Brèves… Brèves… Mutations du récepteur de la leptine La prise alimentaire et l’homéostasie pondérale sont sous le contrôle de nombreuses hormones, dont la leptine. Cette protéine, produite par les adipocytes, exerce un effet anorexigène par action sur les neurones à NPY et à mélanocortine de l’hypothalamus. Des altérations de ces voies de signalisation ont été décrites chez des obèses. En particulier, des mutations inactivatrices des gènes codant la proopiomélanocortine, le récepteur des mélanocortines de type 4 (MC4R) et la leptine ont été identifiées dans différentes familles d’obèses. Chez les sujets déficients en leptine, l’obésité est associée à un hypogonadisme, une insuffisance somatotrope, une insuffisance thyréotrope et à un dysfonctionnement du système immunitaire portant sur les lymphocytes T. Une seule mutation du gène codant le récepteur de la leptine a été rapportée dans le passé chez trois individus d’une famille consanguine algérienne. Une équipe anglaise a récemment caractérisé de nouvelles mutations affectant le récepteur de la leptine dans une cohorte de 300 sujets présentant ou ayant présenté une obésité sévère avant l’âge de 10 ans (cohorte Genetics of Obesity Study, GOOS). Les chercheurs ont identifié cinq mutations ponctuelles (W31X, A409E, R612H, W664R et H684P) et quatre délétions (dans les codons 15, 22 et 70) situées dans les régions codant le peptide signal ou la partie N-terminale extracellulaire de la protéine. L’étude de la fonctionnalité des différentes formes de récepteurs mutés, évaluée par la mesure de la phosphorylation induite par la leptine de la protéine de signalisation STAT3, révèle que la capacité de transduction des récepteurs est fortement réduite ou totalement abolie. Les auteurs de l’article publié dans The New England Journal of Medicine ont comparé le phénotype de dix sujets homozygotes déficients en récepteur fonctionnel de la leptine (LEPR–) avec celui de cinq individus déficients en leptine et de cinq individus déficients en récepteur MC4R. Les dix sujets porteurs de mutations inactivatrices du récepteur de la leptine se caractérisent par une hyperphagie et une obésité semblables à celles observées chez les individus déficients en MC4R, mais inférieures à celles constatées chez les déficients en leptine. Chez les sujets LEPR –, la leptinémie est corrélée à l’indice de masse corporelle et est du même ordre de grandeur que celle des sujets obèses ne portant pas de telles mutations. Selon Farooqi, le taux circulant de leptine ne peut donc pas être utilisé comme marqueur biologique de la résistance à la leptine. Du point de vue métabolique, les enfants >>> Dénomination et composition (*) : Lantus 100 Unités/ml solution injectable en stylo prérempli SoloStar. Chaque ml de la solution injectable contient 3,64 mg de substance active (insuline glargine), correspondant à 100 Unités d’insuline glargine. Chaque stylo contient 3 ml correspondant à 300 Unités. Indication : Diabète sucré de l’adulte, l’adolescent et l’enfant à partir de 6 ans, nécessitant un traitement par insuline. Posologie (*) : L’activité du produit est exprimée en unités spécifiques à Lantus et ne correspondent ni aux UI ni aux unités utilisées pour les autres analogues de l’insuline. Lantus est un analogue de l’insuline à durée d’action prolongée. Il doit être administré une fois par jour à n’importe quel moment de la journée mais au même moment chaque jour. La posologie et le moment d’administration de Lantus doivent être ajustés individuellement. Chez les patients atteints de diabète de type 2, Lantus peut également être associé à des antidiabétiques oraux. Administration : Lantus est administré par voie sous-cutanée et ne doit pas être administré par voie intraveineuse. On