juillet 2015 - Les Amis de la Résistance du Morbihan

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166
JUILLET 2015
Commandant Jean Muller
7ème bataillon F.F.I
2
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Mané er Houët 9 août 2014
(suite du n° 165)
Rémy Guillevic
Puis, elle fut ramenée à Lorient lors de la
Capitulation nazie après le 10 mai 1945. N’oublions pas non plus que la Capitulation de la
Poche fut signée au « Bar Breton », le 7 mai 1945, évènement que nous célébrons tous
les ans avec la municipalité d’Etel.
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pas cessé depuis. Pour nous-mêmes, il y a eu les guerres du Vietnam puis d’Algérie.
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la Libération de notre pays.
La plupart d’entre nous, tout jeune que nous étions, ne pouvions supporter que des
jeunes gens venus d’Angleterre, des USA, du Canada, d’Australie, etc… meurent par milliers sur nos plages pour notre Libération.
Que de jeunes soviétiques, et de ça on n’en parle pas souvent et pourtant c’est par millions qu’en mourant pour leurs pays, ils se faisaient tuer aussi pour notre Liberté. Il fallait
que nous participions à la Libération de notre Patrie.
Nous avons conscience d’avoir aidé à la Libération de notre pays et d’avoir contribué à
rendre son honneur à la France. Si nous avions regardé passivement nos libérateurs,
nous n’aurions reçu que leur mépris et nous aurions été entachés de honte que l’histoire
n’aurait pu effacer.
En ce qui concerne l’Allemagne, nous entretenons avec elle des relations amicales, espéQNMRPTDKKDRCTQDQNMSSNTINTQRDSPTDMNRODTOKDRCDUHDMMDMSCġjMHSHUDLDMS@LHRBDK@
sera peut-être possible à travers l’Europe, qui se construit actuellement, mais même si
nous pardonnons, nous devons toutefois nous souvenir de ces abominations.
La seconde guerre mondiale a coûté très cher à l’humanité.
Des millions d’hommes et de femmes sont tombés au combat, des dégâts matériels par
milliards, et pour la première fois des ethnies entières pratiquement décimées. Hommes,
femmes, enfants juifs ou gitans, massacrés, brûlés dans les « crématoires », morts de misère ou sous les coups des brutes fascistes, dans les camps de concentration.
Les rassemblements comme celui-ci sont nécessaires. Les anciens se remémorent le
souvenir de cette occupation infamante, les souffrances imposées à notre peuple. Les
plus jeunes doivent y trouver des raisons à une vigilance qu’il ne faut jamais abandonner.
On entend quelquefois « ce qui s’est passé en Allemagne n’arrivera jamais en France » !!!
C’est une idée fausse, qu’il faut combattre. Personne, pas un pays n’est à l’abri de la renaissance de la « bête immonde » comme le dramaturge allemand Bertold Brech appelait
le nazisme.
Rappelez-vous :
Après la grande guerre dont cette année est le centenaire de son déclenchement, les survivants disaient « c’est la der des der ».
Rappelez-vous.
3
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4
Trois
ou quatre allemands sortirent du boyau les mains en l’air en criant « nicht kaput »,
mais, aussitôt, du blockhaus le plus près du phare on leur tira dessus et il y eut une contre
-attaque. Repli stratégique sous une pluie de grenades, mais ce n’étaient sans doute que
des « œufs de pâques » car aucun de nous ne fut blessé.
Nous fûmes bientôt acculés aux barbelés et tout d’un coup je réalisai que nous n’étions
que cinq et que nous n’avions presque plus de munitions et que nous ignorions combien
d’allemands nous avions en face de nous.
J’ai dit à Rousseau « Il faut nous tirer de là et en vitesse ». Nous avons bondi par-dessus
les barbelés et avons regagné l’abri de notre rocher. Là, nous avons attendu les renforts
PTH@QQHUĠQDMSDMjMC@OQĠR-midi mais au lieu de passer par la plage qui était régulièrement
arrosée par les obus de Pénestin, la colonne s’engagea sur le plateau. Malheureusement,
le terrain était miné et c’est là qu’il y eut des morts et d’autres blessés. L’offensive devenait impossible pour ce jour-là et nous avons rejoint l’arrière.
En arrivant à peu près à l’endroit où il y a eu l’hôtel de la marine nous avons aperçu au
moins vingt chars américains arrêtés à l’abri du grand mur de l’abbaye de Prières. Puis, un
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demi-tour et nous laissa seuls.
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débarquèrent à nouveau vers le Moustoir et Arzal et furent repoussés comme tu le sais.
Ensuite ce fut le calme plat. Je m’ennuyais et aspirait à naviguer. J’avais été obligé deux
fois de refuser un embarquement qui m’était proposé, si bien que quand les F.F.I furent
CHRRNTSDRDSHMSġFQġDRC@MRKDDLD1(IDMOQNjS@HONTQQDOQDMCQDL@KHADQSġ
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crit au cours de Capitaine au Long Cours.
Quelques portraits :
Lhermier dit « Capitaine Forneuf u@MBHDM2S"XQHDMCDE@HSOQHRNMMHDQDMDSHM
SDQMġĐKNk@FM¦NT%NQSDMLĢLDSDLORPTTMBDQS@HMBNLL@MC@MSCD&@TKKD0THSSD
K@QLġDC@MRKDR@MMġDRR@MRCNTSDO@QBNLOQDRRHNMCDEEDBSHERDSQDINHMSK@CLHMHRSQ@
tion du cadastre comme inspecteur. Au moment de la constitution de la 19eme D.I est
MNLLġBNLL@MC@MSDSCDUHDMS@HCDCDB@LOCT&ġMġQ@K!NQMHDQ-Desbordes, son ancien
compagnon de St Cyr.
Sylvestre adjudant-BGDECDK@FDMC@QLDQHDQDBQTSġDMO@QKDBNLL@MC@MS&THKK@TCNS
après la libération refuse le grade de lieutenant qu’on lui propose, pour m’a-t-il ne pas être
obligé d’aller se battre contre des grévistes, comme il avait vu entre les deux guerres.
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En 1944 habitaient les petites maisons militaires qui se trouvaient en bordure du quartier
d’artillerie au carrefour des routes de Rennes et de Nantes.
Surzur dit Sélou du nom de son grand-père maternel. Sa mère était née au Matténo en
Arzon mais habitait Nantes. Il avait été incorporé en 1938 et avait suivi un cours d’aspirant,
mais il avait contracté la tuberculose et avait été réformé après avoir passé un ou deux ans
C@MRTMR@M@SNQHTL"DRSONTQPTNHHKM@U@HSOTRDMF@FDQ@TDLD1(KDMNUDLAQD
1944.
5
Rousseau dans mon souvenir n’a pas déserté mais a été prié de partir par Lhermier et
Bourbao qui assurait le commandement de la compagnie pendant l’hospitalisation de
Lhermier.
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HMCġKHB@SDRRDPTDKNMMDONTU@HSNTMDUNTK@HSO@ROQNTUDQL@HRPTD1NTRRD@T@CLDSS@HS
puisqu’il était parti.
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$M@SSDMC@MSIDS@CQDRRD@UDBLNMBNQCH@KRNTUDMHQLDRSQĠRRHMBĠQDR@LHSHġR
Jean DEHENNAULT
Le 27 septembre 1994
Marie-ThérĠse Le Bihannic
Lanester
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U@HKKDĐK@EDQLDE@LHKH@KD@TUHKK@FDCD
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négen depuis juin 1942.
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QĢSDMS @HMRH PTD RNM OĠQD T LNLDMS CD O@QSHQ DKKD @ODQ
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mande une copine d’école. Elle comprend tout de suite ce
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autorités allemandes pour de l’argent.
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teurs pour leur approvisionnement.
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le 30 juin qu’elle rejoint le 09 juillet et est emprisonnée dans la cellule n° 308.
