DOSSIER THÉMATIQUE Les petits cancers du sein Prise en charge diagnostique des cancers infiltrants de moins de 1 cm Diagnostic approach of invasive breast carcinoma less than 1 cm M. Boisserie-Lacroix*, M. Asad-Syed*, G. Hurtevent-Labrot*, S. Ferron* D * Unité de sénologie, Institut Bergonié, Bordeaux. ans le programme “Europe contre le cancer”, les indicateurs de qualité concernant les cancers canalaires infiltrants (CCI) dépistés sont un taux d’au moins 20 % de CCI de taille inférieure à 10 mm et un taux d’au moins 70 % de CCI sans envahissement ganglionnaire. C’est dire l’impli- cation responsable du radiologue dans la prise en charge des images de petite taille : affirmer qu’il s’agit bien d’une image anormale, la classer afin de déterminer la stratégie diagnostique, réaliser un prélèvement et un guidage préchirurgical. Exploration radiologique Figure 1. Patiente de 60 ans. Mammographie (profil) : hyperdensité focale centimétrique en regard des quadrants supérieurs. Carcinome canalaire infiltrant triple-négatif. La mammographie standard comporte 2 incidences par sein : face et oblique externe. Devant la découverte d’une anomalie, elle sera suivie d’incidences complémentaires : – pour affirmer la réalité de l’image (par exemple distorsion architecturale discrète nécessitant une compression localisée) ; – pour préciser la situation dans le sein (cliché de profil en complément de l’oblique) ; – pour mieux l’analyser (par exemple agrandissements centrés face et profil de microcalcifications, obligatoire dans le cahier des charges du dépistage avant de classer un foyer en catégorie BI-RADS). La lecture se fera sur console et sur films, sachant que les masses non détectées, manquées par le radiologue, sont volontiers de petite taille, peu denses (1), de contours masqués ou flous. Les asymétries focales de densité sont également difficiles à repérer, car elles contiennent de la graisse et miment le tissu conjonctivo-glandulaire normal (1, 2) [figure 1]. Les plus difficiles à visualiser sont les distorsions architecturales, car ce sont des images très subtiles, parfois même visibles sur une seule incidence, avec une difficulté encore accrue dans les seins denses et hétérogènes (2). La tomosynthèse est intéressante dans la mise en évidence de distorsions de petite 14 | La Lettre du Sénologue ̐ n° 53 - juillet-août-septembre 2011 Séno 53 sept 2011.indd 14 20/09/11 09:17 Mots-clés Points forts » Les indicateurs de qualité concernant les cancers canalaires infiltrants dépistés (CCI) sont un taux d’au moins 20 % de CCI de taille inférieure à 10 mm et un taux d'au moins 70 % de CCI sans envahissement ganglionnaire. » Le diagnostic histologique préopératoire est nécessaire pour la technique du ganglion sentinelle. » À la fin des prélèvements percutanés d’une image de petite taille, il est nécessaire de poser un clip si l’image est difficile à repérer. taille (3). Les petits foyers de microcalcifications amorphes (très peu denses) peuvent être également difficiles à repérer. L’échographie précisera le caractère solide ou liquidien d’une opacité ronde, et apportera des critères dans la différenciation bénin/malin d’une image mammographique ambiguë. Les critères d’analyse doivent être stricts, afin de ne pas classer en ACR 3 une image qui ne comporte pas tous les critères de bénignité. L’élastographie peut être utile lorsque le classement hésite entre ACR 3 et ACR 4 (4) [figure 2]. Certes, par définition, la catégorie ACR 3 regroupe des cancers manqués, “rattrapés” par la surveillance. Il faut savoir aussi que les cancers chez les femmes porteuses d'une mutation présentent des critères inhabituels de bénignité : ronds, à bord circonscrits, simulant un adénofibrome (pushing margins avec un front continu de progression tumorale sans réaction desmoplastique) [5-7]. Mais, dans un tel contexte, le classement doit être ACR 4. L’IRM n’a pas d’indication dans la caractérisation d’une image. Elle peut avoir un intérêt pour affirmer et localiser