n’a pas observé de différences cliniques notables sur le plan des taux sériques d’insuline et de glucose, suivant que Lantus est administré dans l’abdomen, la région deltoïde ou la cuisse. Il faut néanmoins effectuer une rotation des sites d’injection dans une même zone d’injection, d’une injection à l’autre. Il ne faut ni mélanger Lantus à une autre insuline, ni la diluer. Un mélange ou une dilution risquerait en effet de modifier le profil d’action en fonction du temps et un mélange pourrait provoquer une précipitation. Chez l’enfant, l’efficacité et la sécurité n’ont été démontrées que lorsque Lantus est administré le soir. L’expérience étant limitée, l’efficacité et la sécurité de Lantus n’ont pas pu être démontrées chez l’enfant de moins de 6 ans. Insuffisance hépatique ou insuffisance rénale modérée à sévère : l’expérience étant limitée, l’efficacité et la tolérance de Lantus n’ont pu être évaluées dans ces groupes de patients. Les instructions d’utilisation mentionnées dans la notice doivent être lues avec attention avant toute utilisation de SoloStar. Contre-indications : Hypersensibilité à l’insuline glargine ou à l’un quelconque de ses excipients. Mises en garde et précautions d’emploi (*). Interactions (*). Grossesse et allaitement (*). Conduite des véhicules et utilisation des machines (*). Effets indésirables (*). Surdosage (*). Propriétés pharmacologiques (*) : Antidiabétiques, insuline et ses analogues, d’action lente. Incompatibilités (*). Conservation (*) : Avant ouverture : A conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C), dans l’emballage extérieur et à l’abri de la lumière. Ne pas congeler. S’assurer que le récipient n’est pas en contact direct avec le compartiment congélateur ou avec des poches de congélation. Après la première utilisation : le produit peut être conservé jusqu’à 4 semaines maximum, à une température ne dépassant pas 25°C. Liste II. AMM et prix : 377 229.8 (EU/1/00/134/034) : boîte de 5 stylos préremplis SoloStar de 3 ml - 67,49 euros. Remb. Séc. Soc. 65% - Collect. Titulaire de l’Autorisation de Mise sur le Marché : Sanofi-Aventis Deutschland GmbH. Représentant local : Sanofi-aventis france 1-13, bd Romain Rolland 75014 PARIS Tél. : 01 57 63 23 23. Information médicale et pharmacovigilance : N° Vert 0 800 394 000 - Fax : 01 57 62 06 62. Service stylos injecteurs d’insuline : N° Vert 0 800 10 52 53. Date de révision : Octobre 2006/V1. (*) Pour une information complémentaire, consulter la monographie complète Dénomination et composition (*) : Apidra 100 Unités/ml, solution injectable en stylo prérempli SoloStar. Chaque ml de la solution injectable contient 100 Unités d’insuline glulisine (équivalant à 3,49 mg). Chaque stylo contient 3 ml correspondant à 300 Unités. Indication : Traitement du diabète de l’adulte. Posologie (*) : L’activité du produit est exprimée en unités. Ces unités sont spécifiques à Apidra et ne correspondent ni aux UI ni aux unités utilisées pour les autres analogues de l’insuline.Apidra doit être administré un peu avant (0 à 15 minutes) ou juste après les repas. Apidra s’utilise dans des schémas qui l’associent soit à une insuline humaine d’action intermédiaire ou d’action prolongée, soit à un analogue de l’insuline d’action prolongée, soit à des hypoglycémiants oraux. La posologie d’Apidra doit être ajustée in dividuellement. Apidra doit être administré en injection sous-cutanée dans la paroi abdominale, la cuisse ou la région deltoïde, ou par perfusion sous-cutanée continue par pompe dans la paroi abdominale. Dans une même zone d’injection, il convient de varier, d’une injection à l’autre, les sites d’injection et les sites de perfusion. Le taux d’absorption et, par conséquent, le début et la durée d’action, peuvent