Brèves…
Brèves…
nomination et composition (*) : Lantus 100 Unis/ml solution injectable en stylo
prérempli SoloStar. Chaque ml de la solution injectable contient 3,64 mg de substance active
(insuline glargine), correspondant à 100 Unités d’insuline glargine. Chaque stylo contient 3 ml
correspondant à 300 Unités. Indication : Diabète sucré de l’adulte, l’adolescent et l’enfant à
partir de 6 ans, nécessitant un traitement par insuline.Posologie (*) : L’activité du produit
est exprimée en unités spécifiques à Lantus et ne correspondent ni aux UI ni aux unis
utilisées pour les autres analogues de l’insuline. Lantus est un analogue de l’insuline à durée
d’action prolongée. Il doit être administré une fois par jour à n’importe quel moment de la
journée mais au même moment chaque jour. La posologie et le moment d’administration de
Lantus doivent être ajustés individuellement. Chez les patients atteints de diabète de type 2,
Lantus peut également être associé à des antidiabétiques oraux. Administration : Lantus est
administré par voie sous-cutanée et ne doit pas être administré par voie intraveineuse. On n’a
pas obserde différences cliniques notables sur le plan des taux sériques d’insuline et de
glucose, suivant que Lantus est administdans l’abdomen, la région deltoïde ou la cuisse. Il
faut néanmoins effectuer une rotation des sites d’injection dans une même zone d’injection,
d’une injection à l’autre. Il ne faut ni mélanger Lantus à une autre insuline, ni la diluer. Un
mélange ou une dilution risquerait en effet de modifier le profil d’action en fonction du temps
et un mélange pourrait provoquer une précipitation. Chez l’enfant, l’efficaciet la sécuri
n’ont été démontes que lorsque Lantus est administré le soir. Lexpérience étant limitée,
l’efficacité et la sécuride Lantus n’ont pas pu être démontrées chez l’enfant de moins de 6
ans. Insuffisance hépatique ou insufsance rénale modérée à sévère : l’expérience étant limitée,
l’efficacité et la tolérance de Lantus n’ont pu être évaluées dans ces groupes de patients. Les
instructions d’utilisation mentionnées dans la notice doivent être lues avec attention avant toute
utilisation de SoloStar. Contre-indications : Hypersensibilité à l’insuline glargine ou à l’un
quelconque de ses excipients. Mises en garde et précautions d’emploi (*). Interactions (*).
Grossesse et allaitement (*). Conduite des véhicules et utilisation des machines (*). Effets
indésirables (*). Surdosage (*). Propriétés pharmacologiques (*) : Antidiabétiques, insuline
et ses analogues, d’action lente. Incompatibilités (*). Conservation (*) : Avant ouverture : A
conserver au frigérateur (entre 2°C et 8°C), dans l’emballage extérieur et à l’abri de la lumière.
Ne pas congeler. S’assurer que le cipient nest pas en contact direct avec le compartiment
congélateur ou avec des poches de congélation. Après la première utilisation : le produit peut
être conservé jusqu’à 4 semaines maximum, à une température ne dépassant pas 25°C. Liste
II. AMM et prix : 377 229.8 (EU/1/00/134/034) : bte de 5 stylos préremplis SoloStar de 3 ml
- 67,49 euros. Remb. Séc. Soc. 65% - Collect. Titulaire de l’Autorisation de Mise sur le Marché :
Sanofi-Aventis Deutschland GmbH. Repsentant local : Sanofi-aventis france 1-13, bd Romain
Rolland 75014 PARIS Tél. : 01 57 63 23 23. Information médicale et pharmacovigilance :
Vert 0 800 394 000 - Fax : 01 57 62 06 62. Service stylos injecteurs d’insuline :
N° Vert 0 800 10 52 53. Date de révision : Octobre 2006/V1.
