que
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l'objectif d'inflation de 3,5 % + 1 point de pourcentage fixé pour fin 2010 par la Banque
nationale de Roumanie. Durant le premier semestre de 2010, l'inflation restait à un niveau
élevé principalement en raison des augmentations d'accises sur le tabac et des hausses des prix
du carburant – l'inflation annuelle était de 4,5 % en moyenne, tandis que l'inflation basée sur
l'IPCH à taxes constantes se situait à environ 2 %. L'inflation a atteint 7,5 % au troisième
trimestre en raison de l'augmentation de la TVA et des prix des denrées alimentaires. Durant
le deuxième semestre 2011, l'inflation devrait revenir progressivement dans la marge cible
fixée par la Banque nationale (3 % + 1 point de pourcentage) au fur et à mesure que les effets
des augmentations des taxes indirectes sur les prix s'estomperont.
La Banque nationale a stabilisé le taux directeur depuis mai 2010. Néanmoins, l'abondance de
liquidités sur le marché interbancaire a maintenu les taux à court terme à des niveaux
nettement inférieurs au taux directeur de la Banque nationale ces derniers mois. Malgré
la diminution des taux sur le marché monétaire, la croissance du crédit au secteur privé reste
particulièrement faible en raison de conditions conjoncturelles défavorables et du
resserrement des conditions d'octroi de prêts. La politique monétaire doit encore faire face à
des enjeux difficiles, notamment les dépassements répétés des objectifs en matière d'inflation.
L'approche prudente de la banque centrale à l'égard de l'assouplissement de la politique
monétaire au deuxième semestre de 2010 se justifiait en raison d'effets possibles de la hausse
de l'inflation liée à la TVA. La banque centrale poursuivra sa politique de communication
active pour mieux ancrer les perspectives d'inflation.
3.
FINANCES PUBLIQUES
En 2010, le déficit public a atteint 6,5 % du PIB en termes nominaux, un résultat plus
favorable que l'objectif de 6,8 % du PIB. Les recettes ont progressé de 7,2 % en 2010,
reflétant les recettes supplémentaires liées à l'augmentation du taux de TVA à 24 % ainsi que
des taxes sur les accises et les recettes non fiscales qui ont progressé de 28,2 %. En revanche,
les recettes provenant de l'impôt sur les bénéfices ont chuté de 17,4 % en 2010 en raison
des effets décalés de la crise. De plus, les cotisations à la sécurité sociale et l'impôt sur
le revenu ont reculé de 4,5 % et 3,2 % respectivement. Les dépenses nominales ont augmenté
de 4,2 % en 2010 en raison des accroissements des autres transferts, des dépenses de sécurité
sociale et des biens et services. Ces dernières s'expliquent en partie par le remboursement
d'arriérés dans le secteur des soins de santé de 2 milliards RON en septembre.
Les diminutions de dépenses se sont principalement concentrées dans les dépenses
d'équipement, qui ont reculé de 11,7 % en 2010, suivies par les dépenses de personnel qui ont
diminué de 8,6 % et les subventions, de 6,7 %.
Selon les services de la Commission, la Roumanie aurait également atteint l'objectif de déficit
SEC pour 2010, mais cette information devra être confirmée durant les prochains mois.
Il convient cependant de noter que le reclassement d'un certain nombre d'entreprises publiques
dans le secteur de l'administration par Eurostat en septembre 2010 et avril 2011 aurait pour
effet d'accroître le déficit d'au moins 0,5 % du PIB jusqu'à ce que les entreprises concernées
aient mis fin à leurs pertes. En fonction des résultats budgétaires de 2011, il faudra peut-être
modifier l'objectif de déficit pour 2011 pour tenir compte de cet élément. Il sera peut-être
nécessaire de consentir des efforts supplémentaires à cet égard pour faire en sorte d'atteindre
un déficit de moins de 3 % du PIB en termes SEC en 2012, conformément aux
recommandations émises par le Conseil au titre de la procédure concernant les déficits
excessifs.
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Les arriérés de paiements nationaux avaient diminué fin 2010, et les autorités se sont
engagées à les maintenir à un niveau bas durant toute l'année 2011. L'encours des arriérés de
paiements nationaux (de plus de 90 jours) s'élevait à 1,1 milliard RON (0,2 % du PIB)
fin 2010, contre 1,6 milliard RON (0,3 % du PIB) fin 2009. Ce sont principalement les
autorités locales qui accumulent des arriérés (environ 84 % de l'encours total à la fin de 2010)
et dans une moindre mesure le secteur des soins de santé, y compris les hôpitaux. Les arriérés
des pouvoirs locaux sont plus difficiles à contrôler, mais une nouvelle loi en vigueur depuis
le 1er janvier 2011 sur les finances des autorités locales devrait améliorer la situation. Après
des apurements d'arriérés de 2 milliards RON (0,4 % du PIB) dans le secteur des soins de
santé en septembre 2010, les arriérés de ce secteur n'ont plus augmenté, sauf pour les
hôpitaux.