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"NLLDMBD@KNQRONTQDKKDTMKNMFB@KU@HQDPTHU@CTQDQTM@MĐSQ@U@HKKDQBNLLDTMENQĝ@S
#ġONQSġDKD@NŖSRNTRKDMTLġQN%DKKDDRS@EEDBSġDRTQCHEEġQDMSRB@LORCD
BNMBDMSQ@SHNM@TFQġCDRADRNHMRC@MRCDRBNMCHSHNMRCDRNTEEQ@MBDRDEEQNX@AKDR
Ravensbrück - "@LOOQHMBHO@KCDBNMBDMSQ@SHNMRHSTġDM TSQHBGDKD@NŖS
x Torgau le 05 septembre 1944 – Région de Saxe en Allemagne
x Ravensbrück le 06 octobre 1944
x
6
x
x
x
x
x
x
x
Königsberg le 15 octobre 1944 – Prusse Orientale (aujourd’hui Kaliningrad)
Ravensbrück le 02 février 1945
Bredereck le 12 février 1945
Drögen le 20 février 1945 – Région de Berlin
Ravensbrück le 1er mars 1945
Mauthausen le 02 mars 1945 – Haute Autriche
Ravensbrück le 10 mars 1945
Dans le camp de Ravensbrück, réservé aux femmes, 20000 déportées y sont tuées. Le
SQ@U@HKXDRSCHEjBHKDBNMRSQTBSHNMCDQNTSD@A@SS@FDCDR@QAQDRC@MRK@ENQĢS@UNHRHM@MSD
travaux dans les champs, du matin au soir, au moindre signe de fatigue les coups de bâSNMOKDTUDMS$SġBNLLDGHUDQKDRLĢLDRUĢSDLDMSRRNMSONQSġRC@MRTMDGXFHĠMDCġ
plorable propice aux maladies, puisqu’elle ne peut pas se laver. Les repas pris uniquement
le matin et le soir se composent d’une simple soupe de carottes et pommes de terre, jaL@HRCDUH@MCD RNM@QQHUġD,@QHD3GġQĠRDOĠRDJHKNFQ@LLDRONTQMDE@HQDPTD
JFĐK@jMCDRNMB@KU@HQD
Son séjour à Mauthausen n’est guère plus réjouissant, ce
RDQ@ LĢLDKD OKTRCTQ +HLDQ KDRNATR KDRMDSSNXDQ C@MR
des bacs d’acide, obus destinés à bombarder la France,
transporter du sable douze heures par jour, déneiger les
OHRSDRO@QLNHMR¦"+DCH@KNFTDDRSOQ@SHPTDLDMSHL
ONRRHAKD@UDBKDR@TSQDRCġSDMTDRB@QODQRNMMDMDO@QKDK@LĢLDK@MFTDSNTSDENHRDKKDRD
fait des amies avec quatre ou cinq autres détenues, cela les a sûrement sauvées, elles se
sont épaulées. Ensemble elles supportent les coups, la dysenterie ; en un seul mot, l’enfer.
Tant qu’elles travaillent, elles restent en vie, les autres passent par les chambres à gaz.
Les derniers mois sont les plus inhumains. Elle passe devant des tas de cadavres, est obligée à s’en occuper, les mettre dans les fours. Travail effrayant, inimaginable, pour une
IDTMDjKKDCD@MR/@RCġU@RHNMONRRHAKDKDRETFHSHUDRRNMSSTġDR ; et pour aller où ?
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KHAġQġDO@QK@"QNHWQNTFD(MSDQM@SHNM@KDDS@QQHUDDM2THRRDKD@UQHK
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RNMQDSNTQ@L@HFQHDJFUTRNMġS@SOGXRHPTDR@LĠQDMDK@QDBNMM@HSO@R2NMQġ
tablissement est long et douloureux, au début elle prend un kilo par jour mais la fatigue est
présente et elle fait beaucoup de cauchemars. Dans les camps, où elle a frôlé la mort, ces
LNHR CD RNTEEQ@MBD CGTLHKH@SHNM CD OQNLHRBTHSġ CD L@K@CHD RNMSSQĠR CTQRĐ NTAKHDQ DS
elle en porte encore les séquelles.
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de la défense – RDBQġS@QH@S @TW MBHDMRBNLA@SS@MSRKD NBSNAQD CġKHUQġD O@Q K@
BNLLHRRHNMCDQġENQLDCD1DMMDRRNTRKDMTLġQN
7
La Carte du combattant avec port de la Croix du combattant n° 79884 lui est accordée le
30 juin 1960 ainsi que celle de la Carte du combattant
de la résistance avec port de la Croix Volontaire de la
Résistance n° 156985 le 19 avril de la même année.
La carte des Déportée lui est attribuée par la Fédération
Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes sous le numéro AD 013043
Elle fait partie du Comité d’Entente des Associations
d’Anciens Combattants de Lanester en qualité de viceprésidente.
Au regard, de son parcours particulièrement inhumain et des séquelles qu’elle supporte
depuis, Marie Thérèse a été nommée au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur par
CġBQDS CT /QġRHCDMS CD K@ 1ġOTAKHPTD CT MNUDLAQD INTQM@K NEjBHDK CT MN
vembre 2014).
Cette reconnaissance bien que tardive, Madame Le Bihannic appréciera cette distinction
Nous adressons à Madame Le Bihannic toutes nos félicitations.
Georges Henry
Un Résistant Lanestérien
Ma grand-mère, Denise Lefebvre, née le Gourriec, connaissait parfaitement Georges Henry ;
la mère de celui-ci, Louisette Hubert, ayant un
lien de parenté avec elle, côté maternel. A partir de Février 1943, ma grand
–mère, a quitté Lanester pour habiter Hennebont dans la rue des Haras.
Un jour, après octobre 1943, peut être début 1944 car ma mère était
juste née alors, Georges Henry surgit dans le logement de ma grandmère .Elle, étonnée, lui demande ce qui se passe. En guise de réponse, il lui
montre son révolver, lui déclarant : »tu sais, on est armés ! ».Ma grand –
mère, voyant l’arme, effrayée, lui dit : « mais tu es fou !! ».
KNQRHKKTHDWOKHPTDPTNMKTH@U@HSBNMjġTMDLHRRHNMPTDBDSSDLHRRHNM
consistait à éliminer une voisine de ma grand-mère, qui habitait juste la porte à droite de
l’immeuble de ma grand-mère, parce qu’elle « avait vendu un français aux allemands ! ; il
faut la supprimer ! » . Georges Henry était monté là pour avoir des renseignements sur
cette voisine. Il lui dit aussi que cette femme aurait dû être « descendue « avant son mariage .Mais le camarade de Georges Henry était en retard .L’action ne pouvait donc se
faire qu’après .Ainsi, Georges Henry attendait que le cortège sorte de l’église. Le camarade de Georges Henry attendait en bas de l’immeuble de ma grand-mère. Ma grand –
mère a vu le cortège du mariage, peu nombreux (une dizaine de personnes environ, pas
plus). Le marié serait un hollandais .Ma grand-mère et Georges Henry se sont embrassés
une dernière fois pour se dire au revoir et ma grand-mère lui a souhaité « bon courage « !
Toutes les personnes qui ont assisté à ce mariage se sont ensuite rendues prendre un
verre dans un bar situé plus haut à Hennebont, sur la route « des Abattoirs » .C’est là que
Georges Henry est entré , s’est adressé à la mariée et lui dit « c’est regrettable , Madame , mais votre grand –père a besoin de vous voir tout de suite ! « +@jKKDDRSRNQSHDTM
peu surprise , et la voiture des résistants l’a emmenée. Un des deux a tiré sur elle sur la
route.
8
Le mari de cette femme s’est ensuite précipité vers l’école communale à gauche de l’immeuble de ma grand-mère devant laquelle se tenait un garde allemand , pour se plaindre
que sa femme avait été enlevée. Devant l’absence de réaction de ce garde, le mari est
parti en direction de la mairie située sur la grand –place.