(*) Pour une information complémentaire, consulter la monographie complète
Dénomination et composition (*) : Apidra 100 Unités/ml, solution injectable en stylo
prérempli SoloStar. Chaque ml de la solution injectable contient 100 Unités d’insuline glulisine
(équivalant à 3,49 mg). Chaque stylo contient 3 ml correspondant à 300 Unités. Indication :
Traitement du diabète de l’adulte. Posologie (*) : L’activité du produit est exprimée en
unités. Ces unités sont spécifiques à Apidra et ne correspondent ni aux UI ni aux unités
utilisées pour les autres analogues de l’insuline.Apidra doit être administré un peu avant
(0 à 15 minutes) ou juste après les repas. Apidra s’utilise dans des schémas qui l’associent soit à
une insuline humaine d’action intermédiaire ou d’action prolongée, soit à un analogue de l’insuline
d’action prolongée, soit à des hypoglycémiants oraux. La posologie d’Apidra doit être ajustée in
dividuellement. Apidra doit être administré en injection sous-cutanée dans la paroi abdominale,
la cuisse ou la région deltoïde, ou par perfusion sous-cutanée continue par pompe dans la paroi
abdominale. Dans une même zone d’injection, il convient de varier, d’une injection à l’autre, les
sites d’injection et les sites de perfusion. Le taux d’absorption et, par conséquent, le début et la
durée d’action, peuvent être modifiés par le site d’injection, l’exercice physique ou par d’autres
facteurs. L’injection sous-cutanée dans la paroi abdominale entraîne une absorption légèrement
plus rapide qu’à partir des autres sites d’injection. Les patients doivent être éduqués aux bonnes
techniques d’injection. Insuffisance rénale, insuffisance hépatique, sujets âgés : les besoins
en insuline peuvent être diminués. Il n’existe pas d’information clinique suffisante concernant
l’utilisation d’Apidra chez l’enfant et l’adolescent. Les instructions d’utilisation mentionnées dans
la notice doivent être lues avec attention avant toute utilisation de SoloStar. Contre-indications :
Hypersensibilité à l’insuline glulisine ou à l’un des excipients. Hypoglycémie. Mises en garde
et précautions d’emploi (*). Interactions (*). Grossesse et allaitement (*). Conduite des
véhicules et utilisation des machines (*). Effets indésirables (*). Surdosage (*). Propriétés
pharmacologiques (*) : Antidiabétiques, insuline et analogues d’action rapide. Incompatibilités (*) :
Conservation : Avant ouverture : A conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C), dans l’emballage
extérieur et à l’abri de la lumière. Ne pas congeler. S’assurer que le récipient n’est pas en contact
direct avec le compartiment congélateur ni avec des poches de congélation. Après la première
utilisation, le produit peut être conservé jusqu’à 4 semaines maximum, à une température ne
dépassant pas 25°C. Ne pas mettre au réfrigérateur. Conserver le stylo à l’abri de la lumière. Liste
II. AMM et prix : 377 220.0 (EU/1/04/285/032) : boîte de 5 stylos préremplis SoloStar de 3 ml –
43,27 Euros. Remb. Séc. Soc. 65 % - Collect. Titulaire de l’Autorisation de Mise sur le Marché :
Sanofi-Aventis Deutschland GmbH. Représentant local : Sanofi-aventis france 1-13, bd Romain
Rolland - 75014 PARIS - Tél. : 01 57 63 23 23. Information médicale et pharmacovigilance :
Vert 0 800 394 000 Fax : 01 57 62 06 02. Service stylos injecteurs d’insuline :
Vert 0 800 10 52 53. Date de révision : Octobre 2006/V1.
(*) Pour une information complémentaire, consulter la monographie complète
Mutations du récepteur
de la leptine
La prise alimentaire et l’homéostasie
pondérale sont sous le contrôle de
nombreuses hormones, dont la leptine.
Cette protéine, produite par les adipo-
cytes, exerce un effet anorexigène par
action sur les neurones à NPY et à
mélanocortine de l’hypothalamus. Des
altérations de ces voies de signalisation
ont été décrites chez des obèses. En
particulier, des mutations inactivatrices
des gènes codant la proopiomélanocor-
tine, le récepteur des mélanocortines de
type 4 (MC4R) et la leptine ont été iden-
tifiées dans différentes familles d’obèses.
