Les états de choc

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Les états de choc
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DÉFINITIONS
DIAGNOSTIC
LES DIFFÉRENTS ÉTATS DE CHOC
LE REMPLISSAGE VASCULAIRE
LES CATHÉCOLAMINES
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Les états de choc
Définitions
1- Clinique :
L'état de choc est défini comme une insuffisance
circulatoire aiguë et durable, aboutissant à une
hypoxie cellulaire.
2- Physiopathologique:
Altération des possibilités d'apport et/ou des
capacités d'utilisation des substrats
énergétiques et de l'oxygène.
Les états de choc
Définitions
• Etat de Choc : souffrance cellulaire par
– défaut de perfusion tissulaire à l’origine d’un manque
d’apport d’oxygène (hypoxie cellulaire) et/ou
– défaut de production d’ATP (carence énergétique)
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Les états de choc
Définitions - Adénosine Tri-Phosphate (ATP)
• principale forme d’énergie utilisée pour le fonctionnement
cellulaire, à partir des glucides et lipides de l’alimentation
– rendement maximal en présence d’oxygène (O2)
– transporté jusqu’aux cellules
• rôle du cœur (débit cardiaque) et des vaisseaux
• rôle du sang (hémoglobine + plasma)
• extrait du sang et utilisé pour « brûler » les glucides et les
lipides (oxydation)
• rôle de la mitochondrie
• Etat de choc quand les besoins en O2 ne sont plus (ou mal)
assurés
– soit par ↓ du transport d’O2
– soit par ↓ de l’extraction d’O2
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Les états de choc
Définitions
• Transport de l’O2 ↓ par :
–
–
–
–
Débit cardiaque ↓ → choc cardiogénique
Volume sanguin circulant ↓ → choc hypovolémique
Tonus vasculaire ↓ → choc vasoplégique
Extraction de l’O2 ↓ → choc septique
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Les états de choc
Définitions
• Choc hypovolémique: De loin les plus fréquents.
Hémorragies ou pertes hydriques importantes.
• Choc cardiogénique :
– Dus à l'incapacité du coeur à maintenir un débit sanguin
suffisant par:
• Atteinte du myocarde lui-même (Infarctus, ... )
• Obstacle au remplissage cardiaque (Tamponnade) ou à
l'éjection ventriculaire (embolie pulmonaire massive,....)
• Chocs mixtes: associent les deux types précédents:
choc septique, choc anaphylactique
Les états de choc
Définitions
• L’état de choc est dans tous les cas
– une urgence vitale
– grevée d’un mauvais pronostic
– un diagnostic rapide basé sur la constatation d’anomalies de
l'hémodynamique et de signes de vasoconstriction cutanée
• Traitement symptomatiques:oxygénation, remplissage
vasculaire et drogues vaso-actives
• Traitement étiologique
Les états de choc
Physiopathologie
C'est une insuffisance de perfusion tissulaire qui entraîne une anoxie cellulaire
avec déviation anaérobie du métabolism
Défaut de stockage d'ATP nécessaire au fonctionnement cellulaire.
ACIDOSE LACTIQUE
Les états de choc
Physiopathologie
C'est la survenue d’une hypoTA < 90 mmHg ou une baisse d’au moins
30 % de la TA chez un hypertendu connu
Redistribution de la perfusion
aux différents organes
Muscles,peau
Cerveau
Rein
Cœur
Intestin
DEFFAILLANCE MULTIVISCERALE
Les états de choc
Physiopathologie
SYSTEME
Signes cliniques
Paraclinique
CARDIAQUE
Tachycardie avec pouls mal frappé
Arythmie ou bradycardie
Turgescence des veines jugulaires
Troubles du rythme
Signes électriques
d’ischémie
VASCULAIRE
Pincement de la TA différentielle
Chute de la pression artérielle
Pouls filant
Disparition du pouls radial
Chute de la pression
veineuse centrale ou au
contraire élévation
PULMONAIRE
Tachypnée ou bradypnée
Cyanose
Sueurs
Altération des gaz du
sang : acidose,
hypoxémie, hypercapnie
CEREBRAL
Angoisse et agitation
Obnubilation et confusion
Torpeur, somnolence
Convulsions
Perte de connaissance
Coma
Les états de choc
Physiopathologie
RENAL
Oligurie
Anurie
TEGUMENTS
Pâleur, froideur, sueurs
Marbrures des extrémités
Cyanose des extrémités
Pâleur conjonctivale (si
hémorragie)
Mesure de la diurèse
horaire
Les états de choc
Physiopathologie
Mécanismes compensateurs de l’hypotension artérielle :
Hypovolémie
Activation du système rénine-angiotensine
Vasoconstriction veineuse
Vasoconstriction artériolaire
Tachycardie et inotropisime
Rétention hydrosodée
augmentation du débit cardiaque
augmentation de la volémie
Les états de choc
Physiopathologie
La chute de la pression sanguine et son mécanisme
compensateur qu’est la vasoconstriction artériolaire
entraînent une hypoxie tissulaire à l'origine d'une acidose
lactique (voie anaérobie) et d'un déficit enzymatique qui
entraîne oedème et destruction cellulaire.