être modifiés par le site d’injection, l’exercice physique ou par d’autres facteurs. L’injection sous-cutanée dans la paroi abdominale entraîne une absorption légèrement plus rapide qu’à partir des autres sites d’injection. Les patients doivent être éduqués aux bonnes techniques d’injection. Insuffisance rénale, insuffisance hépatique, sujets âgés : les besoins en insuline peuvent être diminués. Il n’existe pas d’information clinique suffisante concernant l’utilisation d’Apidra chez l’enfant et l’adolescent. Les instructions d’utilisation mentionnées dans la notice doivent être lues avec attention avant toute utilisation de SoloStar. Contre-indications : Hypersensibilité à l’insuline glulisine ou à l’un des excipients. Hypoglycémie. Mises en garde et précautions d’emploi (*). Interactions (*). Grossesse et allaitement (*). Conduite des véhicules et utilisation des machines (*). Effets indésirables (*). Surdosage (*). Propriétés pharmacologiques (*) : Antidiabétiques, insuline et analogues d’action rapide. Incompatibilités (*) : Conservation : Avant ouverture : A conserver au réfrigérateur (entre 2°C et 8°C), dans l’emballage extérieur et à l’abri de la lumière. Ne pas congeler. S’assurer que le récipient n’est pas en contact direct avec le compartiment congélateur ni avec des poches de congélation. Après la première utilisation, le produit peut être conservé jusqu’à 4 semaines maximum, à une température ne dépassant pas 25°C. Ne pas mettre au réfrigérateur. Conserver le stylo à l’abri de la lumière. Liste II. AMM et prix : 377 220.0 (EU/1/04/285/032) : boîte de 5 stylos préremplis SoloStar de 3 ml – 43,27 Euros. Remb. Séc. Soc. 65 % - Collect. Titulaire de l’Autorisation de Mise sur le Marché : Sanofi-Aventis Deutschland GmbH. Représentant local : Sanofi-aventis france 1-13, bd Romain Rolland - 75014 PARIS - Tél. : 01 57 63 23 23. Information médicale et pharmacovigilance : N° Vert 0 800 394 000 – Fax : 01 57 62 06 02. Service stylos injecteurs d’insuline : N° Vert 0 800 10 52 53. Date de révision : Octobre 2006/V1. (*) Pour une information complémentaire, consulter la monographie complète Brèves… Brèves… 184 >>> LEPR– ont une glycémie normale mais présentent une hyperinsulinémie, ce qui traduit la présence d’une résistance à l’insuline. Le diagnostic de diabète de type 2 est établi pour les deux adultes les plus âgés de l’étude (41 et 55 ans). L’examen clinique révèle que la croissance des enfants prépubères est normale, avec un taux circulant d’IGF1 correspondant à leur âge et une sécrétion pulsatile de GH. La déficience en récepteur de la leptine n’a donc pas de répercussion majeure sur la fonction somatotrope. Les quatre adultes étudiés présentent un hypogonadisme hypogonadotrope partiel avec des taux circulants de FSH, LH, estradiol et testostérone très réduits. Malgré l’absence d’insuffisance somatotrope, ils sont de petite taille, vraisemblablement du fait de l’absence de pic pubertaire de croissance secondaire à l’hypogonadisme. L’exploration de la fonction thyroïdienne révèle des concentrations plasmatiques de thyroxine libre et de TSH normales. Les enfants LEPR – présentent de nombreux épisodes infectieux sévères des voies aériennes supérieures. Ces atteintes sont en liaison avec un dysfonctionnement du système immunitaire réduisant le nombre de lymphocytes T CD4+. Les auteurs ont montré que la prolifération des cellules T en réponse à divers stimuli est anormalement faible. Ils ont également constaté que les patients se caractérisent par un taux faible d’interféron γ, une cytokine pro-inflammatoire, et un taux élevé d’interleukine 10, une cytokine anti-inflammatoire. Ce travail montre que des mutations du gène codant le récepteur de la leptine sont responsables d’une hyperphagie