Chez les sujets déficients en leptine,
l’obésité est associée à un hypogona-
disme, une insuffisance somatotrope,
une insuffisance thyréotrope et à un
dysfonctionnement du système immu-
nitaire portant sur les lymphocytes T.
Une seule mutation du gène codant le
récepteur de la leptine a été rapportée
dans le passé chez trois individus d’une
famille consanguine algérienne.
Une équipe anglaise a récemment
caractérisé de nouvelles mutations
affectant le récepteur de la leptine dans
une cohorte de 300 sujets présentant ou
ayant présenté une obésité sévère avant
l’âge de 10 ans (cohorte Genetics of
Obesity Study, GOOS). Les chercheurs
ont identifié cinq mutations ponctuelles
(W31X, A409E, R612H, W664R et
H684P) et quatre délétions (dans les
codons 15, 22 et 70) situées dans les
régions codant le peptide signal ou la
partie N-terminale extracellulaire de la
protéine. L’étude de la fonctionnalité
des différentes formes de récepteurs
mutés, évaluée par la mesure de la
phosphorylation induite par la leptine
de la protéine de signalisation STAT3,
vèle que la capacité de transduction
des récepteurs est fortement réduite ou
totalement abolie.
Les auteurs de l’article publié dans
The New England Journal of Medicine
ont comparé le phénotype de dix sujets
homozygotes déficients en récepteur
fonctionnel de la leptine (LEPR) avec
celui de cinq individus déficients en
leptine et de cinq individus déficients
en récepteur MC4R. Les dix sujets
porteurs de mutations inactivatrices du
récepteur de la leptine se caractérisent
par une hyperphagie et une obésité
semblables à celles observées chez les
individus ficients en MC4R, mais
inférieures à celles constatées chez les
déficients en leptine. Chez les sujets
LEPR, la leptinémie est corrélée à
l’indice de masse corporelle et est du
même ordre de grandeur que celle des
sujets obèses ne portant pas de telles
mutations. Selon Farooqi, le taux
circulant de leptine ne peut donc pas
être utilisé comme marqueur biolo-
gique de la résistance à la leptine. Du
point de vue métabolique, les enfants
>>>
184
Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), 4, juillet-août 2007
Brèves…
Brèves…
LEPR ont une glycémie normale mais
présentent une hyperinsulinémie, ce
qui traduit la présence d’une résistance
à l’insuline. Le diagnostic de diabète
de type 2 est établi pour les deux
adultes les plus âgés de l’étude (41 et
55 ans). L’examen clinique vèle que
la croissance des enfants prépubères
est normale, avec un taux circulant
d’IGF1 correspondant à leur âge et
une sécrétion pulsatile de GH. La défi-
cience en récepteur de la leptine n’a
donc pas de répercussion majeure sur
la fonction somatotrope. Les quatre
adultes étudiés présentent un hypogo-
nadisme hypogonadotrope partiel avec
des taux circulants de FSH, LH, estra-
diol et testostérone très réduits. Malgré
l’absence d’insuffisance somatotrope,
ils sont de petite taille, vraisembla-
blement du fait de l’absence de pic
pubertaire de croissance secondaire
à l’hypogonadisme. L’exploration
de la fonction thyroïdienne révèle
des concentrations plasmatiques de
thyroxine libre et de TSH normales.
Les enfants LEPR présentent de
nombreux épisodes infectieux sévères
des voies aériennes supérieures.
Ces atteintes sont en liaison avec un
dysfonctionnement du système immu-
nitaire réduisant le nombre de lympho-
cytes T CD4+. Les auteurs ont montré
que la prolifération des cellules T
en réponse à divers stimuli est anor-
malement faible. Ils ont également
constaté que les patients se caractéri-
sent par un taux faible d’interféron γ,
une cytokine pro-inflammatoire, et un
taux élevé d’interleukine 10, une cyto-
kine anti-inflammatoire.
Ce travail montre que des mutations du
gène codant le récepteur de la leptine
sont responsables d’une hyperphagie
entraînant une obésité sévère précoce.