Les cellules détruites libèrent dans le sang des substances
vasodilatatrices, protéolytiques et toxiques qui vont
accentuer les effets délétères de l'état de choc, au
niveau local mais aussi au niveau général.
La résultante de tous ces événements est une défaillance
multiviscérale (DMV).
Les états de choc
Physiopathologie
• Poumon: oedème lésionnel: SDRA
• Rein : Insuffisance rénale aigüe fonctionnelle puis
organique.
• Foie : Diminution de synthèse et d'épuration.
• Chute des facteurs prothrombiniques.
• Tube digestif : Ulcérations « de stress » avec
Hémorragie. Nécroses digestives.
• Coeur : Défaillance cardiaque
• Cerveau : Hypoxie cérébrale avec troubles de l'état de
conscience.
• Sang: Leucopénie, Thrombopénie, Coagulation
intravasculaire disséminée (CIVD).
• Métabolisme: Diminution de l'utilisation des glucides et
lipides. Hypercatabolisme protidique.
Les états de choc
Diagnostic: clinique
• Tachycardie (pouls rapide et filant)
• Hypotension PAS<80 mmHg
• Signes d’hypoperfusion tissulaire
– pâleur, teint cireux, extrémités froides et cyanosées, marbrures
prédominant aux genoux, oligo-anurie (= baisse de la perfusion
viscérale et redistribution vers organes nobles : cœur et cerveau)
• Signe de gravité : troubles de la conscience, anomalies
ECG, intensité des signes cliniques, bien plus que la
diminution de la TA…!
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Les états de choc
Diagnostic: clinique
Marbrures
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Les états de choc
Diagnostic: examens biologiques
• Lactates : marqueur de l’hypoperfusion tissulaire
périphérique quand élevés > 2,5 mmol/l (sauf si
insuffisance hépatique)
• Bilan du retentissement viscéral
–
–
–
–
–
métabolisme : acidose (pH, HCO3-), K+
reins : IRA (urée/créatinine sg)
foie : transaminases (= cytolyse)
pancréas : lipase (=souffrance digestive)
cœur : troponine
• « organes de choc = ischémie »
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Les états de choc
savoir que…
• Diagnostic : examen clinique ! Æ passe en
premier lieu par l’inspection du patient (et pas
par un chiffre isolé de PA) + contexte
• Gravité : fonction du nombre de défaillance
d’organes et intensité de la réponse
inflammatoire
• Traitement : rétablir une perfusion tissulaire bien
plus que de s’acharner à remonter la PA !