Mais assez vite ensuite, les résistants ont su qu’ils l’avaient loupée, et que blessée elle
avait été conduite à l’hôpital de Pontivy .L’ordre fut donné de l’achever à l’hôpital .Ce qui
fut chose faite car elle est effectivement décédée à l’hôpital de Pontivy.
C’est peu de temps ensuite que Georges Henry et des camarades furent aperçus par
des allemands à la terrasse d’un bar ou dans un bar de Bubry avec les carabines sur la
table .Ils ont été immédiatement arrêtés, envoyés sur Pontivy et ont été fusillés .
.Ma
grand-mère et la mère de Georges Henry ont habité ensuite de part et d’autres de la petite rue Paul
Guieysse, (une impasse), et ont été voisines en même
temps que cousines pendant une quarantaine d’années .J’ai reçu sous forme de don une Encyclopédie de
la résistance (avec des documents exceptionnels) qui
avait été offerte à Louisette, compte tenu de ce qu’avait
E@HSRNMjKRODMC@MSK@FTDQQD
Une cérémonie s’est déroulée le 15 janvier 2015 au cimetière du Corpont à Lanester en présence de Mrs Jacques et Marcel Henry, Mme LeEDAUQDCDR@ODSHSDjKKD,LD&NTĤKKNCDK - "1#ġO@QSDLDMS@KDSCDR RRNBH@SHNMR/@
triotiques de Lanester.
Keryacunff le 26 juillet 2014
« La Journée de la Femme »
« Ce que l’on faisait était simple, ma mère
surtout, mon père, je ne sais pas. Il a été
obligé de fuir Paris parce qu’il était re-
cherché. Ma mère partait avec la voiture d’enfant où des armes étaient dissimulées. Les
armes servaient, on les remettait dans la voiture, chacun quittait les lieux à toute allure et
L@L@M QDMSQ@HS Đ K@ L@HRNM -NTR @UNMR ġSġ CDR @HCDR +@ 1ġRHRS@MBD @U@HS ADRNHM
d’aides qui avaient moins d’importance que d’autres, mais qui ont permis d’aider au moment où il fallait aider. »
Ce témoignage date de 2013. C’est le souvenir et l’hommage d’un octogénaire, sur ses
parents arméniens et parisiens, compagnons de Missak Manouchian, animateur de la
section MOI des FTP. « +@ 1ġRHRS@MBD @U@HS ADRNHM C@HCDR PTH @U@HDMS LNHMR CHLONQ
tance que d’autres, mais qui ont permis d’aider au moment où il fallait aider. »
9
Ce témoignage de celui qui deviendra Charles Aznavour résume parfaitement le rôle essentiel des sans-grades que tenaient les femmes, notamment les agents de liaison, souvent des femmes, qui mettaient en contact discret les groupes de résistants, les militants
et les dirigeants de la Résistance. Sans cet apport, pas de réseaux, sans réseaux pas de
Résistance organisée.
C’est à cette place que se situaient les 4 jeunes femmes dont nous honorons aujourd’hui
la mémoire, aux côtés de leurs camarades de combat Désiré Le Douaron et Georges Le
Borgne. Les 4 jeunes femmes, tombées à Keryacunff le 26 juillet 1944 : Joséphine Kervinio
de Guern, Anne Mathel et Marie-Anne Gourlay de Plouay, Anne- Marie Robic de Ploemeur.
– non combattantes et non armées – qui furent abattues sur place, une balle dans la
nuque, tout comme les deux jeunes dirigeants FTP qui les accompagnaient.
J’avais rappelé l’an dernier que ce procédé expéditif s’apparentait aux habitudes allemandes prises à l’Est, dans les territoires soviétiques.
Même sauvagerie, même mépris teinté de racisme : celui des groupes d’extermination,
contre les juifs et les communistes d’URSS, ce que les nazis appelaient le « judéobolchevisme ». En France, printemps et été 44, c’est la même sauvagerie : la 24 juillet, ils
achèvent les blessés de la chapelle du Cloître à Quistinic, deux jours plus tard ils exécu
tent brutalement les 4 jeunes femmes qui avaient commis l’affront de leur résister. Pensez donc, des femmes !.
A Bubry, le 26 juillet, alors qu’ils ont les Alliés aux basques et des maquisards susceptibles
d’être derrière n’importe quel bosquet, les troupes allemandes ne cherchent plus à faire du
renseignement, elle ne peuvent plus qu’éliminer à la va-vite, se venger de la panique qui les
mène, à la veille de leur repli dans quelques réduits littoraux, se venger aussi de leur échec
à saisir les chefs de la Résistance qui leur avaient été offerts par une trahison, notamment
Emile Le Carrer.
Contrairement aux vantardises tardives et mensongères du général allemand responsable
de l’Occupation de la Bretagne en 44, contrairement aux copiés-collés qu’en font certains
écrivaillons autonomistes actuels, la Résistance de l’été 44 n’est pas neutralisée, elle est
omniprésente, et donc obsédante pour les allemands.
Joséphine Kervinio, Anne Mathel, Marie-Anne Gourlay et Anne-Marie Robic font partie des
vainqueurs.
Localement elles ont contribué et rendu possible le fonctionnement collectif du triangle de
direction des FTP du Morbihan ; elles ont contribué à accélérer la libération de la majeure
partie de notre péninsule bretonne. Nationalement elles ont créé l’élan initial qui permettra
à la République rétablie sur de nouvelles bases de se renforcer en construisant une société
plus démocratique, plus égalitaire, plus sociale.
Nous ne savons pas ce que pensaient exactement Anne, Anne-Marie, Marie-Anne et Joséphine à l’époque de leur engagement et dans leurs derniers instants. Nous avons cependant des traces. Celles laissées par 5 jeunes bubryates de leur âge, 5 jeunes de leur région, les 5 membres du groupe Vaillant-Couturier fusillés à Vannes le 25 février 44. Que
nous disent-ils dans les lettres de fusillés qui nous ont été transmises :
Je m’en vais le cœur calme avec la satisfaction d’avoir fait mon devoir …l’avenir est à
vous
5NSQDjKRPTHLDTQSONTQPTDK@%Q@MBDQDUHUD
Je souhaite que vous soyez heureux après la guerre
"GDYBDRIDTMDRjKKDRDSF@QĝNMRK@ENHDMTM@UDMHQLDHKKDTQE@HSCDO@HWCDANMGDTQCD
justice et d’égalité. Une aspiration si forte qu’elle s’imposera au pays, malgré les résistances qui pouvaient freiner, y compris dans la Résistance, le droit des femmes à l’égalité
et à la liberté.
10
L’ordre des Compagnons de la Libération compte 6 femmes pour 1025 hommes. Le
monde d’avant résiste encore. Le programme du CNR, mars 44, n’évoque pas le suffrage
universel féminin. Le monde nouveau hésite encore. Mais quelques mois plus tard, il faut
SQ@MBGDQ KNQCNMM@MBD CT NBSNAQD HMRSHSTD DMjM KD RTEEQ@FD EġLHMHM UDB K@ OK@BD
prise par les résistantes dans la libération du pays, il n’est plus possible de tergiverser.
L’onde de choc de la démocratie pour les femmes se répercutera pendant les décennies
suivantes avec la conquête progressive de nouveaux droits, conduisant à l’indépendance
économique, au droit à disposer de son corps, au contrôle des naissances.
La conquête de l’égalité est redevable à ces jeunes femmes qui, avec leurs compagnons,
ont su reconquérir et consolider démocratie et souveraineté. C’est le résultat d’un long
combat, c’est un combat à poursuivre, contre les régressions qui menacent dans de trop
nombreux pays, y compris le nôtre qui n’est pas à l’abri de dérapages et retours en arrière. Restons vigilant et poursuivons le combat de ces femmes restées éternellement
jeunes de l’an 44.