Cette obésité est associée à un hypo-
gonadisme hypogonadotrope partiel
et à un dysfonctionnement du système
immunitaire. En revanche, ces atteintes
génétiques n’ont pas de répercussion
sur la croissance durant l’enfance et
le fonctionnement de la thyroïde. Les
conséquences de ces mutations sont
donc moins sévères que celles abolis-
sant la synthèse de leptine. Les auteurs
recommandent de rechercher dans le
diagnostic différentiel une mutation
dans la quence codant le cepteur
de la leptine chez les enfants présen-
tant une hyperphagie entraînant une
obésité sévère précoce sans retard de
croissance.
E. Louiset, INSERM U413,
université de Rouen.
Farooqi IS et al. N Engl J Med 2007;356:237-47
Du neuf chez ghréline
La ghréline est un peptide de 28 amino-
acides principalement originaire
des cellules fundiques de l’estomac.
Préférentiellement sécrétée en période
préprandiale, la ghréline stimule l’ap-
pétit, la motricité gastro-intestinale,
et exercerait, au long cours, des effets
hémodynamiques bénéfiques. Elle
se vèle également être un puissant
stimulant de la sécrétion d’hormone
de croissance (GH). Ces propriétés
en font un agent thérapeutique poten-
tiellement intéressant. En effet, la
ghréline ou ses agonistes pourraient
être utilisés comme agents orexigènes
dans des états de dénutrition associés
à une baisse de l’appétit ou comme
prokinétiques dans les gastroparésies.
En outre, on devine bien leur intérêt
potentiel comme stimulus de la sécré-
tion somatotrope. A contrario, les
antagonistes de la ghréline pourraient
représenter une des méthodes de trai-
tement de certaines formes d’obésité
et de leurs conséquences métaboli-
ques. Il a d’ailleurs été montré que la
réduction des taux de ghréline plas-
matique était un des mécanismes
relayant l’effet de réduction pondé-
rale de la chirurgie bariatrique (1). Un
analogue de la ghréline, l’EP01572 a
été récemment développé. Il reconnaît
le récepteur humain cloné du sécréta-
gogue de la GH, dont le ligand naturel
est la ghréline, se lie à lui et l’active.
Surtout, ce composé apparaît actif par
voie orale, ce qui l’oppose à la ghré-
line ou à son analogue, l’hexaréline,
utilisables par voie veineuse et, de
plus, de courte demi-vie plasmatique.
F. Piccoli et al. (2) ont évalué la phar-
macocinétique et les effets de la prise
orale de différentes doses d’EP01572
chez l’homme sain. Cette étude,
randomisée et contre placebo, montre
que la prise orale (ou intraduodénale)
d’EP01572 est suivie d’une éléva-
tion rapide et dose-dépendante de
son taux plasmatique. Par ailleurs, la
sécrétion d’hormone de croissance est
clairement stimulée. Le pic de GH,
contemporain de celui d’EP01572, est
obtenu 60 minutes après l’adminis-
tration de l’analogue de la ghréline.
Il est d’autant plus éleque la dose
ingérée est importante. Cela témoigne
à la fois de l’authenticité de l’absorp-
tion digestive du produit et de ses
qualités puissamment stimulantes de
la sécrétion somatotrope. À la poso-
logie de 0,5 mg/kg d’EP01572, le pic
moyen de GH plasmatique dépasse
90 ng/ml (soit 270 mU/l). La sci-
ficité d’action est bien établie par
l’absence de modification des taux
d’ACTH et de cortisol, d’insuline et
de glucose et une ascension marginale
des taux de prolactine plasmatique à
la plus forte dose d’EP01572 utilisée.
D’autre part, par comparaison avec
celui observé après administration
intraveineuse de Growth Hormone-
Releasing Hormone (GHRH, 1 µg/kg)
chez les mêmes sujets, le pic de GH
induit par l’EP01572 (0,35 mg/kg)
est deux fois et demi plus élevé. Les
propriétés pharmacodynamiques de
l’EP01572 offrent donc des perspec-
tives intéressantes en termes d’explora-
tion fonctionnelle endocrinienne mais
également en thérapeutique. Reste au
demeurant à démontrer avec précision
l’intérêt de l’utilisation de ce type de
composé dans ses champs d’applica-
tion clinique potentiels.
