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RÉSUMÉ ANALYTIQUE
Contexte
Les résultats économiques récents du Maroc ont été positifs. L’économie du Maroc est
plus diversifiée, ses finances publiques plus solides et le secteur financier sain, plaçant le
pays en position favorable pour poursuivre ses progrès en dépit d’une conjoncture
économique et financière mondiale défavorable. Avec une croissance qui devrait rester forte
et une position extérieure solide, les perspectives sont encourageantes. La balance des risques
est cependant globalement orientée à la baisse. L’inflation pourrait être supérieure aux
projections, principalement sous l’effet de l’inflation importée.
Principales questions et discussions de politique économique
Les finances publiques se sont sensiblement renforcées ces dernières années mais le coût
des subventions aux produits pétroliers et alimentaires présente un défi majeur. La très
bonne tenue des recettes des dernières années permet aux autorités d’absorber à court terme
les coûts des subventions sans compromettre la stabilité macroéconomique. Il convient de
saluer les mesures spécifiques que les autorités entendent adopter et leur détermination à
atteindre leur objectif de déficit budgétaire pour 2008.
À moyen terme, il sera crucial de mieux cibler les subventions. Leur élimination
progressive permettra de consacrer d’augmenter les dépenses allouées aux investissements et
à l’éducation et de continuer à réduire les ratios d’endettement. Une stratégie de
consolidation des finances publiques plus ambitieuse permettrait de garantir la stabilité
macroéconomique et de limiter les risques budgétaires.
Le secteur financier est sain. Il est résistant aux chocs et n’a guère été affecté par les
turbulences actuelles sur les marchés internationaux de crédit. Les efforts pour renforcer la
supervision bancaire doivent se poursuivre. Les autorités continuent, à juste titre, de suivre de
très près la rapide croissance du crédit, notamment dans le secteur de l’immobilier. Il
convient également de saluer l’intention des autorités de relever le ratio minimum de fonds
propres à 12 % d’ici fin 2009.
L’orientation de la politique monétaire de la banque centrale est appropriée. Jusqu’à
présent, les pressions inflationnistes ont été essentiellement importées et rien n’indique que la
demande intérieure soit excessive. Il serait bon que les autorités restent attentives aux
possibles effets de second tour sur l’inflation.
Le rattachement du taux de change à un panier de monnaies a permis d’ancrer la
stabilité macroéconomique et semble en ligne avec les fondamentaux économiques. Les
autorités devraient continuer à se préparer à l’adoption d’une politique monétaire et un
régime de change plus ouverts, notamment en approfondissant le marché des changes.
Pour doper les perspectives de croissance à moyen terme, les autorités approfondissent
les réformes structurelles. Les principales réformes portent sur l’agriculture, l’infrastructure
et l’énergie et mettent l’accent sur l’éducation. Le Maroc devrait poursuivre ses efforts de
libéralisation des échanges.