entraînant une obésité sévère précoce. Cette obésité est associée à un hypogonadisme hypogonadotrope partiel et à un dysfonctionnement du système immunitaire. En revanche, ces atteintes génétiques n’ont pas de répercussion sur la croissance durant l’enfance et le fonctionnement de la thyroïde. Les conséquences de ces mutations sont donc moins sévères que celles abolissant la synthèse de leptine. Les auteurs recommandent de rechercher dans le diagnostic différentiel une mutation dans la séquence codant le récepteur de la leptine chez les enfants présentant une hyperphagie entraînant une obésité sévère précoce sans retard de croissance. E. Louiset, INSERM U413, université de Rouen. ✓ Farooqi IS et al. N Engl J Med 2007;356:237-47 Du neuf chez ghréline La ghréline est un peptide de 28 aminoacides principalement originaire des cellules fundiques de l’estomac. Préférentiellement sécrétée en période préprandiale, la ghréline stimule l’appétit, la motricité gastro-intestinale, et exercerait, au long cours, des effets hémodynamiques bénéfiques. Elle se révèle également être un puissant stimulant de la sécrétion d’hormone de croissance (GH). Ces propriétés en font un agent thérapeutique potentiellement intéressant. En effet, la ghréline ou ses agonistes pourraient être utilisés comme agents orexigènes dans des états de dénutrition associés à une baisse de l’appétit ou comme prokinétiques dans les gastroparésies. En outre, on devine bien leur intérêt potentiel comme stimulus de la sécrétion somatotrope. A contrario, les antagonistes de la ghréline pourraient représenter une des méthodes de traitement de certaines formes d’obésité et de leurs conséquences métaboliques. Il a d’ailleurs été montré que la réduction des taux de ghréline plasmatique était un des mécanismes relayant l’effet de réduction pondérale de la chirurgie bariatrique (1). Un analogue de la ghréline, l’EP01572 a été récemment développé. Il reconnaît le récepteur humain cloné du sécrétagogue de la GH, dont le ligand naturel est la ghréline, se lie à lui et l’active. Surtout, ce composé apparaît actif par voie orale, ce qui l’oppose à la ghréline ou à son analogue, l’hexaréline, utilisables par voie veineuse et, de Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 4, juillet-août 2007 plus, de courte demi-vie plasmatique. F. Piccoli et al. (2) ont évalué la pharmacocinétique et les effets de la prise orale de différentes doses d’EP01572 chez l’homme sain. Cette étude, randomisée et contre placebo, montre que la prise orale (ou intraduodénale) d’EP01572 est suivie d’une élévation rapide et dose-dépendante de son taux plasmatique. Par ailleurs, la sécrétion d’hormone de croissance est clairement stimulée. Le pic de GH, contemporain de celui d’EP01572, est obtenu 60 minutes après l’administration de l’analogue de la ghréline. Il est d’autant plus élevé que la dose ingérée est importante. Cela témoigne à la fois de l’authenticité de l’absorption digestive du produit et de ses qualités puissamment stimulantes de la sécrétion somatotrope. À la posologie de 0,5 mg/kg d’EP01572, le pic moyen de GH plasmatique dépasse 90 ng/ml (soit 270 mU/l). La spécificité d’action est bien établie par l’absence de modification des taux d’ACTH et de cortisol, d’insuline et de glucose et une ascension marginale des taux de prolactine plasmatique à la plus forte dose d’EP01572 utilisée. D’autre part, par comparaison avec celui observé après administration intraveineuse de Growth HormoneReleasing Hormone (GHRH, 1 µg/kg) chez les mêmes sujets, le pic de GH induit par l’EP01572 (0,35 mg/kg) est deux fois et demi plus élevé. Les propriétés pharmacodynamiques de l’EP01572 offrent donc des perspectives intéressantes en termes d’exploration fonctionnelle endocrinienne mais également en thérapeutique. Reste au demeurant à démontrer avec précision l’intérêt de l’utilisation de ce type de composé dans ses champs d’application clinique potentiels. J.M. Kuhn, service d’endocrinologie et maladies métaboliques, CHU Rouen. 