Téléchargez le discours de M. Edouard FRITCH, président de la Polynésie

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Ouverture de la session administrative
Discours du président de la Polynésie française
Jeudi 14 avril 2016
Monsieur le président de l’assemblée,
Monsieur le vice-président, sénateur
Mesdames et messieurs les ministres,
Mesdames les parlementaires,
Mesdames et messieurs les représentants,
Chers amis,
Il revient traditionnellement au président de la Polynésie
française, à l’occasion du discours d’ouverture de la session
administrative, près de 5 mois après la dernière session
budgétaire de faire un point de situation sur l’état de notre
pays, de l’action du gouvernement et des projets que nous
jugeons utile de porter pour garder notre pays sur la voie du
progrès.
Pour commencer, je souhaite faire un petit rappel.
En 2013, une majorité dont je faisais partie - a été élue sur
un programme, Tahiti Nui 2025. Ce programme prévoyait que
la période 2013-2014 serait consacrée aux actions d’urgence
pour redresser les finances du Pays : ce qui a été fait et j’ai eu
l’occasion ici d’en donner crédit au précédent gouvernement.
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La période 2015-2018 devait être consacrée au lancement des
grands chantiers productifs et créateurs d’emplois. Nous
sommes dans cette période et notre gouvernement s’inscrit
dans ce timing, avec entre autres les deux grands projets que
sont le Mahana Beach et la ferme aquacole de Hao qui suivent
leurs cours, contrairement aux rumeurs qui sont propagées.
Enfin, la période 2019-2025 devait voir l’aboutissement des
grandes réformes structurelles destinées à inscrire notre pays
dans une croissance durable et solidaire : votre gouvernement
s’inscrit également dans cette vision et les travaux sur ces
grandes réformes ont été engagés.
Je le dis à mes amis du Tahoeraa. Ce n’est pas parce que nous
nous sommes séparés pour les raisons que vous connaissez, et
que nous regrettons tous, que nous n’avons pas la même
ambition pour notre Pays. La différence sans doute
aujourd’hui, c’est que c’est une nouvelle majorité qui est aux
commandes et c’est à elle qu’il revient de mettre en œuvre cet
objectif commun.
Depuis septembre 2014, en faisant abstraction de toutes les
surprises politiques auxquelles j’ai eu droit, ceux et celles qui
m’ont fait confiance et qui ont cheminé, avec moi, ont assumé
les défis avec un sens aigu de l’intérêt général et une volonté
de porter les réformes indispensables à la pérennité de notre
modèle social. Je les en remercie du fond du cœur. Je salue la
courageuse décision de Jacques Raioha, notre dernier soutien
en date. Encore merci à mes amis du RMA.
***
Quel résultat économique pouvons-nous constater à ce stade ?
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Dans sa publication du 7 avril dernier, l’IEOM indiquait que
l’économie polynésienne montrait de nouveaux signes
d’amélioration en 2015. Dans un contexte politique clarifié,
les chefs d’entreprises se montrent plus confiants et
l’investissement devient plus dynamique. L’organisme note par
ailleurs une progression de l’indicateur du climat des affaires
qui se situe depuis maintenant 2 ans à un niveau sensiblement
supérieur à sa moyenne de longue période. Toutefois, l’IEOM
précise que la création d’emplois reste insuffisante pour faire
refluer le chômage et donner une réelle impulsion à la
consommation des ménages.
Ce qu’il convient de retenir de cette analyse peut être résumé
ainsi : notre situation économique ne cesse de s’améliorer.
C’est une réalité qui est affirmée par des experts. La
dégradation et la récession de ces dernières années ont été
stoppées.
Cependant, les conditions utiles au retour du plein emploi ne
sont pas encore réunies. Il nous faut donc mettre en œuvre un
programme d’actions pour stimuler la création d’emplois et
également soutenir la consommation des ménages. C’est la
mise à feu de l’étage supérieur de la fusée de la relance que
nous voulons désormais provoquer et vous proposer ce matin.
Avant de me livrer à cet exposé, j’ai pu lire dans un
hebdomadaire les propos d’un président de parti qui se livrait
à son exercice favori, le dénigrement systématique. Il se disait
heureux, et je le cite, que je me « casse la gueule », que j’étais
« incapable de redresser le pays » et bien sûr incapable de
« diriger le pays ».
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Je veux dire solennellement devant vous que ces propos sont
indignes d’un ancien président du Pays, ayant atteint l’âge de
la sagesse, miné par la convoitise, la haine et un égocentrisme
incommensurable. Se réjouir du fait que je me « casserais la
gueule » c’est finalement se réjouir que le pays chute, c’est
faire croire qu’il n’y a pas de redressement possible sans lui ;
finalement, c’est lui ou la terre brûlée.
Ne trouvez-vous pas que le refus de passer le flambeau
politique à un âge certain constitue en soi, une attitude
excessive, une incapacité à faire confiance en la relève et aux
plus jeunes générations ?
Fort heureusement pour les Polynésiens, ces dénigrements
recueillis dans un magazine, sont démentis par les faits et par
les chiffres que certains refusent de voir, préférant se
complaire dans la rancœur, se bercer d’illusions malsaines ou
de chimères statutaires qui seraient la clé de tous nos
problèmes.
La fuite en avant pour une nouvelle évolution statutaire ne
résoudra pas les problèmes économiques de notre Pays,
surtout quand elle n’apparait pas comme une solution pour la
majorité de nos citoyens et qu’elle est en outre conditionnée
par une modification de la constitution qui nécessiterait un
consensus politique au niveau national. Je dirai même que
c’est contraire à nos engagements politiques pris devant la
population en 2013. Au-delà, à quoi servirait-il d’avoir de
nouvelles compétences quand on s’est montré incapables
d’exercer celles dont nous disposons déjà ? Alors, montrons
déjà que nous savons exercer ces prérogatives.
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Je ne dis pas pour autant que notre loi statutaire doit rester
figée. Avec l’Etat, avec nos parlementaires, nous travaillons
sur les nécessaires modifications afin de tirer les
enseignements de l’expérience et faire évoluer notre texte
fondamental sur certains points qui s’avèrent être des
handicaps. Un projet de loi devrait être soumis en ce sens à
l’avis de votre assemblée dans les prochains mois.
Pour l’heure, concentrons-nous sur ce qui importe le plus à
nos compatriotes, la dynamisation de notre économie et
l’emploi.
***
J’en viens maintenant aux indicateurs de l’évolution
économique qui nous incitent à ne pas céder à la morosité. Les
derniers constats confirment l’évolution positive de notre
économie, dans la suite de ce que je vous avais annoncé lors
de la discussion budgétaire.
Les mesures d’assainissement des comptes publics et de
redressement budgétaire ont atteint leurs objectifs puisqu’en
deux années ce sont plus de 10 milliards de recettes
additionnelles qui ont été dégagées.
La réforme de la fiscalité postulait un effort de tous pour
assurer le redressement de nos finances publiques, et la mise
en place corrélative des mesures d’accompagnement et de
soutien au développement économique. Le développement
économique, la création de richesses et d’emplois sont
indispensables pour étendre l’assiette des prélèvements
obligatoires plutôt, plus que d’accentuer les taux des
prélèvements.
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