• Pronostic : fonction de la précocité du traitement
symptomatique et étiologique
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Les états de choc
1er role infermier
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Evoquer le diagnostic de choc par la clinique
Alerter (réanimation)
Allonger le patient
Oxygénation (10-15 l/min, masque à réserve)
S’assurer d’une voie veineuse périphérique (voire de
deux) puis centrale
Surveillance continue (scope, PNI, SpO2)
Mesure de la température
Bilan sanguin
Sondage vésical
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Les états de choc
choc hypovolémique
•
•
Définition : Défaut de perfusion tissulaire par baisse brutale et
importante de la masse sanguine = hypovolémie
Etiologies :
– Hypovolémie absolue (vraie)
• Hémorragie aiguë : choc hémorragique
• Déshydratation aiguë
• Plasmorragie (brûlé)
– Hypovolémie relative
• Fuite capillaire (états infectieux graves)
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Les états de choc
choc hypovolémique
• Signes cliniques de choc : Tachycardie (pouls rapide et
filant) , PAS < 80 mmHg, signes d’hypoperfusion
tissulaire (pâleur, teint cireux, extrémités froides,
marbrures prédominant aux genoux, oligo-anurie)
• Dans un contexte évocateur : hémorragie extériorisée ou
suspectée, vomissement/diarrhée (nourrisson)
• Mais...peu de corrélation entre le degré de l’hypovolémie
et les modifications hémodynamiques : hypotension qd 30 à 40 %
• ! Mobilisations (passage de brancard) : risque de
désarmoçage et d’arrêt cardio-circulatoire
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Les états de choc
choc hypovolémique
• Oxygénothérapie (10 – 15 l/min masque)
• Remplissage vasculaire
– Plusieurs voies d’abord : KT périphériques de court et
de gros calibre (14G/16G), sinon voie fémorale
(désilet). Robinets mais pas de dialaflow, ni pompe
volumétrique, débit libre
• Produits de remplissage
– Cristalloides
– colloidales
• Catécholamines : adrénaline, noradrénaline
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Les états de choc
choc hypovolémique / hémorrhagique
• Traitement étiologique hémostatique +++ par
compression, suture, chirurgie, endoscopie…
• Correction biologique :
– CG si Hb < 7 – 8 g/dl (isogroupe, iso Rhésus ±
phénotypés si RAI +, sinon sans RAI voire O négatif
si urgence vitale)
– PFC si TP < 35% (ou PPBS pour appliquer plus
rapide et avec moins de volume; 1 ml de PFC
contient 1 UI des facteurs de coagulation, 1UI/kg
augmente le TP de 1%)
– Plaquettes si < 20 - 50000 /mm³
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Les états de choc
choc vasoplegique
• Définition : Défaut de perfusion tissulaire par une perte
du tonus vasomoteur et/ou une vasodilatation
périphérique intense.
• Etiologies :
– Neurogénique : exemple : tétraplégique
– Intoxications médicamenteuses : neuroleptiques…
– Allergie : choc anaphylactique
Ces étiologies sont rarement pures, une hypovolémie et
une baisse du débit cardiaque y sont souvent
associées.
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Les états de choc
choc anaphylactique
• dans les minutes ou les heures qui suivent une prise
médicamenteuse, piqûre d’hyménoptères, contact latex…
• manifestations cutanées : érythème diffus, prurit, urticaire,
œdème (œdème de Quincke), larmoiement
• manifestations respiratoires : toux, écoulement nasal,
polypnée, sibilants voire dyspnée laryngée (stridor)
• manifestations digestives : diarrhée, nausées, vomissements,
douleur abdominale
• manifestations neurologiques : simple malaise jusqu’au coma
• manifestations circulatoires : tachycardie, pouls filant, PA
effondrée imprenable
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Les états de choc
choc anaphylactique
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Les états de choc
choc anaphylactique
• Arrêt de l’administration de la substance
antigénique (ATB…)
• Oxygénation et libération des VAS : jusqu’à
l’IOT, la trachéotomie ou la ponction intercricothyroïdienne en urgence si asphyxie
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Les états de choc
choc anaphylactique
• Adrénaline : 1 amp de 1 mg diluée dans 9 ml de sérum
F, injection de 0,1 mg/0,1 mg IVD jusqu’au retour d’une
PA mesurable
• Remplissage vasculaire : cristalloïdes en débit libre
• Corticoïdes : mécanisme d’action retardé (HSHC 100 mg
x 6/j). Anti-histaminiques : inutiles
• Surveillance +++ (récidive dans les 8 heures possible →
hospitalisation en USI) et prévention +++ (éviction de
l’allergène, désensibilisation, adrénaline à disposition)
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Les états de choc
Le remplissage
• La volémie (retour veineux) est le principal
facteur d’adaptation du débit cardiaque
• But du remplissage : restaurer la volémie de
façon à ↑ le débit cardiaque et limiter
– une hypoperfusion tissulaire périphérique (à l’origine
d’un état de choc)
– et/ou un désarmoçage de la pompe cardiaque (arrêt
cardio-circulatoire par défaut brutal de retour veineux)
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Les états de choc
Le remplissage
• Moyens
– cristalloïdes (substance dissoute sous forme de sels)
• solutés salés (SF, Ringer-Lactate, sérum salé
hypertonique)
• effet volume + pouvoir osmotique
– colloïdes (substance en suspension, non dissoute)
• albumine, gélatines et hydroxyéthyl-amidons
• effet volume + pouvoir oncotique
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Les états de choc
Cristalloïdes
• Isotonique (sérum salé 0,9%) ou hypotonique
(Ringer-Lactate) : diffusion rapide à travers les
membranes vasculaires vers le secteur
interstitiel → œdèmes interstitiels +++
• Hypertonique : sérum salé 7,5% (Hyperhes). But
: Transfert d’eau depuis le secteur intracellulaire vers le secteur plasmatique → effet
remplissage et limite la formation des œdèmes
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Les états de choc
Colloïdes
• Albumine : origine humaine. 4 ou 20%. Produit
dérivé du sang (règles de suivi transfusionnel).
