268Rhumatos • Septembre 2011 • vol. 8 • numéro 70
JOURNÉES NATIONALES DE RHUMATOLOGIE 2011
sique” : 5 à 20 % des lymphoproli-
férations B produisent un auto-an-
ticorps anti-MAG (neuropathie)
et anti-GR (anémie hémolytique
Coombs positif).
CONCLUSION
Les auto-anticorps sont utiles au
diagnostic, parfois urgent de ma-
ladie auto-immune. La seule di-
culté est de penser à la recherche
des auto-anticorps, en sachant les
demander d’urgence lorsque le
contexte le justifie. Néanmoins, le
diagnostic doit être armé sur
un faisceau d’arguments ana-
lysés par un médecin expert de
ces maladies. Cela conditionne
la bonne prise en charge du pa-
tient. n
Les auto-ac spécifiques des myosites Les auto-ac associés aux myosites
ou MSA (myositis specific ou MAA (myositis associated
auto-antibodies) auto-antibodies)
• Anti-t-RNA synthétase - Anti-SRP • Anti-PM-Scl - Anti-Ku
• Anti-Mas - Anti-KJ, Fer, Wa • Anti-RNP - Anti-Ro 52 KDa
• Anti-Mi2 - Anti-SAE
• Anti-PMS 1-2 - Anti-CADM p140
et MJ (NXP-2)
• Anti-TIF1g
Tableau 5 – Myosites.
Mots-clés : Maladie auto-immune,
Atteinte polyviscérale, Démarche dia-
gnostique, Anticorps, Hépatopathies,
Syndromes pneumo-rénaux
La polyarthrite rhuma-
toïde se développe sous
l’influence de facteurs
exogènes (bactéries ? Virus ? Ta-
bac...) et endogènes (sexe féminin,
équilibre hormonal, facteur géné-
tique,...).
L’induction d’une réaction inflam-
matoire chronique avec produc-
tion de cytokines inflammatoires,
puis destruction de l’os et du car-
tilage se fait à partir de cellules
sanguines en migration vers les
articulations, sous l’influence de
cellules mésenchymateuses ré-
sidant dans les articulations. De
nombreux médiateurs comme le
TNFα et les cytokines intervien-
nent dans le déclenchement du
processus inflammatoire et de la
destruction structurale.
La réaction inflammatoire nor-
male est médiée en permanence
par l’action des substances activa-
trices ou inflammatoires et des in-
hibiteurs anti-inflammatoires. La
réaction inflammatoire chronique
s’installe lorsque l’activité des pro-
inflammatoires est beaucoup plus
importante que celle des média-
teurs anti-inflammatoires.
Sous l’eet des cytokines IL-23 et
IL-17, les cellules pathogènes (T
cells) agissent sur les monocytes
et lymphocytes, ainsi que sur les
cellules mésenchymateuses après
déclenchement secondaire de l’ac-
tion du TNFα et de l’IL-1. À partir
des cellules mésenchymateuses, la
cytokine IL-6 et les enzymes accé-
lèrent le processus de destruction.
La cytokine IL-17, produite par les
lymphocytes Th17, agit sur les fi-
broblastes, les macrophages et les
chondrocytes. Elle déclenche l’in-
flammation et la destruction du
cartilage ainsi que la majoration
des érosions osseuses par action
sur les ostéoclastes, par l’inter-
médiaire du système Rank/Rank
ligand. L’expression et la produc-
tion d’IL-6 par les synoviocytes
se fait de façon synergique sous
l’influence du TNFα et de l’IL-17.
Celle-ci est un facteur majeur de
destruction de l’os et du cartilage.
Les interactions souvent sy-
nergiques des cytokines condi-
tionnent l’eet des inhibiteurs
spécifiques de celles-ci. L’in-
flammation chronique induit un
déficit immunitaire secondaire,
source d’infection. Les cas de tu-
berculose parfois sévère, surve-
nant rapidement après l’instaura-
tion d’un traitement anti-TNFα,
sont liés à l’inhibition de celui-
ci. Seul un contrôle intensif et
précoce de la maladie permet de
diminuer le déficit immunitaire
responsable des infections. n
Cytokines et polyarthrite
rhumatoïde
Dr Michel Bodin*, D’après une communication du Pr Pierre Miossec, Lyon
*Rhumatologue, Griselles