commissaires de police appli-
quent cette procédure pour in-
terpeller des personnes et les
conduire à l’infirmerie psychia-
trique de la préfecture de police.
Elles y sont enfermées le temps
qu’un certificat médical soit
rédigé et que le préfet de police
prenne ensuite un arrêté d’HO.
Les autres cas d’hospitalisation
sans consentement concernent
les personnes ayant commis des
délits relevant de la justice, et
celles hospitalisées à l’hôpital gé-
néral, où l’on considère qu’une
hospitalisation sans consente-
ment en psychiatrie s’imposerait.
4. La fin de l’hospitalisation sans
consentement
«La fin d’une hospitalisation
d’office peut intervenir sur avis mé-
dical, précise Alexandra Véluire.
Le directeur de l’hôpital y procède
alors. Cette fin d’hospitalisation
d’office peut aussi intervenir par dé-
cision du tribunal de grande ins-
tance, ou après que la personne a
saisi ce tribunal. »
Une hospitalisation à la demande
d’un tiers peut se clore sur déci-
sion médicale, lors de la rédac-
tion des divers certificats insti tués
par la loi. Par ailleurs, le méde-
cin peut demander que la sortie
intervienne en dehors de ces
échéances. Théoriquement, la sor-
tie devrait intervenir également
dès qu’une de ces personnes a
requis la levée d’hospitalisation :
le curateur en la personne du
malade, le conjoint ou concubin,
les ascendants en l’absence de
conjoint, les descendants majeurs
en l’absence d’ascendants, la per-
sonne ayant signé la demande
d’admission, les Comités dépar-
tementaux de l’hospitalisation
psychiatrique (CDHP). La loi pré-
voit cependant que, si le médecin
de l’hôpital est en désaccord et es-
time que le patient pourrait com-
promettre l’ordre public ou la sé-
curité des personnes, il informe le
préfet de son avis sur la demande
de sortie. C’est ainsi qu’à l’occa-
sion d’un désaccord entre la fa-
mille et le médecin sur une HDT,
celle-ci peut alors être transformée
en HO par ce praticien. «Pour
l’HDT, dit enfin Alexandra Véluire,
l’hospitalisation peut cesser, comme
pour l’HO, à la suite de la saisine du
tribunal de grande instance du lieu
d’établissement. »
Des décisions hâtives
Mais on remarque de plus en plus
que l’indication d’hospitalisation
à la demande d’un tiers est posée
très tôt. Ces demandes émanent
en particulier des hôpitaux géné-
raux et de leurs services d’ur-
gences. L’application de la loi de
1990 subit une dérive : la per-
sonnalité du “tiers” dans l’hospi-
talisation à la demande d’un tiers.
Aux urgences, si le patient se
conduit de manière un peu diffé-
rente, il est vite “étiqueté” psy-
chotique suicidaire.
Or, celui qui accueille n’est pas
celui qui soignera. La tentation est
d’autant plus grande, pour le soi-
gnant ayant cette seule fonction
d’aiguillage, de ne traiter qu’une
urgence et non le patient. Ce
qui est préjudiciable pour le bon
suivi de ses soins psychiatriques
ultérieurs.
Marc Blin
Propos recueillis
lors de la conférence
“L’hospitalisation sans consentement”,
RSTI, Paris, novembre 2000.
* Loi du 27 juin 1990 “relative aux droits
et à la protection des personnes hospitali-
sées en raison de leurs troubles mentaux, et
à leurs conditions d’hospitalisation”. JO du
30 juin 1990.
13
Professions Santé Infirmier Infirmière - No24 - mars 2001
Égalité
des chances et handicap
A l’occasion de la Journée interna-
tionale des personnes handicapées
du 3 décembre 2000, l’OMS a pu-
blié un rapport sur la santé des per-
sonnes handicapées. L’OMS estime
à 7 à 10 % la proportion mondiale
des personnes ayant des incapacités
(d’ordre physique, intellectuel, sen-
soriel ou mental, avec un caractère
permanent ou temporaire), soit en-
viron 500 millions. Près de 80 % de
ces personnes vivent dans les pays
en développement dont 1 à 2 % seu-
lement bénéficient des services de
réadaptation nécessaires.
CNAM
et arrêt maladie
La CNAMTS rappelle que l’obliga-
tion, pour tout médecin, d’inscrire
le motif médical de la prescription
d’arrêt de travail est une obligation
nouvelle résultant d’une loi votée
àl’automne par le Parlement et
non d’une décision interne à l’as-
surance maladie. Le président de
la CNAMTS souhaite cependant
que les pouvoirs publics fassent
établir des références de bonne
pratique en matière de prescrip-
tion d’arrêt de travail, qui consti-
tueront le cadre de référence de
prescription pour les médecins
traitants et de contrôle pour les
médecins conseils.
Un site
pour la pneumologie
Le site de la Société de pneumolo-
gie de langue française (SPLF),
www.splf.org, offre désormais un
accès au grand public. Ce site pro-
pose une information qualifiée,
validée par les membres de la SPLF.
Il permet aussi une communica-
tion entre patients grâce à un fo-
rum et un projet à l’étude s’articu-
lera autour d’une communication
entre patients et médecins.