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Sa forme quadrangulaire qui contraste avec l'allongement des autres massifs
cristallins des Alpes externes, est due à la prédominance d'un réseau de frac-
tures méridiennes et transverses ; les vallées internes dessinent un maillage
orthogonal et régulier permettant une pénétration relativement assez aisée.
La morphologie actuelle du massif des Écrins est surtout un héritage d'une
érosion fluviatile très ancienne, remontant au Tertiaire ou aux périodes intergla-
ciaires ; les vallées ont un profil très régulier, sans rupture de pente (Vénéon,
Séveraisse) dénotant une très longue évolution, antérieure aux grandes glacia-
tions (G. Montjuvent).
Les formes de vallées en « U » ou en auge glaciaire existent (vallon des Étan-
çons), mais correspondent à des zones de terrains plus durs (verrou du Plan
de
l'Alpe)
; en général, ce sont les formes en « V » (vallon de la Pilatte par
exemple) qui prédominent.
Les témoins des glaciations anciennes ont tous disparu et seules quelques
formes de relief peuvent rappeler ces épisodes : replats, épaulements, gradins
de confluence ou vallées suspendues. Les moraines visibles actuellement sont
toutes d'âge historique : 19e, ou très rarement 17e-18e siècle (Fontfroide au
Nord d'Ailefroide).
Actuellement, les glaciers sont surtout des glaciers de cirque, résiduels, très
nombreux, et quelques glaciers de vallée : glacier Blanc, glacier Noir, glacier de
la Pilatte, du Chardon, de la Plate des Agneaux ou glacier d'Arsine ; enfin, trois
calottes glaciaires subsistent encore : Mont-de-Lans, Monêtier, Pelvoux et
peu-
vent évoquer les paysages du maximum du Riss ou du Wùrm, lorsque tout le
massif était englacé avec quelques îlots rocheux émergeant çà et là.
APERÇU STRUCTURAL
La feuille Saint-Christophe-en-Oisans comporte deux zones structurales
majeures :
— la zone dauphinoise externe avec ses écaillages parautochtones ;
— la zone subbriançonnaise.
Zone dauphinoise
Le socle cristallin du Pelvoux, considéré jusqu'à présent comme autochtone
pour sa plus grande part, est formé de roches métamorphiques recoupées par
des granitoïdes hercyniens.
La couverture sédimentaire — Trias à Tertiaire — n'a été préservée de l'éro-
sion que sur le pourtour du massif où elle se présente en placages plus ou
moins horizontaux : le Diable, Tête Moute, le Jandri, le Dôme de la Lauze au
Nord,
l'Alpe
du Villar d'Arène, Chamoissière, les Têtes de Sainte-Marguerite, le
Dôme du Monêtier et le secteur du lac de l'Eychauda à
l'Est.
A l'intérieur du massif, le sédimentaire a pu être pincé en synclinaux étroits et
souvent verticaux : Venosc, la Muzelle, Lanchâtra, Villar-Loubière, Rif du Sap,
Ailefroide.
Sur le bord est du massif, les écaillages sont intenses : chevauchement de la
Crête des Grangettes— Montagnolle, puis plus à
l'Est,
accident chevauchant des
Prés les Fonts, vallon du Grand Tabuc, Croix de Cibouit, Yret (feuille Briançon)
se reliant par Chambran et Coste Vieille à l'accident d'Ailefroide—Rascrouzet.