Jean Pierre Fouillé
Président du Comité Bubry-Quistinic
Louis Bédard Plouay
Je me suis engagé dans la résistance à l’âge de 19 ans parce que je ne supportais plus la
présence de l’armée allemande, les privations et les atrocités qu’elle faisait subir à la population.
J’ai fait l’agent de liaison au début quand je suis entré au maquis. Je portais des plis et
des armes entre divers secteurs du maquis. Un jour je suis allé chercher un petit révolver à
Persquen pour Pluméliau et ceci en vélo avec tous les dangers que cela représentaient,
les routes n’étaient pas sûres.
Nous étions de toutes corporations, paysans, ouvriers, intellectuels. Plusieurs fois j’ai connu des moments de peur.
Un jour, après avoir passé une nuit à dormir dans un champ en descendant vers le village qui s’appelle Pénéty, nous sommes mon camarade et moi tombés sur patrouille allemande armée jusqu’aux
dents, moi je ne risquais trop rien mais mon camarade qui venait de
s’évader de la prison de Vannes était recherché par toutes les patrouilles. Ce qui nous qui nous a sauvé nos fausses cartes d’identité.
Oui bien sûr, nous étions conscients des dangers mais nous étions
jeunes et ne pensions qu’à être libre de pouvoir nous amuser pour
beaucoup d’entre nous de manger à leur faim.
En Bretagne nous n’étions pas trop au courant de ce qui déroulait
dans le Vercors, mais depuis je suis allé en voyage et les habitants
nous ont raconté toutes les atrocités qu’avaient fait subir l’armée allemande.
Je souhaite aux jeunes de ne plus jamais voir ce que nous avons pu endurer dans notre
jeunesse. Plus jamais ça.
.THIDRTHRjDQCDLNMO@RRġB@QRHKMX@U@HSO@RDTK@1ġRHRS@MBDDSKDR@KKHġRPTHRNMS
venus en libérateur nous serions restés sous le joug de l’occupant allemand et que serions
-nous devenus.
T LNHR CD ITHKKDS MNTR ġSHNMR B@MSNMMġR C@MR TM FQ@MC ANHR RTQ K@ BNLLTMD CD
Persquen depuis quelques jours. Deux parachutistes sont venus nous rejoindre parce
qu’un parachutage devait avoir lieu.
11
Une nuit 2 ou 3 avions ont largué des containers avec des armes et des munitions mais
les allemands ont eu vent ce parachutage (nous avions un milicien parmi nous et nous ne
le savions pas). Au petit matin les sentinelles ont aperçu des soldats allemands qui s’approchaient et commençaient à encercler le bois. Il nous a fallu faire vite pour ouvrir les containers et dégraisser les armes.
Pour partir nous avons emporté tout ce que nous pouvions. Pour le reste des armes les
O@Q@BGTSHRSDRKDRNMSDMS@RRġRC@MRTMDFQ@MFD@jMCDKDRCġSQTHQD(KġS@HSOKTRPTDSDLOR
de partir car nous étions au trois quart encerclés.
Ce jour-là, il faisait très chaud, nous avons marché à travers champs sur les communes de
Persquen, Inguiniel, Bubry pour arriver à la tombée de la nuit sur la commune de Quistinic.
Fatigués bien sûr mais quand nous traversions un village les habitants nous offraient à
boire et à manger.
Arrivé dans un village où les habitants nous ont bien accueillis et acceptés et nous
sommes restés une semaine.
Un jour j’ai été désigné pour aller monter la garde à une chapelle sur la commune de QuisSHMHBBG@ODKKDSQ@MRENQLġDDMHMjQLDQHDCDRAKDRRġRC@MRMNRQ@MFR TCDQMHDQLNLDMSHK
y a un contre ordre, on a désigné quelqu’un d’autre à ma place. Mon camarade à peine
arrivé sur les lieux, les allemands ont attaqué la chapelle. Quatorze Résistants blessés ou
U@KHCDRNMSġSġL@RR@BQġRCNMSTMIDTMDHMjQLHDQ4M1ġRHRS@MS@OTRDMġBG@OOġDMK@
personne de Marcel Le Pallec de Baud.
Quand je passe au cimetière de Bubry et que je visite sa tombe, « je me dis au plus profond de moi-même, j’aurais dû être à ta place »
Denis Le Douaron Lorient
Denis
Le Douaron nous a quitté au mois de Décembre 2014. Son
épouse a bien voulu nous transmettre son parcours dans la résistance
Morbihannaise.
Lors de la déclaration de la 2eme guerre mondiale Denis Le Douaron a
quinze ans, il est apprenti électricien mais il se retrouve sans travail. Dans
l’obligation de parcourir la campagne pour chercher quelques vivres pour
subsister, il se fait arrêter par l’occupant. Fait prisonnier, il est conduit à
Lorient ou il subira des actes de maltraitance. Au moment ou il est relâché, il est pris pour
le travail obligatoire à l’arsenal. Un soir il saccage du matériel et dans sa fuite il avait repéré
un endroit qui pouvait lui être utile pour se sauver. Les allemands étaient à sa recherche.
Il parcourt la campagne de Plouay, Caudan, Pont- Callec en restant discret pour ne pas
être vu et éviter la dénonciation. Il avait dix sept ans.
4MINTQHKLDSTMB@L@Q@CDC@MRK@BNMjCDMBDCDR@RHST@SHNMPTHKTHOQNONRDCDQDMSQDQ
dans le maquis ( son camarade était maquisard).
Mais sa décision lui demandait un acte de courage car la vie dans le maquis est dangereuse.
(KOQHSKDL@PTHR#@MRTMDCDRDR@BSHNMRHKjSTMUNKCDL@SġQHDK@KKDL@MCC@MRTMA@Q@
quement pendant un bombardement. Il récupéra un revolver et des munitions. La chance
ne lui souriant pas, une dame l’a vue commettre son acte de maquisard et donne son
12
Signalement.
Il fallu qu’il recommence à se faire discret sinon le maquis auquel il appartenait aurait pu
subir d’importante perte. Son objectif comme beaucoup de ses compatriotes était de
chasser un occupant indésirable.
Malgré son courage, il a eu des camarades qui ont été fusillés à Port Louis, mais grâce à
sa sœur il a pu se sauver à temps et se cacher dans les champs du côté de Plouay.
Quand il était en meilleur santé, il m’a demandé d’écrire ses mémoires et j’ai pu retracer
en quelques ligne par un petit résumé. Comme beaucoup de ses camarades il parlait pas
de cette période douloureuse qui l’avait tant marqué.
Denis Grenier Ploemeur
Denis Grenier est né le 14 juin 1922 à Pont- Aven dans une famille
de 5 enfants dont il était l'aîné.
Vers l'âge de 13 ans il viendra à Lorient pour poursuivre ses études
à l'école St Joseph, puis ensuite, il trouvera un premier emploi de
comptable d'une durée d'environ 2 ans avant l'évacuation de Lorient suite à la guerre. Il se dirigera avec sa famille à Pont-Aven où il
travaillera quelque temps à la mairie de la ville avant de prendre le
maquis et rejoindre les FFI, car il était recherché par les allemands
pour être envoyé dans les camps du service obligatoire du travail, en Allemagne. Au
cours d'une opération dans le maquis, Denis sera blessé, sa première blessure de
guerre qui lui laissera un handicap auditif toute sa vie. A la libération, à l'âge de 22
ans, il s'engagera dans l'armée de terre où il fera carrière.
En 1946, Denis épousera Renée. Elle suivra son mari avec leurs enfants en fonction
des différentes affectations en France. Denis effectuera un séjour de 2ans 1/2 en Indochine où il sera à nouveau blessé, puis il recevra une nouvelle affectation de 5 ans en
Algérie pendant la guerre. De retour en France, il continuera sa carrière de militaire à
Rennes puis au camp de la Lande Doué où il prendra sa retraite pour se retirer à Ploemeur.