J.M. Kuhn, service d’endocrinologie
et maladies métaboliques,
CHU Rouen.
Cummings DE et al. N Engl J Med
2002;346:1623-30.
Piccoli F et al. J Clin Endocrinol Metab
2007;92:1814-20.
1.
2.
>>>
185
Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), 4, juillet-août 2007
Brèves…
Brèves…
Chirurgie de l’obésité
et espérance de vie
La chirurgie de l’obésité morbide
comporte trois méthodes essentielles :
la pose d’un anneau gastrique (le
gastric banding), la gastroplastie verti-
cale calibrée et le bypass gastrique. Les
deux premières méthodes réduisent
le volume de la poche gastrique soit
par anneau ajustable, soit par pose
d’agrafes. La troisième court-circuite la
partie initiale du grêle. Réalisées par des
mains expertes, sur la base d’indications
précises, poes aps une évaluation
polydisciplinaire (endocrino-chirurgico-
psychologique), ces interventions s’as-
socient à un taux de mortalité évalué de
0,1 à 2 % selon les séries publiées. Les
gains post-chirurgicaux sont manifestes
sur les plans pondéral, tensionnel, venti-
latoire et métabolique. La palme de l’ef-
ficacité revient au bypass gastrique. Dix
ans après la réalisation de l’intervention,
la perte moyenne de poids est d’environ
15 % avec les premières méthodes et
25 % avec la troisième. Après ces inter-
ventions, les chiffres de pression arté-
rielle sont alios chez 2 patients sur 3,
les troubles métaboliques et le syndrome
d’apnées du sommeil dans 80 à 90 % des
cas (1, 2). Par ailleurs, la qualité de vie
est significativement améliorée (3). Il
restait à montrer de façon objective si, à
ces améliorations des facteurs de risque
vasculaire, s’associait une réduction de
la mortalité. En effet, les études observa-
tionnelles publiées antérieurement indi-
quaient une augmentation des décès de
cause cardiovasculaire (4), résultat para-
doxal compte tenu des effets bénéfiques
sur des facteurs de risque de premier
plan. Deux études (5, 6) qui viennent
d’être publiées apportent une réponse à
cette question. La chirurgie bariatrique
(2 010 patients pour l’étude suédoise et
près de 10 000 pour l’étude américaine)
réduit de 25 % en moyenne le risque de
décès, ce qui est tout à fait significatif
par rapport à une population contrôle
(respectivement, 2 037 et 9 628 pour
chacune des deux études) dont l’obésité
est traitée par des méthodes convention-
nelles. Les deux principales causes de
décès dans cette population, qui restent
l’infarctus myocardique et le cancer, sont
très clairement moins fréquentes dans le
groupe de patients opérés. Seules les
causes de décès non liées à la maladie
apparaissent plus fréquentes chez les
patients traités par chirurgie bariatrique,
sans qu’il y ait d’explication précise à ce
constat. Globalement, les deux études
sont convergentes pour conclure qu’à
l’amélioration des facteurs de risque
vasculaire s’associe une réduction
significative du risque de décès après
traitement de l’obésité morbide par une
approche chirurgicale. Ces résultats sont
importants, car ils démontrent les bien-
faits de cette approche sur une survie qui,
chez le patient gravement obèse, peut
être réduite de 5 à 20 ans en l’absence de
contrôle efficace du surpoids (7).
JMK
Sström L et al. N Engl J Med 2004;351:2683-93.
De Maria EJ. N Engl J Med 2007;356:2176-83.
Folope V et al. Eur J Clin Nutr 2007 (sous presse).
Pamuk ER et al. Ann Intern Med 1993;119:744-8.
Sjöström L et al. N Engl J Med 2007;357:741-52.