Une nouvelle réforme du secteur des soins de santé est primordiale pour éviter que
des arriérés réapparaissent dans ce secteur. L'objectif est d'avoir un système de soins de santé
efficace qui fonctionne ave l'enveloppe budgétaire allouée. Les mesures engagées et
annoncées prévoient l'introduction d'un système de ticket modérateur basé sur les revenus,
la suppression des contrats obligatoires du Fonds pour la santé avec tous les hôpitaux, et
la réforme de l'ensemble de prestations assurées par le gouvernement afin d'en exclure
les services de santé non essentiels. La Banque mondiale apporte une assistance technique
dans ces matières, et continuera de le faire. De plus, le ministère des finances supervisera
la comptabilité des hôpitaux pour vérifier si les chiffres correspondent aux dépenses
programmées par l'administration. Si ce n'est pas le cas, il engagera une action avec
le ministère de la santé pour éviter une nouvelle accumulation des arriérés au niveau
des hôpitaux.
Les autorités continuent de vouloir atteindre un déficit budgétaire de 4,4 % du PIB en 2011 en
termes nominaux (moins de 5 % du PIB en termes SEC). Elles ont adopté le budget 2011
ainsi que la stratégie budgétaire à moyen terme pour 2011-2013. Dans le volet des recettes,
les principales taxes demeureront inchangées de manière à assurer leur prévisibilité. Dans le
volet des dépenses, le budget continue de plafonner l'enveloppe des salaires à 39 milliards
RON, à l'exclusion des cotisations de sécurité sociale pour les militaires (1,6 milliard RON)
qui seront versées par l'État à partir de cette année en raison de la nouvelle loi sur les retraites.
Après une réduction temporaire d'urgence de 25 % des salaires dans la fonction publique au
milieu de l'année 2010 pour contenir le déficit, les salaires du secteur public ont été relevés
de 15 % par rapport à leur niveau de décembre 2010. Toutefois, cette augmentation a été
compensée par la suppression du 13ème mois de salaire et du pécule de vacances. De plus,
le nombre de travailleurs du secteur public a de nouveau été réduit de 20 000 unités par
rapport à ce qui était nécessaire pour respecter l'enveloppe globale des salaires. D'autres
mesures du budget 2011 consistent à maintenir le gel des pensions, à poursuivre la contraction
de l'emploi dans le secteur public en ne remplaçant qu'un départ sur sept, et à supprimer
les subventions pour le chauffage. De plus, la réforme du système des retraites, la loi unifiée
sur les salaires et la restructuration du secteur des soins de santé devraient déboucher sur des
économies significatives.
Pour 2012, les autorités continuent de vouloir ramener le déficit sous le seuil de 3 % du PIB
en termes SEC, mais des mesures supplémentaires seront nécessaires. Les prévisions
économiques de l'automne 2010 de la Commission, basées sur l'hypothèse de politiques
inchangées, soulignaient déjà la nécessité d'un effort supplémentaire de 0,5 % du PIB.
Toutefois, des mesures encore plus rigoureuses pourraient s'avérer nécessaires en raison du
reclassement d'entreprises publiques qui enregistrent des pertes dans le secteur de
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l'administration, ce qui porte l'effort total d'ajustement supplémentaire à environ 1 % du PIB.
Il faudra continuer à limiter les dépenses, y compris pour les salaires et les primes.
Le programme proposé à titre de précaution visera également à renforcer encore le système de
gestion budgétaire. L'application de la loi sur la responsabilité budgétaire et l'adoption de
la stratégie budgétaire à moyen terme devraient contribuer à améliorer le processus de
planification budgétaire. De plus, la budgétisation des dépenses d'équipement doit être
renforcée au niveau de l'administration centrale. Même si les budgets alloués aux dépenses
d'équipement sont relativement importants (7,2 % du PIB prévus pour 2011), les résultats sont
plutôt maigres, ce qui laisse penser que les dépenses d'équipement sont peu efficientes. De
plus, un très grand nombre de projets d'investissement ont été engagés les années précédentes
sans veiller à réunir les ressources nécessaires pour les mener à bien. Par conséquent,
les ressources actuellement disponibles pour les dépenses d'équipement sont éparpillées entre
un (trop) grand nombre de projets non terminés. Un groupe de travail sous l'égide du Premier
ministre dressera la liste des projets d'investissement prioritaires pour lesquels des ressources
seront disponibles au cours des 3-5 prochaines années dans l'enveloppe prévue dans le cadre
de la stratégie budgétaire actualisée pour 2011-2014. De plus, le suivi et l'évaluation
des projets d'investissement au niveau de l'administration centrale seront améliorés grâce au
renforcement de l'unité de suivi de l'investissement public au ministère des finances et grâce à
l'amélioration de la base de données sur les investissements en capital gérée par le ministère.
Une assistance technique pourrait également être demandée aux États membres de l'UE.
Le ministère des finances présentera des rapports trimestriels au gouvernement concernant
l'avancement des projets en cours et planifiés, et le gouvernement examinera ces rapports et
prendra des mesures pour éviter tout dérapage budgétaire ou tout autre problème lié à
l'exécution budgétaire. Enfin, les dépenses d'équipement seront progressivement réorientées et
les investissements entièrement financés au niveau national seront abandonnés au profit
d'investissements financés conjointement par l'UE, ce qui devrait également contribuer à
améliorer l'absorption des fonds de l'UE.
4.