Denis a mené au milieu de nous une existence faite de simplicité, accomplissant ces
tâches quotidiennes qui remplissent une vie. Il a vécu généreusement l'ordinaire de sa
vie de famille simplement sans bruit, partageant la vie de ses enfants, de ses petitsenfants et arrières petits-enfants. D'un tempérament calme et discret, il se réfugiait
dans les livres car il aimait beaucoup lire, mais aussi faire des mots croisés. Il appréciait le calme de sa maison.
Depuis quelque temps des problèmes de santé sont venus assombrir sa vie. Après
quelques passages à l'hôpital, c'est au Divit que Denis nous a quitté le samedi 18 avril.
Il laisse un grand vide, mais son souvenir reste présent dans nos cœurs.
Le colonel Muller
Notre page de garde fait référence au colonel Muller.
Hommage au colonel Jean Muller
Né à Dunkerque le 3 juillet 1903, le commandant Muller, sous le nom de guerre de
« Kersulec », dès 1940, met en place dans la région de Pont-Scorff un réseau de résistance : l’ORA (Organisation de résistance de l’armée) dont il prend la tête et le PC
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est établi au domicile du docteur Thomas à Hennebont. Objectif du 7eme bataillon FFI : le
sabotage des lignes de communication de l’adversaire installé dans la Poche de Lorient.
Après l’appel du général de Gaulle et le regroupement des mouvements de résistance FFI,
le 7eme bataillon est englobé dans le 118eme RI le 10 juin 1944. C’est dans ce régiment
que le commandant Muller participera, aux côtés des Américains, à la libération de la
Poche de Lorient.
Elu maire de Gestel le 21 mars 1965, Jean Muller a présidé aux destinées de la commune
pendant plus de dix ans. Avec son équipe municipale, il a assumé la métamorphose d’un
village de 400 habitants à près de 2000, en le dotant des premiers lotissements et des
premières infrastructures publiques lourdes.
C’est en hommage à « l’ardent patriote, au chef qui a su s’attacher l’affection de tous »,
comme le soulignait son compagnon de guerre, le docteur Thomas, et au maire qui s’est
ensuite dévoué à sa commune que les Gestellois ont baptisé la place de la mairie « place
du Colonel Muller »
Extrait de l’ouvrage 1944-1945
Entre Scorff et Laïta
Ernest Guégan
Ernest Guégan nous a quitté à l’âge de 77 ans.
Après 2 ans passés en Algérie, entre 1958 et 1960, en tant qu’appelé
du contingent, au sein d’une unité du Service de Santé des Armées,
Ernest rentre en France et est libéré de ses obligations militaires. Ayant
participé à des actions de combat lors de son séjour, il obtient la carte
du combattant.
Il sera ensuite décoré de la Croix du Combattant, du titre de Reconnaissance de la Nation et de la médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en Afrique du Nord.
De retour à Lanester, Ernest adhère à une section d’Anciens Combattants et choisit les
ACPG/CATM (Anciens Combattants et Prisonniers de Guerre/Combattants Tunisie Algérie- Maroc). Fidèle adhérent, il en devient vice-président en 1986 puis Président en
SHSQDDM$QMDRSNASHDMSK@BNMj@MBDCDSNTR
Mais son action ne s’arrête pas là. Il occupera la fonction de Maître de cérémonies non
seulement lors des commémorations patriotiques organisées à Lanester, mais également
au sein de l’ANACR du pays de Lorient (association nationale des Anciens Combattants
de la Résistance) lors des cérémonies aux différentes stèles sur une grande partie du département. (Association dont il est le contrôleur aux comptes). Ernest siège également au
bureau du Comité d’Entente des Associations d’Anciens Combattants de Lanester. Il en
est Vice-Président.
Ernest a travaillé durant sa vie active à Keroman en tant que mécanicien à la société qui
réparait et dépannait les bateaux de pêche. Il a également œuvré plusieurs années dans
sa vie professionnelle au Sénégal.
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Membre actif de la Fédération des Apiculteurs du Morbihan, Ernest suivait d’un œil avertit
son rucher et la fabrication du miel, cette activité en était devenu son violon d’Ingres.
L’ANACR Départemental du Morbihan et le Comité Local de l’ANACR du Pays de Lorient
et tous les membres des bureaux présentDMS à son épouse Jeannine à ses enfants et ses
petits-enfants dans l’épreuve CNMSHKR ont ġSġéprouvésKDTQR très sincères condoléances.
A jamais nous Meoublierons O@R Ernest pour sa disponibilité, sa gentillesse et tous les
services rendus.
Jean Louis Lestréhan est né le 19 septembre 1921à
Tréfaven à Lorient où il a créé une entreprise de travaux publics en 1970.
Jean Louis Lestréhan
Engagé dans la Marine Nationale en tant que mécanicien chauffeur de
l’âge de 17 ans à 21 ans. En 1942, Jean Louis avait travaillé dans différentes entreprises de la région Lorientaise avant de rentrer dans la résistance. Son accueil dans la résistance par Jean Maurice Maire puis Maire
Honoraire de Lanester le mènera dans les quatre coins du Morbihan et y
restera jusqu’à la libération de la Poche de Lorient. Jean Louis était très
discret sur son activité dans la résistance, il n’en parlait pas.
(K@ġSġTMjCĠKD@CGġQDMSĐ+ - "1"NLHSġCT/@XRCD+NQHDMSDSKġS@HSDMBNQD@U@MSCD
s’en allé rejoindre ses anciens camarades de combat et de travail.
L’ensemble du bureau de l’ANACR du Comité du Pays de Lorient adresse ses sincères
condoléances à son épouse Louisette à ses enfants et petits-enfants ainsi qu’à toute la
famille.
Léon Quilleré
C’est en tant que Président Départemental de l’Association National des Anciens Combattants et Ami (e) s de la
Résistance (ANACR) que je rends avec le bureau départemental dont il était l’un de ses Vice-Présidents ainsi que
tous ses camarades et ami (e) s un dernier hommage à
Léon.
Léon est né le 29 juillet 1926 à Pluméliau. Il était d’une
famille de boulanger. Au décès de ses parents en
ĠƌĠŵŽŶŝĞĚƵϮϯŵĂŝϮϬϭϱăWŽƌƚͲ>ŽƵŝƐ
>ĞDŝŶŝƐƚƌĞĚĞůĂĠĨĞŶƐĞ:ĞĂŶzǀĞƐ>ĞƌŝĂŶƐĂůƵĂŶƚ>ĠŽŶ
avril 1943 il avait 16 ans et demi et devient par la
YƵŝůůĞƌĠ
force des choses (Patron et gérant de la boulangerie
familiale), et il devait assurer le quotidien de ses frères et de sa sœur.
En juillet 1943 a l’âge de 17 ans, il est entré dans la résistance. En février 1944 il est chargé de la formation du 4eme groupe de résistant et devient sous-chef de groupe. Le 5 avril
1944 il participe à l’élimination d’un espion. Le 13 avril il participe au combat de Siviac
commune de Remungol entre Pontivy et Locminé.
14 avril attaque de la gare de Saint Nicolas des Eaux en Pluméliau et le décès de deux
commandants (Jim et Michel).
25 avril transport d’armes avec une brouette en pleine agglomération de Pluméliau au nez
et à la barbe des sentinelles allemandes.
15
@UQHKK@FQ@MCDQ@kDCD/KTLġKH@TĐODQRNMMDRRNMS@QQĢSġDR(KX@TQ@SQNHRET
sillés, Henri Donias, Eugène Morvan, Mathurin le Tutour.
Léon assurait le fonctionnement de la boulangerie familiale tout en étant dans la résistance.