Adams T et al. N Engl J Med 2007;357:753-61.
Fontaine KR et al. JAMA 2003;289:187-93.
Hyperthyroïdie, radio-iode
et décès
L’iode radioactif (131I) constitue l’un
des moyens thérapeutiques de l’hyper-
thyroïdie. Il est même utilisé en traite-
ment de première ligne dans les pays
anglo-saxons. Si l’administration d’une
dose thérapeutique de 131I permet de
soudre le problème de l’hyperthyrdie,
son innocuité n’apparaît pas certaine.
Par exemple, il a été montré qu’en fonc-
tion de la dose cumulée reçue, certains
patients traités par 131I en complément
d’un traitement chirurgical pour carci-
nome différencié de la thyroïde pouvaient
velopper des lésions malignes secon-
daires (notamment coliques) [1]. Les
doses utilisées pour traiter l’hyperthy-
roïdie sont cependant très inférieures à
celles employées dans un but anticarci-
nologique. Le risque de répercussions à
long terme de ce traitement en est-il de
ce fait totalement écarté ? C’est à cette
question qu’une équipe finlandaise (2)
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
répond sur un sujet les études anté-
rieurement réalisées donnaient des sul-
tats contradictoires (3, 4). Une cohorte
d’environ 3 000 patients traités par 131I
pour hyperthyroïdie a été comparée à
une cohorte de témoins euthyroïdiens
appariés pour l’âge et le sexe. Le recul
pour les patients les plus anciennement
traités est de 37 ans. Le risque de décès
par maladie cardiovasculaire ou par
carcinome digestif est significativement
supérieur dans le groupe traité par radio-
iode à celui rele dans le groupe témoin.
Il est deux fois et demi supérieur pour le
cancer gastro-intestinal et deux fois plus
éle pour les causes cardiovasculaires ou
respiratoires. L’analyse des nombreuses
données de cette étude fait ressortir que
les cès de cause cérébrovasculaire sont
vraisemblablement imputables à l’hy-
perthyroïdie elle-même (qu’elle qu’en
soit la cause) et non pas au traitement
par radio-iode. À l’inverse, il paraît plau-
sible que le traitement par 131I soit l’un
des facteurs intervenant dans la survenue
plus fréquente de carcinomes digestifs,
notamment gastriques. Ces résultats
doivent-ils faire remettre en cause les
possibilités de traitement de l’hyperthy-
roïdie par iode radio-actif ? La réponse
est doublement négative, à la fois parce
que l’exception culturelle française nous
amène à utiliser ce procéthérapeutique
avec beaucoup plus de parcimonie que
nos confrères anglo-saxons et parce que
les doses d’iode radio-actif administrées
pour le traitement de l’hyperthyroïdie
sont de fait modestes. L’enseignement
essentiel de cette étude est que, s’il est
bien évident qu’il faut traiter l’hyperthy-
roïdie dès que possible, l’emploi d’un
traitement curatif par 131I implique une
surveillance à long terme à la fois pour
s’assurer du maintien en euthyroïdie et
être attentifs aux risques particuliers de
surmortalité modérée, mais sans doute
bien réelle, de cette population.
JMK
Rubino C et al. Br J Cancer 2003;89:1638-44.
Metso S et al. J Clin Endocrinol Metab
2007;92:2190-6.
Hall P et al. Acta Endocrinol 1993;128:230.
Franklyn JA et al. Lancet 1999;353:2111-5.
1.
2.
3.
4.