MARCHES FINANCIERS
Les marchés financiers roumains affichent des résultats solides depuis la mi-2010, bien que
la situation demeure précaire. Les remous qui secouent encore la périphérie de la zone euro
semblent avoir eu peu d'incidence directe sur les marchés roumains. Les tensions sur
les marchés financiers ont diminué parallèlement à l'amélioration de la confiance, et dans une
certaine mesure à l'anticipation du programme de suivi UE/FMI pour la Roumanie. Le taux de
change est resté stable, proche de 4,20-4,30 RON/EUR durant les derniers mois. Après avoir
atteint un niveau record d'un peu plus de 400 points de base à la mi-2010, les différentiels
des contrats d'échange sur défaut sur la dette souveraine se situent à environ 300 points de
base depuis octobre 2010 (moins qu'en Grèce, en Irlande, au Portugal et en Hongrie). L'indice
boursier BET est resté globalement stable durant le quatrième trimestre 2010 avant de
recommencer à grimper en janvier. Les rendements sur les bons du Trésor à un an sont
retombés bien en-deçà de 7 % l'an en janvier et février 2011, entraînant une diminution des
coûts de refinancement pour le budget par rapport à l'année 2010. La rentabilité du secteur
bancaire a souffert d'une détérioration de la qualité des actifs. La proportion de prêts non
productifs a augmenté pour atteindre 11,9 % fin 2010 contre 7,9 % un an plus tôt. Compte
tenu de cette tendance des actifs dépréciés, la rentabilité du secteur bancaire a terminé l'année
sur une perte nette (le rendement des actions était négatif à -1 %) Toutefois, les banques ont
conservé des tampons de capitaux suffisants, de sorte que le taux d'adéquation des fonds
propres du système est resté supérieur à 14 %. Malgré la réduction de leur engagement à 95 %
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du niveau de référence de mars 2009 à partir d'octobre 2010, les banques mères participant à
l'initiative de Vienne de coordination des banques européennes ont maintenu leur niveau
d'exposition proche du niveau de mars 2009 (98 % depuis la fin de janvier 2011).
5.
BALANCE DES PAIEMENTS ET BESOINS DE FINANCEMENT EXTERIEUR
Le déficit des opérations courantes a atteint 4,2 % du PIB en 2010. Les entrées de capitaux
privés ont augmenté progressivement. Cela a permis une accumulation plus rapide que prévu
des réserves de change, qui se situent maintenant à des niveaux confortables (environ 130 %
de la dette à court terme). Sur la base des projections actuelles établies dans le cadre d'un
scénario macroéconomique de base, la viabilité de la dette extérieure ne serait pas mise en
péril pendant la durée du programme.
En cas de choc, la Roumanie pourrait avoir besoin de ressources supplémentaires
de 5 milliards d'EUR. Dans un tel scénario, elle ne serait pas en mesure de couvrir tous
ses besoins de financement extérieur avec les sources de financement disponibles,
principalement en raison de la diminution de l'investissement direct étranger et de la baisse
des taux de refinancement de la dette, principalement de la part des banques. Dans ce cas, les
besoins de financement résiduels devraient être couverts par l'activation du soutien financier
de l'UE accordé à titre de précaution (en lien avec l'assistance du FMI). Ce scénario alternatif
a été élaboré en coopération étroite avec les services du FMI et met en lumière des besoins de
financement supplémentaires d'environ 5 milliards d'EUR à couvrir au moyen de l'assistance
financière internationale.
La crise a contribué à enrayer l'accumulation de déséquilibres économiques, mais ces
déséquilibres subsistent. Le déficit de la balance courante a diminué, passant de 11,4 % du
PIB en 2008 à environ 4,2 % en 2010. La croissance du crédit s'est interrompue et l'activité
dans le secteur de la construction a enregistré un recul à deux chiffres durant les deux
dernières années. L'inflation reste élevée. Toutefois, la chute brutale des salaires, en
particulier dans le secteur public, et la nouvelle dépréciation de la monnaie en 2010, ont aidé
la Roumanie à améliorer la compétitivité des prix. Les mesures adoptées par les autorités ont
permis de réduire le déficit budgétaire et de le ramener sous l'objectif fixé pour 2010.
Toutefois, le déficit des opérations courantes et le déficit public (déficits jumelés) restent
relativement élevés. De plus, l'accroissement constant du recours à l'emprunt étranger pourrait
constituer un risque. Cela signifie que des déséquilibres macroéconomiques dangereux
subsistent, et compromettent gravement la viabilité de la balance des paiements roumaine.
6.
AIDE DE L'UE AU TITRE DU MECANISME DE SOUTIEN FINANCIER DES BALANCES DES
PAIEMENTS DANS LE CADRE DE L'ASSISTANCE INTERNATIONALE
Dès lors qu'un risque élevé pèse encore sur la balance des paiements de la Roumanie, et sous
réserve de l'engagement ferme des autorités roumaines à mettre en œuvre un vaste programme
d'assainissement budgétaire, structurel et financier, la Commission recommande au Conseil,
après consultation du comité économique et financier le 3 mars 2011, d'adopter une décision
pour faire en sorte de continuer à accorder un concours mutuel conformément à l'article 143
du traité (TFUE). Le gouvernement roumain mettra en œuvre son programme économique de
manière à contrer les menaces sérieuses qui pèsent encore sur la viabilité de sa balance des
paiements.
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En outre, après consultation du comité économique et financier, la Commission propose au
Conseil d'adopter une décision fournissant à titre de précaution un soutien financier à moyen
terme à la Roumanie, jusqu'à concurrence de 1,4 milliard d'EUR, afin de soutenir la viabilité
de sa balance des paiements2. Cette assistante accordée à titre de précaution pourrait être
activée jusqu'au 31 mars 2013.