Le 14 juin l’arrestation de Léon avec un camarade et direction vers la cour martiale de
Guémené sur Scorff, avec la condamnation d’être fusillé dans les 48 heures.
Présenté au commandant allemand avant d’être fusillé, Il subira des tortures à coup de
MDQECDA‘TEONTQTMB@QMDSQNTFDCNMSXjFTQ@HSTMDKDSSQDCDK@KOG@ADSg Q ». Il se retrouvera en cellule avec son ami André et le Dr Machaut du Croisty – Raymond Queudet et
Michel Pétré. Nous apprendrons plus tard que le carnet appartenait à Michel Pétré et que
K@KDSSQDg Q uRHFMHj@HSO@RCDL@K@CDĐANQCC@MRK@L@QHMD,HBGDK/ġSQġCDUHDMCQ@KDO@
BG@CTO@PTDANSg France » et restera un grand ami à Léon.
+DITHMKDRO@QNKDRCD+ġNMg Alors que j’attendais d’être fusillé, le capitaine interprète à
la cour martiale, m’annonce que ne je serai pas fusillé ce soir. Mais qu’il me désignait
comme otage ainsi que mon camarade. Il a tenu parole. Deux heures plus tard, un camion
bâché de l’armée allemande recule devant la fenêtre de notre cellule. Le peloton d’exécution suit casqué, botté, la mitraillette à la main. Le capitaine arrive et commence l’appel
CDRMNLRHKRRNQSDMSCDKDTQRBDKKTKDRKDRL@HMRjBDKġRC@MRKDCNRDSRNMSIDSġRBNLLD
des sacs de pomme de terre dans le camion. Et dans notre cellule trois puis l’appel de
deux gars de Plouay, je serre la main au premier puis au deuxième Joseph Le Cotonnec.
Le camion partit avec 32 otages pour une destination inconnue. Ceux –ci seront retrouvés
plus tard à la Citadelle de Port Louis. Dédé se jette dans mes bras et me dit on va pouvoir
dormir ce soir ». Léon lui a répondu, si on sort d’ici, un jour on pourra aller à Sainte Anne
d’Auray à pied et ce que nous avons fait quelques années plus tard lors d’une occasion
inoubliable.
Samedi 23 mai 2015, le 70eme anniversaire de la découverte des corps de la Citadelle en
présence de Monsieur le Ministre de la Défense, Léon a été très honoré d’avoir pu lui serrer la main. Léon avait reçu la veille au courrier une lettre du Ministère de la défense lui indiquant qu’il venait d’être promu Chevalier de l’Ordre National du Mérite.
Un autre moment très émouvant, la rencontre avec la sœur de Joseph Le Cotonnec et de
sa famille.
Léon était décoré de :
L’Ordre National du Mérite.
La croix de Combattant 39/45.
La croix de Combattant volontaire de la Résistance.
La médaille d’honneur régionale-départementale et communale
Léon après la guerre aura une vie très active. Restaurateur, conseiller municipal avec JeanMarie Onno, Mathurin Onno et Jean le Bec et ce pendant 24 ans.
Nous qui étions ensemble samedi tant pour la cérémonie que pour le déjeuner, toi qui savait animer les réunions quand nous nous retrouvions. Nous avons été très attristés d’avoir
appris cette nouvelle lundi matin, pour nous annoncer que tu nous avais quittés à jamais.
Nous sommes aujourd’hui le 27 mai date du 72eme anniversaire de la création du Comité
-@SHNM@KCDK@1ġRHRS@MBD"-1DSC@SDNEjBHDKKDCDK@Journée de la Résistance
Léon tu as rejoint ton épouse, tes frères, ta sœur et tes camarades de combats.
Nous présentons à tes enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants et à toute la famille 16
nos sincères condoléances.
-NSQDRNQSĐSNTRDRSHMġUHS@AKDBeDRSKeTKSHLDjMĐK@PTDKKD@TBTMCeDMSQDMNTRMDR@TQ@HS
ġBG@OODQ (K DRS ONTQS@MS CDR GNLLDR PTH RTQUHUDMS O@Q KD RNTUDMHQ CD BD PTeHKR K@HRRDMS
derrière eux : Léon était de ceux-là par l'exemple du courage, de la camaraderie, de
l'amour du pays, de l'attachement à la famille et à ses convictions. Merci Léon et adieu
cher camarade. Nous ne sommes pas prêts de t’oublier.
M. Daniel Le Pendeven
Cérémonie commémorative du 70eme anniversaire de la capitulation nazi à ETEL le
7 mai 2015
Aujourd’hui, nous sommes réunis à Etel, 70
ans jour pour jour après la signature de la
QDCCHSHNMCDR KKDL@MCRPTH@DTKHDT@TA@Q
Breton le 7 mai 1945.
Le 7 mai 1945 la libération de la poche de
Lorient a été signé dans notre commune.
"DRSK@KHADQSġBDRSK@O@HWPTDMNTR@UNMR
retrouvé ce jour-là.
Et en ce jour d’inauguration au Musée des
Thoniers, il est indispensable, avant de péMġSQDQ C@MR BD KHDT CD LġLNHQD CGNMNQDQ CD QDLDQBHDQ TMD ODQRNMMD PTH @UDB AD@T
coup d’hommes et de femmes comme elle, nous a permis de retrouver la paix et notre
liberté.
Aussi ce jour, ce 7 mai 2015, à l’occasion de l’inauguration, en ce lieu de mémoire, de
l’exposition consacrée à la libération de la poche de Lorient, et pour cette circonstance
DWBDOSHNMMDKKDK@BNLLTMDC$SDKUDTSQDLDQBHDQ,@QFTDQHSD"@TC@M!NHRRD@TPT@EEDBSH
vement, chaleureusement, l’on appelle Margot.
,@QFNSDM@U@HS@MR$KKDDRSMġDĐ/@QHRDMC@MRKD7(@QQNMCHRRDLDMSPTH
a accueilli beaucoup de réfugiés, en effet parmi ses camarades d’école, il y avait des juifs,
échappés des pogroms d’Europe Centrale, des italiens, dont certains parents avaient été
torturés par les chemises noires de Mussolini et des jeunes allemands fuyant le nazisme.
/@RġSNMM@MSPTĐKNBB@RHNMCDBDLġK@MFDBTKSTQDKRNMRDMRCDKHMITRSHBD@HSġSġRH@EET
té. Avec ses nouveaux amis, elle découvrait la fraternité sans frontière.
Favorisée par un milieu familial ouvert, elle adhère dès 1935 à l’UJFF, Union des Jeunes
Filles de France et aux jeunesses communistes. Elle s’oppose à toutes les injustices
PTDKKDRPTDKKDRRNHDMSDSLHKHSDCĠRBNMSQDK@FTDQQDBHUHKDDM$RO@FMD
/@QBDPTDKKDE@HSO@QSHDCDK4)%%C@MRBDSSDOġQHNCDCHEjBHKD,@QFNSDRS@QQĢSġDDM
elle était mariée depuis 8 jours.
Dans une immense pagaille à Bordeaux, où elle était emprisonnée, Margot est libérée.
En juin, Pétain signe l’armistice, en juillet il se fait donner les pleins pouvoirs avec une large
majorité.
(KDRSCHEjBHKDDMSDLORCDO@HWCDRHL@FHMDQK@RHST@SHNMBNMETRDCDBDSġSġ
17
Si l’on regarde les choses de loin, on peut penser qu’il fallait une sacrée dose d’optimisme
et d’inconscience pour tenter, sur place, d’agir contre l’occupant nazi et son auxiliaire
« l’état français » de Pétain, étant donné la disproportion des forces en présence.