1. Cummings DE et al. N Engl J Med 2002;346:1623-30. 2. Piccoli F et al. J Clin Endocrinol Metab 2007;92:1814-20. Brèves…B La chirurgie de l’obésité morbide comporte trois méthodes essentielles : la pose d’un anneau gastrique (le gastric banding), la gastroplastie verticale calibrée et le bypass gastrique. Les deux premières méthodes réduisent le volume de la poche gastrique soit par anneau ajustable, soit par pose d’agrafes. La troisième court-circuite la partie initiale du grêle. Réalisées par des mains expertes, sur la base d’indications précises, posées après une évaluation polydisciplinaire (endocrino-chirurgicopsychologique), ces interventions s’associent à un taux de mortalité évalué de 0,1 à 2 % selon les séries publiées. Les gains post-chirurgicaux sont manifestes sur les plans pondéral, tensionnel, ventilatoire et métabolique. La palme de l’efficacité revient au bypass gastrique. Dix ans après la réalisation de l’intervention, la perte moyenne de poids est d’environ 15 % avec les premières méthodes et 25 % avec la troisième. Après ces interventions, les chiffres de pression artérielle sont améliorés chez 2 patients sur 3, les troubles métaboliques et le syndrome d’apnées du sommeil dans 80 à 90 % des cas (1, 2). Par ailleurs, la qualité de vie est significativement améliorée (3). Il restait à montrer de façon objective si, à ces améliorations des facteurs de risque vasculaire, s’associait une réduction de la mortalité. En effet, les études observationnelles publiées antérieurement indiquaient une augmentation des décès de cause cardiovasculaire (4), résultat paradoxal compte tenu des effets bénéfiques sur des facteurs de risque de premier plan. Deux études (5, 6) qui viennent d’être publiées apportent une réponse à cette question. La chirurgie bariatrique (2 010 patients pour l’étude suédoise et près de 10 000 pour l’étude américaine) réduit de 25 % en moyenne le risque de décès, ce qui est tout à fait significatif par rapport à une population contrôle (respectivement, 2 037 et 9 628 pour chacune des deux études) dont l’obésité est traitée par des méthodes conventionnelles. Les deux principales causes de décès dans cette population, qui restent l’infarctus myocardique et le cancer, sont très clairement moins fréquentes dans le groupe de patients opérés. Seules les causes de décès non liées à la maladie apparaissent plus fréquentes chez les patients traités par chirurgie bariatrique, sans qu’il y ait d’explication précise à ce constat. Globalement, les deux études sont convergentes pour conclure qu’à l’amélioration des facteurs de risque vasculaire s’associe une réduction significative du risque de décès après traitement de l’obésité morbide par une approche chirurgicale. Ces résultats sont importants, car ils démontrent les bienfaits de cette approche sur une survie qui, chez le patient gravement obèse, peut être réduite de 5 à 20 ans en l’absence de contrôle efficace du surpoids (7). JMK 1. Sjöström L et al. N Engl J Med 2004;351:2683-93. 2. De Maria EJ. N Engl J Med 2007;356:2176-83. 3. Folope V et al. Eur J Clin Nutr 2007 (sous presse). 4. Pamuk ER et al. Ann Intern Med 1993;119:744-8. 5. Sjöström L et al. N Engl J Med 2007;357:741-52. 6. Adams T et al. N Engl J Med 2007;357:753-61. 