réduction de la mortalité (Le Progrès, France Dimanche) avec
un arrière-goût de retransmission de manifs (suivant les orga-
nisateurs, suivant la police, etc.). Mais c’était sans compter,
bien sûr, les éternels grincheux qui d’abord vilipendent le gou-
vernement et les radiologues avec “Le cancer du sein mal
dépisté en France faute de moyens” (L’Union, Le Petit Bleu, La
Marseillaise, Nord Éclair, etc.), “Les radiologues incités à
dépister le cancer du sein” (La Croix), puis ressortent des pla-
cards danois (sacré Hamlet, toujours raison, hein ?) la grande
polémique de l’utilité ou non du dépistage : “Mammographies :
aucune certitude” (Le Télégramme), “Le dépistage systématique
du cancer du sein est-il injustifié ?” (Presse Océan Dimanche,
Média Pub, Libération Champagne), “Cancer screening faces
rising scientific doubt” (International Herald Tribune), et,
enfin, concluent de toute façon, God bless, que le dépistage est
nécessaire. En fait, on pourrait clore ce dossier explosif par une
nouvelle perle d’un adorable bambin : “Les examens sont utiles
pour le dépistage de l’ignorance”. Mais c’est Nostradamus, ce
gamin !
Quel fou frisson de bonheur quand nos Hermès Trismégiste se
font vaticinateurs à grands coups de stylet aguicheurs : “Can-
cer : bientôt la fin du fléau” (Le Progrès), “Le cancer vaincu au
XXIesiècle ?” (Nord Éclair), “Dans les années à venir, on pourra
vaincre le cancer dans 80 % des cas” (France Dimanche),
“Révolution dans le dépistage du cancer du sein” (L’Humanité,
Nord Éclair), “Cancer du sein : une piste révolutionnaire” (La
Dépêche du Midi) ! Et vous ne connaissiez pas la métrologie ?
Eh bien, nous allons laver cet opprobre prestement : il s’agit
simplement de l’étude des mesures, dont celles de l’infiniment
petit est réalisée par nanotechnologie. Celle-ci a ainsi permis à
une équipe de chercheurs de l’université de Lille de détecter
des protéines sanguines ou urinaires spécifiques des cellules
cancéreuses avec possibilité de déterminer aussi des “cartes
d’identité tumorales protéiques” personnelles à visée théra-
peutique. Et tout cela AVANT que la tumeur ne soit détectable
par les moyens d’imagerie classique ! (Ô ! Toi, le Tout-Puis-
sant, accède à ma prière : s’il Te plaît, fais qu’Élizabeth et Mar-
tine ne lisent jamais cela !) Sincèrement, croyez-vous que les
radiologues et les chirurgiens pourront plaider le licenciement
abusif devant les prud’hommes ?
On pourrait presque écrire un hommage à ces adorables petits
mammifères rongeurs qui nous sont tellement utiles dans notre
lutte acharnée pour l’éternité, du style “Des souris et des
hommes” (mais il me semble que le titre a déjà été pris...) quand
on lit, dans Biotech info, Wall Street Journal, Le Parisien : “Un
traitement personnalisé”, “New breast cancer drug may be a
steep closer”, articles dans lesquels il est question de la résis-
tance totale aux développements de cancers du sein chez des
souris, dont la manipulation génétique supprimerait la codifi-
cation par des proto-oncogènes de la cycline D1, responsable
bien connu (n’est-ce pas ?) de la prolifération cellulaire. Il suf-
firait donc de mettre au point une anticycline D1 qui bouterait
hors du champ de la cancérisation les oncogènes neu et ras !
Alors, messieurs les industriels, à vos crayons !
Quelques perles
●
●Vu dans Elle: “82 % (!) des femmes satisfaites de leur poitrine...
et plus elles sont diplômées, plus elles en sont contentes” ! Ah oui ?
Passez Alerte à Malibu, Melrose Place, Friends, Miami Vice – où
sévissent de véritables bombes atomiques aux seins bioniques –
aux heures auxquelles ces executive women ne sont plus au bureau
et vous verrez la morosité des statistiques ! (D’autant plus que,
dans FHM, on lit : “59 % des Français regrettent que leur com-
pagne ait de vilains seins” ! Ça prouve que les hommes sont des
gentils puisque au moins 40 % des femmes ne le savent pas !)
●
●Retrouvé dans La Tribune, La Lettre du business, Caoutchoucs
et plastiques (véridique !) : “J.C. Mas, sein patron”. Il s’agit du
no1 des implants français en passe de conquérir le marché amé-
ricain avec des prothèses asymétriques ! Bravo, très bien... mais
peut-être pourrait-on lui susurrer de modifier l’appellation de sa
société, Poly Implant Prothese, parce que, avec les initiales, il
risque d’avoir quelques soucis avec l’association Familles de
France et le Vatican !
●
●Dans Futurs: “La cellulite qui vous sauvera”. Adieu fesses oléa-
gineuses, bouées ventrales, culottes équestres et autres disgrâces.
Désormais, c’est le cœur vaillant et la tête haute que nous irons
nous faire liposucer avec un sentiment profond d’accomplisse-
ment humanitaire ! En effet, des chercheurs de l’UCLA ont décou-
vert qu’au sein des graisses humaines, tant haïes, se dissimulait
un véritable pactole : des cellules souches immatures récupérées
habituellement par ponction de moelle ou de cordon ombilical,
d’où leur rareté. Ces cellules pouvant fournir n’importe quel type
de cellule corvéable à l’infini pourraient recréer des tissus détruits
quelle que soit leur origine, y compris, par exemple, la régénéra-
tion d’un sein après ablation ! Alors pensez donc, un corps de rêve
à la Naomi et en plus pour la bonne cause... On signe où ?
●
●Dans Le Canard Enchaîné et Le Monde : “Le soutien-gorge
intelligent” (non, il ne dit pas “T’as pensé au pain ? Tourne à
droite, À DROITE ! Mais freiiiine, bon sang !), mais il est tout
simplement constitué de polymères modifiant sa structure en
fonction des mouvements du sein. Donc plus d’excuse pour zap-
per la salle de sport ! Quoique, comme ce sont encore des cher-
cheurs australiens qui nous ont déniché cela, méfiance ! Nous,
on ne veut pas ressembler à Mad Max en plein effort !
●
●Dans Presse Océan : “On soigne différemment un malade en
janvier et en septembre en raison des contraintes budgétaires”. Il
avait bien raison, notre grand Desproges, quand il disait : “Noël
au scanner, Pâques au cimetière” !
●
●Dans Divan : “Comment on allaite les bébés dans le monde”,
on apprend que les mères dogons, au Mali, prennent bien garde
de ne pas laisser tomber une goutte de lait sur le sexe de leur fils,
sous peine de rendre celui-ci impuissant à l’âge adulte... Si jamais
ça se sait, ce sont tous les psychanalystes qui vont faire la gueule !
Adieu la rente viagère !
●
●Allez, pour se distraire, un peu de chirurgie esthétique mascu-
line ! Dans Max, on apprend que la chirurgie d’accroissement
pénien ne fait gagner que 2 à 3 cm, mais uniquement au repos !
(On arrête de rêver les filles ?). Cela a même été offert comme
premier lot à une compétition de golf ! Ce n’est pas la peine de
vous y inscrire, vu la vague de protestations, cela a été interdit
de la liste des prix !
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RUMEURS
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La Lettre du Sénologue - no15 - janvier/février/mars 2002