« C’est en ces moments troubles, qu’avec d’autres militants antifascistes, nous avons décidé de chasser l’occupant et de libérer la France uBNMjD,@QFNSPTH@INTSD :
« Dès le début il y a des actes de sabotages isolés, plus ou moins organisés, pas question
de luttes armées, pas envisageable en 1940 compte tenu des moyens et des forces en
présence. C’est avec l’écrit que nous menons le combat, avec une petite imprimerie pour
la confection et la distribution de tracts, dont un est rentré dans l’histoire :
« La manifestation des lycéens et des étudiants le 11 novembre à l’Arc de Triomphe ».
Notre travail d’information et de communication dure…
,NML@QHDRS@QQĢSġDSDLOQHRNMMġDMOTHRBDRSLNHPTHRTHR@QQĢSġDDMITHMCDK@
LĢLD@MMġD TMB@L@Q@CDPTDIDCDU@HRQDMBNMSQDQOQHRC@MRTMDQ@kD@U@HSMNSġRDR
rendez-UNTRDMBK@HQFQNRRDHLOQTCDMBDGDTQDTRDLDMSIDM@U@HRO@RRTQLNHCDCNBT
ments importants.
OQĠR PTDKPTDR INTQR CHMSDQQNF@SNHQD LTRBKġR
EQ@OOġD @UDB TMD QĠFKD LġS@KKHPTD I@H ġSġ SQ@MREġ
rée à la prison de la Petite Roquette.
Captives, nous continuons à rédiger en secret nos
INTQM@TW g "NMj@MBD +TSSD $RONHQ », celui des
IDTMDR DS ONTQ SNTR g /@SQHNSDR $MBG@ıMġR ». Le
contact avec la résistance extérieure était établi par
l’intermédiaire d’une des gardiennes.
Nous avons été libérées au début de l’insurrection
parisienne. J’ai pu participer à la libération dans le XI arrondissement après un dernier
temps fort de résistance qui vit la capitulation du Général Von Choltitz devant la Général
Leclerc et Rol-Tanguy chef des FFI.
"D L@H @UDB K@ B@OHSTK@SHNM R@MR BNMCHSHNMR CD K KKDL@FMD M@YHD MNTR QĢUHNMR
CTMLNMCDCDO@HWOKTRITRSDOKTREQ@SDQMDK
C’est oublier comme la marche vers l’humanité est longue et semée d’embûches !
2HMCHFMDQDSQġRHRSDQSNTINTQR Ŭ"DRSPTDMNTRDMRDHFMD,@QFNS
Le 7 mai 1945 à 20h50, sous la menace d’une attaque décisive des Alliés, les Allemands
exténués signent le cessez-le-feu à compter du 8 mai 1945 à 00h01, dans la salle du «
"@EġAQDSNMuRHSTġRTQKDONQSCÍSDK+DL@HĐGCDTWINTQR@OQĠRK@B@OHST
lation générale du Reich, dans une prairie proche de Caudan, le général Fahrmbacher remet symboliquement son pistolet au général Kramer, commandant la 66e Division d'infanterie américaine, en présence du général Rollins, chef du secteur Lorient ouest, du général
Borgnis-Desbordes et du préfet Onfroy.
24 500 soldats sont faits prisonniers.
Cérémonie commémorative du 70eme anniversaire de la
libération de la Poche de Lorient le 10 mai 2015
Allocution du ,inistre de la Défense Jean Yves Le Drian
18
En ce jour de commémorations, la base de sous-marins de Kéroman, où nous nous
sommes rassemblés, est une fenêtre sur l’Histoire.
Il y a soixante-dix ans, près de ces lieux, les armes de la Seconde Guerre mondiale ont
parlé pour la dernière fois.
Cette guerre a marqué Lorient peut-être plus qu’aucune autre ville. Position stratégique de
la bataille de l’Atlantique dès l’été 1940, avec la décision de l’amiral Dönitz d’en faire une
place-forte pour les U boots allemands, ville-fantôme à partir de 1943, quand le brasier
des désolations a jeté ses habitants sur les routes, pour Lorient, le pire était encore à venir
ĐKġSġĐKGDTQDNŔC@TSQDRUHKKDRġS@HDMSDMjMCġKHUQġDRCDK@FTDQQD
Au début du mois d’août, les troupes du général Patton font leur entrée en Bretagne. Elles
viennent de faire sauter le verrou d’Avranches. Immédiatement, les forces de l’Occupation
se replient sur les ports stratégiques : Brest, Saint-Nazaire et Lorient.
Ici, ce sont 26 000 soldats allemands qui battent en retraite pour constituer, ici, autour de
la base-forteresse de Kéroman, la poche de Lorient. Face à eux, durant 277 jours d’un
siège harassant, les forces de la résistance bretonne vont s’unir à la 94ème et 66ème division d’infanterie américaine, avec un objectif inlassable : libérer la ville et mettre un terme à
la guerre. Leurs efforts conjugués, au prix de nombreux morts, ne parviennent qu’à repousser la ligne de front sur la rivière d’Etel. Ni le blocus, ni le pilonnage par l’aviation britannique – plusieurs milliers de tonnes de bombes seront ainsi déversées sur la ville, ne
parviennent à réduire la détermination désespérée de ceux qui sont en train de perdre la
guerre.
Les accrochages sont violents, les tirs d’artillerie incessants. Dans les abris de fortune,
avec le froid et la faim, la lassitude et le découragement s’installent. Cependant, en dépit
des souffrances, l’honneur de ces combattants, leur attachement à la liberté, leur volonté
CDQDSQNTUDQKDTQRSDQQDRDSKDTQRL@HRNMRjMHSO@QKDLONQSDQ
Le 7 mai 1945, l’acte de reddition est signé à Etel. Trois jours plus tard, le 10 mai, il y a
soixante-dix ans jour pour jour, c’est dans un champ de Caudan – où je suis allé me recueillir ce matin que le général Fahrmbacher remet son arme au général Kramer. Lorient
DRSDMjMKHAġQġ
Aux premières heures de sa libération, c’est une ville dévastée. Décorée de la Légion
d’honneur par le général de Gaulle en reconnaissance des destructions et des souffrances
qu’elle a subies, il faudra plus de vingt ans pour reconstruire la ville – sans jamais oublier.
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Honneur à tous les héros du front de Lorient. De la ria d’Etel à la Laïta, en passant par
Nostang et Pont-Scorff, soldats, résistants, citoyens, américains ou français, ces hommes
et ces femmes exceptionnels ont affronté de nombreuses fois la mort pour retrouver, en
notre nom collectif, les chemins de la liberté. Certains sont avec nous aujourd’hui. Je
pense aux soldats des 94ème et 66ème divisions d’infanterie américaine, qui n’ont pas
ménagé leur courage pour combattre sur cette terre qui n’était pas la leur. Je pense aux
Forces Françaises de l’Intérieur, intégrant les forces vives de l’Armée secrète du Morbihan
et des Francs-Tireurs Partisans, à tous ceux venus de toute la France en renfort pour saboter les manœuvres ennemies. Je pense à ces pêcheurs, qui ont permis à de nombreux
Lorientais de passer en zone libre. Je pense à ces travailleurs et ingénieurs de la base de
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l’aviation alliée. ( Suite n° 167)
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19
La résistance dans l’arrondissement de
"hâteaulin Par 8ves Bloch
L’action du docteur Vourch et de sa famille (suite du n° 165)
L’action du docteur Vourch et des siens se poursuit ainsi, sans arrêt. Il reçoit des jeunes
gens de retour d’Angleterre, porteurs de postes émetteurs, et organise le réseau de renseignements appelé plus tard « Johnny », l’un des premiers installés en France, et des
plus actifs, qui rayonne dans toute la Bretagne et jusqu’à Paris, Rouen, Bordeaux. Les débuts furent inaugurés dans une chambre de poste auxiliaire de Kerfeuten. Le Roux, de
Lanmeur, prêta un concours très actif à cette œuvre, grâce à laquelle Londres était tenu
au courant de la situation des bateaux de guerre allemand ayant rallié Brest.