7. Fontaine KR et al. JAMA 2003;289:187-93. Hyperthyroïdie, radio-iode et décès L’iode radioactif (131I) constitue l’un des moyens thérapeutiques de l’hyper­ thyroïdie. Il est même utilisé en traitement de première ligne dans les pays anglo-saxons. Si l’administration d’une dose thérapeutique de 131I permet de résoudre le problème de l’hyperthyroïdie, son innocuité n’apparaît pas certaine. Par exemple, il a été montré qu’en fonction de la dose cumulée reçue, certains patients traités par 131I en complément d’un traitement chirurgical pour carcinome différencié de la thyroïde pouvaient développer des lésions malignes secondaires (notamment coliques) [1]. Les doses utilisées pour traiter l’hyperthyroïdie sont cependant très inférieures à celles employées dans un but anticarcinologique. Le risque de répercussions à long terme de ce traitement en est-il de ce fait totalement écarté ? C’est à cette question qu’une équipe finlandaise (2) répond sur un sujet où les études antérieurement réalisées donnaient des résultats contradictoires (3, 4). Une cohorte d’environ 3 000 patients traités par 131I pour hyperthyroïdie a été comparée à une cohorte de témoins euthyroïdiens appariés pour l’âge et le sexe. Le recul pour les patients les plus anciennement traités est de 37 ans. Le risque de décès par maladie cardiovasculaire ou par carcinome digestif est significativement supérieur dans le groupe traité par radioiode à celui relevé dans le groupe témoin. Il est deux fois et demi supérieur pour le cancer gastro-intestinal et deux fois plus élevé pour les causes cardiovasculaires ou respiratoires. L’analyse des nombreuses données de cette étude fait ressortir que les décès de cause cérébrovasculaire sont vraisemblablement imputables à l’hyperthyroïdie elle-même (qu’elle qu’en soit la cause) et non pas au traitement par radio-iode. À l’inverse, il paraît plausible que le traitement par 131I soit l’un des facteurs intervenant dans la survenue plus fréquente de carcinomes digestifs, notamment gastriques. Ces résultats doivent-ils faire remettre en cause les possibilités de traitement de l’hyperthyroïdie par iode radio-actif ? La réponse est doublement négative, à la fois parce que l’exception culturelle française nous amène à utiliser ce procédé thérapeutique avec beaucoup plus de parcimonie que nos confrères anglo-saxons et parce que les doses d’iode radio-actif administrées pour le traitement de l’hyperthyroïdie sont de fait modestes. L’enseignement essentiel de cette étude est que, s’il est bien évident qu’il faut traiter l’hyperthyroïdie dès que possible, l’emploi d’un traitement curatif par 131I implique une surveillance à long terme à la fois pour s’assurer du maintien en euthyroïdie et être attentifs aux risques particuliers de surmortalité modérée, mais sans doute bien réelle, de cette population. rèves… Chirurgie de l’obésité et espérance de vie JMK 1. Rubino C et al. Br J Cancer 2003;89:1638-44. 2. Metso S et al. J Clin Endocrinol Metab 2007;92:2190-6. 3. Hall P et al. Acta Endocrinol 1993;128:230. 4. Franklyn JA et al. Lancet 1999;353:2111-5. Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 4, juillet-août 2007 185 Brèves… Brèves… 186 Dihydrotestostérone et fonction testiculaire La dihydrotestostérone (DHT) est l’androgène physiologiquement le plus puissant. Elle est produite par 5α-réduction de la testostérone par les 5α-réductases de types I et II. La première est inductible par les androgènes alors que la seconde est constitutionnellement active. Elle joue un rôle essentiel durant l’embryogenèse, la DHT formée in situ permettant la masculinisation du périnée initialement indifférencié (1). Le tropisme de la DHT sur les voies génitales mâles reste important chez l’adulte. Pour s’opposer à l’effet prolifératif de la DHT sur la prostate, des inhibiteurs de la 5α-réductase de type II ont été mis au point et sont désormais couramment utilisés comme traitement médical de l’hypertrophie bénigne de la prostate. Le finastéride, chef