La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 4 - avril 2007
Actualités oncosciences
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oncosciences
Coordonné par S. Faivre (hôpital Beaujon, Clichy)
et C. Tournigand (hôpital Saint-Antoine, Paris)
répondeurs peuvent être identifiés à
partir d’une combinaison de signatures
de réponse pour chaque médicament
séparément. Il semble donc possible
d’utiliser les signatures de réponse
in vitro à des agents anticancéreux
pour prédire la réponse individuelle
à la mono- ou à la polychimiothérapie.
C’est là une avancée considérable et
un ensemble de résultats réellement
inespérés. La prescription moléculaire
des traitements anticancéreux est pour
demain… si une étude prospective
vient valider ce travail ! ■
J. Robert,
Institut Bergonié, Bordeaux
Références bibliographiques
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Une étude de phase II
du cétuximab dans
des cancers colorectaux
métastatiques réfractaires
à l’irinotécan, à l’oxaliplatine
et aux uoropyrimidines
L
a sélection du récepteur à l’EGF
(EGFR) comme cible dans la
thérapie des cancers colorectaux
reflète son expression ubiquitaire et
son association avec différentes carac-
téristiques biologiques contraires. Le
cétuximab est un anticorps mono-
clonal dirigé contre le domaine
de fixation du ligand de l’EGFR. Il
empêche ainsi la fixation du ligand
et inhibe l’activation du récepteur.
En bloquant cette voie de signalisa-
tion, le cétuximab inhibe la prolifé-
ration cellulaire, l’angiogenèse et le
processus métastatique, et active
l’apoptose. L’activité du cétuximab
a été évaluée essentiellement en
combinaison avec différents agents
cytotoxiques. Cette étude multicen-
trique évalue l’activité du cétuximab
en monothérapie (dose de charge de
400 mg/m
2
, puis dose hebdomadaire
de 250 mg/m2), et non pas en combi-
naison, dans des cancers colorectaux
(CRC) métastatiques réfractaires à
l’irinotécan, à l’oxaliplatine et aux
fluoropyrimidines. Elle est valorisée
par une étude pharmacocinétique
et par la recherche de déterminants
biologiques de l’activité : séquençage
du domaine tyrosine kinase (TK) du
gène de l’EGFR et détermination du
nombre de copies du gène.
Sur un total de 516 patients initiale-
ment proposés, 346 patients répon-
dant aux critères d’éligibilité ont été
inclus. Le taux de réponse a été de
12 %, avec une durée médiane de
réponse de 4,2 mois ; 30 % des patients
ont été stabilisés. La survie médiane
sans progression a été de 1,4 mois et
la survie globale de 6,6 mois. La survie
globale était étroitement corrélée à la
présence et à la sévérité des éruptions
cutanées, avec une survie médiane
de 1,7 mois lorsque aucune toxicité
cutanée n’était présente, de 4,9 mois
lorsque les éruptions avaient été
de grade 1 et de 9,4 mois pour les
grades 2 et 3. Les concentrations
sériques maximales et minimales
de cétuximab ont été relativement
constantes au cours du traitement,
et la variabilité individuelle modérée.
Les exons 18, 19 et 21 du gène de
l’EGFR tumoral ont été entièrement
séquencés sur 39 échantillons de
patients, sur les 346 patients inclus
initialement. Aucune des mutations
du domaine TK de l’EGFR connues
pour être associées à certains cancers
du poumon et à leur réponse aux inhi-
biteurs de TK n’a été détectée, ce qui
suggère que ces mutations ne sont
pas oncogéniques pour les cancers
colorectaux. Le nombre de copies du
gène EGFR a été déterminé dans des
échantillons tumoraux de 34 patients.
Aucune relation entre le nombre de
copies du gène et la réponse ou la
survie sans progression n’a été mise
en évidence.
Cet essai de phase II montre que le
cétuximab en monothérapie présente
une activité notable sur les cancers
colorectaux métastatiques réfrac-
taires aux traitements classiques. La
toxicité cutanée constitue le meilleur
facteur prédictif de la survie ; ni la
pharmacocinétique du cétuximab ni
les caractéristiques moléculaires de
l’EGFR tumoral ne sont des détermi-
nants prédictifs de la réponse ou de
la survie. ■
V. Le Morvan,
Institut Bergonié, Bordeaux
>
Lenz HJ, Van Cutsem E, Khambata-Ford S
et al. Multicenter phase II and translational study
of cetuximab in metastatic colorectal carcinoma
refractory to irinotecan, oxaliplatin, and fluoro-
pyrimidines. J Clin Oncol 2006;24:4914-21.
Des gènes de cancer
par douzaines…
L
es moyens offerts par l’analyse
génomique à haut débit et la bio-
informatique permettent enfin d’envi-
sager l’identification de l’ensemble des
altérations oncogéniques présentes