• Gélatines : collagène d’origine bovine. Durée
d’action courte (2 à 3h), pouvoir de remplissage
modeste.
– Exemple : Plasmion, Haemacel, Gélofusine
• Hydroxyéthyl-amidons : polysaccharides
d’origine végétale (maïs). Durée d’action longue
(de 4 à 18h).
– Exemple: Voluven, HEAfusine
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Les états de choc
Cristalloïdes vs Colloïdes
• Même pouvoir de remplissage mais
– volume de perfusion 2 à 4 fois supérieur pour les cristalloïdes
(sauf sérum salé hypertonique)
– efficacité prolongée pour les colloïdes
• Cristalloïdes hypotoniques (RL) : risque d’hyponatrémie
Æ CI quand pathologies intra-crâniennes (risque
d’œdème cérébral)
• Colloïdes : plus rapidement efficaces, avec pouvoir
d’expansion élevé pour les HEA mais :
– Risque allergique : < 1/1000
– Troubles de l’hémostase (> 33 ml/kg)
– coût élevé (albumine> HEA>Gélatines)
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Les états de choc
Catecholamines
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Chronotropie: Fréquence cardiaque
Inotropie: Force de contraction
Dromotropie: Vitesse de conduction
Bathmotropie: Excitabilité
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Les états de choc
Catecholamines
• Définition : Catécholamines = médiateurs du système
nerveux sympathique. Les médicaments qui ont les
mêmes effets sont appelés sympathomimétiques.
• Effet pharmacologique fonction du récepteur stimulé :
– stimulation des récepteurs β1 sur le muscle cardiaque ⇒ Ê débit
cardiaque
• par Ê FC, Ê inotropisme : adrénaline, dobutamine (Dobutrex)
• par Ê vitesse de conduction : isoprénaline (Isuprel),
dobutamine (Dobutrex)
– stimulation des récepteurs α sur les vaisseaux ⇒ Ê PA
• par vasoconstriction : noradrénaline (Levophed), adrénaline,
néosynéphrine, éphédrine,
• Æ Utilisation dans l’ACC, les états de choc, les troubles
de conduction (BAV)
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Les états de choc
Catecholamines
RECEPTEURS ADRENERGIQUES
α1
++
β1
+++
β2
+++
+++
+
0
DOBUTAMINE
(Dobutrex®)
0
+++
+
ISOPRENALINE
(Isuprel®)
0
+++
+++
EPHEDRINE
+
+
0
0
+
+++
0
+++
+
0
+
0
ADRENALINE
NORADRENALINE
(Lévophed®)
DOPAMINE
<3 µg/kg/min*
3 – 10 µg/kg/min
>10 µg/kg/min
* stimulation des récepteurs D dopaminergiques= vasodilatation rénale et
mésentérique, en situation physiologique.
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Les états de choc
Administration des catécholamines
• Sur un cathéter central (sauf si urgence)
• Cathéter bi ou triple-lumière pour une voie
réservée (voie proximale) → signalisation !
• Administration IV à débit continu à la SAP
• pas de perfusion associée, pas de robinet sur la
voie des amines pour éviter les accidents
• Incompatibilité avec sérums bicarbonatés
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Choc
Conclusion
• Quel que soit l ’état de choc:
• Des gestes immédiats
– Oxygénation
– Voie veineuse
• Évaluer la répercussion
– Oxygénation tissulaire: lactates
– Rénales, hépatiques…
• Chercher une étiologie
• Traiter simultanément cette étiologie en rétablissant une
hémodynamique
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