186
Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), 4, juillet-août 2007
Brèves…
Brèves…
Dihydrotestostérone
et fonction testiculaire
La dihydrotestostérone (DHT) est
l’androgène physiologiquement le
plus puissant. Elle est produite par
5α-réduction de la testostérone par
les 5α-réductases de types I et II. La
première est inductible par les andro-
gènes alors que la seconde est consti-
tutionnellement active. Elle joue un
rôle essentiel durant l’embryogenèse,
la DHT formée in situ permettant la
masculinisation du périnée initialement
indifférencié (1). Le tropisme de la
DHT sur les voies génitales mâles reste
important chez l’adulte. Pour s’opposer
à l’effet prolifératif de la DHT sur la
prostate, des inhibiteurs de la 5α-réduc-
tase de type II ont été mis au point et
sont désormais couramment utilisés
comme traitement médical de l’hy-
pertrophie bénigne de la prostate. Le
finastéride, chef de file de cette famille,
abaisse les taux plasmatiques de DHT
des deux tiers, abaissement non total
témoignant de son effet bien spéci-
fique sur la 5α-réductase de type II. Il
permet de réduire le volume prostatique
sans générer d’effets indésirables à
court ou long terme. Notamment, l’ab-
sence d’influence significative sur la
5α-réductase de type I présente dans le
testicule (2) permet d’éviter un retentis-
sement négatif gênant sur les fonctions
testiculaires endocrines ou exocrines.
Le dutastéride, membre de cette même
famille d’inhibiteurs de la 5α-réduc-
tase, se révèle actif sur les deux isoen-
zymes. De ce fait, lors de son utilisation
thérapeutique chez l’homme, les taux
plasmatiques de DHT sont réduits de
près de 95 % (3). Deux études complé-
mentaires ont évalué les effets d’un
blocage de l’activité des androgènes sur
les fonctions testiculaires de l’homme
adulte. La première, dont l’objectif était
de tester l’influence de la suppression
à court terme de l’ambiance androgé-
nique intratesticulaire sur la fonction
leydigienne, a utilisé le nilutamide, un
antiandrogène pur, inhibiteur compé-
titif sur le récepteur des androgènes
(4). La réponse hormonale du testicule
à la stimulation par gonadotrophines
chorioniques (hCG) a été évaluée sans
et avec traitement concomitant par
300 mg de nilutamide par jour. Aucune
différence n’a été observée entre les
deux épreuves sur l’amplitude de l’as-
cension des taux d’estradiol (maximale
24 heures après l’injection d’hCG) et
de testostérone (maximale 72 heures
après la même stimulation) plasmati-
ques. La deuxième étude a évalué, sur
trois groupes parallèles, les variations
induites par un traitement à long terme
(52 semaines) par dutastéride ou finas-
téride versus placebo sur les paramètres
spermatiques d’hommes normaux âgés
de 18 à 55 ans (5). De façon attendue,
les taux plasmatiques de DHT s’effon-
drent sous inhibiteurs de la 5α-réduc-
tase et de façon quasi totale avec le
dutastéride. Chez ces mêmes hommes,
la testostéronémie s’élève significative-
ment, ce qui contraste avec l’absence
de modification des taux d’estradiol ou
de LH plasmatique. L’activité de l’aro-
matase n’apparaît donc pas modifiée,
même indirectement, par ces inhibi-
teurs de la 5α-réductase. D’autre part,
testostérone et estradiol, agissant sur
leurs récepteurs respectifs, suffisent à
exercer un rétrocontrôle complet sur la
sécrétion de LH dont les taux ne sont
fort logiquement pas modifiés. Sont
en revanche observées de modestes
réductions du volume de l’éjaculat, du
nombre et de la mobilité des sperma-
tozoïdes, dont la morphologie demeure
inchangée. Globalement, même s’ils
s’abaissent, les paramètres spermati-
ques restent chacun dans leur norme
respective. Enfin, les taux de FSH plas-
matique ne sont modifiés ni par le finas-
téride, ni par le dutastéride, ni bien sûr
par le placebo. On peut donc en déduire
que le blocage de l’activité 5α-réducta-
sique n’a pas d’influence sur la sécré-
tion testiculaire d’inhibine B. Toutes les
subtiles modifications observées sont
versibles à l’arrêt du traitement. L’en-
semble des résultats montre qu’à court
terme l’opposition à l’action intratesti-
culaire des androgènes ne modifie en
rien la réponse stéroïdogène du testicule
à la stimulation du récepteur LH/hCG
et qu’à long terme la réduction quasi
totale de la production de DHT n’a que
des effets très modestes sur la fonction
exocrine de la glande.
JMK
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