Un soutien financier à moyen terme accordé à titre de précaution à la Roumanie au titre du
mécanisme de soutien financier des balances des paiements semble approprié dans
les circonstances actuelles où les entrées de capitaux restent faibles et où d'importants
déséquilibres budgétaires et extérieurs subsistent. Dans les conditions qui règnent
actuellement sur le marché, la Roumanie n'envisage pas de demander le déboursement
des fonds mis à disposition par le FMI ou l'UE, mais le soutien financier accordé à titre de
précaution permettra de poursuivre plus facilement et de manière ordonnée la correction du
déficit budgétaire et du déficit extérieur.
Cette assistance renforcera la crédibilité du programme économique du gouvernement,
notamment l'ajustement budgétaire en cours, la consolidation de la réforme du marché
financier, une plus grande priorité pour les réformes du marché des produits et du marché du
travail, et l'absorption accrue des fonds structurels de l'UE. La mise en œuvre du programme
économique renforcera le potentiel de croissance de la Roumanie, ce qui devrait avoir une
incidence positive sur la valeur extérieure de la monnaie roumaine, le RON, et réduire
le risque d'effets négatifs sur les bilans des entreprises et les comptes des ménages. À
son tour, la relance économique devrait être plus durable et la qualité des actifs du secteur
bancaire devrait s'améliorer, ce qui libérerait encore des ressources pour de nouveaux
investissements.
Si le soutien financier accordé à titre de précaution reflète le fait que dans des conditions de
marché normales, la Roumanie peut couvrir ses besoins de financement sans aide officielle
supplémentaire, les risques qui menacent sérieusement la viabilité de la balance des paiements
roumaine semblent couverts de manière adéquate jusqu'au premier trimestre 2013 par les prêts
pouvant aller jusqu'à 5 milliards d'EUR et accordés à titre de précaution, dans la mesure où
l'assistance proposée par l'UE à la Roumanie à titre de précaution, pour un total
de 1,4 milliard d'EUR, serait conjuguée au soutien du FMI par le biais d'un accord de
confirmation de précaution d'un montant de 3,09 milliards de DTS (300 % de la quote-part de
la Roumanie au FMI; environ 3,6 milliards d'EUR). La Banque mondiale continuera
d'apporter le soutien de 400 millions d'EUR auquel elle s'était engagée plus tôt au titre de
son programme de prêt au développement, et de 750 millions d'EUR au titre d'une aide basée
sur les résultats pour les réformes de la sécurité sociale et des soins de santé.
L'aide financière de l'UE accordée à titre de précaution est destinée à soutenir les autorités
roumaines dans la poursuite de leur engagement ferme à mettre en œuvre un programme
économique complet. Le programme sera intégré dans une mise à jour du programme
roumain de convergence et dans le programme national de réforme de la Roumanie.
Les conditions de politique économique auxquelles est subordonné le versement des tranches
du prêt de l'UE seront définies dans un protocole d'accord entre la Commission et les autorités
roumaines; les principaux éléments sont les suivants:
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Le soutien financier proposé serait accordé au titre du mécanisme de l'UE pour les États membres qui
n'ont pas encore adopté l'euro, conformément au règlement (CE) nº 332/2002 du Conseil.
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A: Assainissement budgétaire
L'assainissement budgétaire reste un élément crucial du programme de réforme qui prévoit
une réduction du déficit budgétaire jusqu'à 4,4 % du PIB pour 2011 en termes nominaux
(moins de 5 % du PIB en termes SEC) et moins de 3 % du PIB en 2012 en termes SEC, ce qui
mettrait fin au déficit excessif. De plus, le programme accélérera les efforts visant à réduire
les arriérés de paiement du gouvernement, au niveau de l'administration centrale et
des pouvoirs locaux. Le système d'information financière des entreprises publiques qui sont
ou risquent d'être classées dans le secteur de l'administration doit être renforcé pour permettre
un suivi mensuel de leur situation financière, y compris l'encours des arriérés de paiement, en
vue de réduire progressivement ceux-ci. L'enveloppe des salaires dans le secteur public restera
plafonnée à 39 milliards RON (à l'exclusion de 1 574 millions RON de cotisations de sécurité
sociale pour les militaires en raison de l'entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les retraites)
en 2011 et devra respecter les limites correspondantes fixées dans la stratégie budgétaire à
moyen terme pour la période 2012-2014.
B: Gouvernance budgétaire et réforme budgétaire structurelle
La gouvernance budgétaire bénéficiera largement de l'assistance technique apportée par
le FMI et la Banque mondiale dans le domaine de la gestion et du contrôle des finances
publiques. Cette assistance englobe également la formation du personnel et la rénovation de
l'ensemble de l'infrastructure informatique pour la gestion des dépenses et du budget du
gouvernement central. Le programme économique tient compte de la nécessité d'accorder une
plus grande priorité à l'investissement public et d'améliorer la planification, le suivi et
l'évaluation des projets d'investissement public. Le programme économique contient plusieurs
mesures à cette fin, notamment la création d'une base de données pour les projets,
une capacité accrue de planification et de suivi des investissements en capitaux au cabinet du
Premier ministre et au ministère des finances respectivement. Les budgets des hôpitaux
relevant du ministère de la santé seront attentivement supervisés par le ministère des finances
pour éviter que des arriérés de paiement s'accumulent de nouveau. Les autorités roumaines
continueront à réexaminer et à mettre à jour la stratégie de gestion de la dette sur une base
annuelle, à savoir pour fin décembre 2011 et fin décembre 2012 au titre de ce programme.
