
3
I. CONTEXTE ET PRINCIPALES QUESTIONS
1. Le Maroc a enregistré de solides résultats économiques qui ont eu un impact
favorable sur la pauvreté et le chômage. Signe de la reprise de la croissance depuis le
début de la décennie, la création d’emplois s’est accélérée, ramenant le taux de chômage au
niveau le plus faible depuis 30 ans, et le revenu réel par habitant est en progression après dix
ans de stagnation. Néanmoins, la pauvreté et le chômage restent les principales
préoccupations des autorités puisqu’un Marocain sur sept vit en dessous du seuil de pauvreté
national et 15 % de la population active urbaine est au chômage.
2. Une productivité plus élevée et une résistance accrue aux chocs sont
principalement à l’origine de la solide performance économique. Les autorités ont
libéralisé les secteurs des transports, de l’énergie et des télécommunications, renforcé le
secteur financier et ouvert le régime commercial. La croissance moyenne a atteint 5, 4 % par
an depuis 2001, soit 3, 4 points de pourcentage de plus que dans les années 90. Cette
évolution reflète la diversification en cours du secteur non agricole ainsi que sa meilleure
résistance aux chocs à la fois extérieurs et climatiques. Toutefois, les mauvaises campagnes
agricoles ont encore un impact sur la performance globale de l’économie, comme l’illustre le
ralentissement de la croissance en 2007.
3. À court terme, le principal souci est d’éviter l’accumulation des pressions de la
demande qui compromettrait la viabilité de la reprise. Bien que les signes soient mitigés,
il semble que la vigueur prolongée de la demande intérieure, qui a été le principal moteur de
la croissance, pourrait raviver les pressions inflationnistes. L’augmentation des
investissements directs étrangers nets pourrait aussi stimuler la demande intérieure. Compte
tenu du taux de change fixe du Maroc, il est essentiel de préserver la stabilité des prix pour
éviter une appréciation injustifiée du taux de change réel.
4. À moyen terme, le défi consiste à s’appuyer sur les récents acquis du Maroc pour
renforcer davantage la croissance. Lors du dialogue avec les autorités, trois domaines
cruciaux pour améliorer les résultats économiques ont été identifiés. Premièrement, en
renforçant la confiance du secteur privé, la poursuite de la consolidation budgétaire
contribuera à un environnement propice à la croissance. Deuxièmement, une plus grande
efficacité du secteur financier améliorera la mobilisation de l’épargne et assurera son
allocation efficace, ce qui jouera en faveur de la croissance. Troisièmement, une plus grande
intégration dans l’économie mondiale aiderait le Maroc à exploiter tous les avantages de la
mondialisation ce qui permettrait au secteur extérieur de devenir le second moteur de la
croissance.
5. Les perspectives à moyen terme sont bonnes. La mise en œuvre résolue des
réformes macrostructurelles améliorerait la productivité globale des facteurs et permettrait au
secteur extérieur de contribuer davantage à la croissance. Par conséquent, le PIB non agricole
croîtrait alors de plus de 5% en moyenne au cours des cinq années à venir. Il est projeté que