Des soins sans rupture
D
e plus en plus de patients sou-
haitent bénéficier de soins à do-
cette proposition pour que des soins
à domicile soient mis en place, dit-
elle. Il faut ajouter à cela des cri-
tères d’exclusion médicaux de cette
organisation ou d’autres critères
liés au cadre de vie, évalués lors de
la consultation infirmière. »
Le réseau Oncologie
Rhône-Alpes (Oncora)
Le réseau Oncora est le réseau de
cancérologie de la région Rhône-
Alpes. Il regroupe autour du
centre anticancéreux de Lyon,
l’hôpital Léon-Bérard, plus de
quarante établissements ou struc-
tures. Il compte ainsi la plupart
des centres hospitaliers publics,
un hôpital des Armées, des éta-
blissements privés PSPH (partici-
pants du service public hospita-
lier), une dizaine de cliniques
privées et des membres associés.
«Fin 1996, le réseau comptait
50 malades par jour, et représentait
une file active de 150 à 200 ma-
lades, explique le Dr Devaux, on-
cologue à l’hôpital Léon-Bérard.
Fin 1998, il comptait 80 malades
par jour. Le 6 juin 2000, il comptait
148 malades pris en charge dans
32 HAD et 116 SAS. »
Le réseau Oncora ne travaille pas
avec un prestataire de services
comme le fait l’IGR. «Une telle so-
ciété de services présente l’inconvé-
nient de ne pas être reconnue par
les tutelles, dit-il. Elle constitue un
intermédiaire supplémentaire. En-
fin, son statut à but lucratif me gêne
un peu. »
Autre danger, les réseaux et soins
à domicile, faits pour “désengor-
ger” l’hôpital et coûter, théori-
quement, moins cher, peuvent
présenter des effets inattendus.
Les malades atteints moins gra-
vement sont davantage pris en
charge dans les réseaux ville-
hôpital. «Les malades les plus
lourds restent donc à l’hôpital, sou-
ligne le Dr Devaux, concentrant les
traitements les plus onéreux au sein
de ce dernier. Cela fait monter la va-
leur du point ISA, issu du PMSI.
L’hôpital se trouve alors dans le col-
limateur de la tutelle pour ce qui ap-
paraît comme un mauvais indice de
rentabilité. »
Marc Blin
Ces propos ont été tenus lors
de la conférence organisée aux RSTI
par Amgen, contrairement à ce qui a été
écrit dans le compte-rendu des RSTI
(PSII no33-34).
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Réseaux et cancer
Soins à domicile et réseaux en oncologie se développent. Voici
deux exemples différents, autour de centres de lutte contre le can-
cer : le réseau de l’IGR, à Villejuif, et le réseau Oncora, à Lyon.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No35 - mars 2002
micile, affirme Fatima Bellal, sur-
veillante du service d’hématolo-
gie adulte et de greffes de cellules
souches périphériques à l’Institut
Gustave-Roussy (IGR), à Villejuif.
Leur mise en œuvre remet en cause
bien des pratiques médicales et pa-
ramédicales. »
Un partenariat
avec une entreprise privée
«Notre réseau nécessite des parte-
nariats avec les infirmières libérales,
l’HAD, l’hôpital de jour, poursuit
Fatima Bellal. Nous travaillons
avec les hôtels. » Par ailleurs, l’IGR
“externalise” une partie des tâches
de coordination des soins en tra-
vaillant avec un prestataire de ser-
vices, qui propose le matériel né-
cessaire à domicile en tarif tips.
«Il assure un service de garde
24 heures sur 24, et 7 jours sur 7,
explique-t-elle. L’extension de ses
missions se trouve précisée par
contrat : coordination des soins en
hospitalisation à domicile, recherche
d’infirmière si besoin, explication
des procédures, aide à la mise en
place des dossiers de soins ville-hô-
pital, conception d’ordonnances pré-
formatées, récupération des déchets
septiques, mise à disposition de
conteneurs d’évacuation en fin de
traitement. »
Mais le retour à domicile se pré-
pare à l’hôpital. «Nous simulons
des traitements ambulatoires dans
l’unité, dit Fatima Bellal. Nous
évaluons le degré d’adaptation des
patients et des familles. L’infirmière
libérale est invitée dans l’unité pour
se familiariser avec les traitements.
Un suivi téléphonique est assuré
par le cadre infirmier hospitalier. »
Le patient a tout de même son
mot à dire. «Il faut qu’il accepte
Les réseaux de soins
La notion de réseaux de soins
est apparue, en France, il y a
une quinzaine d’années envi-
ron. L’objectif poursuivi était de
mieux coordonner la chaîne des
soins à délivrer aux patients. Les
réseaux de soins qui se sont
créés sur la base de l’article 29
de l’ordonnance n° 96-346 de
1996 ont pour vocation de sus-
citer des modes d’organisation
et de coopération au bénéfice
d’une population particulière
comme les malades atteints
de cancer, par exemple. Les ré-
seaux visent tous à améliorer la
qualité des soins délivrés aux
patients. Ils doivent assurer une
meilleure orientation du malade
atteint de pathologie chro-
nique, favoriser le maintien ou
le retour sur les lieux de vie, as-
surer la continuité et la coordi-
nation des soins. Ils ont pour
but une plus grande ouverture
de l’hôpital sur la ville et une
meilleure participation des soi-
gnants libéraux aux besoins
spécifiques de certains établis-
sements. Cela suppose un sys-
tème d’information adapté et
cohérent.
«