C: Régulation et supervision des finances
Dans le secteur financier, les autorités veilleront à ce que le traitement prudentiel
des échanges obligations/actions n'affaiblisse pas les positions financières des établissements
de crédit. Pour préparer l'introduction des normes IFRS en 2012, les autorités élaboreront
des propositions de filtres prudentiels visant à préserver l'approche prudente à l'égard de
la constitution de provisions pour pertes sur crédit, de la solvabilité et des réserves.
Le maintien de la discipline dans l'octroi de crédits et la prévention de l'aléa moral entre
les débiteurs contribuent de manière significative à renforcer la stabilité financière.
Par conséquent, le gouvernement continuera d'éviter d'adopter des initiatives législatives
(notamment la loi sur l'insolvabilité personnelle) et des dispositions dans la loi sur
le recouvrement de dettes qui nuiraient à la discipline en matière de crédit. De plus, les
autorités apporteront les modifications nécessaires pour lier les dispositions de la loi sur
la faillite des entreprises d'assurance à celles de la loi générale sur l'insolvabilité et de la loi
sur l'activité des entreprises d'assurance et la surveillance dans ce secteur.
D: Politique monétaire
La politique monétaire demeurera axée sur la stabilité des prix et la réalisation de l'objectif
d'inflation de la Banque nationale (actuellement fixé à 3,0 % ±1 % à la fin 2011 et fin 2012).
FR
FR
E: Réformes structurelles
Le programme économique du gouvernement roumain accorde une priorité importante à la
réforme du marché des produits et du marché du travail, afin d'améliorer le fonctionnement de
ces marchés et de rendre ainsi l'économie roumaine plus résiliente lorsqu'elle est confrontée à
des chocs extérieurs, et de renforcer son potentiel de croissance à long terme. L'agenda de
réformes structurelles de ce programme s'inscrira dans le prochain programme national de
réforme de la Roumanie, et aidera la Roumanie a atteindre ses objectifs nationaux établis dans
le cadre de la stratégie de croissance Europe 2020.
Dans le secteur de l'énergie, le programme prévoit une dérégulation des tarifs et du commerce
de gaz et d'électricité en vue d'accroître l'accès au marché et la capacité de transport et de
contribuer à mettre en place un marché intérieur intégré, interconnecté et qui fonctionne
parfaitement dans les secteurs du gaz et de l'électricité, comme l'a demandé le Conseil
européen le 4 février 2011. Le programme prévoit la mise en place d'un régulateur fort et
indépendant dans le secteur de l'énergie, capable d'assumer ses tâches et ses responsabilités
conformément au troisième "paquet énergie". Le plan de restructuration pour le secteur du
charbon sera notifié à la Commission. Le programme comporte une réforme globale du
secteur ferroviaire qui devrait permettre d'accroître l'efficacité de l'offre de services de
transport de passagers et la planification de l'infrastructure ferroviaire, tout en rendant
le secteur plus attrayant pour le transport de marchandises. La réforme s'accompagnera de
la mise en place d'un organe régulateur fort et indépendant pour le secteur ferroviaire.
Le cadre juridique roumain concernant les partenariats public-privé doit être révisé afin de
garantir le plein respect des directives de l'Union européenne relatives aux marchés publics.
De plus, un réexamen de l'environnement des marchés publics doit être mené à bien.
Le programme prévoit la mise en place d'un guichet unique opérationnel conformément à
la directive sur les services, pour aider les entreprises dans toutes les démarches
administratives nécessaires pour l'établissement en Roumanie ou pour l'offre de services
transfrontières, et il supprimera les restrictions pour la création de commerces de détail.
Le programme poursuit la réforme du marché de l'emploi par la modification du code du
travail qui devrait être approuvée en 2011, et la rationalisation des institutions fixant
les salaires. Il devrait permettre de remédier aux rigidités du marché du travail par le recours
accru aux contrats à durée déterminée, la diminution de la générosité de la compensation
des heures supplémentaires, et l'extension de la période d'essai pour les contrats à durée
indéterminée. Le gouvernement roumain examinera avec les parties concernées
les possibilités de rationaliser la négociation des salaires dans le secteur privé. Enfin,
le programme politique comporte des mesures destinées à renforcer les incitations à l'offre de
travail tout en réduisant le travail non déclaré. Les réformes doivent respecter les directives et
les normes fondamentales du travail de l'Union européenne, et doivent tenir dûment compte
de la nécessité d'adopter une approche intégrée en matière de flexicurité.
Les autorités prendront des mesures pour renforcer la gouvernance des entreprises publiques,
notamment dans le secteur financier.
S'agissant de l'augmentation nécessaire de l'absorption des fonds de l'UE, le programme
prévoit la mise en œuvre du plan d'action du gouvernement – actuellement finalisé par
les autorités roumaines – en réponse à la lettre du Président de la Commission
du 13 décembre 2010. Le programme fixe des objectifs spécifiques en ce qui concerne le
niveau global des dépenses certifiées jusqu'à la fin de 2012, et fournit l'assurance que des
ressources nationales suffisantes pour le cofinancement seront prévues dans les budgets
annuels afin d'éviter une situation dans laquelle la Roumanie perdrait une partie substantielle
de fonds structurels alloués à son développement économique.
FR
FR
2011/0072 (NLE)
Proposition de
DÉCISION DU CONSEIL
fournissant à titre de précaution un soutien financier de l'UE à moyen terme à la
Roumanie
LE CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE,
vu le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne,
vu le règlement (CE) nº 332/20023 du Conseil du 18 février 2002 établissant un mécanisme de
soutien financier à moyen terme des balances des paiements des États membres, et notamment
son article 3, paragraphe 2,
vu la proposition de la Commission, après consultation du comité économique et financier
(CEF),
considérant ce qui suit:
(1)
Par la décision 2011/xxx/UE, le Conseil a décidé de continuer à accorder un concours
mutuel à la Roumanie.
