Cher confrère, Tourcoing, le 8 Décembre 2015 Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse Paludisme : des moustiques génétiquement modifiés pour enrayer l’épidémie Dans une lettre publiée ce lundi dans « Nature Biotechnology », une équipe de chercheurs de l’Imperial College de Londres explique comment ils sont parvenus à modifier génétiquement une espèce d’anophèle afin de la rendre infertile. Le paludisme a infecté plus de 200 millions de personnes en 2014, causant 430 000 décès selon l’OMS, dont plus de 90 % en Afrique subsaharienne. Provoquer génétiquement la stérilité chez l’anophèle L’expérience décrite visait directement le vecteur du paludisme, l’anophèle femelle. Les chercheurs ont utilisé une technique de recombinaison génétique capable d’augmenter le portage d’un gène d’infertilité chez des anophèles gambia (une des espèces d’anophèle sévissant en Afrique subsaharienne). Ceci était rendu possible par le système de « gene drive », qui permet de déléter une séquence ADN déterminée en la remplaçant par une autre, permettant ainsi de substituer l’allèle d’un gène à un autre. Dans l’étude, l’allèle habituel lié à une fertilité normale était ainsi délété et remplacé par un allèle récessif aboutissant à l’infertilité chez les femelles homozygotes. À partir de la population « mère » génétiquement modifiée, les chercheurs ont ainsi réussi à augmenter le portage de cet allèle codant l’infertilité (hétéro- et homozygote confondu) à 75 % des femelles porteuses dans les générations filles. Ceci entraînait une réduction importante de leur capacité globale à se reproduire, qui restait cependant suffisante pour entretenir la dissémination de l’allèle. Toucher directement au réservoir de la maladie La lutte anti-vectorielle est un pilier de la prévention du paludisme, et repose actuellement essentiellement sur l’usage de la moustiquaire et des produits répulsifs, ce qui comporte de nombreuses contraintes en termes d’organisation et de coût. Cette étude s’intéresse à la diminution directe du réservoir de la maladie, ce qui présenterait l’avantage d’être une action à faible coût, et n’impliquant pas de contraintes organisationnelles à l’échelle des populations. L’anophèle gambia ne représente qu’une espèce d’anophèle parmi des dizaines d’autres présentes sur le continent africain, mais ces travaux constituent une innovation importante. Pour les auteurs, « ils ouvrent la voie à des études ultérieures, en permettant de mieux comprendre le fonctionnement des anophèles, afin de développer à terme de nouvelles armes contre le paludisme ». Ils précisent cependant que passer du stade expérimental au développement d’interventions concrètes pourrait prendre au moins 10 ans. Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse Épidémie de chikungunya en Polynésie Française Quatre à neuf fois plus de cas de Guillain Barré Selon le Bulletin hebdomadaire « Eurosurveillance » du 3 décembre, le nombre de cas de Syndromes de Guillain Barré (GBS) a augmenté entre octobre 2014 et février 2015 au cours de l’épidémie de Chikungunya en Polynésie Française. Pendant ces 6 mois, 66 000 cas d’infection à Chikungunya ont été rapportés, avec un taux d’attaque estimé à 25 %. Dans la même période, les équipes de Médecine Interne et de Neurologie de l’Hôpital de Tahiti ont noté un nombre anormalement élevé de GBS. Entre octobre 2014 et février 2015, 9 patients ont été hospitalisés pour un syndrome de Guillain Barré avéré, ce qui représente une augmentation de 4 à 9 fois l’incidence habituelle. Parmi eux, tous avaient présenté récemment un tableau compatible avec une infection à Chikungunya, et tous avaient des profils biologiques compatibles avec une infection récente (IgM ou PCR positives). Huit d’entre eux présentaient des stigmates d’infection ancienne à virus Zika ou de la Dengue. La présentation du GBS n’était pas différente de celles décrites habituellement au décours d’autres infections. Tous ont reçu des immunoglobulines polyclonales et ont présenté une rémission complète dans les 3 mois. Parmi les arboviroses, la dengue et l’infection à virus Zika étaient jusqu’ici connues pour leurs possibles complications neurologiques, ce qui n’était pas décrit dans l’infection à Chikungunya. Ceci a été récemment remis en cause par différentes études. Avec 9 cas de GBS recensés en 6 mois, les auteurs décrivent ici la plus grosse série de GBS associé au Chikungunya, et concluent « apporter un argument supplémentaire en faveur de l’existence de possibles complications neurologiques dans l’infection à Chikungunya ». Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse Avec nos sentiments dévoués