une image subtile de distorsion architecturale, suivie alors d’une échographie ciblée de deuxième intention. La taille infracentimétrique n’est pas une limite au geste interventionnel : c’est plutôt la localisation de la lésion qui peut être gênante (par exemple contre le pectoral dans un sein de petit volume, Sein Cancer infiltrant Diagnostic Keywords Breast Infiltrating carcinoma Diagnosis a Moyens de prise en charge La stratégie diagnostique dépend du type d’image classée en fonction de sa valeur prédictive positive de malignité (VPP), de sa localisation dans le sein, et des antécédents personnels et familiaux. À l’heure actuelle, on recommande que 70 % au moins des images anormales fassent l’objet d’un diagnostic préopératoire par biopsie transcutanée (8). Microbiopsie échoguidée (core biopsy) Elle est indiquée devant une masse ACR 4 (ne présentant pas tous les critères de bénignité) et ACR 5 (forme irrégulière, bord indistinct ou spiculé, grand axe vertical, hypoéchogénicité marquée). Le geste est assez rapide, peu coûteux et bien supporté. Près de 90 % des images infracliniques mammographiques sont repérées à l’échographie (9, 10). b Figure 2. Masse découverte à la mammographie chez une patiente de 53 ans lors d’un examen de dépistage. a. Échographie : masse de 6 mm, ronde, très hypoéchogène, ACR 4 faible. b. Élastographie : score intralésionnel très élevé mesuré à 275 KPa : ACR 5. Carcinome mucineux. La Lettre du Sénologue ̐ n° 53 - juillet-août-septembre 2011 | Séno 53 sept 2011.indd 15 15 20/09/11 09:17 DOSSIER THÉMATIQUE Highlights – Quality indicators of infiltrating ductal carcinomas (IDC) detected show at least 20 % of IDCs less than 10 mm in size. – A preoperative histological diagnosis is necessary for the sentinel lymph node technique. After taking percutaneous samples from a small image, a clip has to be set in place if the image is difficult to localize. Les petits cancers du sein le tir pouvant menacer les plans profonds) [9]. Il existe plusieurs modèles de pistolet, jetables ou réutilisables, à calibre de 14 G et 16 G, à débattement variable jusqu’à 22 mm. Le nombre de prélèvements est toujours sujet à discussion (3 en moyenne pour les nodules solides). L’aiguille doit être repositionnée à chaque tir. Si le nodule est homogène et le prélèvement ciblé, il n’y a généralement pas de problème dans la réponse histologique (11). Des plages un peu hétérogènes, ou qui se dissocient selon l’orientation de la sonde, posent davantage de difficultés (par exemple carcinomes lobulaires infiltrants, placards de fibrose). Quand une lésion inférieure à 10 mm se révèle maligne, un nombre trop important de prélèvements peut gêner la lecture de la pièce de tumorectomie, et même le repérage quand il arrive que la lésion ne soit plus visible. À la fin du geste interventionnel, on n’hésitera pas à poser un clip si nécessaire (figure 3). Les échantillons prélevés permettent l’étude du grade et des récepteurs dans un cancer invasif, ainsi que l’amplification du gène HER2 neu. Les faux négatifs de la microbiopsie sont estimés entre 2 et 6,7 %, mais ils sont moins nombreux Figure 3. Apparition à la mammographie systématique d’une masse de 5 mm chez une patiente de 70 ans. a. Échographie : masse de 6 mm, ronde, très hypoéchogène, ACR 4 faible. b. Microbiopsie sous échographie : l’aiguille transfixe la lésion. Un clip a été posé à la fin du geste. c. Cliché mammographique du repérage préopératoire au harpon. Carcinome canalaire infiltrant R+. 