De nombreuses autres liaisons furent assurées, et parmi elles des liaisons sous-marines.
Signalons encore l’organisation, avec le concours de la famille Vourch, du ravitaillement
clandestin de l’île de sein, le sauvetage de nombreux aviateurs alliés et leur rapatriement
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Morgat, de Tréboul, avec le concours de Merrien, Gourion, Jos. Madame de Poulpiquet,
de la Pastière, etc.
Madame Vourch recherchée par la Gestapo, lui échappa de justesse et vécut ensuite à
Paris, clandestinement, sous le nom de Madame Madec. Le docteur Vourch se réfugia en
Afrique du Nord.
Du réseau « Johnny » vingt huit manquent à l’appel, au nombre desquels Le Roux de MorF@S2ġA@RSHDM+'DKFNT@QBGCD/KNTLNCHDQMKDCNBSDTQ MCQHDTWCD"@QG@HW
Quimerch, commune de 2400 habitants, au voisinage de Pont de Buis, est de
Quimerch celles qui ont payés le plus lourd tribu.
La répression y débute l’arrestation de deux jeunes gens: Gourmelon, décédé à Brest en
novembre 1942, et Abalin, fusillé le 17 septembre 1943 au Mont Valérien.
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Le Foll, Gueguen.
Rapport Opération du déraillement d’un train sur la ligne Brest-Quimper
sous le tunnel de Quimerch pendant l’occupation allemande début février
1944
Avons dérobé 4 clefs servant à enlever les tirefonds et les éclisses à la remise de la gare
du Pont de Buis en janvier, par Bodenant J., Auffret J., Folhand Micheline, Bodenan P.
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Pont Neuf, à 50 mètres environ du croisement du Pont Neuf, en attente de l’opération le
jour avant la décision de la date du déraillement. Les clefs ont été déposés dans la garenne route de Bonvel au Squiriou.
Ont participé au sabotage du tunnel de Quimerch: Mr Bodenan Pierre du Pont Neuf– Mr
Lagoguet André de Landerneau– Mr Mascon Alain du Pont Neuf en Quimerch—Mr OmMĠR "@LHKKD CT /NMS -DTE STġ @T BNLA@SKD @NŖS @T -HUNS- Mr Auffret Jean du
/NMS -DTE ETRHKKġ KD L@H Đ 0THLODQ- Mr Auffret Pierre du Pont Neuf– Mr Perrot
François du Pont Neuf– Mr Duigou René du Pont Neuf– Mr Le Foll Jean du bourg de Quimerch– ,Q&TDFTDM1NFDQCTANTQFCD0THLDQBGSNTRCDTWETRHKKġRKDL@HC@MR
les dunes de Mousterlin.
20
Avant
le déraillement, arrestation de 8 gardes de voies civiles Français par nos soins.
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14 wagons et une locomotive couchés et évidemment endommagés, la locomotive de tête
RġS@MSCġSDKġD@U@HSBNMSHMTġR@BNTQRDDMQNTK@MSRTQKDRSQ@UDQRDR
!HK@MSQ@UDQRDRDSKNMFTDTQRCD
rail étaient à remplacer.
Signé
Omnès
Bodenan Pierre
1- Gourmelen.
2– Le Foll. 3– Raoul. 4– Gueguen. 5– Auffret. 6– Omnès. 7– Cam. 8– Abalain. 9– Le Gall
Hommage aT résistant Albert Le QTéaT membre de l’ANACR Comité de
ChâteaTlin
+DMSQġDDMQġRHRS@MBDC KADQSC@SDCDjMCġATS
KNQRPTD Đ KHMHSH@SHUD C TFTRSD KD &THKKNT LNM EQĠQD DS CD
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NQF@MHRġONTQQġRHRSDQĐKDMMDLH TBNTQRCDQġTMHNMR@T-CDRRTRCDK@ODQBDOSHNMNTQTD
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C@QLDRDM/QDRPTıKDCD"QNYNM RNMSQ@U@HKCGNQKNFDQKDINTQRTBBġC@HSKDRNHQDSDMjM
CD RDL@HMD CDR @BSHNMR BK@MCDRSHMDR DWSQĢLDLDMS QHRPTġDR (K E@KK@HS Q@LDMDQ KDR @QLDR
RNTRKDRUĢSDLDMSRNTC@MRCDRR@BNBGDRO@QKDSQ@HM"GĒSD@TKHM-Camaret, en évitant de
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Albert Le QTéaT
21
Puis ce fut l’épisode de l’organisation et de l’aide au maquis de Penarpont d’octobre 1943
à avril 1944 (arrestation des 12 maquisards par les allemands).
A partir de début juillet 1944, Georges Arzel, en contact avec Londres, organise le parachutage du Hellen en Edern et décide les résistants de Châteaulin et de Quéménéven à
entrer dans la clandestinité. Albert et ses amis récupèrent le 9 juillet 1944, près de la chapelle du Hellen, la première mission parachutée Jedburgh en Finistère (1 français, 1 anglais
et 1 américain et 30 conteneurs d’armes). Puis ce fut le parachutage d’armes de PontCoblant le 26 juillet 1944. ce groupe de clandestin grandit rapidement et s’organise pour
constituer la compagnie « de Gaulle » ( 100 à 200 maquisards). Le 10 août, Albert et
quelques uns de ses camarades font une excursion dans Châteaulin et arrêtent quelques
allemands du côté de la gare. Le 11 août 1944, c’est la libération effective de l’ensemble
de la ville de Châteaulin par la 1er compagnie « Châteaulin », la 2eme compagnie « Victoire »,
la 3eme compagnie « de Gaulle » et la 4eme compagnie « Ténacité ». Albert, que tous ses camarades résistants appelaient « Bébert », devint l’adjoint de Marcel Siche commandant
militaire du 2eme bataillon Stalingrad regroupant les 4 compagnies. Puis ce furent les durs
combats pour la libération du Ménez-Hom (1eme septembre 1944) et de la Presqu’île de
Crozon (19 septembre 1944).
La dissolution du 2eme A@S@HKKNM 2S@KHMFQ@CDTS KHDTKD RDOSDLAQD HMRHOQDM@HSjM
cette période exaltante, intense mais oh combien risquée : 2ans de résistance et 3 mois
de clandestinité. Albert parlait volontiers avec passion mais avec modestie de cette péQHNCDNŔRDKNMKTHHKMDjSPTDRNMCDUNHQ$MGNLL@FDĐSNTRBDRQġRHRS@MSRUHU@MSRNT
disparus, Albert était présent à toutes les cérémonies du souvenir.
5NTR ONTUDY ĢSQD jDQ CT O@QBNTQR CD QġRHRS@MS CD UNSQD L@QH OĠQD FQ@MC-père et arrière
grand-père.
Adieu l’ami « Bébert ». Repose en paix.
Jean Le Guillou
Marcel Heuzel
Marcel Heuzel est décédé à l'âge de 93 ans. Il était membre du comité et du jury du CNRD
du Finistère et tenait à être présent, malgré l’âge et la maladie, à toutes les remises de prix.
Marcel avait un « feeling » particulier avec les jeunes qui l’entouraient toujours chaleureusement lors des cérémonies.
De sa jeunesse, il avait gardé un regard malicieux, celui du jeune
,NTRRDCNMSKDRAD@TWXDTWAKDTRE@HR@HDMSBQ@PTDQKDRIDTMDRjKKDR
comme il aimait à plaisanter!
Un grand Monsieur s’en est allé et il naviguera longtemps sur la mer
de nos souvenirs.
Il a rejoint Yvonne, son épouse adorée partie le 21 juin 2013.
Marcel était un ancien des Forces Navales Françaises Libres.
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Général Hervé Le Bot)
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Médaillé Militaire 1939-1945.
Croix de guerre avec palme.
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POMPES FUNÈBRES GÉNÉRALES
12 Boulevard Leclerc 56100 Lorient
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