de file de cette famille, abaisse les taux plasmatiques de DHT des deux tiers, abaissement non total témoignant de son effet bien spécifique sur la 5α-réductase de type II. Il permet de réduire le volume prostatique sans générer d’effets indésirables à court ou long terme. Notamment, l’absence d’influence significative sur la 5α-réductase de type I présente dans le testicule (2) permet d’éviter un retentissement négatif gênant sur les fonctions testiculaires endocrines ou exocrines. Le dutastéride, membre de cette même famille d’inhibiteurs de la 5α-réductase, se révèle actif sur les deux isoenzymes. De ce fait, lors de son utilisation thérapeutique chez l’homme, les taux plasmatiques de DHT sont réduits de près de 95 % (3). Deux études complémentaires ont évalué les effets d’un blocage de l’activité des androgènes sur les fonctions testiculaires de l’homme adulte. La première, dont l’objectif était de tester l’influence de la suppression à court terme de l’ambiance androgénique intratesticulaire sur la fonction leydigienne, a utilisé le nilutamide, un antiandrogène pur, inhibiteur compétitif sur le récepteur des androgènes (4). La réponse hormonale du testicule à la stimulation par gonadotrophines chorioniques (hCG) a été évaluée sans et avec traitement concomitant par 300 mg de nilutamide par jour. Aucune différence n’a été observée entre les deux épreuves sur l’amplitude de l’ascension des taux d’estradiol (maximale 24 heures après l’injection d’hCG) et de testostérone (maximale 72 heures après la même stimulation) plasmatiques. La deuxième étude a évalué, sur trois groupes parallèles, les variations induites par un traitement à long terme (52 semaines) par dutastéride ou finastéride versus placebo sur les paramètres spermatiques d’hommes normaux âgés de 18 à 55 ans (5). De façon attendue, les taux plasmatiques de DHT s’effondrent sous inhibiteurs de la 5α-réductase et de façon quasi totale avec le dutastéride. Chez ces mêmes hommes, la testostéronémie s’élève significativement, ce qui contraste avec l’absence de modification des taux d’estradiol ou de LH plasmatique. L’activité de l’aromatase n’apparaît donc pas modifiée, même indirectement, par ces inhibiteurs de la 5α-réductase. D’autre part, Métabolismes Hormones Diabètes et Nutrition (XI), n° 4, juillet-août 2007 testostérone et estradiol, agissant sur leurs récepteurs respectifs, suffisent à exercer un rétrocontrôle complet sur la sécrétion de LH dont les taux ne sont fort logiquement pas modifiés. Sont en revanche observées de modestes réductions du volume de l’éjaculat, du nombre et de la mobilité des spermatozoïdes, dont la morphologie demeure inchangée. Globalement, même s’ils s’abaissent, les paramètres spermatiques restent chacun dans leur norme respective. Enfin, les taux de FSH plasmatique ne sont modifiés ni par le finastéride, ni par le dutastéride, ni bien sûr par le placebo. On peut donc en déduire que le blocage de l’activité 5α-réductasique n’a pas d’influence sur la sécrétion testiculaire d’inhibine B. Toutes les subtiles modifications observées sont réversibles à l’arrêt du traitement. L’ensemble des résultats montre qu’à court terme l’opposition à l’action intratesticulaire des androgènes ne modifie en rien la réponse stéroïdogène du testicule à la stimulation du récepteur LH/hCG et qu’à long terme la réduction quasi totale de la production de DHT n’a que des effets très modestes sur la fonction exocrine de la glande. JMK 1. Russell DW, Wilson JD, Annu Rev Biochem 1994;63:25-61. 2. Mahony MC et al. Fertil Steril 1998;69:1116-21. 3. Clark RV et al. J Clin Endocrinol Metab 2004;89:2179-84. 4. Cailleux-Bounacer A et al. Int J Androl 2007;sous presse. 5. Amory JK et al. J Clin Endocrinol Metab 2007;92:1659-65.