16 | La Lettre du Sénologue ̐ n° 53 - juillet-août-septembre 2011 Séno 53 sept 2011.indd 16 20/09/11 09:17 DOSSIER THÉMATIQUE dans les masses solides (11). La petite taille tumorale n’engendre pas davantage de faux négatifs (9). Un cancer canalaire in situ (CCIS) est souvent incorrectement estimé, une composante infiltrante étant retrouvée dans 20 à 30 % des cas. En cas de masse solide, si le résultat de la microbiopsie est malin-CCIS, il faudra réaliser une macrobiopsie dans un second temps. Macrobiopsie par aspiration sur table dédiée (large core vacuum assisted biopsy) Le cas de la patiente est discuté en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), qui valide l’indication, prend en compte d’éventuelles difficultés techniques, et s’assure que le dossier est complet : cliché de profil strict en plus de la face et de l’oblique, agrandis et centrés face et profil devant des microcalcifications, face et profil pour une masse non accessible en échographie. Les clichés doivent dater de moins de 3 mois et s’accompagner d’un compte-rendu précisant la classification BI-RADS et la conduite à tenir. Selon les centres, il peut y avoir une consultation préprocédure pour expliquer le geste, s’assurer de l’absence de contre-indication, et recueillir le consentement éclairé. Ou bien on envoie une fiche d’information par courrier postal, et la patiente voit sa gynécologue ou son médecin traitant. La fiche d’information technique ne dispense cependant pas d’une information orale. Il est souhaitable de noter dans le compte-rendu que la patiente avait donné son accord : on doit conserver une traçabilité de l’information fournie à la patiente. Les indications concernent essentiellement les microcalcifications : à titre diagnostique, les foyers ACR 3 en cas de facteur de risque personnel ou familial, et les foyers ACR 4 ; à titre préthérapeutique, les foyers ACR 5 pour augmenter la probabilité d’identifier une composante invasive et planifier le temps chirurgical. Plus rarement, il s’agira d’une distorsion architecturale à centre clair ou de masse ACR 4 sans traduction échographique (8). Sur le plan technique, l’anesthésie se fait par 4 à 20 cc. Le nombre de prélèvements n’est pas consensuel (12) : 12 en moyenne avec du 11 G. Un échantillon en 11 G pèse près de 95 mg. Les prélèvements font l’objet de radiographies en cas de microcalcifications. Il n’y a pas de consensus sur le nombre de calcifications nécessaires : Bagnall et al. (13) recommandent d’observer au moins 3 agrégats de calcifi- cations dans 2 échantillons. Quand on compare les clichés pré- et postprocédure, on peut considérer la biopsie comme représentative si plus de 50 % des calcifications du foyer ont bien été enlevées (8). Impérativement, un clip est posé lorsque la cible a disparu ou semble difficile à repérer. Deux clichés mammographiques standard sont effectués (après compression du site de prélèvement) et la situation du clip est précisée (un déplacement est possible lors de la décompression) [14]. Le geste peut être impossible (3 % des cas). Des difficultés techniques amoindrissent la fiabilité du geste dans 14 % des cas. Ces obstacles sont dus au type d’image mal repérée, à l’étendue des calcifications, à la mobilité de la lésion, à son siège, à un volume mammaire insuffisant (< 20 mm), à la survenue de saignements et à la fragmentation des spécimens. La patiente doit être prévenue de la possibilité de faux négatifs et de l’importance d’un suivi. Macrobiopsie par aspiration sous échographie On utilise également des trocards 11 G. Le coût du matériel est plus élevé que celui d’une microbiopsie au pistolet. Il est possible d’enlever en totalité des lésions mesurant moins de 10 mm, et la pose d’un clip est impérieuse (15). Cette technique est indiquée dans les masses complexes (masse de contenu liquide et solide, kyste avec végétation), les lésions de très petite taille et les distorsions architecturales (15, 16). Devant ce type d’image, une microbiopsie risquerait de sous-estimer la lésion. Prélèvements sous antenne IRM Ils concernent les images suspectes visibles seulement en IRM (17), non retrouvées en échographie de seconde intention, notamment chez les femmes à haut risque de cancer (mutation BRCA). Il s’agit d’un geste long (environ 1 heure), pratiqué par un faible nombre d’équipes en France. Les sous-estimations semblent plus importantes qu’avec les autres méthodes de prélèvement, en raison de la petite taille de beaucoup de lésions prélevées (18). Références bibliographiques 1. Georgen SK, Evans J, Cohen GPB, MacMillan GH. Characteristics of breast carcinomas missed by screening radiologists. Radiology 1997; 204:131-5. 