(2)
Un soutien financier à moyen terme accordé à titre de précaution à la Roumanie au titre
de ce mécanisme de soutien financier des balances des paiements semble approprié
dans les circonstances actuelles où les entrées de capitaux restent faibles et où
d'importants déséquilibres budgétaires et extérieurs subsistent. Dans les conditions de
marché actuelles, la Roumanie n'envisage pas de demander le versement d'une tranche
d'aide, mais l'assistance accordée à titre de précaution facilitera la poursuite de la
correction ordonnée des déficits budgétaire et extérieur en renforçant la crédibilité du
programme économique du gouvernement, notamment la poursuite de l'assainissement
budgétaire, la consolidation de la réforme du marché financier, une plus grande priorité
à la réforme des marchés des produits et du travail, ainsi qu'une absorption accrue des
fonds structurels de l'UE. Ces mesures devraient renforcer le potentiel de croissance de
la Roumanie, soutenir la stabilité monétaire et financière ainsi que la confiance dans la
monnaie roumaine (RON) et réduire la probabilité d'effets négatifs sur les bilans des
entreprises et les budgets des ménages.
(3)
Si les risques liés au scénario de base actuel du programme économique du
gouvernement se concrétisaient, la Roumanie ne serait pas en mesure de couvrir ses
besoins de financement extérieur au moyen des ressources disponibles, principalement
3
FR
JO L 53 du 23.2.2002, p. 1.
FR
en raison de la diminution des entrées d'investissement direct étranger et de la baisse
des taux de refinancement de la dette, principalement de la part des banques. Dans ce
scénario, les besoins de financement résiduels devraient être couverts par l'activation du
soutien financier accordé par l'UE à titre de précaution. Ce scénario a été mis au point
en étroite collaboration avec les services du FMI et met en lumière des besoins de
financement supplémentaires d'environ 5 milliards d'EUR, à couvrir au moyen de
l'assistance financière internationale.
(4)
Il convient d'apporter à la Roumanie à titre de précaution une assistance de l'UE pour
un montant maximal de 1,4 milliard d'EUR au titre du mécanisme de soutien financier à
moyen terme des balances des paiements des États membres établi par le règlement
(CE) nº 332/2002. Cette assistance devrait aller de pair avec un soutien financier du
Fonds monétaire international d'un montant de 3,09 milliards de DTS
(environ 3,6 milliards d'EUR), octroyé en vertu d'un accord de confirmation à titre de
précaution approuvé le [21] mars 2011. La Banque mondiale continuera d'apporter le
soutien de 400 millions d'EUR auquel elle s'était engagée plus tôt au titre de son
programme de prêts au développement et apportera jusqu'à 750 millions d'EUR d'aide
basée sur les résultats pour les réformes de la sécurité sociale et des soins de santé.
(5)
Le soutien financier devrait être géré par la Commission européenne qui, après
consultation du comité économique et financier, arrêterait avec les autorités roumaines
les conditions en matière de politiques économiques dont est assortie l'aide accordée à
titre de précaution. Ces conditions devraient être fixées dans un protocole d'accord.
(6)
Dès lors que le soutien financier est accordé à titre de précaution, la Roumanie ne
demandera le versement d'aucune tranche du prêt de l'UE, sauf si elle rencontre des
difficultés au niveau de sa balance des opérations courantes ou des mouvements de
capitaux. Si la Roumanie adresse une demande de financement à la Commission, celleci se prononcera après consultation du comité économique et financier sur l'activation
du programme, le montant des versements et leur calendrier. Les conditions financières
détaillées liées au déboursement éventuel de tranches du prêt seront établies dans un
contrat-cadre de prêt.
(7)
Le soutien financier accordé à titre de précaution doit contribuer au succès de la mise en
œuvre du programme de politique économique du gouvernement, et assurer ainsi
la viabilité de la balance des paiements de la Roumanie,
A ARRÊTÉ LA PRÉSENTE DÉCISION:
Article premier
FR
1.
L'Union européenne met à la disposition de la Roumanie à titre de précaution
une assistance financière à moyen terme jusqu'à concurrence de 1,4 milliard d'EUR. Si
le mécanisme est activé et si des versements sont effectués, l'assistance est accordée
sous forme de prêts avec une échéance moyenne maximale de 7 ans.
2.
L'assistance financière accordée par l'UE à titre de précaution peut être activée, et des
déboursements peuvent être demandés, jusqu'au 31 mars 2013.
FR
Article 2
1.
L'aide est gérée par la Commission d'une manière compatible avec les engagements de
la Roumanie et avec les recommandations du Conseil, en particulier dans le contexte de
la mise en œuvre du programme national de réforme, ainsi que de la version actualisée
du programme de convergence de la Roumanie.
2.
La Commission convient avec les autorités roumaines, après consultation du comité
économique et financier, des conditions de politique économique dont est assortie
l'assistance financière, conformément à l'article 3, paragraphe 3. Ces conditions sont
fixées dans un protocole d'accord conforme aux engagements et recommandations visés
au paragraphe 1. Le détail des conditions financières est fixé par la Commission dans le
contrat-cadre de prêt.
3.
