Médecine
& enfance
novembre 2009
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첸
parmi les syndromes autosomiques
dominants :
– le syndrome de Waardenburg se si-
gnale par des troubles de pigmentation
des iris donnant des yeux d’un bleu in-
tense ou des yeux vairons et des anoma-
lies des cheveux (mèches blanches),
– le syndrome BOR (branchio-oto-ré-
nal) se manifeste par des fistules latéro-
cervicales, des anomalies rénales et des
malformations des pavillons d’oreille et
des conduits auditifs ;
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le syndrome d’Alport, lié à l’X, associe
surdité et atteinte rénale ;
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parmi les syndromes autosomiques
récessifs :
– le syndrome d’Usher associe surdité et
rétinite et, dans le type I, le plus fré-
quent, une aréflexie vestibulaire. Le
diagnostic doit être évoqué devant l’as-
sociation d’une surdité et d’un retard de
l’acquisition de la marche. Les signes vi-
suels, d’abord nocturnes, apparaissent à
l’adolescence. Ces enfants doivent donc
bénéficier d’une implantation cochléai-
re précoce pour préserver un moyen de
communication,
– le syndrome de Pendred est lié à une
mutation du gène SLC26A4, qui peut
conduire à une surdité isolée évolutive
avec malformation de l’oreille interne
ou à un syndrome complet associant à
la surdité un goitre hypo- ou euthyroï-
dien à l’adolescence,
– le syndrome de Jervell et Lange-Niel-
sen associe surdité et QT long et com-
porte un risque de mort subite.
L’ECG fait partie du bilan systématique
d’une surdité sévère à profonde. Echo-
graphies cardiaque et rénale sont cou-
ramment réalisées en cas de malforma-
tions associées.
APPAREILLAGE
ET IMPLANTS
L’appareillage, qu’il s’agisse des
contours d’oreille, généralement privi-
légiés chez l’enfant, ou des appareils in-
traconduits, a également beaucoup pro-
gressé. Il est indiqué en cas de surdité
bilatérale : surdité de perception avec
retentissement sur le langage oral et/ou
perte supérieure à 70 dB ; plus rarement
surdité de transmission en cas d’impos-
sibilité de traitement et de perte supé-
rieure à 70 dB. L’appareillage est pris en
charge à 100 % par la Sécurité sociale
chez les moins de vingt ans. La pose
d’un appareil doit bien entendu tou-
jours s’assortir d’une orthophonie et
d’une guidance parentale.
L’implant cochléaire est réservé aux en-
fants sourds atteints de surdité bilatéra-
le sévère à profonde chez lesquels la
prothèse auditive n’est plus efficace,
c’est-à-dire ne permet pas d’évolution du
langage malgré une rééducation intensi-
ve. Les surdités génétiques représentent
aujourd’hui la première indication de
l’implant. La part des surdités dues à des
méningites, où une implantation d’ur-
gence s’impose du fait du risque d’ossifi-
cation, a aujourd’hui considérablement
diminué dans les indications de l’im-
plantation grâce à la vaccination contre
le pneumocoque et l’Hib.
La pose d’un implant cochléaire est de-
venue une intervention courante (70
par an à Trousseau). Les résultats sont
optimaux lorsque l’implantation est réa-
lisée avant l’âge de deux ans. Ils sont ex-
cellents sur la perception sonore, avec
une bonne perception de l’environne-
ment sonore et une reconnaissance des
bruits familiers dans 97 % des cas, une
perception de la parole par voie auditi-
ve dans 70 % des cas. Ils sont moins
bons sur le développement du langage
oral : celui-ci est excellent, comparable
à celui de personnes entendantes dans
30 % des cas ; chez 50 % des enfants,
l’implant constitue une très grande ai-
de, en association avec la lecture labia-
le ; dans 15 % des cas, malheureuse-
ment, l’expression orale reste médiocre
(10 %) ou nulle (5 %).
SURDITÉS
DE TRANSMISSION:
GREFFE DE TYMPAN
ET IMPLANT
D’OREILLE MOYENNE
Les surdités de transmission sont plus
souvent des surdités acquises (séquelles
d’otites séromuqueuses, d’otites chro-
niques, cholestéatome…) que des surdi-
tés génétiques (aplasies de l’oreille, syn-
drome de Franceschetti, ostéogenèse
imparfaite).
Le traitement des otites chroniques a
considérablement évolué depuis quinze
ans. Le taux de bons résultats des greffes
de tympan, qui était déjà de 80 % avec
des greffons d’aponévrose temporale,
atteint aujourd’hui 93,5 % avec les gref-
fons de cartilage pris au niveau du tra-
gus et remodelés ensuite. L’ossiculoplas-
tie utilise soit du cartilage, en réalisant
un rehaussement de l’étrier lorsque ce-
lui-ci est préservé, et ce avec d’excellents
résultats, soit, en cas de lyse stapédien-
ne, une prothèse totale en titane très
bien tolérée. Pour les surdités de trans-
mission, la prothèse à ancrage osseux
BAHA était jusqu’en 2009 la seule op-
tion pour réhabiliter l’audition, la pré-
sence d’un pilier transcutané posant des
problèmes spécifiques chez l’enfant. Les
implants d’oreille moyenne constituent
une avancée importante dans le traite-
ment des surdités de transmission avec
aplasie de l’oreille. Cette méthode, d’ap-
pareil semi-implanté, consiste à poser
un transducteur directement sur un des
osselets. L’implant d’oreille moyenne
peut également être indiqué dans les
surdités de perception.
KYSTES ET FISTULES
CONGÉNITAUX
CERVICOFACIAUX
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Les fistules préhélicéennes, qui sont
extrêmement répandues, doivent être
opérées uniquement en cas de surinfec-
tion ; en l’absence d’infection, l’absten-
tion thérapeutique est la règle.
Degrés de surdité
첸Surdité légère . . . . . . . . . 21-40 dB de perte
첸Surdité moyenne. . . . . . . 41-70 dB
첸Surdité sévère . . . . . . . . . 71-90 dB
첸Surdité profonde. . . . . . . 91-119 dB
첸Surdité complète
ou cophose . . . . . . . . . . . > 120 dB
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