
Éditorial
Éditorial
Extrait du Code de la santé publique
“Toute personne majeure peut désigner une personne de 
confiance qui peut être un parent, un proche ou le médecin 
traitant, et qui sera consultée au cas où elle-même serait hors 
d’état d’exprimer sa volonté et de recevoir l’information néces-
saire à cette fin. Cette désignation est faite par écrit. Elle est 
révocable à tout moment. Si le malade le souhaite, la personne 
de confiance l’accompagne dans ses démarches et assiste aux 
entretiens médicaux afin de l’aider dans ses décisions.
Lors de toute hospitalisation dans un établissement de santé, il 
est proposé au malade de désigner une personne de confiance 
dans les conditions prévues à l’alinéa précédent. Cette désigna-
tion est valable pour la durée de l’hospitalisation, à moins que 
le malade n’en dispose autrement.” “…Lorsque la personne 
est hors d’état d’exprimer sa volonté, aucune intervention ou 
investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossi-
bilité, sans que la personne de confiance, ou la famille, ou à 
défaut, un de ses proches ait été consulté…”
La Lettre du Cancérologue - Vol. XVI - n° 5 - mai 2007
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Par ailleurs pour certains patients, la démarche présentée 
semble quasi obligatoire, alors qu’elle n’est qu’un outil 
de l’accompagnement à proposer, que le patient doit 
pouvoir choisir (accepter ou refuser s’il n’en ressent ni le 
besoin ni le désir), a fortiori s’il souhaite que le secret soit 
gardé totalement ou s’il veut protéger tous ses proches et 
taire sa maladie.
Enfin, dans certains cas, on constate qu’il y a une confu-
sion institutionnelle forte entre “personne de confiance” 
et “personne à prévenir”. La seconde n’a pas du tout la 
même finalité que la première, elle n’est conçue pour être 
utilisée qu’en cas de problème majeur ou de décès pour 
donner une information en ce sens. Elle n’a en aucun cas 
les autres rôles de la personne de confiance ; les confondre 
peut avoir de lourdes conséquences en termes relation-
nels et de responsabilité médico-légale. La personne de 
confiance a des missions claires définies par la loi et qui 
confèrent aux soignants de nouvelles responsabilités, ce 
qui n’est pas le cas pour la personne à prévenir. Faire la 
distinction est donc essentiel.
Ainsi, les établissements et les services qui veulent faire 
de la désignation de la personne de confiance un indica-
teur de qualité de l’accueil et de l’information des patients 
doivent se garder de toute évaluation uniquement quan-
titative (nombre de patients ayant fait une désignation), 
mais sont tenues de promouvoir une approche qualitative. 
Cette dernière devrait passer par plusieurs approches.
Tout d’abord, les approches peuvent être un mode de dési-
gnation médicalisée par un médecin, en lien si besoin avec 
l’équipe infirmière, ce qui permet de donner sens à la place 
d’une éventuelle personne de confiance dans la démarche 
de soins et d’informer le patient sur l’intérêt de cette dési-
gnation et sur les rôles de la personne de confiance. La 
question de la rupture du secret sera également discutée 
ici. Faire place à la présence de la personne de confiance 
suite à cette désignation est également un élément essentiel 
pour l’informer sur ses rôles et ses devoirs. Ainsi, cette dési-
gnation a de telles conséquences pour le patient qu’elle ne 
saurait être “noyée” entre divers documents d’admission. 
Par ailleurs, cette approche doit permettre de conseiller le 
patient, dans un sens ou dans l’autre, au mieux du vécu 
de la maladie, à un moment donné, dans un environne-
ment familial ou affectif parfois complexe. La désigna-
tion, comme la non-désignation, peuvent dès lors être des 
choix tout à fait légitimes. C’est en ce sens que le Code de 
santé publique stipule qu’il y a une obligation à proposer 
une personne de confiance, mais non une obligation de 
désignation. Le fait de laisser cette liberté au patient et de 
le guider au mieux de ses intérêts constitue une responsa-
bilité d’ordre éthique.
Un autre point qualitatif important à prendre en compte 
est la durée de validité de la désignation d’une personne 
de confiance. En effet, les aléas relationnels de la vie et 
l’évolution du vécu de la maladie par un patient font que 
les choses peuvent changer au fil du temps. L’esprit de 
la loi et la variabilité légitime des choix d’une personne 
amènent à dire qu’il convient d’interroger le patient sur 
la pérennité de la désignation ou de la non-désignation 
d’une personne de confiance, à chaque nouvelle hospita-
lisation ou plus souvent si le médecin le juge nécessaire.
Enfin, la désignation ou la non-désignation doivent être 
systématiquement notées dans le dossier médical avec les 
coordonnées précises et la nature des liens entre patient 
et personne désignée. Cela n’est pas encore effectif, ce qui 
fait que, dans certaines équipes, on s’interroge parfois, en 
situation de crise, sur l’existence ou non d’une personne 
de confiance, le patient n’étant alors plus en état de s’ex-
primer. La démarche écrite dans ce domaine, figurant 
dans le dossier, fait partie des critères de qualité pour 
optimiser la transmission entre les équipes et les services 
en charge d’un patient.
Soulignons en dernier lieu, en termes d’approche quali-
tative, qu’il serait souhaitable qu’un document d’infor-
mation reprenant tous ces points soit remis au patient, 
afin de compléter l’information orale.
Ainsi, entre démarche clinique, éthique et droit, ce nouvel 
outil de la relation soignants-soignés qu’est la personne de 
confiance doit nous amener à nous interroger en perma-
nence sur l’abord de la personne et sur la distinction entre 
approche administrative et approche médicale d’une ques-
tion qui touche avant tout à l’humain et à l’intime.  ■