2. Hofvind S, Geller B, Skaane P. Mammographic features and histopathological findings of interval breast cancers. Acta Radiol 2008; 40:975-81. 3. Taourel P, Merigeaud S, Aubert E et al. Tomosynthèse : luxe ou nécessité ? J Radiol 2009;90:181321. 4. Athanasiou A, Tardivon A, Tanter M et al. Breast lesions: quantitative elastography with supersonic shear imaging-preliminary results. Radiology 2010;256,:297-303. 5. Schrading S, Kuhl C. Mammographic, US, and MRI Imaging phenotypes of familial breast cancer. Radiology 2008;246:58-70. 6. Mesurolle B, Kadoch L , El-Khoury M et al. Sonographic features of breast carcinoma presenting as masses in BRCA gene mutation carriers. J Ultrasound Med 2007; 26:817-24. 7. Gilbert F, Warren RM, KwanLim G et al. Cancers in BRCA1 and BRCA2 carriers and in women at high risk for breast cancer: MR Imaging and mammographic features. Radiology 2009;252:358-68. 8. Wallis M, Tardivon A, Helbich T, Schreer I. Guidelines from the European Society of Breast Imaging for diagnostic interventional breast procedures. Eur Radiol 2007;17: 581-8. 9. Schueller G, Jaromi S, Ponhold L. US-guided 14-gauge core-needle breast biopsy: results of validation study in 1 352 cases. Radiology 2008;248: 406-13. 10. Youk JH, Kim EK, Kim MJ, Oh KK. Sonographically guided 14-gauge core needle biopsy of breast masses: a review of 2,420 cases with long-term follow-up. Am J Roentgenol 2008;190:202-7. 11. Liberman L. Percutaneous image-guided core breast biopsy. Radiol Clin North Am 2002; 40:483-500. Exérèse chirurgicale Les lésions ayant une traduction échographique pourront bénéficier d’un repérage sous échographie La Lettre du Sénologue ̐ n° 53 - juillet-août-septembre 2011 | Séno 53 sept 2011.indd 17 17 20/09/11 09:17 DOSSIER THÉMATIQUE Références bibliographiques 12. Lomoschitz FM, Helbich TH, Rudas M et al. Stereotactic 11-gauge vacuum-assisted breast biopsy: influence of number of specimens on diagnostic accuracy. Radiology 2004;232:897-903. 13. Bagnall MJ, Evans AJ, Wilson AR, Burell H, Pinder SE, Ellis IO. When have mammography calcifications been adequately sampled at needle core biopsy. Clin Radiol 2000;55:548-53. 14. Chaveron C, Bachelle F, Fauquet I, Rocourt N, FaivrePierret M, Ceugnart L. Déplacements de clip post-macrobiopsie sous guidage stéréotaxique et repérage préopératoire : trucs et astuces. J Radiol 2009;90: 31-6. 15. Cassano E, Urban LA, Pizzamiglio M et al. Ultrasound-guided vacuum-assisted core breast biopsy: experience with 406 cases breast cancer. Res Treat 2007;102:103-10. 16. Plantade R, Hammou JC, Gérard F et al. Macrobiopsies assistées par le vide sous guidage échographique : à propos de 382 cas. J Radiol 2005;86:1003-15. 17. Heywang-Köbrunner SH, Sinnatamby R, Lebeau A, Lebrecht A, Britton PD, Schreer I. Interdisciplinary consensus on the uses and technique of MR-guided vacuumassisted breast biopsy (VAB): results of a European consensus meeting. Eur J Radiol 2009;72: 289-94. 18. Perlet C, Heywang-Köbrunner SH, Heinig A. Magnetic resonanceguided, vacuum-assisted breast biopsy: results from a European multicenter study of 538 lesions. Cancer 2006;106:982-90. 19. http://cours-saint-paul.fr 20. Leclère J, Ollivier L, Ruszniewski M, Neuenschwander S. Améliorer la prise en charge des malades en imagerie médicale : le CREDO et les PERLES du radiologue. J Radiol 2006;87:1831-6. 