La Commission vérifie à intervalles réguliers, en collaboration avec le comité
économique et financier, que les conditions de politique économique dont est assortie
l'assistance financière sont respectées.
Article 3
FR
1.
L'activation de l'assistance financière accordée par l'UE à titre de précaution est
examinée par la Commission sur demande écrite de la Roumanie. Après avoir consulté
le comité économique et financier, la Commission détermine si l'activation du
programme et la demande de déboursements au titre de l'assistance se justifient, et se
prononce sur le montant et le calendrier de ces déboursements. Si l'assistance financière
est activée, les fonds peuvent être mis à disposition en trois tranches au maximum, dont
le montant et le calendrier sont précisés dans un addendum au protocole d'accord.
Chaque tranche peut donner lieu à un ou plusieurs versements.
2.
Si l'aide est activée, chaque tranche de l'aide ou chaque versement auquel elle peut
donner lieu est subordonné à l'entrée en vigueur de l'addendum au protocole d'accord
visé au paragraphe 1. La Commission décide de libérer les tranches du prêt ou
les versements auxquels elles peuvent donner lieu après avis du comité économique et
financier.
3.
Chaque versement dépend de la mise en œuvre satisfaisante du programme économique
du gouvernement roumain, qui doit s'inscrire dans le programme de convergence et
dans le programme national de réforme; plus particulièrement, les conditions
spécifiques de politique économique établies dans le protocole d'accord concernent
notamment,
(a)
l'adoption des budgets et la mise en œuvre des politiques conformément aux
objectifs budgétaires clairement établis pour les exercices 2011 à 2013, soutenant
l'assainissement budgétaire en cours pour stabiliser le ratio de la dette publique au
PIB et corriger le déficit excessif conformément aux recommandations émises par
le Conseil dans le cadre de la procédure concernant les déficits excessifs;
(b)
l'obligation d'atteindre progressivement des niveaux de référence plus restrictifs
pour la réduction des arriérés de paiement du gouvernement, au niveau de
l'administration centrale et des autorités locales;
FR
(c)
l'instauration d'un système d'information renforcée pour les entreprises publiques
qui font déjà partie de la définition SEC de l'administration, et pour celles qui
seront vraisemblablement reclassées dans l'administration par Eurostat en 2011 et
2012, afin de permettre au gouvernement d'évaluer en permanence l'évolution des
arriérés, des subventions et des transferts, ainsi que des pertes de ces entreprises,
et l'impact probable sur le déficit public;
(d)
la surveillance permanente de l'enveloppe des salaires dans le secteur public pour
qu'elle respecte les limites établies dans la stratégie budgétaire à moyen terme,
(e)
l'introduction d'un ticket modérateur basé sur les revenus pour les services
médicaux, ainsi qu'un système adéquat de vérifications et de contrôles pour lutter
contre l'accumulation d'arriérés dans le système des soins de santé,
(f)
la mise en œuvre de mesures destinées à améliorer la gestion du budget
d'investissement public conformément à la stratégie budgétaire 2012-2014 en
mettant l'accent sur l'abandon des investissements intégralement financés au
niveau national au profit d'investissements financés conjointement par l'UE,
(g)
le réexamen, l'actualisation et la publication d'une stratégie pluriannuelle de
gestion de la dette sur une base annuelle,
(h)
la mise en œuvre de mesures politiques visant à rationaliser le système de fixation
des salaires afin que l'évolution des salaires reflète davantage la productivité, et
des réformes qui accroissent la flexibilité des contrats d'emploi et des dispositions
en matière de temps de travail dans le cadre d'une approche intégrée en matière de
flexicurité,
(i)
l'adoption de mesures visant à améliorer le fonctionnement du marché de l'énergie
et des transports, conformément à la législation de l'UE le cas échéant,
(j)
la mise en œuvre de mesures destinées à améliorer l'environnement
des entreprises dans le secteur des services conformément à la
directive 2006/123/CE du Parlement européen et du Conseil
du 12 décembre 2006 relative aux services dans le marché intérieur4,
(k)
des mesures destinées à renforcer encore le cadre prudentiel pour
les établissements de crédit et à préparer l'introduction des normes IFRS à partir
de 2012,
(l)
des modifications législatives garantissant la cohérence entre la loi sur la
liquidation des entreprises d'assurance, la loi générale sur l'insolvabilité et la loi
sur l'activité des entreprises d'assurance et leur surveillance.
(m) l'amélioration de l'absorption des fonds structurels et de cohésion de l'UE et
des objectifs spécifiques à atteindre pour le niveau global cumulé des dépenses
certifiées au titre de ces fonds.
4
FR
JO L 376 du 27.12.2006, p. 36.
FR
4.
L'utilisation prudente de swaps de taux d'intérêt avec des contreparties présentant
la qualité de crédit la plus élevée est autorisée si elle est nécessaire pour financer le prêt.
La Commission informe le comité économique et financier des éventuels
refinancements des emprunts ou des éventuels réaménagements des modalités
financières.
Article 4
La Roumanie est destinataire de la présente décision.
Article 5
La présente décision prend effet le jour de sa notification.
Article 6
La présente décision est publiée au Journal officiel de l'Union européenne.
Fait à Bruxelles, le [date].
Par le Conseil
Le Président
FR
FR
FICHE D'IMPACT BUDGÉTAIRE
(voir l'article 16 des règles internes)
DOMAINE(S) POLITIQUE(S): TITRE 01 – AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET
FINANCIÈRES
ACTIVITÉ(S): OPÉRATIONS ET INSTRUMENTS FINANCIERS
1.
