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Coutaz Aurélie, Bac 13 Travail de Bachelor HES·SO //Valais – Wallis Novembre 2016
Résumé
Cette recherche s’intéresse à l’anorexie mentale. Notre regard s’est tout particulièrement axé sur la
professionnalité. Au travers de lectures préalables, nous avions pu prendre conscience que les intervenant-e-
s inclus-e-s dans la prise en charge sont majoritairement issu-e-s de formations médicales. Or, selon
l’Organisation mondiale de la Santé, la santé est « un complet bien-être physique, mental et social » (OMS,
2015). Nous nous sommes donc questionnées sur les aspects bio-psycho-sociaux de l’accompagnement et
sur la manière dont la dimension sociale de la santé est prise en charge par les divers-e-s professionnel-le-s.
Par le biais de ce travail, nous avons pu nous rendre compte que cette maladie psychiatrique est dévastatrice
car elle peut avoir « de graves conséquences aussi bien psychiques, physiques que sociales » (GEBHARD
S., et al., 2011, p.381). Ce fait engendre les interventions de plusieurs professionnel-le-s. Ainsi, le concept de
l’interdisciplinarité a démontré que chaque point de vue doit être partagé afin de favoriser les échanges
d’opinions ainsi que la coordination des actions. Cela fait référence au travail en réseau car l’interdisciplinarité
demande aux intervenant-e-s de se rencontrer autour d’un but commun. Puis, le chapitre sur
l’accompagnement introduit la notion de cheminement. En effet, il s’agit de « se joindre à qqn [quelqu’un] /
pour aller où il va / en même temps que lui » (PAUL M., 2004, p.60). Cet accompagnement nous renvoie aux
compétences des travailleurs et travailleuses sociales (TS). En effet, nous avons pu constater que les TS ont
des compétences bénéfiques à l’accompagnement des personnes souffrant d’anorexie mentale, à savoir :
recréer du lien social, travailler en réseau et en équipes pluridisciplinaires, travailler en lien et en réseau avec
l’environnement externe, mettre en place des actions préventives et un projet d’accompagnement, etc.
Quatre entretiens semi-directifs ont par la suite été menés au sein d’une institution de Suisse romande. Une
doctoresse, une infirmière en soins psychiatriques, une psychiatre psychothérapeute ainsi qu’une assistante
sociale ont été interrogées sur leur représentation de la santé, la prise en charge de l’anorexie mentale,
l’interdisciplinarité ainsi que le travail en réseau. Cette recherche a mis en avant le fait que la prise en charge
par ces professionnelles est déterminée par leur propre conception de la santé. En effet, chaque intervenante
oriente son action en fonction de ses convictions, de ses valeurs, de sa formation, etc. Cette complémentarité
illustre que travailler en réseau et collaborer de façon interdisciplinaire sont indispensables pour accompagner
les personnes souffrant d’anorexie mentale car les enjeux de la santé sont multifactoriels. Cependant,
l’interdisciplinarité n’a pas toujours été si évidente à définir sur le terrain. En effet, elle se situe parfois à la
limite de la pluridisciplinarité. De plus, la mise en œuvre de ce concept demeure compliquée en raison du
grand nombre d’intervenant-e-s se mobilisant pour une même prise en charge ainsi qu’en raison des
difficultés liées aux disponibilités de chacun-e. Pour continuer, nous avons pu découvrir que les
professionnelles ne sont pas restreintes à leur niveau de formation mais s’ouvrent également aux autres
approches. En effet, les disciplines ne sont pas cloisonnées. Ces dernières permettent un accompagnement
riche ainsi que pertinent pour les bénéficiaires. Par ailleurs, les interventions de l’assistante sociale ont été
reconnues comme étant complémentaires à l’intervention médicale et indispensables à la prise en charge.
Finalement, ce travail offre trois pistes d’action. Tout d’abord, la méthode de l’analyse de l’activité propose
d’ouvrir la réflexion sur la réalité du travail afin de pouvoir se réajuster en fonction des buts poursuivis. Les
idées d’une formation professionnelle continue ainsi que d’une co-direction sont également exposées afin de
mettre en avant les différents regards et sensibilités bénéfiques au suivi des personnes souffrantes.
Mots clés
Anorexie mentale – prise en charge – accompagnement – travail social – dimension sociale de la santé –
biopsychosocial – représentations des intervenant-e-s – interventions professionnelles – interdisciplinarité –
travail en réseau