21. Boisserie-Lacroix M. Le dispositif d’annonce du cancer du sein : quelle place pour la radiologue ? J Radiol 2006;87:105-8. Les petits cancers du sein de façon aisée et rapide, suivi de 2 clichés mammographiques orthogonaux. Le repérage de microcalcifications porte sur les microcalcifications résiduelles ou sur le clip postmacrobiopsie lorsque le petit foyer a été entièrement prélevé. On peut être amené à réaliser un repérage sous IRM. Corrélations anatomoradiologiques Elles sont établies en RCP après biopsie. La sensibilité du geste est supérieure à 95 %. Une discordance anatomoradiologique, avec résultat de bénignité d’une image ACR 4 fort et ACR 5 fera l’objet d’une deuxième biopsie stéréotaxique ou d’une biopsie chirurgicale. Une lésion frontière ou à risque (atypie en dehors des atypies planes, carcinome lobulaire in situ, lésions comportant du mucus) reste péjorative justifiant une intervention chirurgicale pour ne pas risquer de sous-estimation (5 à 30 % dans les cas d’atypie avec du 11 G), encore que la sous-estimation est moindre dans un foyer inférieur à 1 cm par rapport à un foyer de taille supérieure, notamment plus de 2 cm. Après biopsie d’une distorsion architecturale, la prise en charge d’une cicatrice radiaire se discute de façon multidisciplinaire. L’excision par macrobiopsie paraît une alternative acceptable à la chirurgie d’après les recommandations de l’EUSOBI (8), en l’absence d’atypie et si la corrélation radio-histologique est fiable. Mais les recommandations de Saint-Paulde-Vence ne vont pas dans ce sens (19), les experts soulignant que l’exérèse chirurgicale permet de mieux analyser le tissu périlésionnel, siège possible de foyers de CCIS, et de quantifier le niveau réel de risque pour orienter la surveillance. Un résultat de malignité conduira à une intervention. Il arrive que la biopsie chirurgicale ne retrouve pas de cellules malignes, le cancer de très petite taille ayant été prélevé en totalité. Information à la patiente et rôle du radiologue L’appréhension de la patiente est inévitable, portant sur le désagrément de la procédure intervention- nelle et sur l’attente du “verdict” du microscope. Il importe que le radiologue légitime ces craintes, affirme que l’émotion est bien normale, et explique à la patiente qu’il va lui apporter son aide pendant et après la biopsie. C’est le protocole PERLES (Partenariat, Excuses, Respect, Légitimation, Empathie, Support), qui vise à construire une relation de partenariat avec la patiente (20). L’attente des résultats étant toujours longue, il faudra expliquer son côté incompressible et l’impossibilité d’examiner les échantillons en extemporané. Quand la cible aura disparu, on fera comprendre à la patiente qu’il ne s’agit pas pour autant d’un acte thérapeutique et que la synthèse de son dossier sera réalisée après réception des résultats. On lui demandera par quel médecin elle souhaite que l’annonce de ses résultats soit faite : radiologue qui a fait le geste, médecin traitant ou gynécologue, notamment si elle habite loin, chirurgien qui la prendra en charge en cas d’indication chirurgicale secondaire au geste. Le développement de la radiologie interventionnelle (notamment la nécessité d’un prélèvement histologique avant mise en œuvre de la technique du ganglion sentinelle) permet de connaître le diagnostic en préopératoire dans un grand nombre de cas, ce qui a totalement modifié les conditions de l’annonce du cancer. Il est nécessaire de fournir des explications à la patiente pendant le temps de la biopsie, sachant que ces explications conditionneront souvent la suite de la relation maladesoignants. Par la suite, l’annonce ne sera souvent que la confirmation du diagnostic pressenti par la patiente (21). Les termes de la radiologie interventionnelle : “pistolet” que l’on “arme”, “tirs”, “cible”, qui appartiennent au vocabulaire guerrier, sont la préfiguration du “combat” qui sera menée contre le cancer. Conclusion La généralisation du dépistage organisé du cancer du sein et les progrès de l’imagerie mammaire ont pour corollaire une augmentation du nombre des anomalies détectées, notamment infracliniques et infracentimériques. Les prélèvements per-cutanés ont pour but d’éviter un acte chirurgical à visée diagnostique et de permettre d’appliquer la technique du ganglion sentinelle aux cancers de petite taille. ■ 18 | La Lettre du Sénologue ̐ n° 53 - juillet-août-septembre 2011 Séno 53 sept 2011.indd 18 20/09/11 09:17