DÉNOMINATION DE LA
CONCERNÉE ET INTITULÉ
PROPOSITION,
LIGNE
BUDGÉTAIRE
Proposition de décision du Conseil fournissant à titre de précaution un soutien financier
de l'UE à moyen terme à la Roumanie en liaison avec la recommandation de décision
du Conseil accordant un concours mutuel à la Roumanie.
01 04 01 01 Garantie de l'Union européenne aux emprunts de l'UE destinés au soutien
des balances des paiements
2.
BASE JURIDIQUE:
Articles 143 et 352 TFUE, et règlement (CE) nº 332/2002 du Conseil.
3.
DONNÉES CHIFFRÉES GLOBALES DE L'EXERCICE (EN EUROS)
Ce poste constitue la structure d'accueil de la garantie de l'Union européenne.
Il permettra à la Commission d'honorer la dette (principal, intérêts et autres coûts) en
cas de défaillance du débiteur (la Roumanie).
La ligne budgétaire ("p.m.") correspondant à la garantie du budget ne sera utilisée qu'en
cas de mobilisation effective de la garantie. En principe, il ne devrait pas être nécessaire
de mobiliser la garantie du budget.
3a – Exercice en cours
Sans objet
CE
Crédit initial de l'exercice
(budget)
Virements
Crédit supplémentaire
Total du crédit
Crédits déjà réservés par
un autre programme de
travail
FR
16
FR
Solde disponible
Montant
proposée
de
l'action
3b – Reports à l'exercice
Sans objet
CE
Reports
Crédits déjà réservés par un
autre programme de travail
Solde disponible
Montant de l'action
proposée
3c – Exercice suivant
Sans objet
CE
Crédit initial de l'exercice
(budget)
p.m.
Virements
Crédit supplémentaire
Total du crédit
Crédits déjà réservés par
un autre programme de
travail
Solde disponible
Montant de l'action
proposée
FR
p.m.
17
FR
4.
DESCRIPTION DE L'ACTION
Le soutien financier à moyen terme de l'UE à la Roumanie proposé à titre de précaution
consiste, s'il est activé, en un prêt de l'UE (financé par des emprunts de l'UE sur les
marchés internationaux de capitaux) d'un montant total de 1,4 milliard d'EUR. Il fera
partie d'un ensemble de financements internationaux, et notamment d'un prêt du FMI à
hauteur de 3,09 milliards de DTS (environ 3,6 milliards d'euros) dans le cadre de
l'accord de confirmation. La Banque mondiale s'est engagée pour un total de 1,15
milliard d'EUR, dont 400 millions d'EUR avaient déjà été engagés au titre de l'ensemble
précédent de mesures d'aide financière internationale. Le soutien financier à moyen
terme que l'UE accorde à la Roumanie à titre de précaution doit permettre de lutter
contre les risques encore élevés qui pèsent sur la viabilité de la balance des paiements
de la Roumanie, gravement menacée depuis 2009. L'assistance accordée à titre de
précaution continue par ailleurs de soutenir le programme économique du
gouvernement, en vue notamment de raffermir la confiance des investisseurs et de
réduire le risque de tensions sur les marchés financiers. Ce nouveau soutien accordé à
titre de précaution devrait contribuer à la stabilité financière au-delà des frontières du
pays, du fait de ses liens internationaux étroits (notamment interbancaires). Le
programme de mesures économiques du gouvernement soutenu grâce à cette assistance
prévoit notamment de poursuivre la réduction du déficit entre 2011 et 2013, et de
réduire ainsi les besoins de financement du gouvernement. Enfin, ce soutien financier,
géré par la Commission en concertation avec le comité économique et financier,
constitue un moyen de garantir que l'UE continue à participer étroitement à l'élaboration
des politiques économiques en Roumanie, et que ces politiques sont conformes aux
initiatives prises par ce pays dans le cadre de l'UE et aux recommandations du Conseil,
notamment en ce qui concerne la mise en œuvre du programme national de réforme et
le programme de convergence.
Les emprunts effectués par l'UE sur les marchés des capitaux ou auprès d'institutions
financières afin d'accorder le prêt à la Roumanie au cas où cette dernière en ferait la
demande et où la Commission et le comité économique et financier l'évalueraient de
manière positive, sont couverts par la garantie de l'UE. L'emprunt est effectué sur les
marchés des capitaux ou auprès d'institutions financières. Le montant en principal du
prêt dont pourrait bénéficier la Roumanie est de 1,4 milliard d'euros.
La structure d'accueil de la garantie fournie par l'UE permettra à la Commission
d'honorer la dette en cas de défaillance de la Roumanie.
Pour assurer le respect de ses obligations, la Commission peut être amenée à recourir
provisoirement à ses moyens de trésorerie afin d'honorer la dette. Dans ce cas,
l'article 12 du règlement (CE, Euratom) nº 1150/2000 du Conseil du 22 mai 2000
portant application de la décision 2007/436/CE, Euratom relative au système des
ressources propres des Communautés européennes (JO L 130 du 31.5.2000, p. 1)
s'applique.
FR
18
FR
5.
MODE DE CALCUL ADOPTÉ
Sans objet.
6.
ÉCHÉANCIER DE PAIEMENTS (EN EUROS)
Sans objet.
Ligne(s)
Crédits
Paiements
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Année n+1 Année n+2 Année n+3
Exercices
ultérieurs
Année n
Année n+1
Année n
Année n+1
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19
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