
La Lettre du Rhumatologue • No 370 - mars 2011 | 21
Points forts
»
Il est nécessaire de proposer aux patients souffrant de douleurs chroniques un parcours de soins coordonné.
»Une reconnaissance de la douleur avec évaluation en ville est indispensable au préalable.
»
Une sélection des patients ayant besoin d’une prise en charge en centre de la douleur peut être effectuée
par le médecin de ville sur des critères objectifs.
»Les objectifs d’envoi sont de trois ordres : diagnostique, thérapeutique ou les deux.
»
Le cahier des charges des différents intervenants doit aussi être bien défini afin de simplifier et de
coordonner les soins proposés au patient (professionnels de santé de ville, centres de la douleur, réseaux…).
Mots-clés
Douleur chronique
Consensus formalisé
de la HAS
(décembre 2008)
Reconnaître
et évaluer
Coordonner les soins
Keywords
Chronic pain
French good practice
recommendation HAS 2008
Pain evaluation
Coordination
and management
manière inappropriée vers une des structures d’éva-
luation et de traitement de la douleur. Ceci contribue
à l’engorgement des centres de la douleur, et crée
une situation où des premières consultations sont
proposées avec des délais très longs.
Qui adresser aux centres de la douleur ?
Toujours dans le même consensus de 2008, la
Haute Autorité de santé propose une réflexion sur
le parcours de soins des patients douloureux chro-
niques (3). Aussi, afin de mieux les orienter et de
coordonner une approche multidisciplinaire, pro-
pose-t-elle différents objectifs :
➤
identifier les patients et les professionnels
concernés,
➤(re)définir la douleur chronique,
➤
identifier et évaluer en première intention une
douleur chronique,
➤
orienter le patient vers une structure spécia-
lisée en réfléchissant aux conditions et aux critères
d’envoi vers ce type de structure,
➤
évaluer cette douleur chronique dans la structure,
➤
orienter à nouveau le patient vers le médecin
demandeur, vers une autre structure ou assurer le
traitement.
Pour quel(s) objectif(s) ?
Trois conditions prioritaires d’envoi aux structures
de prise en charge de la douleur sont retenues dans
ce consensus formalisé (3). Il s’agit :
➤
des demandes d’avis diagnostique complémen-
taire,
➤
des demandes d’avis thérapeutique complé-
mentaire,
➤des patients nécessitant une évaluation appro-
fondie (psychologique, sociale, physique, etc.) et/ ou
un traitement spécifique.
À qui adresser les patients ?
Il est nécessaire de connaître les activités des
différentes structures disponibles localement et
les éléments à transmettre à la structure qui sera
finalement concernée (5, 6). Les données démo-
graphiques et administratives des patients sont
indispensables, ainsi que la formalisation par écrit
de l’objet de la demande par le médecin et le résumé
du parcours déjà effectué par le patient pour cette
pathologie.
Que fait la structure douleur ?
La structure douleur a elle aussi des missions, qui
sont tout d’abord de reprendre et de compléter l’éva-
luation de la douleur, afin de proposer une synthèse
puis des propositions thérapeutiques (3).
Elle peut recommander de poursuivre le traitement
comme effectué antérieurement, proposer une prise
en charge sur site, voire orienter le patient vers une
autre structure plus adaptée.
Elle a ensuite une obligation de transmission, aux
différents médecins, des conclusions concernant
le patient.
Ce parcours très détaillé et formalisé a pour objectif
de mieux coordonner et de mieux rationaliser le
traitement des patients souffrant de douleurs chro-
niques en aidant tous les médecins impliqués.
Les réseaux de soins
Sur le plan institutionnel, le troisième plan minis-
tériel douleur (2006-2010) a défini 4 priorités,
qui concernent la plupart des professionnels de
santé (7-10). La dernière priorité concerne la struc-
turation de la filière de soins de la douleur et le
renforcement de la prise en charge de la douleur
dans les réseaux de santé.
La mise en place de réseaux de soins douleur permet
d’améliorer le parcours du patient et l’interface ville-
hôpital ou interhospitalière. Ces dernières années,
une douzaine de réseaux douleur ayant des profils
très variés dépendant de leur histoire (ville-hôpital,
interhospitaliers, régionaux, etc.) ont été financés
en France. Même si leur avenir est actuellement
compromis, un projet de fédération nationale des
réseaux douleur est en cours. Tous ces réseaux sont
réunis au sein de la Société française d’étude et de