sont les symptômes neurologiques que
nous allons détailler ci-après. Les yeux
sont le dernier organe pouvant être at-
teint. Un glaucome peut être observé.
Cette atteinte est due à un angiome cho-
roïdien. Une prise en charge spécialisée
en ophtalmologie est alors nécessaire.
Les manifestations neurologiques sont
dominées par l’épilepsie. 75 à 90 % des
patients présentant un syndrome de
Sturge-Weber développent une épilep-
sie. La physiopathologie de l’épileptoge-
nèse serait liée à la diminution du flux
sanguin et du retour veineux au niveau
de l’angiome pial, qui entraînerait une
hypoxie focale, une altération du méta-
bolisme neuronal et des calcifications.
L’épilepsie associée au syndrome de
Sturge-Weber est principalement
constituée de crises partielles simples
et/ou complexes. Il n’est pas rare que
ces épilepsies soient pharmacorésis-
tantes. Dans ces cas, un traitement chi-
rurgical peut être discuté.
Assez souvent, on observe une hémipa-
résie, voire une hémiplégie. Ces anoma-
lies peuvent survenir à la suite d’une épi-
lepsie très active, mais elles peuvent aus-
si prendre l’aspect d’une atteinte pro-
gressive. Il est possible d’observer des
épisodes dits « stroke-like ». Ces épisodes
se manifestent par un déficit neurolo-
gique brutal, comme cela peut être ob-
servé dans les accidents ischémiques, à
la seule différence qu’ils sont ici résolu-
tifs. Enfin, l’atteinte cérébrale peut être à
l’origine d’un retard plus ou moins im-
portant des acquisitions psychomotrices.
PRISE EN CHARGE ET PRONOSTIC
La prise en charge de cette maladie est
symptomatique, avec un traitement
anti épileptique dont le moment d’initia-
tion reste à établir. Le début des mani-
festations épileptiques doit conduire à
une hospitalisation, à un bilan et à un
traitement dès la première crise.
Le pronostic neurologique est influencé
par deux types d’événements : les phéno-
mènes vasculaires (thrombose, stase vei-
neuse, hypoxie) et les épisodes épilep-
tiques. Le contrôle de l’épilepsie est un
point essentiel pour maîtriser la progres-
sion de la maladie sur le plan neurolo-
gique. Aussi la question d’un traitement
antiépileptique prophylactique s’est-elle
rapidement posée. Les données de la lit-
térature suggèrent l’efficacité du traite-
ment prophylactique antiépileptique en
ce qui concerne l’existence de convul-
sions, leur âge de début et le développe-
ment psychomoteur des enfants. Une
étude rétrospective sur l’effet du traite-
ment prophylactique par phénobarbital
a montré une meilleure évolution psy-
cho-intellectuelle chez les enfants trai-
tés. Les autres paramètres n’étaient pas
différents, probablement en raison des
effectifs limités étant donné la faible fré-
quence de la maladie [3]. Toutefois, le
choix de la molécule à utiliser reste pro-
blématique. Certaines molécules répon-
draient mieux aux critères d’un traite-
ment prophylactique (efficacité, toléran-
ce) : carbamazépine, valproate, vigaba-
trin… mais à ce jour il manque surtout
un essai clinique prouvant l’intérêt d’un
tel traitement préventif.
Les patients doivent être suivis par un
neuropédiatre ayant une expérience
spécifique, car une modification rapide
des symptômes cliniques est possible
chez ces patients.
첸
Références
[1] KOSSOFF E.H. et al. : « An infantile-onset, severe, yet spora-
dic seizure pattern is common in Sturge-Weber syndrome »,
Epi-
lepsia,
2009 ;
50 :
2154-7.
[2] THOMAS-SHOL K.A. et al. : « Sturge-Weber syndrome : a re-
view »,
Pediatr. Neurol.,
2004 ;
30 :
303-10.
[3] VILLE D. et al. : « Prophylactic antiepileptic treatment in Stur-
ge-Weber disease »,
Seizure,
2002 ; 1
1:
145-50.
Médecine
& enfance
mai 2010
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SAMEDI 19 JUIN 2010, PALAIS DE LA MUTUALITÉ, PARIS 3ecolloque Sciences et Société du collectif « Pasde0deconduite »
« LES ENFANTS AU CARRÉ ? UNE PRÉVENTION QUI TOURNE PAS ROND ! »
Prévention et éducation plutôt que prédiction et conditionnement
Tables rondes
• Adaptation, prévention : qu’est-ce qui rime, qu’est-ce qui prime ? • De la socialisation à l’éducation, penser et grandir
• Enfance et famille : contrôle des billets ou invitation au voyage ?
Intervenants D. Calin (philosophe, ex-formateur d’enseignants spécialisés, IUFM Paris), P. Delion (professeur de pédopsychiatrie, universi-
té Lille-II), P. Frackowiak (inspecteur honoraire de l’Education nationale), V. de Gaulejac (professeur de sociologie, université Paris-VII), S.
Giampino (psychanalyste, psychologue petite enfance, ANAPSY-pe), B. Golse (professeur de pédopsychiatrie, université Paris-V), R. Gori
(professeur de psychopathologie, université Aix-Marseille I, psychanalyste), T. Greacen (directeur du Laboratoire de recherche, EPS Maison-
Blanche), M. Julienne (journaliste sciences et société), C. Lane (professeur de littérature anglaise aux Etats-Unis), I. Millon (philosophe prati-
cienne, directrice de l’Institut de pratiques philosophiques), S. Missonnier (professeur de psychologie, université Paris-V), M. Parazelli (pro-
fesseur-chercheur, Ecole de travail social, université du Québec, Montréal), C. Simon-Lang (psychologue clinicienne, accueillante à « La mai-
sonnée » de Strasbourg), P. Suesser (pédiatre en protection maternelle et infantile, SNMPMI), S. Tisseron (psychiatre et psychanalyste, di-
recteur de recherche, université Paris-X).
Discutants F. Bourdillon (médecin de santé publique), Y. Coinçon (pédopsychiatre), M. Dugnat (pédopsychiatre), N. Georges (psychanalys-
te), V. le Mézec (psychologue de l’Education nationale), P. Ourghanlian (enseignant spécialisé), T. Petitpierre (psychologue), G. Schmit (pro-
fesseur de pédopsychiatrie), D. Terres (pédopsychiatre)
Programme et bulletin d’inscription sur le site www.pasde0deconduite.org
(http://www.pasde0deconduite.org/IMG/pdf/programme_colloque_pasde0deconduite_19juin2010.pdf)
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